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L’origine des mammifères, une victoire évolutive sur les dinosaures ?

dimanche 10 mars 2013, par Robert Paris

Les mammifères sont étonnants ! Regardez ces ours !

Vous ne connaissez pas tous les mammifères ?

Et celui-ci ?

C’est le pangolin géant, un mammifère insectivore !

Et le mammifère le plus petit au monde ?

C’est le kitti à nez de porc (Craseonycteris thonglongyai). Cette chauve-souris, aussi appelée chauve-souris bourdon, mesure entre 2,9 et 3,3 cm !!!

Mammifère marin, le dauphin sauve ici un chien de la noyade...

Mammifère volant, la chauve souris est, comme nous un mammifère placentaire

Et celui-là ?

C’est le quokka, un mammifère marsupial
Il est considéré comme le plus sympathique des mammifères !!!

Les mammifères sont effectivement divisés en marsupiaux et placentaires (nous, humains, sommes des placentaires).

Arbre des mammifères placentaires

Arbre des mammifères marsupiaux

Nos premiers ancêtres mammifères ressemblent à des rats, des castors, des hamsters et des écureuils, sont insectivores... et ils sont minuscules ! Issus des synapsides (reptiles mammaliens), leurs descendants monotrêmes sont les premiers mammifères. Ils sont caractérisés par le fait d’être à la fois ovipares et mammifères : ils pondent des œufs mais allaitent leurs petits. Ils apparaissent il y a 166 millions d’années. Les suivants viennent bien après (125 millions d’années) et sont marsupiaux. Chez les marsupiaux, la femelle possède une poche abdominale, sauf exception, appelée aussi marsupium, dans laquelle elle porte son petit après sa naissance. Les placentaires sont beaucoup plus récents (apparition il y a 65 millions d’années). Les embryons se développent entièrement dans le corps de leur mère, et sont alimentés pendant la grossesse grâce au placenta.

Le trombinoscope des mammifères

Je vous présente Eomaia, un de nos ancêtres mammifères placentaires (comme nous humains)...

et Ukhaatherium nessovi , le premier placentaire connu...

Voici Didelphodon, un ancêtre des mammifères marsupiaux qui sont apparus bien avant les placentaires... Mais les premiers mammifères apparus encore bien avant étaient ovipares !!!

Et maintenant présentons Morganucodon, le premier mammifère né bien avant tous les précédents et qui, par bien des aspects est encore un reptile et serait ovipare. Pendant de larges périodes, ces trois types de mammifères (ovipares, marsupiaux et placentaires) ont coexisté depuis la fin du Crétacé, montrant que leur apparition ne découlait pas de la nécessité de la disparition de l’espèce précédente. L’image évolutive, avec diagramme formé par des lignes, des mammifères a comme inconvénient de laisser penser qu’il y a permanence du changement d’espèce, gradualité, continuité de l’évolution et, notamment, que chaque ancêtre disparaît lors de l’apparition d’une nouvelle espèce. L’ordre d’apparition des premiers mammifères semble être Morganucodon, Erythotherium, Woutersia, Kuehneotherium, Docodonta, Holotheria, Amphidontiae, Gobiconodontiae, Jeholodens, Yanocondon, Liaconodon, Tricondontiae, etc mais tout cela ne suit bien entendu aucun mode linéaire et les espèces coexistent avec leurs antécédents.

D’autres classifications des mammifères

Lire ici sur les arbres de l’évolution

Théories gradualistes ou équilibres ponctués (des phases de fixité ou stases suivies de phases brutales et ponctuelles de changement) - gradualiste à gauche et ponctuationniste à droite.

Lire ici sur le gradualisme et le ponctuationnisme

On connaît les thèses dites adaptatives, progressives, selon lesquels des processus graduels transformeraient lentement un groupe dans un sens donné, visant un but : l’amélioration du groupement d’êtres vivants afin d’atteindre un certain perfectionnement qui expliquerait lui-même ensuite le fait que ce groupe devienne dominant au sein des espèces vivantes. On se souvient que les dinosaures et les reptiles ont longtemps dominé le monde du vivant et qu’aujourd’hui une certaine image présente les mammifères comme dominants sauf dans les airs où les descendants des dinosaures, les oiseaux, resteraient dominants. Et bien sûr, on connaît la domination d’un mammifère, l’homme, qui domine le tout, présenté comme le sommet de cette évolution soi-disant adaptative dont certains osent prétendre que les capacités cérébrales seraient le produit d’efforts adaptatifs de millions d’années…

Cela pose toutes les questions : comment des espèces, des groupes, des familles d’êtres vivants apparaissent, se multiplient, se diversifient et disparaissent… Et d’autres groupes, familles, espèces ne se multiplient pas, se diversifient moins et ne disparaissent pas quand les autres disparaissaient.

Sur ces questions, les anatomistes, les paléontologues ne parviennent pas toujours aux mêmes conclusions que les biologistes… Les diagrammes en sont changés. La méthode qui tient compte des différents éléments s’appelle le clade.

Ainsi, l’étude biologique montre qu’il n’y a pas eu une seule explosion diversificatrice des mammifères à l’ère tertiaire, il y a 65 millions d’années, mais plusieurs suivant les diverses zones géographiques, il y 130, 100 et 95 millions d’années.

L’étude de l’évolution pose différents problèmes : celui des différentiations moléculaires, celui des modifications déduites sous forme de différentiation des formes, celui des capacités induites, celui des sélections du milieu…

En étudiant les mammifères, comment peut-on se faire une idée sur toutes ces questions ? Par quelles observations peut-on se demander si une espèce évolue lentement dans le sens du progrès ou s’il s’agit d’un autre processus ? Y a-t-il des hypothèses alternatives ?

On se souvient que toute l’œuvre de Stephen Jay Gould, tout en s’appuyant sur la conception évolutionniste de Darwin, consiste à contredire la thèse adaptative progressive, particulièrement enracinée quand il s’agit des mammifères et de l’homme...

Faut-il y voir un progrès ou une diversification en tous sens ? Tout d’abord, au sein de l’espèce, y a-t-il un « sens du progrès » ? Ce serait quel type de progrès ? Celui de certaines capacités ? De certains organes ? De certains types de transformation ? Mais des espèces anciennes de mammifères à celles récentes, y a-t-il un même sens évolutif qui mène à la fois aux baleines et aux dauphins, aux chauves-souris et aux castors actuels, aux éléphants et aux rats, aux antilopes et aux rhinocéros ? On ne voit pas quel organe, quelle capacité particulière, quel sens de l’évolution ?

La question qui se pose ensuite dans la thèse adaptationniste est "adapté", "mieux adapté", "plus adapté" mais adapté à quoi et dans quel but ? Adapté au milieu ? Au milieu vivant ? Au milieu climatique ? Au milieu de sa propre espèce ? De son propre groupe ? En compétition avec les autres groupes ? Tout cela peut exister mais est-ce que cela donne une supériorité ? Et quand le milieu change brutalement, qu’est-ce qui déciderait que telle ou telle espèce sélectionnée pour un autre milieu le deviendrait plus ou moins pour le nouveau milieu. Et s’il y a eu toute une série de changements brutaux au cours de l’évolution, peut-on encre voir cette évolution comme un changement graduel ou comme une série de sauts brutaux coupant des longues périodes sans évolution notable, ces ponctuations dont parle Gould ?

