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Ce que les singes nous apprennent sur la "nature humaine"....

dimanche 11 octobre 2020, par Robert Paris

QU’EST-CE QUI DISTINGUE L’HOMME DES GRANDS SINGES ?
UNE SEULE ESPÈCE D’HOMME ET PLUSIEURS DE SINGES ?

Non. Aujourd’hui, il y a une seule espèce d’homme mais cela n’a pas toujours été le cas. Trois espèces d’homme au moins ont même cohabité à certains moment au Moyen-Orient....

De nombreuses espèces d’homme ont disparu dans doute du fait des faibles capacités naturelles de l’homme à se défendre contre les bêtes féroces, à courir, monter aux arbres, attraper des proies...

Mais un très grand nombre de grands singes ont également disparu, notamment 90% des grands singes lors d’une extinction massive en Afrique.

EST-CE L’ORIGINE ET LE MODE DE DISSÉMINATION SUR LA PLANÈTE ?

Non, tous les grands singes sont nés en Afrique et les singes, et même les primates, y sont apparus et ont essaimé ensuite sur le globe...

EST-CE LA NÉOTÉNIE OU RETARDEMENT DE L’ÉVOLUTION DE L’INDIVIDU ?

Chez les singes, comme chez l’homme, plus la jeunesse est longue, plus l’intelligence est grande...

Comparativement aux autres primates, nous grandissons et nous nous développons à la vitesse de l’escargot. Pourtant, notre période de gestation ne dure que quelques jours de plus que celle du gorille ou du chimpanzé, et elle est très courte relativement à notre rythme de développement. Si le ralentissement de la gestation était aussi marqué que celui de notre développement, les bébés humains naîtraient selon les estimations, entre sept et huit mois ou même un an après les neuf mois effectivement passés in utero. Mais n’est-ce pas se laisser aller à une métaphore facile que de dire que les bébés humains sont encore des embryons ?

Chez les nouveau-nés humains, par exemple, les extrémités des os et les doigts ne sont pas ossifiées ; les centres d’ossification sont en général totalement inexistants dans les os des doigts. Ce niveau d’ossification correspond à la dix-huitième semaine du foetus chez le macaque. Quand les macaques naissent, à vingt-quatre semaines, les os des membres sont ossifiés dans des proportions que les bébés humains n’atteignent que plusieurs années après la naissance. De plus, notre cerveau poursuit sa croissance à un rythme rapide, foetal, après la naissance. Chez beaucoup de mammifères, le cerveau est, pour l’essentiel, complètement formé quand ils naissent. Chez les autres primates, le développement du cerveau continue au début de la croissance postnatale. A la naissance, le cerveau de l’enfant ne représente que le quart de sa taille définitive. Selon Passingham, « le cerveau de l’homme n’atteint la taille de celui du nouveau-né chez le chimpanzé que six mois après la naissance. Cela correspond exactement à la période à laquelle l’homme devrait naître, si sa gestation représentait une part aussi importante du développement et de l’espérance de vie que chez les singes ».

A. H. Schulz, anatomiste spécialisé dans les primates, conclut son étude comparative de la croissance des primates en ces termes : « Il est évident que l’ontogenèse de l’être humain n’est pas singulière en ce qui concerne la durée de la vie intra-utérine mais elle est très particulière si l’on se réfère au temps nécessaire à l’achèvement de la croissance et à l’apparition de la sénilité. » Mais pourquoi les bébés humains naissent-ils plus tôt qu’ils ne le devraient ? Pourquoi l’évolution a-t’elle allongé l’ensemble de notre développement dans des proportions aussi importantes, tout en limitant le temps de gestation, ce qui donne à notre bébé les caractéristiques d’un embryon ? Pourquoi la gestation n’a-t’elle pas été prolongée dans les mêmes proportions que le développement ? D’après Portmann, qui a une conception spiritualiste de l’évolution, cette naissance précoce serait fonction des nécessités intellectuelles. Il estime que les êtres humains doivent quitter l’obscurité rassurante du ventre de leur mère et accéder, toujours à l’état d’embryons, à l’environnement extra-utérin, riche en stimulations sensorielles.

EST-CE LA VIE SOCIALE ?

Non, les singes ont une grande vie sociale parfois très organisée. Les macaques du japon sont capables d’organiser des groupes allant jusqu’à mille individus...

L’implication sociale dans le groupe est tellement forte que, lorsqu’un individu est malade, comme ce fut par exemple le cas d’un petit gorille, on a meilleur temps de regarder les autres membres de la famille pour connaître son état de forme. Leur comportement, faute de paroles, trahit davantage la gravité de la situation que ce que l’on voit chez l’homme.

