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Bulletin La Voix des Travailleurs de Renault CTL (Lardy)

vendredi 14 septembre 2012, par Robert Paris

Les bulletins La Voix des travailleurs

Bulletin La Voix des Travailleurs de Renault CTL (Lardy)

Fermez la !

De Sartorius au gouvernement, ils sont tous d’accord maintenant : il faut licencier et fermer à PSA. Chacun aura remarqué que le « l’Etat ne laissera pas faire » de Hollande-Ayrault-Montebourg contre les licenciements de PSA et la fermeture d’Aulnay s’est transformé en « l’inévitabilité des suppressions d’emplois » avec seulement un espoir que ceux-ci soient « le plus limités possibles ». Entre les deux, il n’y a pas seulement eu les vacances. Il y a eu l’inaction des centrales du 15 juillet à la fin septembre et le refus des syndicats d’Aulnay d’organiser une lutte avant les vacances. Quant à la CGT Aulnay qui se prétendait le cauchemar du patron, elle se contente pour le moment d’actions ponctuelles et de négociations ! Et, surtout, il y a eu le refus de tous les syndicats d’unir les salariés licenciés ou menacés par des fermetures dans un même combat : de Doux à Sanofi, de Bouygues à Air France, d’Alcatel à ArcelorMittal, de PSA à Renault, de Hewlett Packard aux banques… C’est seulement la vague de révolte sociale des travailleurs qui peut répondre à la vague patronale des licenciements. Les menteurs, les faux défenseurs de nos emplois, fermez la ! C’est à nous de parler… Ce n’est ni le gouvernement ni les centrales syndicales qui vont sonner l’heure de la riposte, mais c’est à nous, travailleurs, de la décider. Notre avenir est à ce prix. Car, si les suppressions d’emplois de cette vague passent sans trop de réactions, alors ce sera à notre tour de passer sous le couperet…

La papamobile Renault

Sur intranet, la direction se gargarise que Ghosn ait offert (eh oui, on peut faire des cadeaux en temps de crise !) au pape deux kangoo électriques. Un coup de pub dont la direction espère des miracles ? Cela donne une idée des succès miraculeux de l’option électrique. Et aussi de la capacité de la direction à favoriser des œuvres caritatives, du moment qu’elles ne sont pas en faveur de ceux qui en auraient vraiment besoin !

Quel théâtre joue-t-on ?

Lardy aura son amphithéâtre. Il n’y avait pas assez de salles pour les grandes messes que programme le patron. Et quelles bonnes nouvelles compte-t-il nous y annoncer : des hausses de salaires ou des plans sociaux ?

On peut toujours courir

La direction renouvelle son opération « foulées de l’établissement » et, nouveauté, elle demande des témoignages de ces instants palpitants qu’auront vécu les participants. On ne sait pas si elle va en recueillir beaucoup, par contre, si la direction veut des témoignages de salariés qui courent toute l’année après une augmentation de salaire qui ne vient pas, elle va être débordée !

IDEFIX

Comme le rappelle un tract de la CGT, la direction veut remettre le couvert avec sa suppression des AGS des ETAM… en attendant de les supprimer pour tous ! A-t-elle demandé son avis à la CGC, on ne sait pas, mais il suffirait qu’elle parle d’augmentations à la tête du client ! Du genre 1% seulement pour les « bons éléments » tous les trois ans jusqu’à la retraite. Mais il manque au tract CGT l’audace de revendiquer quelque chose de valable du genre 300€ pour tous !

Faux rhum ? On préfère le vrai !

Carlos deux ouvre son Open Forum. Bien sûr, il y a bien des questions, les nôtres, qui ne lui seront pas posées, du genre :
 pourquoi on bloque nos salaires quand Renault annonce des bénéfices aux actionnaires ?
 pourquoi Renault supprime des emplois à Flins et menace des emplois à Sandouville, Douai, Rueil ?
 est-ce que Renault ne choisirait pas de retarder les plans sociaux pour éviter la convergence des luttes avec celle des salariés de PSA ?

Pas de jeunes ? Pas d’avenir !

Comme chacun sait, l’embauche à Renault ne court pas les rues, quelles que soient les catégories et les sites. Cela n’empêche pas Renault de tirer profit des apprentis. Seulement ceux-ci n’ont aucune chance d’être embauchés derrière.

Précariser, sous-traiter,
c’est préparer les licenciements

Au L41, la direction commence à préparer la sous-traitance de l’activité sous prétexte d’ « adéquation charges – ressources ». Si la charge augmente, il faut embaucher ! On a bien vu à PSA comment les patrons utilisent la sous-traitance : pour faciliter les licenciements !

Les plans de Hollande pour l’emploi ?

Dans les négociations patronat/syndicat/Etat que les centrales adorent, Hollande a fait une proposition soi disant pour protéger les emplois en signant des plans de compétitivité : que les salariés acceptent des emplois supprimables à volonté, précarisables à volonté et transformables en emplois partiels ! Loin de combattre les suppressions d’emplois, il les favorise et voudrait qu’on signe. Foutaises !