S’il y avait évolution adaptative graduelle propre à un milieu, on s’attendrait que l’ensemble de l’espèce quitte un équilibre donné pour en atteindre un autre, puis un autre. Du coup, quand la nouvelle espèce apparaitrait, l’ancienne aurait graduellement aussi disparu.

Est-ce ce que l’on constate dans les clades de mammifères (comme d’autres groupements d’êtres vivants) ? La réponse est non ! Mêmes pour l’espèce humaine, la réponse est non. Les anciennes formes n’ont pas disparu quand les nouvelles se développent... C’est un peu comme les enfants ne sont pas dans la continuité des parents qui ne disparaissent pas à la naissance !

Chaque espèce est plutôt une singularité qu’une continuité. Chaque groupe ou embranchement aussi...

D’autre part, l’image adaptative suppose des durées d’évolution très longues. Les données paléontologiques démontrent que la radiation des mammifères s’est effectuée en un laps de temps très court et à partir d’une lignée commune amenant ainsi à la large diversification de différents ordres au cours de la fin du Crétacé et du Paléocène (il y a environ -65 à -55 millions d’années).

Ce qui a semblé une évolution adaptative lente provient de l’étude et des comparaisons des os mais on dispose aujourd’hui de bien d’autres critères et notamment ceux issus de la biologie moléculaire et ils donnent de tout autres résultats.

D’autre part, ces études contredisent la notion de domination des mammifères. Sur environ deux millions d’espèces vivantes, les mammifères représentent 4200 espèces soit environ 0,25 % de la diversité de la faune terrestre...

L’image de la succession : dinosaures, reptiles puis mammifères dans laquelle l’explication du « succès » des mammifères proviendrait seulement de la fin des dinosaures est en partie inexacte puisque la succession elle-même n’est pas exacte. Les mammifères sont en fait apparus avant les dinosaures et pas après. Les premiers dinosaures ne feront leur apparition qu’au Carmien, soit début du Trias supérieur alors que les premiers mammifères, les ovipares, feront leur apparition au trias moyen ! Les mammifères marsupiaux apparaissent au jurassique supérieur et les mammifères placentaires apparaissent un peu plus tard, au Crétacé.

Les mammifères sont nés avant les dinosaures. Ils se sont développés bien avant eux. Les fossiles terrestres du début du Permien indiquent que les premiers synapsides, les "Pélycosaures", étaient les vertébrés terrestres les plus communs et les plus répandus en leur temps. Ils ont bien sûr été débordés par l’essor des dinosaures mais ce n’est pas le seul problème qui se soit posé à eux ni nécessairement l’essentiel. La chute des dinosaures n’a pas entraîné spécialement d’explosion des mammifères. L’ essor principal des mammifères serait survenu entre 200.000 et 400.000 ans après la fin des dinosaures….

Ils auraient donc très bien pu se développer, se diversifier, occuper des niches écologiques avant eux et cela n’a pas été le cas. Ce qui est vrai c’est qu’une fois que les dinosaures occupaient l’essentiel des niches écologiques, les mammifères avaient très peu de possibilités de développement et de diversification et que la disparition des dinosaures a été une occasion rêvée de développement pour les mammifères. Mais cela a été le cas parce qu’ils avaient déjà un certain stade développement, ce qu’ils n’avaient pas lors de leur première phase.

Certes, les dinosaures pouvaient chasser des mammifères mais le contraire était aussi possible : voir ici

Contrairement à l’idée que les mammifères ne se seraient développés, n’auraient trouvé des niches écologiques et n’auraient connu une diversification qu’après la disparition des dinosaures, on trouve toute l’évolution des « multituberculés ». Les mammifères connus sous le nom de multituberculés, qui vivaient aux côtés des dinosaures, se sont peut-être diversifiés beaucoup plus tôt qu’on ne le pensait. L’analyse de leurs dents suggère que leur diversité écologique a augmenté quelques 20 millions d’années avant la disparition des dinosaures, il y a 65 millions d’années. Jusqu’ici les paléontologues estimaient que les mammifères n’étaient devenus prospères que suite à cette extinction qui aurait constitué une sorte de déclencheur de la diversification.

De nombreux arguments montrent que la thèse adaptative n’est pas bonne pour expliquer que les mammifères soient restés en vie et pas les dinosaures. En effet, on pourrait se dire que les mammifères s’étaient peu développés du fait que les dinosaures occupaient l’écosystème et qu’ils se sont contentés de tenir le coup attendant leur heure, heure qui est venue quand leurs "avantages adaptatifs" se sont révélés. Cependant cela ne tient pas car les mammifères étaient nés bien avant les dinosaures et avaient eu toute latitude de se développer alors. D’autre part, les mammifères qui se sont développés ne sont pas vraiment ceux qui avaient survécu à la disparition des dinosaures. Au départ, ils étaient ovipares et marsupiaux alors que ceux qui existent aujourd’hui sont surtout les placentaires, nés bien après la disparition en question... Cette compétition mammifères-dinosaures n’est pas nécessairement une réalité. C’est notre imagination qui met ainsi en avant ce parallèle sans nécessairement qu’il ait eu un sens.

Le seul sens que l’on peut donner à ces raisonnements sur le triomphe des dinosaures puis celui des mammifères puis celui de l’homme est de présenter cette "lutte pour la vie" comme une loi de la nature qui donne à l’homme la prééminence. C’est un but très évident de philosophie sociale et pas le résultat d’une observation du phénomène historique...

L’image qui en résulte de l’évolution des espèces est faussée. Elle suppose un progrès. Elle suppose une continuité. Elle suppose aussi un sens à l’évolution. Or ce que l’on constate, loin d’une espèce de force du progrès, c’est la tendance à la conservation.

Gould souligne ainsi l’existence de « stases », c’est-à-dire de phases longues sans grande évolution alors que la thèse gradualiste suppose une évolution continuelle et très infime. Gould cite de multiples travaux, concernant des mammifères comme d’autres espèces, qui dévoilent l’existence de stases, en contradiction donc avec la thèse gradualiste.

Il écrit dans « La structure de la théorie de l’évolution » :