EST-CE LA CAPACITÉ D’ADAPTER LE MODE DE VIE ?

Les singes du Japon ont inventé de multiples pratiques dont celle-ci, adaptant leur mode de vie et construisant des moeurs nouvelles. Étonnamment, ce sont les jeunes qui ont fait passer ces nouveautés aux mères puis à toute la société. Ils ont ainsi inventé le lavage des légumes pour enlever la terre ...

De nombreuses énigmes entourent aujourd’hui encore les grands singes, comme le confie le primatologue Jörg Hess : « On suppose, par exemple, que les différentes populations d’orangs-outans ont développé leurs propres dialectes, ce qui pourrait aussi être le cas des autres grands singes. Depuis une dizaine d’années, on étudie également la grande variété de plantes médicinales qu’utilisent les chimpanzés pour se soigner, ce qui intéresse grandement le secteur pharmaceutique... » Pendant quelque quarante ans, le primatologue Jörg Hess a étudié la relation mère-enfant des trois espèces de singes anthropoïdes (chimpanzés, gorilles et orangs-outans), pensionnaires du zoo de Bâle, de la grossesse de la mère à la préadolescence du petit. Et il a constaté des similitudes troublantes avec les comportements humains. Des observations, « qui se vérifient également sur les sujets vivant en liberté ».

EST-CE DES DIFFÉRENCES GÉNÉTIQUES ?

La revue Nature a publié la première ébauche du séquençage du génome du chimpanzé. Sa comparaison avec le génome humain montre que les différences ne sont que de 1,23 %, c’est à dire à peine 10 fois plus nombreuses qu’entre deux êtres humains.

Ces différences sont localisées dans des zones bien précises du génome : les régions impliquées dans les fonctions de reproduction, d’immunité et d’odorat. Mais les divergences, vieilles de seulement 6 millions d’années, entre les deux génomes ne suffisent pas à expliquer les différences entre le chimpanzé et l’homme : l’expression et la régulation des gènes sont un facteur important qui différencierait les deux espèces.

Ces études permettront-elles de savoir ce qui fait le propre de l’homme et ce qui fait que le chimpanzé en est un ? Les séquençages attendus des génomes des autres grands singes éclairciront sans doute ces questions. Bonobo, orang-outang, chimpanzé sont tous nos cousins plus ou moins proches. Les bonobos partagent 95% de notre patrimoine ADN, les chimpanzés communs > 96%. Une nouvelle étude américaine sur les mutations confirme que le chimpanzé est plus proche de l’homme que des autres singes.

EST-CE LA STATION DEBOUT ?

“Scoop ! La découverte de notre ancêtre Ardi est venue confirmer ce que nombre de paléontologues pressentaient : le redressement des hominidés sur leurs deux jambes a précédé l’apparition des grands singes. Rendu public, cet automne, par la revue américaine Science, ce constat bouleverse la vision de nos origines. Et ouvre un chantier philosophique nouveau. Car si la station debout ne nous caractérise pas, pas plus que les outils ou la taille du cerveau, qu’est ce qui fait le propre de l’homme ?”.

C’est l’analyse du squelette de Ardi, individu féminin découvert en Ethiopie en 1992, qui a permis de confirmer l’hypothèse déjà formulée à l’analyse de Lucy, Orrorin ou Toumaï . Car non seulement Ardi s’est révélée beaucoup plus vieille qu’on ne le pensait (plus de 4,4 millions d’années), mais surtout, il est apparu que Ardi marchait sur 2 pattes et non sur 4 !

“Entendons nous bien, il y avait des singes avant l’homme – les grands primates existent depuis plus de 50 millions d’années. En revanche, les grands singes qui font partie de notre chaine évolutive – chimpanzés et bonobos – …sont en réalité des descendants lointains des premiers hommes…”

“L’homme n’est plus cet être exceptionnel qui s’arrache à l’animalité en se dressant sur ses pieds. Avec Ardi, l’humanité plonge plus profond dans le monde animal… Il nous faut inventer un nouveau mode d’explication sur la base d’un partage généralisé de traits et de compétences avec de nombreuses autres espèces. Et notre idée philosophique de l’homme se recentre, au delà de toute compétence technique, sur l’être de culture qui donne forme et sens à ses outils”.

