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Le régime des Mollahs et l’entité sioniste sont fondés sur l’apartheid

mercredi 8 novembre 2023, par Mesloub Khider

Le régime des Mollahs et l’entité sioniste sont fondés sur l’apartheid

Si l’islamisme sert d’alibi à Israël pour maintenir et pérenniser sa politique de la terre brûlée, Israël sert également d’alibi aux régimes islamistes pour maintenir et pérenniser leur incendiaire politique d’aliénation religieuse. L’islamisme et le sionisme ont des intérêts convergents, pour ne pas dire des intérêts identiques, dans la mesure où ils justifient, garantissent et pérennisent l’existence l’un de l’autre.

Au-delà de ces convergences d’intérêts, il existe également des homologies culturelles et sociétales. Notamment entre le régime islamiste iranien et l’entité sioniste. Les deux régimes sont fondés sur l’apartheid. La ségrégation. L’asservissement d’une partie de la population. Dans le cas d’Israël, il s’agit de la population autochtone palestinienne. Dans le cas de l’Iran, il s’agit de la population féminine autochtone. Les deux respectives populations sont soumises à la même oppression. Aux mêmes dispositions discriminatoires, fondées sur l’apartheid ethnique pour Israël, l’apartheid sexuel pour l’Iran. À la différence que, si en Israël les Palestiniens sont colonisés par des étrangers (des juifs), venus occuper la terre de Palestine, les femmes iraniennes sont, elles, « colonisées » par leurs propres compatriotes masculins, issus du même territoire. C’est plus ignoble.

Le régime phallocentrique des Mollahs a beau se draper de la posture antisioniste, en matière de politiques discriminatoires et ségrégationnistes, il applique les mêmes dispositifs à l’égard de la population féminine iranienne, la même politique d’apartheid incarnée par un système discriminatif fondé sur un droit qui réduit les femmes au statut de second rang sous tutelle masculine, s’exerçant à chaque instant de leur vie. Dans les faits, elles n’ont, en droit, aucune autonomie de décision pour elles-mêmes et sont réduites à l’état de sujets.

Aussi, les Mollahs ne peuvent se prévaloir d’aucune légitimité politique, encore moins humaine et morale, pour condamner ou combattre le régime sioniste.
Le régime des Mollahs est la version islamique du sionisme, fondée sur l’usurpation du pouvoir, l’apartheid, la théocratie islamiste, la violence étatique, la militarisation de la société, les milices. En un mot le fascisme religieux et la religion du fascisme. Deux modes de gouvernance réactionnaires inhérents aux deux États théocratiques fondés sur l’apartheid, ou aux deux États discriminatifs basés sur la théocratie. Si le régime sioniste s’appuie sur sa soldatesque nazifiée pour terroriser la population palestinienne assujettie, le régime théocratique des Mollahs s’appuie, lui, sur 40 000 soudards (soûlards : enivrés à l’islamisme terrorisant), dits « gardiens de la révolution », qui s’engraissent sur 80 millions d’habitants paupérisés, réduits à se nourrir uniquement de dogmatismes islamistes approvisionnés sans modération par les nantis du pouvoir.
Pour rappel, c’est en 1979 que les femmes iraniennes subissent leur « Nakba » : l’exode de leurs droits, l’expulsion de leur dignité. Depuis cette sinistre « Nakba », elles sont devenues étrangères dans leur propre pays. Cette catastrophe débute en 1979, date de l’arrivée au pouvoir de l’ayatollah Khomeini, qui instaure une République islamique. Ou plutôt République phallocratique. Une République des hommes, faite par les hommes et pour les hommes. Comme l’État d’Israël est un État juif, fait par les juifs et pour les juifs.

Dès son investiture, la première mesure autant politique que religieuse qu’il impose à la société s’applique exclusivement aux femmes : l’obligation de porter le tchador, nom donné au voile iranien ; suivie de l’abaissement de l’âge du mariage de 18 à 9 ans pour les filles (une forme de légalisation de la pédophilie. En Israël les soldats sont autorisés à tirer sur des enfants, notamment lors des intifada, en Iran les hommes sont autorisés à attirer maritalement des petites filles dans leur alcôve. En 2020, 31 379 filles âgées de 10 à 14 ans ont été mariées de force en Iran, selon les chiffres publiés par l’institut national iranien des statistiques. Soit une augmentation de 10 % par rapport aux chiffres de l’année précédente). On l’oublie souvent : la mesure d’obligation du port du voile instaurée par le nouveau despote théocratique Khomeini entraîne immédiatement une vague de contestation dans le pays, mais rapidement écrasée dans le sang.