« Même dans le cas des lignées réputées illustrer le gradualisme de façon exclusive aux yeux de certains auteurs, on trouve de solides preuves de stases. Gingerich, adepte du gradualisme, avait étudié le petit condylarthre Hyopsodus dans les strates de l’Eocène inférieur du bassin de Big Horn dans le nord-ouest du Wyoming. West n’a cependant trouvé que des stases chez le même genre figurant dans des strates légèrement plus récentes, celles de l’Eocène moyen de la formation de Bridger au sud-ouest du Wyoming. West a conclu : « Les restes fossiles de Hyopsodus trouvés dans la formation de Bridger semblent montrer peu de changements de taille tout au long d’une durée approximative d’un million d’années. Cet état d’équilibre ou stase est le seul aspect évolutif bien apparent chez Hyopsodus tel qu’il figure à Bridger. Schankler a ensuite analysé un autre genre, le condylarthre Phenacodus, figurant dans les mêmes strates du bassin de Big Horn dans lesquelles Gingerich avait collecté ses fossiles afin d’établir l’existence du gradualisme dans différents taxa, et il n’a trouvé que de stases au sein des espèces (avec des transitions brusques entre espèces, cas de figure que Schankler a interprété, correctement à mon avis, comme le résultat probable d’une migration au sein d’une aire locale plutôt que d’une spéciation ponctuationniste in situ). Il a conclu : « La stase à long terme des traits morphologiques et de la taille, observée dans les quatre espèces de Phenacodus, se conforme aux prédictions du modèle d’évolution par équilibres ponctués. En ce qui concerne les mammifères qui intéresse le plus tout le monde, le gradualisme a régné longtemps en tant qu’interprétation incontestée (et souvent tout à fait inconsciente) de l’évolution hominidée. Toute une série de dogmes, historiquement consacrés, depuis les thèses sur les « chaînons manquants » jusqu’à « l’hypothèse d’une seule et unique espèce », reposaient sur le gradualisme en tant que présupposé philosophique. Une ancienne étude de Cronin – que plusieurs de ses coauteurs ne défendraient plus aujourd’hui – avait fait l’erreur classique de considérer le changement régulier dans la même direction d’une série de valeurs moyennes comme preuve quasi incontestable de gradualisme anagénétique. (Ce genre de données ne permet pas de distinguer les marches d’escalier de l’équilibre ponctué de la même figure engendrée par le gradualisme, lorsque les coupes stratigraphiques sont extrêmement incomplètes.) Les archives fossiles des hominidés étant très irrégulières et très loin d’être complètes, elles n’offrent guère de possibilité de mettre correctement à l’épreuve les conceptions de l’équilibre ponctué. Néanmoins, je me réjouis des quelques résultats indiquant sérieusement d’importantes stases chez plusieurs espèces d’hominidés et je suis encore plus satisfait des données de plus en plus convaincantes montrant l’importance des spéciations, apparemment ponctuationnistes, survenues en Afrique dans ce petit clade au cours d’une période cruciale d’un million d’années (il y a environ deux à trois millions d’années) : dans cet intervalle, c’est, semble-t-il, au moins une demi-douzaine d’espèces d’hominidés qui sont apparues… En ce qui concerne les deux autres cas de stase de plus grande durée, il s’agit d’une part de la première espèce d’hominidés pour laquelle on dispose d’une substantielle collection de fossiles, Australopithecus afarensis et d’autre part de l’espèce Australopithecus robustus… Jacobs et Godfrey avaient écrit : « On ne peut plus désormais tranquillement penser que les Hominidae représentent un sanctuaire de l’orthodoxie gradualiste, ne pouvant absolument pas être ébranlé par le ponctuationnisme. » Seulement douze ans plus tard, McHenry a pu affirmer dans la phrase de conclusion de son article de synthèse : « Il est intéressant, cependant, de voir à quel point la plupart des espèces d’hominidés ne connaissent que peu de changements au cours du temps. » (…) Je doute qu’un paléontologiste professionnel quelconque puisse mettre en question la thèse selon laquelle la grande majorité des paléoespèces font leur première apparition dans les archives fossiles de façon brusque à l’échelle des temps géologiques. Ce fait peut être interprété de manières diverses : conception gradualiste classique, cladogénétique de l’équilibre ponctué, anagenèse ponctuée, apparition soudaine par immigration. (…) La distribution géographique étendue de nombreuses lignées de mammifères du Tertiaire supérieur et du Quaternaire fournit plusieurs exemples parfaitement cernables de spéciations allopatriques, suivies de la survie ultérieure de l’espèce ancestrale. Par exemple, Mammuthus trogontherii, l’ancêtre présumé du mammouth laineux, M primigenius, apparaît pour la première fois dans le nord-est de la Sibérie, tandis que son ancêtre présumé, M meriodionalis, continue à survivre en Europe… Dans son article de synthèse, McHenry a déclaré que « dans la plupart des cas, les espèces ancestrales recouvrent dans le temps les espèces descendantes, au cours de l’évolution des homindés, ce qui n’est pas ce que l’on attendrait de transformations graduelles par anagenèse. » Dans l’étude de McHenry des clades des hominidés, la cladogenèse avec persistance des ancêtres permet d’affirmer que la phylogenèse répond au modèle de l’équilibre ponctué… On a révisé la phylogenèse des équidés, la décrivant désormais sous la forme d’un buisson foisonnant de cladogenèses, avec des phénomènes de survie des ancêtres parallèlement à leurs descendants même dans les parties de la séquence que l’on interprétait fermement jadis comme des illustrations typiques du progrès linéaire. Par exemple, Prothero et Shubin ont montré que la transition à l’Oligocène de Mesohippus à Miohippus se conforme à la théorie de l’équilibre ponctué, des stases étant présentes dans toutes les espèces des deux lignées, les transitions se réalisant par des cladogenèses rapides plutôt que des transformations phylétiques, et des recouvrements stratigraphiques s’observant entre les deux genres (une série de strates dans le Wyoming a donné trois espèces de Mesohippus et deux de Miohippus, toutes contemporaines). Prothero et Shubin concluent : « Cela est contraire au mythe entretenu de longue date sur les espèces sur les espèces d’équidés, celles-ci étant conçues comme des parties variant graduellement au sein d’un continuum, et sans distinction réelle entre elles. Dans toute l’histoire évolutive des équidés, celles-ci sont bien distinctes et en stase durant des millions d’années. Examiné « à la loupe », le tableau gradualiste de l’évolution des équidés devient un buisson complexe d’espèces étroitement apparentées se recouvrant stratigraphiquement… Heaton a montré qu’un ca classique d’anagenèse gradualiste supposée chez des rongeurs de l’Oligocène de l’ouest des Etats-Unis représente en réalité un cas de remplacement d’une espèce ancestrale par une espèce descendante. Heaton écrit : « L’analyse statistique de vastes échantillons suggère au contraire que deux espèces étroitement apparentées ont coexisté, et que le changement de taille moyenne que l’on avait pensé représenter une anagenèse correspond en réalité au remplacement d’une espèce par une autre. » (…) Chez de nombreuses espèces, la chronologie de leur apparition sur le mode ponctuationniste peut être établie de façon précise grâce à des données paléontologiques directes. Lister a calculé qu’il avait fallu un maximum de seulement 5000 ans pour l’apparition évolutive au Quaternaire du mammouth laineux sur l’île Wrangel et 6000 ans pour celle du cerf nain de l’île de Jersey… Prothero et Heaton ont étudié l’une des séquences de mammifères fossiles les plus riches et les mieux connus au monde : celle figurant dans le groupe stratigraphique de l’Eocène supérieur et de l’Oligocène de White River, dans les Grandes Plaines, en Amérique, et en particulier dans son affleurement au niveau des Big Badlands dans le Dakota du Sud. A propos de ces fossiles, ces auteurs ont écrit : « Il s’agit de l’un des gisements donnant à voir une évolution mammalienne de la façon la plus dense et la plus compète du monde. (…) La plupart des espèces sont en stase pendant deux à quatre millions d’années en moyenne, certaines prolongeant cet état bien plus longtemps. Seuls trois cas de gradualisme peuvent être observés dans la totalité de cette faune, et ils consistent principalement en des changements de taille. » L’analyse de ces trois cas montre aussi la nature exceptionnelle du gradualisme, même à la petite échelle de chacune de ces trois lignées : le lagomporphe Palaelagus, l’artiodactyle Leptomeryx, l’oréodonte Merycoidodon. (…) Prothero et Heaton ont choisi, en fait, d’étudier à fond la chronofaune de White River parce qu’elle a subi une véritable modification expérimentale (mise en place par le nature) : en plein milieu de sa période d’existence, elle a connu l’un des changements climatiques les plus profonds et les plus rapides du Tertiaire en Amérique du Nord, puisqu’elle a subi « la débâcle climatique du tout début de l’Oligocène », il y a 33,2 millions d’années... Prothero et Heaton écrivent : « Un petit nombre de lignées mammaliennes seulement donna lieu à des spéciations, un nombre un petit peu plus élevé s’éteignit et la vaste majorité (62 sur 70) traversa » et ils concluent « La stase et la résistance au changement sont tellement solides que des espèces ont réellement pu traverser le changement climatique le plus important des 65 derniers millions d’années comme si de rien n’était. »