Pour Tim White, découvreur d’Ardi : “c’est un nouveau chapitre du livre de l’évolution humaine qui s’ouvre”. Selon Owen Lovejoy, profeseur d’anthropologie qui avait aussi travaillé sur le cas Lucy, “A de nombreux égards, les humains sont plus primitifs que les chimpanzés”. Quant à Marc Groenen, spécialiste du paléolithique, il en appelle carrément à “un réexamen de notre humanité” ! C’est le récit de nos origines, trop beau pour être vrai, qui a définitivement éclaté.

En premier lieu, nous nous tenons debout parce que notre squelette nous le permet. Il ne suffit pas à un quadrupède de se redresser pour devenir bipède : toute l’architecture du squelette est modifiée.

Un squelette très spécialisé

Le trou occipital est l’orifice par lequel passe notamment la moelle épinière. De la position de ce trou dépend la position générale du corps. Chez les quadrupèdes, il est en arrière de la tête, dans le prolongement de la colonne vertébrale. Alors que chez le bipède, il se trouve au centre.

De plus, la colonne vertébrale du bipède forme un angle droit avec la base du crâne. Elle présente d’ailleurs une cambrure spécifique : on peut y déceler 4 courbures au lieu de 2. Cela permet de mieux amortir les chocs et les tensions dus à la marche sur 2 pieds.

De gauche à droite, les crânes de chimpanzé, autralopithèque, pithécanthrope et homo sapiens montrent des trous occipitaux de plus en plus centraux. Cette position serait une des clés de la capacité à se tenir debout.

Plus robuste, plus large et plus bas, le bassin permet de soutenir les viscères et le poids du tronc. Ce bassin adapté à la bipédie rend l’accouchement humain le plus compliqué de tous les mammifères.

Les bipèdes présentent également une réduction de la longueur des membres antérieurs par rapport aux membres postérieurs. De plus, le fémur comporte une crête qui maintient la rotule en l’empêchant de se déboîter sur le côté. Enfin, la forme générale du pied permet d’absorber les chocs dus à la bipédie et de donner une impulsion supplémentaire lors de la marche. Et le gros orteil est large et aligné avec les autres doigts de pied.

Bipèdes depuis au moins 6 millions d’années Si nous connaissons les raisons anatomiques qui nous permettent de tenir debout, nous tâtonnons en ce qui concerne les origines de cette bipédie.

La station verticale a existé assez tôt. Orrorin Tugenensis, il y a 6 millions d’années, possédait un squelette adapté à la station verticale. Vers 3,5 millions d’années, des empreintes fossiles découvertes en Tanzanie montrent que les australopithèques se déplaçaient sur deux jambes

Certains singes savent marcher et se tenir debout, ce qui accrédite l’hypothèse selon laquelle la bipédie n’est pas une "invention" humaine.

Les scientifiques ont d’abord pensé que le changement de milieu est à l’origine de cette évolution : les australopithèques seraient passés de la forêt à la savane. Ils se seraient redressés afin d’avoir un angle de vision supérieur, d’impressionner leurs adversaires, de transporter des outils ou des armes. Cette hypothèse est aujourd’hui invalidée.

Une autre hypothèse veut que la bipédie soit une acquisition ancienne. Car l’homme n’est pas le seul à l’utiliser. Les grands singes comme les chimpanzés ou les bonobos marchent souvent sur 2 jambes. La bipédie est donc une caractéristique commune à tous les hominidés, pas utilisée par tous à la même fréquence. Cette aptitude se serait amplifiée au cours du temps pour devenir l’unique moyen de locomotion chez les hommes modernes.

Un ancêtre commun déjà sur deux pattes ?

Enfin, une dernière hypothèse : nous avons un ancêtre dont la bipédie était le principal mode de locomotion. Cela signifie d’une part, que la lignée humaine n’a pas acquis ce mode de locomotion, et d’autre part, que les grands singes actuels sont devenus arboricoles.

Yvette Deloison, chercheur au CNRS, propose ainsi un ancêtre commun doté d’une attitude bipède redressée. De petite taille, il aurait vécu il y a 15 millions d’années. En effet, la main humaine n’a jamais pu être une patte car elle est beaucoup plus primitive que celle des grands singes. Ainsi un ancêtre bipède expliquerait que la main soit restée primitive et donc non spécialisée.

Quelle qu’en soit l’origine, tout le monde s’accorde sur le fait que la station debout, par ses conséquences anatomiques, a permis l’augmentation du volume cérébral. Selon Stephen Jay Gould "l’Homme s’est d’abord mis debout, puis il est devenu intelligent".