Le gouvernement prend l’impopularité sur lui pour mieux protéger les classes dirigeantes

François Hollande a invité à déjeuner, en grande pompe, une douzaine des plus grands patrons français et, vu leur tête en sortant, il ne leur a pas annoncé la défense des intérêts des salariés par le gouvernement. Jean-Marc Ayrault, sera à l’ouverture de l’université d’été du Medef et va prononcer un discours d’ouverture, et « ce sera un moment important, devant plus de 3000 patrons » s’est félicitée Laurence Parisot, la présidente du Medef.

Toute l’actualité démontre que la gauche n’est pas moins pro-patronale que la droite.

Les prix de l’essence augmentent considérablement, ponctionnant durement les ménages populaires et les petits artisans ou commerçants. Ne pourrait-on pas exiger des trusts qu’ils diminuent leurs marges. Non, l’Etat se contente d’une toute petite diminution des taxes alors que l’augmentation des prix entraîne une très grosse augmentation des mêmes taxes !

Les banques font des profits fabuleux en prêtant à intérêts l’argent qui leur est prêté gratuitement par les institutions centrales et il prête au taux fort aux Etats alors que ceux-ci n’ont pas le droit de se faire prêter directement de l’argent par ces institutions. Ne peut-on pas refuser ce diktat ? La social-démocratie au pouvoir n’en veut pas !

Les patrons des trusts, y compris ceux qui annoncent des bénéfices insolents et ceux qui ont été aidés massivement sur fonds publics, licencient massivement. Ne peut-on pas le leur interdire ? Non, dit le gouvernement, qui envisage seulement de rendre la chose indolore socialement… pour les patrons en détournant les mouvements grâce à de « bonnes négociations » avec les syndicats et les patrons en discutant des suppressions d’emplois plus arrangées, moins sèches…

Le gouvernement mise, prétend-il, sur les négociations paritaires à l’automne pour sécuriser l’emploi à long terme et réduire les charges des entreprises. Mais pourquoi des négociations pourraient convaincre des patrons décidés à licencier ? Or, la vague de suppressions d’emplois continue dans le privé comme dans le public : Sharp 8000, Siemens 10.000, Motorola 4000, HP 27.000, PSA 8000 (internes) +4000 (externes), Alcatel 5000, etc, etc.... C’est l’ensemble du patronat qui licencie et que doivent faire les salariés : compter sur un "bon gouvernement de gauche" pour les sauver ? Certainement pas !

"L’Etat ne laissera pas faire"avait dit Hollande-Ayrault-Montebourg sur les licenciements massifs de PSA, mais c’est une manière de dire qu’il aidera le patron de Peugeot à changer la forme du plan sans changer le fond... et aidera surtout financièrement les patrons de l’Automobile.

Hollande tient le propos selon lequel il découvre maintenant l’ampleur de la crise et ne peut pas ne pas en avertir les Français. C’est absolument faux. D’une part, il ne découvre rien, d’autre part, il n’informe nullement la population de ampleur réelle de la situation. Il ne dit rien sur les causes réelles de l’effondrement du système démarrée brutalement et de manière catastrophique en 2007-2008 et qui perdure en s’aggravant lentement malgré les interventions financières massives de tous les Etats du monde.

Pour cacher l’ampleur et la signification de la crise actuelle, le gouvernement de gauche comme celui de droite qui l’a précédé, prétend que la France et l’Europe seraient désavantagés économiquement et que les emplois subiraient ce facteur défavorable à l’économie française et européenne. C’est complètement faux et cela vise d’abord à blanchir les classes dirigeantes puisqu’elles apparaissent dans ce discours, celui du gouvernement, des média, de la droite, et des syndicats, comme victimes, de même que les travailleurs, de la concurrence des autres pays.

Non, Hollande pas plus que les autres gouvernants du monde capitaliste, ne peut dire la vérité à la population : le capitalisme est un système qui ne va aller que de mal en pis car il ne peut pas aller contre sa tendance à courir vers le profit et que cette tendance le mène aujourd’hui à détruire l’industrie et le commerce qu’il avait hier développée, à refuser d’investir dans des productions et des commercialisations où il gagnait hier.

En prétendant que le gouvernement est un instrument neutre en vue de la concertation patronat/salariés, la gauche, les syndicats et le gouvernement engluent les travailleurs dans un processus qui non seulement les mène à l’échec mais les discrédite auprès de l’opinion. Laisser croire que le gouvernement est en train d’aider la classe ouvrière alors que lui-même supprime quantité d’emplois publics et entraîne les syndicats dans une collaboration fallacieuse est nuisible au plan politique et social autant qu’au plan économique.


Travailleurs, ne comptons que sur nous-mêmes !

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