Clades des équidés qui montre que les nouvelles espèces coexistent avec les anciennes. L’évolution des équidés présente des phases d’immobilité (stases) suivies de changements brutaux comme ici pour la taille de l’animal.

De même que le cladogramme des hominidés dévoile que l’espèce ancêtre ne disparait pas quand la nouvelle espèce apparaît.

Famille Artiodactyl

Même l’évolution biologique n’est pas celle que l’on croit souvent, celle du seul contenu des gènes, de l’ADN. On s’attendrait à ce que des animaux très différents morphologiquement aient peu de points communs dans leurs génomes. Les apparences sont trompeuses : leurs répertoire de gènes sont en réalité très similaires. Par exemple, ceux de mammifères aussi différents que la souris, le rat, le chien, l’homme et le chimpanzé sont remarquablement proches. Le nombres approximatif de gènes dans chacun de ces génomes (environ 20 000) et leurs positions relatives sur les chromosomes sont peu changé depuis la divergence des mammifères placentaires il y a 100 millions d’années.

La découverte la plus étonnante est que les gènes et les protéines qui pilotent l’embryogenèse, les gènes homéotiques, sont quasiment les mêmes pour un insecte et un mammifère. Gènes homéotiques et homéoboite sont un mode de fonctionnement qui règle le développement embryonnaire de l’individu et que l’on va retrouver d’abord chez la drosophile puis chez les insectes, enfin chez les mammifères. En effet, que ce soit chez la drosophile (avec les gènes HOM) ou chez la souris (avec les gènes HOX), on trouve une même base, l’homéoboite, qui doit provenir d’une origine commune.

Le conservatisme est tellement fort qu’il nécessite sans doute des chocs brutaux et non une transformation lente pour permettre le changement structurel.

Les mammifères placentaires semblent plutôt un témoignage de l’effet de changement lié aux chocs : ils sont apparus il il y a 65 millions d’années alors que le choc du Crétacé qui a fait disparaitre les dinosaures date de 65,5 millions d’années. Et ce n’est pas le seul exemple dans lequel la diversité soit favorisée par une agression brutale...

Les ordres de marsupiaux se sont diversifiés directement après le choc qui a causé l’extinction des dinosaures.

L’apogée principale de la diversification mammalienne a débuté quelque 10 à 15 millions d’années après l’extinction des dinosaures et cette augmentation de la biodiversité coïncide avec une augmentation des températures mondiales. Pourquoi les stress brutaux causés notamment par les changements rapides de climat peuvent-ils favoriser le changement d’espèce ? C’est quelque chose que la thèse de l’évolution lente et graduelle des espèces ne peut pas expliquer. L’idée qui soutend cette notion de lente dérive des espèces est celle de transformation progressive du matériel génétique. Cela suppose qu’il soit indispensable de changer d’ADN pour changer d’espèce. Or, il semble que, lorsqu’il y a une bifurcation, le matériel génétique permette aussi bien de produire l’ancienne espèce que la nouvelle. L’ADN est porteurs de multiples potentialités et il existe des mécanismes pour empêcher en temps normal leur réalisation, ce sont des mécanismes protecteurs du soi appelés HSP, c’est-à-dire les protéines de protection contre les chocs thermiques (heat shok protein). Ces protéines sont le mécanisme qui inhibe la diversité qui est potentielle dans l’ADN. Cette question est développée dans différents textes : voir ici. Il en découle que le changement brutal d’espèce, la spéciation, n’est pas dû à la lente dérive des contenus biochimique du matériel génétique mais au fait que les HSP, en cas d’agression thermique, sont trop occupés pour faire leur travail habituel d’inhibition de l’innovation. Cette innovation est potentielle et inhérente au capital génétique qui contient à la fois dialectiquement le conservatisme et la transformation.

L’origine des mammifères

L’extinction des dinosaures date du Crétacé. Au Paléocène, une large palette d’animaux reptiles continuait à peupler le monde alors que les mammifères étaient encore le serpent Helagras, la tortue Trionyx, le reptile aquatique Champsosaurus, du type crocodile, le Ptilodus du jurassique.

Ce qui a sauvé les mammifères de l’extinction du Crétacé reste inconnu. Des groupes relativement peu nombreux de mammifères au Mésozoïque ont pu se développer, multiplier leurs évolutions et construire déjà à l’Eocène la plupart des groupes de mammifères que nous connaissons aujourd’hui. Les espèces mammifères qui existaient à l’époque d’extinction massive étaient généralement petites, de taille comparable aux rats ; cette petite taille les aurait aidées à trouver des abris dans des environnements protégés. En outre, on postule que quelques monotrèmes, marsupiaux, et placentaires primitifs étaient semi-aquatiques ou fouisseurs, car il existe encore de nombreuses lignées de mammifères ayant conservé de tels comportements aujourd’hui.

Donc ce n’est pas telle ou telle adaptation qui a été favorisée au travers de la diversification des mammifères, c’est le choc thermique qui a favorisé, au sein des espèces ayant survécu pour des raisons non-adaptatives, les potentialités de diversification et donc d’occupation de multiples niches écologiques...

Conclusion : Ce n’est pas l’extinction des dinosaures qui aurait provoqué l’évolution des mammifères et leur relatif « succès » mais le choc à l’origine de l’extinction des uns qui aurait provoqué la diversification des autres.

Les grandes périodes d’extinctions de masse coïncident avec des agressions thermiques qui elles-mêmes ont causé aussi des ouvertures de la potentialité de diversification inhérente au matériel génétique.

Les changements de température de la planète

Les 600 derniers millions d’histoire de la Terre font apparaître les équilibres ponctués au niveau des températures, du niveau de la mer, du taux de CO2, de l’activité tectonique, de la biodiversité et des impacts météoritiques.