EST-CE LA PRODUCTION ET L’UTILISATION D’OUTILS ?

Des chercheurs de l’Institut Max Planck (Allemagne) et de l’université de Cambridge (Royaume-Uni) ont filmé l’utilisation la plus sophistiquée d’outils jamais observée chez des chimpanzés (Pan troglodytes). Le film a été présenté lors de l’assemblé annuelle de l’American Association for the Advancement of Science à Saint-Louis (Etats-Unis), dans le cadre d’une conférence de presse donnée par Andrew Whiten, professeur de psychologie évolutionnaire et développementale et de psychologie à l’université de Saint-Andrews.

C’est au Sénégal, dans la région de Fongoli, que les équipes de Jil Pruetz et Paco Bertolani ont étudiés des chimpanzés à l’état sauvage. Ils ont pu observer un comportement spécifique à ces primates entre mars 2005 et juin 2006. Les résultats viennent seulement d’être publiés dans la revue Current Biology.

Les chimpanzés débarrassent une branche de ses feuilles, et mâchent une des extrémités pour en faire un bout plus ou moins pointu. Munis de cette « lance », ils cherchent des arbres possédant des excavations naturelles. Ils enfoncent l’outil d’un coup sec dans les trous pour dénicher des Galagos (petits lémuriens diurnes qui ’y reposent le jour). De plus les chimpanzés ont été observés reniflant et léchant leur lance après l’avoir enfoncé dans les trous, cherchant probablement l’odeur du Galagos.

Sur les 22 fois ou ce comportement de chasse a été attesté devant les scientifiques, un chimpanzé a réussi une fois à attraper un Galagos qu’il a mangé immédiatement.

Les scientifiques ont noté que seuls les chimpanzés jeunes ou les femelles pratiquent cette chasse « à la lance ». Les mâles préfèrent des proies plus conséquentes. Chez les chimpanzés ce sont souvent les femelles et les plus jeunes qui innovent avec un nouveau comportement, les vieux mâles semblent plus réfractaires au changement !

Un chimpanzé chasseur

Ce n’est pas la première fois que l’on découvre que nos cousins chimpanzés utilisent des outils :
 brindilles pour attraper des fourmis
 pierres pour casser des noix...

C’est par contre une vraie découverte que ces primates fabriquent et utilisent un « outil » pour chasser.

EST-CE L’ÉDUCATION DES PETITS ?

Dans le magnifique « Grands singes, mère et enfant », le primatologue Jörg Hess rend compte de quarante ans d’observations, menées au zoo de Bâle, sur la relation qui se noue entre mères et petits chez les trois espèces de grands singes. Un « lien émotionnel d’une extrême sensibilité » qui les rapproche des humains.

EST-CE LA CONSCIENCE DE SOI (reconnaissance dans un miroir) ?

Chercheur japonais, Atsushi Iriki, chef du Laboratory for Symbolic Cognitive Development au sein du RIKEN Brain Science Institute de Wako, Japon 3), travaille depuis déjà plusieurs années en vue de montrer que des macaques japonais (photo) peuvent acquérir spontanément des capacités cognitives complexes en étant entraînés à l’utilisation d’outils plus ou moins simples, par exemple un petit râteau pour attirer de la nourriture. Les grands singes, chimpanzés et orangs-outangs, sont réputés pour leur capacité à apprendre le langage des signes, à développer des consciences de soi limitées (se reconnaître dans un miroir), à faire montre de théorie de l’esprit en prêtant des intentions à des tiers, congénères ou humains. Mais ce n’est pas le cas du macaque, considéré comme « moins évolué ». On lui attribue l’intelligence d’un enfant de 2 ans alors que les chimpanzés auraient celle d’un enfant de 7 ans. Le macaque dans la nature n’imite pas et ne prête qu’une attention limitée à ses congénères.

Or Atsushi Iriki suppose que les cerveaux des macaques, comme ceux d’autres petits singes tels les marmosets (photo) avec lesquels il se propose maintenant d’expérimenter, disposent de tous les composants nécessaires à l’intelligence de type humain. Mais ces composants ne se sont pas assemblés en « système global », parce que, dans la vie sauvage, les macaques n’en avaient pas besoin. Si l’on place un de ces animaux dans un environnement humanisé très sélectif, il se montre par contre capable, en quelques semaines et non en quelques générations, de faire preuve de pré-capacités cognitives de haut niveau, telles la conscience de soi et le protolangage.