Le port du voile obligatoire est définitivement inscrit dans la loi iranienne en 1983. « Ce voile, on l’a rendu obligatoire pour protéger nos valeurs », confiait Khomeini, en 1984. Voilà l’aveu prononcé : « nos valeurs », autrement dit celles de la société théocratique rétrograde. Celles qui légalisent l’avilissement de la condition des femmes iraniennes.
Tout le monde qualifie le changement de régime de 1979 de « révolution islamique » iranienne. Or, il serait plus approprié de caractériser ce cataclysme politique de Coup d’État Islamiste Masculiniste. Khomeini et ses sbires islamistes n’ont pas commis leur coup d’État pour déposer la dynastie Pahlavi, mais pour destituer la royale et noble Femme iranienne de la société, de son règne sur sa vie personnelle. Ce n’était pas la monarchie l’ennemie des Mollahs, mais la femme iranienne. Pour exister, la femme iranienne doit vivre dorénavant derrière son rideau. Le rideau d’enfer. Le chef de l’autorité judiciaire iranienne, Gholamhossein Mohseni Ejei, vient de rappeler cette règle discriminatoire en déclarant que les femmes non voilées seraient poursuivies « sans pitié ».

Depuis la mort de Mahsa Amini, en septembre dernier, après avoir été arrêtée par la police des mœurs, les Iraniennes sont de plus en plus nombreuses à enlever leur voile en signe de protestation. Or, dans un communiqué publié jeudi, le ministre de l’Intérieur a décrit le voile comme étant « l’une des fondations civilisationnelles de la République islamique d’Iran » et qu’il n’y aurait aucun « recul », ni « tolérance » sur le sujet.

Ce coup d’État masculiniste islamiste réussi sera imité par d’autres pays, notamment l’Algérie. En Algérie, après avoir échoué leur coup d’État violent, c’est-à-dire leur insurrection armée terroriste dans les années 1990, les islamistes poursuivront leur combat « pacifiquement » en s’appliquant à perpétrer des mini-coups d’États culturel, parfois avec l’aide de certains membres salafisés du régime de Bouteflika. Ils auront mieux réussi leur « révolution islamique », ou plus exactement leur coup d’État islamiste. Avec leurs mœurs surannées foncièrement misogynes, ils ont recouvert l’Algérie d’un voile culturel réactionnaire et phallocentrique.

Globalement, dans les États musulmans, notamment en Iran, la femme est soumise à un véritable code d’indigénat patriarcal, symbolisé par cette législation exceptionnelle qui lui est exclusivement appliquée. Ce code d’indigénat féminin est la dernière forme d’oppression, survivant dans les États islamiques où l’infériorisation de la femme est gravée dans le marbre des mœurs mais également inscrite dans certaines Constitutions, notamment en Iran.

Le régime d’indigénat, à l’exemple de l’opposition ségrégationniste entre « sujet indigène » et « citoyen européen » instaurée par la France coloniale en Algérie, établit un statut d’exception pour les femmes musulmanes. Ce régime d’indigénat, comparable au régime d’apartheid longtemps en vigueur en Afrique du Sud, est la dernière survivance d’oppression humaine. Dans le cadre de ce régime d’indigénat, les États islamistes, notamment leurs franges fondamentalistes fanatisées, à l’instar des Mollahs iraniens, contraignent les femmes à se voiler entièrement le corps et à se soumettre à des conventions sociales humiliantes et avilissantes. Certes, les femmes de ces pays, notamment l’Iran, sont autorisées à se scolariser et à exercer une profession (comme certains indigènes algériens étaient autorisés à se scolariser et à travailler), mais elles demeurent toujours d’éternelles mineures soumises à la tutelle du mâle (comme l’indigène algérien était mis sous tutelle des colons français). Les femmes sont considérées comme la propriété privée de leur père, mari, frère, c’est-à-dire l’homme de la famille (comme l’Algérien et son pays, l’Algérie, étaient la « propriété » des autorités coloniales françaises).

À la vérité, sous couvert de religion islamique, une coutume vestimentaire païenne est pérennisée au nom de cette millénaire domination patriarcale et de cet atavique attachement obsessionnel à des traditions misogynes toujours aussi prégnantes. Le Mollah iranien, en particulier, tout comme l’homme islamiste, en général, à l’exemple du colon français foncièrement attaché à ses privilèges colonialistes, au point d’avoir livré une guerre exterminatrice au peuple algérien pour continuer à le priver de son droit à la dignité et de son émancipation nationale, refuse obstinément de renoncer à ses privilèges phallocentriques enrobés de religiosité islamique.

Ce faisant, les Mollahs iraniens et les mâles islamistes du monde entier, avec les sionistes d’Israël, sont les derniers spécimens à perpétuer la mentalité colonialiste en plein 21ème siècle. Les premiers en colonisant la femme (musulmane) autochtone, les seconds en colonisant le peuple palestinien, tous deux au nom de prescriptions fallacieusement religieuses.

Le régime phallocratique des Mollahs et le régime raciste sioniste doivent nous inspirer la même répugnance. Et la même volonté de combattre ces deux dernières formes de colonialisme. La femme iranienne est la « Palestinienne » du régime des Mollahs. Notre sœur iranienne, captive des Mollahs, mérite la même empathie que celle réservée à notre frère palestinien. Son avilissement doit susciter en nous le même sentiment d’indignation et de révolte. Nous devons lutter semblablement pour leur libération, leur émancipation.

Honte à qui peut chanter pendant que Rome brûle, notait dans son poème Alphonse de Lamartine. Hontes à ceux qui continuent à batifoler pendant que la femme iranienne est consumée par les Mollahs.

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