Stephen Jay Gould dans « La structure de la théorie de l’évolution » contredit l’idée que les grandes extinctions soient sélectives et affirme qu’elles peuvent parfaitement éliminer des groupes de manière aléatoire :

« Il apparaît désormais que les extinctions de masse sont plus fréquentes, se réalisent plus rapidement et avec une plus grande intensité, et ont des conséquences bien plus extrêmes que les paléontologistes ne l’avaient soupçonné, et que la géologie et la biologie darwiniennes ne le permettaient. En ce qui concerne les grands aspects du tableau général de l’histoire évolutive de l’ensemble des êtres vivants, sur la base de théories catastrophistes des extinctions de masse, dans la mesure où ils ne sont plus totalement explicables sur le mode darwinien de l’extrapolation à partir des phénomènes microévolutifs… Lorsqu’une extinction de masse de l’ampleur de celle de la fin du Permien survient (ce fut la plus grande de toutes les extinctions de masse, la proportion des espèces éteintes atteignant 96%) et qu’un groupe donné ne fournit qu’une lignée ou deux à la faune mondiale, il peut facilement disparaître, et à jamais, pour des raisons qui ne vont pas beaucoup au-delà de la mauvaise chance. Parmi plusieurs cas possibles de ce type, deux ont été spécifiquement cités par Darwin à qui ils ont servi d’exemple pour soutenir ses conceptions uniformitaristes et gradualistes. Il s’agit des trilobites et des ammonites, groupes dont la disparition a respectivement marqué les extinctions permiennes et crétacées. L’ironie veut que ce soient précisément ces groupes dont l’extinction s’accorde le mieux avec le modèle aléatoire. Les trilobites ont abondé dans la plupart des faunes du Paléozoïque, mais leur diversité a été réduite à seulement deux lignages à la fin du Permien. L’extinction des ces deux dernières, qui a donc signifié celle de l’une des quatre grandes classes d’arthropodes, n’est peut-être attribuable à aucune inadéquation des caractéristiques anatomiques, écologiques ou développementales de ces animaux, mais correspond peut-être au fait qu’aucune ce de très petit nombre de lignées n’a eu la chance de ne pas se trouver dans le très gros échantillon (96% des lignées totales) promis à l’extinction lors de cet épisode. Le cas des ammonites est à la fois plus complexe et plus instructif. Elles ont été gravement affectées lors des trois dernières des cinq grandes extinctions de la fin du Permien à la fin du Trias et à la fin du Cétacé. Elles ont tout juste réussi à survivre aux deux premières, seulement un ou deux lignages persistant dans chaque cas, puis se sont complètement éteintes lors de l’épisode K-T. Après les deux premiers épisodes de réduction de leur diversité, les ammonites ont chaque fois opéré à nouveau de puissantes radiations pour devenir des éléments majeurs des faunes du Trias, du Jurassique et du Crétacé… Peut-on dire que l’extinction des ammonites au Crétacé a été déterminée par des phénomènes plus sévères que ceux ayant présidé à la réduction de leur diversité lors des épisodes Permien et Crétacé précédents ? Rien ne permet de l’affirmer au simple vu du nombre de lignages. Pas de différence nette entre la réduction à un ou deux lignages ou à aucun…. En ce sens, et étant donné là aussi le poids important de la contingence, une élimination effectivement aléatoire, fondée sur l’existence de faibles effectifs au moment de la survenue d’une extinction de masse, peut modifier l’histoire de l’ensemble des êtres vivants d’une façon capitale et définitive. Les différents types d’événements susceptibles de se produire sont déterminés par des règles ; mais la survenue imprédictible de tels ou tels événements particuliers édifie un déroulement historique. »

L’échelle des temps géologiques

SECONDAIRE OU MÉSOZOÏQUE

Mammifères du secondaire

Trias

Environnement du Trias

Apparition des mammifères. Mais ils sont loin de provenir d’un seul embranchement évolutif.

Les premiers mammifères qui se manifestent au Trias supérieur sont des animaux de très petite taille.

Pendant longtemps, un fossile était considéré comme un mammifère s’il possédait le critère de mâchoire et d’oreille interne vu précédemment (l’articulation de la mâchoire des mammifères est seulement composée de os temporal et de l’os mandibule, alors que l’os articulaire et l’os carré sont devenus l’enclume et le marteau de l’oreille interne moyenne).

Mais plus récemment, les paléontologues ont défini les mammifères comme le plus récent ancêtre commun aux monotrèmes, marsupiaux et placentaires, ainsi que tous leurs descendants. Les paléontologues ont dû définir un autre clade : les mammaliens (ou mammaliformes) pour classifier tous les animaux qui sont plus ressemblants aux mammifères que les cynodontes mais plus éloignés que les monotrèmes, marsupiaux ou placentaires.

Morganucodontidé, le premier mammifère

Megazostrodon

Castorocauda

Teinolophos

Jurassique

Les mammifères sont petits et n’auront que peu d’importance dans le règne animal jusqu’à la fin du Crétacé. La faune est dominée par les reptiles archosauriens, essentiellement des dinosaures.

Juramaia

Ambondro mahabo

Australosphenida

Ausktribosphenos

Crétacé

Paysage Crétacé

Jeholodens

Purgatorius

Steropodon

Sinodelphys

Alphadon

Cronopio dentiacutus

Maotherium

Eomaia

Eodelphis

Didelphodon

Ptilodus

Plesiadapis

Psittacotherium

Cimolestes

Ectoganus

Oppossum

Lavanify

Bharattherium

Gondwanatheria

Ukhaatherium nessovi, le premier mammifère placentaire apparu il y a 65 millions d’années

Extinction des dinosaures et de nombreuses espèces animales à la fin du Crétacé dont les mammifères herbivores et carnivores, à l’exception des mangeurs de détritus.... Les mammifères ou les oiseaux qui ont survécu semblent se nourrir d’insectes, de larves, de vers ou d’escargots, qui à leur tour se nourrissent de plantes mortes ou sont des charognards. Les mosasaures, les plésiosaures, les ptérosaures et de nombreuses espèces de plantes et d’invertébrés se sont également éteints. Les clades de mammifères et d’oiseaux ont survécu avec peu d’extinctions.

TERTIAIRE OU CÉNOZOÏQUE

Paléocène

Forêt du Paléocène

Mammifères du Paléocène

Onychodectes

Condylarthra

Helagras

Planetetherium

Eurymylus

Plesiadapis

Champsosaurus

Trionyx

Trionyx du Nil

Palaeoryctes

Astrapotherium

Tetraclaenodon

Pantolambda

Thylacodon

Barylambda

Loxolophus

Chriacus

Taeniodonts

Tillodonts

Eocène

Moeritherium

Andrewsarchus

Palaeotherium

Hyrachotherium

Embolotherium

Oxyaena

Phenacodus

Ambulocetus

Paramys

Coryphodon

Hyracotherium

Palaeosyops

Tritemnodon

Mesonyx

Eobasileus

Uintatherium

Metacheiromys

Hyrachyus

Oligocène

Mesohippus

Oreodonts

Paleosyops

Protapirus

Archaeotherium

Palaeolagus

Brontops

Protoceras

Holophoneus

Hyaenodon

Subhyracodon

Protapirus

Miocène

Obdurodon

Diceratherium

Merycochoerus

Moropus

Dinohyus

Machairodus

Merrychipus

Alticamelus

Gomphotherium

Pliocène

Merycodus

Cranioceras

Teleoceras

Amebolodon

Agriotherium

Sphenophalos

Synthetoceras

Pliohippus

Amphicyon

Epigaulus

Procamelus

QUATERNAIRE

Pleistocène

Paysage du Pleistocène

Mammuthus

Mammut

Castoroides

Teratornis (à gauche du dessin)

Ovibos

Bison crassicornis

Equus

Smilodon

Canis dirus

Megatherium

Glyptodon

Camelops

Extinctions du Pleistocène

De nombreuses espèces disparaissent comme Smilodon, Mastodon, Mammouth, Camelops, Megatherium et Equus disparaissent ainsi que bien d’autres mammifères géants et carnivores. On ignore la cause exacte de ces disparitions. La taille des animaux est visiblement en cause puisque les plus petits mammifères ont subsisté. Au niveau climat, le Pleistocène est une période avec un changement de températures relativement rapide dans les deux sens : une glaciation qui descend vers les zones tempérées suivi d’une période beaucoup plus chaude qu’actuellement… Mais cela ne suffit pas à expliquer cette extinction massive. Il est probable que le mécanisme de protection du soi par les HSP soit pris en défaut lors d’un choc thermique et soit incapable d’empêcher des évolutions, qu’elles soient viables ou non viables..

Holocène

Mammifères de l’Holocène

La disparition des grands mammifères à l’Holocène

Les arbres d’évolution des mammifères

Évolution ou révolution des espèces ?

Bonne suite du voyage, les mammifères !!

Portfolio

Messages

  • Le dernier mot n’est dit, loin de là, sur l’évolution...

    Il n’y a pas cependant que la température comme cause possible de choc ayant des conséquences sur le développement animal : c’est le cas aussi de la composition de l’atmosphère.
    Paul Falkowski, professeur de science marine à l’Université d’Etat de Rutgers (New Jersey, Etats-Unis), a mesuré l’abondance en carbone 13, un sous-produit de la photosynthèse, dans des carottes prélevées dans le fond du bassin océanique et remontant à 205 millions d’années. Il est possible d’estimer précisément, à partir du carbone 13 laissé par la photosynthèse, productrice d’oxygène, la quantité de ce dernier élément dans l’atmosphère, indique Falkowski.

    De 10 %, niveau auquel les dinosaures ont prospéré, le niveau d’oxygène est passé à 17 % il y a 50 millions d’années, puis à 23 %, 10 millions d’années plus tard. Cette augmentation de la quantité d’oxygène correspond exactement à la période de développement rapide des mammifères placentaires. Les mammifères grossissaient à mesure que le niveau d’oxygène croissait, déclare Falkowski.

    L’origine en est l’extension des mers peu profondes qui s’ensuivit, le développement de la vie végétale, donc de la photosynthèse, et l’accroissement en résultant de la teneur de l’atmosphère en oxygène.

  • Toute théorie de l’évolution doit intégrer l’existence des stases, ces longues phases sans aucun changement, qui sont suivie de phases de changement brutal et rapide, donnant une interprétation à la fois à la conservation et à la révolution des espèces. C’est ce point que Stephen Jay Gould n’a cessé de souligner à l’encontre de la thèse adaptationniste et continuiste de l’évolution.

  • Le règne sans partage des dinosaures sur la Terre pendant plus de 160 millions d’années n’a pas été le fait d’une supériorité physiologique supposée mais surtout... de la chance, selon des travaux publiés jeudi aux Etats-Unis. "Longtemps on pensait qu’il y avait quelque chose de spécial chez les dinosaures qui les aurait aidés à s’imposer durant leurs 30 premières millions d’années d’existence mais cela est faux", affirme Steve Brusatte, un chercheur de l’Université Columbia à New York, coauteur de cette étude. "Si nous avions été des observateurs durant cette période de leur histoire à l’ère du trias, nous n’aurions sans doute pas parié sur les dinosaures pour être l’espèce dominante pendant les 130 millions prochaines années mais sur les crurotarsiens, leurs concurrents, dont les seuls descendants sont les crocodiliens", ajoute-t-il. A la fin du trias, les crurotarsiens et les dinosaures se ressemblaient beaucoup et étaient probablement en concurrence pour consommer les mêmes ressources. Ces chercheurs, dont les travaux paraissent dans la revue Science du 12 septembre, ont étudié les caractéristiques de l’évolution des dinosaures et des crurotarsiens durant ces 30 premières millions d’années en analysant près de 500 caractéristiques de squelette de 64 espèces ainsi que les rythmes d’évolution et les disparités morphologiques. Ils n’ont trouvé aucune différence dans ces mesures entre dinosaures et crurotarsiens, à la surprise des paléontologues. Si les dinosaures avaient été "supérieurs" durant cette première période de leur histoire, ils auraient probablement connu une évolution plus rapide que celle des crurotarsiens, soulignent-ils. En termes de disparité morphologique, les crurotarsiens étaient même supérieurs, avec une plus grande diversité de taille, de types de corps, de régimes alimentaires et de modes de vie (aquatique et terrestre). Comme les crocodiliens d’aujourd’hui, les crurotarsiens du trias étaient étonnamment divers. Il y avait d’énormes prédateurs bipèdes et quadrupèdes, comme le deinosuchus, redouté par des dinosaures herbivores. D’autres crurotarsiens étaient mangeurs de poissons ou herbivores. Un grand nombre de crurotarsiens ressemblaient à s’y méprendre à des dinosaures et ont été longtemps considérés à tort comme leurs ancêtres. Si les dinosaures et les crurotarsiens ont survécu à la première extinction de masse il y a 251 millions d’années, apparemment provoquée par l’impact d’une météorite, les crurotarsiens n’ont pas résisté à un second cataclysme destructeur 51 millions d’années plus tard. Un réchauffement important du climat dû probablement aux retombées de la chute d’une météorite a provoqué étrangement une extinction soudaine des crurotarsiens, épargnant les dinosaures devenus ensuite les maîtres de la Terre jusqu’à leur disparition, il y a 65 millions d’années quand une autre météorite a bouleversé le climat. "L’analyse de toutes ces données rend difficile de dire que les dinosaures étaient supérieurs", commente Steve Brusatte. "Ils ont seulement profité des malheurs des crurotarsiens", ajoute-il. "On n’a pas de réponse (scientifique) à la question de savoir pourquoi les crurotarsiens ont disparu et pas les dinosaures", poursuit le paléontologue Michael Benton de l’université de Bristol (Grande-Bretagne), coauteur de cette recherche. "Nous suspectons que ce n’est rien d’autre que de la pure chance", dit-il. "Nombre de personnes aiment à penser que l’évolution est progressive faisant que les mammifères sont supérieurs aux dinosaures parce qu’ils sont venus après, un peu à l’instar des améliorations technologiques", poursuit-il. "Il est de ce fait difficile d’accepter que les dinosaures se sont imposés sur la Terre seulement par chance, tout comme les mammifères après l’extinction des dinosaures", conclut le chercheur.

  • Aujourd’hui les mammifères vivent à des niveaux animaliers où il n’y avait à une époque que des dinosaures. De là à dire que les mammifères ont vaincu les dinosaures, il n’y a qu’un pas qu’il ne faut surtout pas franchir et ce pour plusieurs raisons. La première est qu’on ne sait pas précisément pourquoi les mammifères ont survécu même si c’est sans doute leur petite taille et leur mode d’alimentation insectivore donc ni végétarien ni carnivore. Et, probablement, les insectes avaient survécu à la catastrophe. Donc les grands vainqueurs seraient plutôt ... les insectes. Mais on ne peut pas parler en termes de vainqueurs et de vaincus car mammifères et dinosaures n’étaient absolument pas concurrents et en combat les uns avec les autres. Les mammifères n’étaient pas les repas des dinosaures et ils vivaient très discrètement, vue leur petite taille, au point de n’être même pas remarqués des dinosaures...

  • Il n’y avait aucun avantage évolutif des mammifères par rapport aux dinosaures et un tel « avantage » n’est pas la cause de la survie des mammifères alors que les dinosaures ont disparu. Tout petits de taille, insectivores, rongeurs, ayant une vie exclusivement nocturne, occupant une niche écologique infime, voilà les « avantages » qui ont permis aux mammifères de survivre à la catastrophe et au choc climatique alors que les adaptés, les triomphants, dinosaures ont disparu….

  • petits de taille, insectivores, rongeurs, ayant une vie exclusivement nocturne, occupant une niche écologique infime, voilà les « avantages » qui ont permis aux mammifères de survivre à la catastrophe et au choc climatique alors que les adaptés, les triomphants, dinosaures ont disparu

  • Et ce n’est certainement pas parce que les dinosaures étaient ovipares alors que les mammifères auraient été placentaires car les mammifères qui existaient à l’époque des dinosaures ne l’étaient pas. C’est seulement bien après la disparition des dinosaures qu’une branche des mammifères est devenu placentaire...

  • L’ancêtre de tous les mammifères actuels, y compris l’homme, serait apparu peu après la disparition des grands dinosaures, avant de se diversifier rapidement en un grand nombre d’espèces : telle est la conclusion majeure d’une nouvelle étude menée par l’équipe de Maureen O’Leary, paléontologue à l’université Stony Brook à New York, qui vient d’être publiée dans la revue américaine Science.

    L’élément le plus important du travail de Maureen O’Leary concerne le scénario de la « radiation » des mammifères, le processus par lequel ils ont investi toute la planète en se diversifiant. La chronologie de ce processus fait débat. Schématiquement, les scientifiques s’accordent sur l’idée que pendant le règne des dinosaures, qui correspond au mésozoïque (ère secondaire), les mammifères archaïques n’ont joué qu’un rôle mineur. Tandis que les reptiles géants faisaient trembler le sol des forêts tropicales, de minuscules mammifères insectivores se terraient comme des taupes en-dessous de la surface.

    L’événement qui a tout fait basculer est l’extinction massive de la fin du crétacé, il y a environ 66 millions d’années. Cette extinction, dont la cause la plus plausible est la chute d’un astéroïde, a fait disparaître tous les grands dinosaures, n’épargnant que les petites espèces qui ont ensuite évolué pour donner naissance aux oiseaux.

    Après la fin des dinosaures géants, les mammifères ont prospéré et ont conquis le devant de la scène. Aujourd’hui, il existe plus de 5000 espèces de mammifères « placentaires » (ceux dont l’embryon se nourrit grâce à un placenta pendant toute la gestation, à la différence des marsupiaux comme le kangourou, dont le placenta n’est présent que pendant une petite partie de la gestation). Les mammifères ont investi une grande variété de niches écoiogiques sur toute la planète, de la minuscule chauve-souris bourdon qui pèse 1,5 gramme à la baleine bleue, avec ses 190 tonnes.

    Les archives fossiles changent brusquement à partir de la fin du crétacé, il y a 66 millions d’années. Mais c’est seulement il y a quelque 55 millions d’années que l’on peut identifier clairement, à partir des fossiles, les grandes lignées de mammifères placentaires.

    « Pourquoi presque tous les groupes placentaires – tels que les primates, les chauve-souris, les ongulés et les baleines – apparaissent-ils si brutalement dans les archives fossiles ? » interroge Anne Yoder, biologiste à l’université Duke de Durham, Caroline du nord, dans une analyse publiée par Science.

    Parce que les apparitions d’espèces proviennent de période révolutionnaires de changement...

    Selon Maureen O’Leary, la période qui a suivi immédiatement la fin des dinosaures a été un « big bang » de la diversification des mammifères, marqué par l’apparition d’au moins dix groupes majeurs en 200.000 ans à peine. Il n’y aurait donc pas eu de diversification des mammifères dès le crétacé, mais une véritable explosion peu après la disparition des reptiles géants.

  • Et pour ceux qui pensaient que la supériorité venait du fait que les mammifères avaient le sang chaud et les dinosaures auraient eu le sang froid : voir ici

  • D’autre part, les mammifères ne sont pas dans une progression historique par rapport aux dinosaures. En effet, les dinosaures et les mammifères sont apparus en même temps, il y a 220 millions d’années.

  • Le dernier découvert en date, nommé Rugosodon eurasiaticus, long de 17 cm du museau au bout de la queue pour un poids d’environ 80 g, ressemblait à un rat ou à un tamia, petit mammifère rongeur de la famille des écureuils. Il a été décrit par une équipe sino-américaine et le résultat de leurs travaux est publié dans la revue Science. Ce petit animal se nourrissait de nuit et possédait des dents capables de manger des végétaux ou de la viande. Il était capable de se déplacer au sol ou dans les arbres grâce à des articulations très mobiles. Il appartenait à un groupe d’espèces aujourd’hui disparues, les multituberculés (appelés ainsi à cause des nombreuses bosses sur leurs molaires), mais qui a vécu pendant plus de 100 millions d’années, en faisant le groupe d’ancêtres des mammifères le plus riche de toute l’histoire. Et Rugosodon est le plus ancien connu. Ces multituberculés ont disparu progressivement au fur et à mesure que les mammifères modernes, et particulièrement les rongeurs, se sont imposés.

    Le second fossile, également trouvé dans la formation de Tiaojishan, en Mongolie-Intérieure, date de 165-164 millions d’années. Il a été baptisé Megaconus mammaliaformis, du grec mega pour « grand », du latin comus pour « pointe » (dentaire) et mammaliaformis par référence à son statut d’ancêtre des mammifères (Nature, 8 août 2013). Il mesurait entre 15 et 16 cm et devait avoir une petite fourrure sur le dos et les côtés du corps, mais pas sur l’abdomen. Il sortait la nuit et avait une dentition d’omnivore avec une préférence herbivore. Il avait, contrairement aux multituberculés, des caractéris­tiques « modernes », comme son oreille interne ou ses articulations.

    La troisième belle trouvaille, toujours dans la même zone chinoise, concerne une autre branche des protomammi­fères, les haramiyidés. Ce fossile a été baptisé Arboroharamiya jenkinsi, du latin arbor, « arbre », de l’arabe haramyia, « petit voleur », et jenkinsi qui rend hommage à Farish A. Jenkins Jr pour ses contributions aux recherches dans ce domaine. C’est le plus gros de sa catégorie, avec un poids estimé à 354 g, estiment les chercheurs chinois qui l’ont décrit (Nature, 8 août 2013). Il vivait il y a 160 millions d’années et était adapté à la vie dans les arbres. Arboroharamiya avait des poils et des mains et des pieds aux longues phalanges, adaptées à la préhension des branches. La tête de son fémur n’était pas sphérique mais cylindrique. Une caractéristique qui se retrouve aujourd’hui encore chez les tarsiers, ces minuscules primates d’Asie du Sud-Est aux énormes yeux, dont la lignée remonterait à au moins 45 millions d’années.

    « Les découvertes de fossiles et les études moléculaires de ces dernières décennies ont grandement fait avancer notre compréhension des interrelations entre mammifères et de leur diversification, estiment d’une même voix Richard Cifelli, du Muséum d’histoire naturelle de l’Oklahoma, et Brian Davis, de l’université de Louisville. Il n’en reste pas moins que des divergences majeures subsistent sur les branches basales de l’arbre généalogique. »

    Que les mammifères aient été déjà ­répandus et diversifiés au milieu de la période jurassique, il y a 165 millions d’années fait l’unanimité des chercheurs. Mais avant cela ? Deux hypothèses : les ancêtres des mammifères seraient apparus il y a 220 millions d’années ou il y a 180 millions d’années. D’autant que l’évolution n’est pas un long fleuve tranquille mais plutôt une rivière tortueuse et rugissante. Il va falloir trouver d’autres fossiles…

  • « Le sourire du flamant rose » de Stephen Jay Gould :

    « Les extinctions massives ont une influence décisive sur l’histoire de la vie sur terre. Les dinosaures ont disparu il y a 65 millions d’années au cours de l’extinction massive du Crétacé qui a également anéanti presque la moitié des espèces d’invertébrés marins des hauts fonds. Les dinosaures avaient dominé la Terre pendant cent millions d’années et la domineraient probablement encore aujourd’hui s’ils avaient survécu au désastre. Les mammifères apparus à peu près en même temps que les dinosaures passèrent les cent premiers millions d’années de leur vie sous forme de créatures de petite taille habitant les recoins et les niches d’un monde dominé par les dinosaures. Si la mort des dinosaures ne leur avait pas offert cette grande chance, les mammifères seraient aujourd’hui encore des créatures petites et insignifiantes… L’extinction des dinosaures est caractérisée par un point fondamental : la disparition simultanée de très nombreux autres groupes de créatures aux habitats variés, terrestres aussi bien que marins… Dans ce contexte, les spéculations qui tiennent exclusivement compte des dinosaures ignorent une bonne partie du phénomène général en cause… »

  • Neuf espèces de mammifères sur dix auraient disparu en même temps que les dinosaures et bien d’autres habitants de la Terre du Crétacé, animaux ou végétaux. Cependant, ils se seraient ensuite très rapidement diversifiés. Voilà pourquoi les mammifères semblent avoir mieux survécu à cette catastrophe. C’est ce qu’affirme une équipe de paléontologues, qui ajoutent un dossier au long débat sur l’histoire de nos ancêtres à sang chaud.

    Sur 59 espèces étudiées, expliquent ces chercheurs dans l’article publié dans la revue The Journal of evolutionary biology, quatre seulement ont survécu à cette crise, soit 93 % de disparition. Dans le communiqué de l’université de Bath, Nick Longrich, le principal auteur de l’étude, avance que ce taux d’extermination a été jusqu’ici sous-estimé. Il explique que les espèces les plus vulnérables au moment de la catastrophe étaient celles dont les populations étaient peu nombreuses. Leurs fossiles sont donc rares et nombre de ces espèces disparues nous restent inconnues. Les mammifères ont-ils frôlé l’extinction ? En 2014, Thomas Williamson parvenait à un conclusion similaire pour les métathériens, ce groupe de mammifères auquel appartiennent les marsupiaux.

    Après cette crise K-T, les paléontologues britanniques observent, en Amérique du Nord, donc, une forte augmentation du nombre d’espèces de mammifères, mais elle diffère selon les régions. Nick Longrich souligne que les espèces qui apparaissent dans le Montana sont différentes de celles qui voient le jour du côté du Wyoming. Il y voit une augmentation rapide de la diversité des mammifères provoquée par des adaptations à de nouveaux environnements. Là serait l’explication de l’apparente résistance des mammifères à cette crise K-T. « Elle n’est pas due à un faible taux d’extinction mais à une capacité à récupérer et à s’adapter », commente Nick Longrich.

  • Les groupes de mammifères existants aujourd’hui étaient déjà présents au Crétacé, qu’il s’agisse des monotrèmes qui pondent des œufs, des marsupiaux ou des placentaires, mais aussi d’autres groupes disparus comme les multituberculés, Dryolestoidea, et les Gondwanatheria. Tous ont survécu à l’évènement de K-T, bien qu’ils aient enregistré des pertes. Beaucoup de marsupiaux ont disparu, en particulier ceux d’Amérique du Nord et plus particulièrement encore les espèces asiatiques regroupées dans le taxon des deltatheroïdes. Dans les gisements de fossiles de la formation de Hell Creek, au-dessus de la limite K/T, on ne trouve plus de trace d’au moins la moitié des dix espèces de multituberculés ni d’aucune espèce marsupiale parmi les onze présentes avant la limite.

    Les espèces de mammifères ont commencé à se diversifier approximativement 30 millions d’années avant la limite du Crétacé et du Tertiaire. Une radiation évolutive de mammifères s’est produite dans les quelques millions d’années qui ont suivi. La recherche actuelle indique que les mammifères n’ont pas eu d’explosion de diversification au passage de la limite K-T, en dépit des niches écologiques libérées par l’extinction des dinosaures Plusieurs ordres de mammifères ont été interprétés comme se diversifiant juste après la limite K-T, comme les Chiroptera (chauves-souris) et les Cetartiodactyla (un groupe divers qui inclut aujourd’hui les baleines et dauphins et les Artiodactyla), mais des recherches plus récentes concluent que seuls les ordres de marsupiaux se sont diversifiés directement après la limite K-T.

    Les espèces mammifères qui existaient à la limite K-T étaient généralement petites, de taille comparable aux rats ; cette petite taille les aurait aidées à trouver des abris dans des environnements protégés. En outre, on postule que quelques monotrèmes, marsupiaux, et placentaires primitifs étaient semi-aquatiques ou fouisseurs, car il existe encore de nombreuses lignées de mammifères ayant conservé de tels comportements aujourd’hui. Enfin, n’importe quel mammifère semi-aquatique ou creusant des terriers aurait eu la protection additionnelle contre le stress environnemental de la limite K-T.

  • La faune actuelle de mammifères est largement dominée par les placentaires (notre grand groupe) qui comptent environ 4 000 espèces et 114 familles, à côté de 270 espèces et 16 familles de marsupiaux (le groupe des kangourous) et seulement trois espèces et 2 familles de monotrèmes (le groupe des ornithorhynques). A la fin du Crétacé (Campano-Maastrichtien, 85-65 Ma) on n’a recensé jusqu’ici que 150 à 300 espèces et 27 familles de mammifères, dont une dizaine de familles de marsupiaux, et une dizaine de placentaires. Deux mondes vivants successifs sont représentés là : Age des Reptiles du Mésozoïque (lui-même successif de l’äge des Poissons), et Age des Mammifères du Cénozoique.

    Les fossiles montrent que l’évolution entre ces deux mondes s’est faite brutalement avec deux grands événements. D’une part, des extinctions massives à la fin du Crétacé dont la disparition spectaculaire des dinosaures. D’autre part, l’explosion au début du Tertiaire des marsupiaux et des placentaires qui correspond à une radiation adaptative majeure sans équivalent dans l’histoire des mammifères.

  • A l’ère des dinosaures, les mammifères été déjà diversifier : certains faisait la taille d’un loup et ils pouvaient manger des petits dinosaures à plumes.
    C’est la preuve que la présence des dinosaures ne bloquer pas leur évolution...

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