Nous ne décrirons pas ici les situations expérimentales ayant permis de doter les macaques du laboratoire de l’amorce de telles capacités. Leur objectif, comme indiqué ci-dessus, est d’entraîner l’animal à utiliser des outils afin de se procurer de la nourriture. Il ne s’agit pas cependant d’un simple dressage destiné à réaliser des performances pour lesquelles beaucoup d’animaux dits savants se montrent experts. Atsushi Iriki montre que le bras du singe prolongé par l’outil est très rapidement considéré par le sujet comme une prolongement de son corps, qu’il pourra utiliser à de nombreuses tâches non programmées à l’avance. Il l’aura ainsi intégré à la « conscience de soi » qu’il a de lui-même. Cette conscience commence par l’image du corps que, grâce à ses sens, le sujet acquiert de lui-même. Lorsque le sujet perçoit la vue de son bras prolongé d’un râteau, il acquiert une image plus sophistiquée de lui-même que celle résultant des simples perceptions cinoesthésiques (ou kinesthésiques) dont il dispose spontanément. Fait exceptionnel, l’image perçue au travers d’un miroir joue le même rôle.

Dès qu’il a acquis cette conscience renforcée de soi, autrement dit dès qu’il constate qu’il peut en agissant sur le bras armé de l’outil provoquer des modifications de l’environnement qui présentent pour lui des avantages, une pression de sélection s’exerce sur son cerveau pour renforcer les circuits neuronaux contribuant à ce que Atsushi Iriki appelle une « construction intentionnelle de niche », autrement dit une interaction dynamique en allers et retours entre le cerveau et le milieu. C’est cette interaction que nous nommons pour notre part, dans le cas des humains, un complexe anthropotechnique. Pour ce qui concerne les macaques évoqués ici, nous pourrions parler de l’amorce de mise en place d’un “complexe cercopithécoïdotechnique” ! La construction d’une conscience renforcée de soi conduit immédiatement, y compris en ce qui concerne les macaques japonais, à l’apparition d’une conscience de l’existence des autres. Le sujet leur prête des intentions, les imite et cherche à communiquer avec eux, en inventant des langages symboliques ad hoc si de tels langages n’existaient pas déjà.

Toutes ces hypothèses ne restent pas du domaine de la conjecture. Atsushi Iriki et son équipe ont vérifié par imagerie cérébrale que les macaques ainsi entraînés manifestaient une activité électrique nouvelle dans les neurones du cortex pariétal en charge de l’image de soi. Ces neurones conservent après quelques expériences les nouvelles capacités ainsi acquises. On peut supposer que cette situation pourrait favoriser la prise en charge par le génome des mutations provoquant les modifications à long terme des bases neurales intéressées. Après quelques générations, pourquoi pas, les macaques pourraient alors surpasser en intelligence non seulement les chimpanzés mais même un enfant de 9 ans. Ceci d’autant plus que d’autres expériences ont montré que soumis à des contraintes un peu voisines, à partir de l’utilisation d’outils, les cerveaux des macaques ont enregistré une expansion des cortex préfrontal et pariétal, important chez l’homme dans le contrôle des comportements sociaux complexes. Or ces cortex se sont développés rapidement durant les dernières dizaines de milliers d’années de l’évolution humaine, marqués par l’explosion des pratiques ouvrières.

EST-CE LA CAPACITÉ DU CERVEAU ?

Le cerveau de l’homme et de certains grands singes contient un neurone particulier que l’on ne retrouve pas ailleurs chez les mammifères. En plus d’être des primates, qu’ont en commun l’homme, le chimpanzé, le bonobo (chimpanzé nain), le gorille et l’orang­outang ? Leur cerveau contient un neurone spécial, appelé neurone en fuseau, qui ne se retrouve chez aucune autre espèce de mammifères. Selon les chercheurs américains qui ont fait cette découverte, cela souligne une fois de plus la parenté entre l’homme et les grands singes.

Ces neurones spéciaux se trouvent dans le cortex antérieur du cerveau, une région qui contrôle le coeur, la tension artérielle et la digestion. Elle sert aussi de siège à certaines opérations complexes, comme la capacité de communiquer en émettant des sons. Le chimpanzé est le singe dont la densité de neurones en fuseau ressemble le plus à celle de l’homme. Par contre, le bonobo est celui où leur disposition s’approche le plus de la nôtre.

EST-CE LE LANGAGE ?

Le langage ne serait-il pas une exclusivité de l’homme ?

Oui, notre communication passe par le langage articulé. Mais les singes et d’autres espèces ont leur propre forme de communication, que nous avons du mal à appréhender. A travers les mimiques, les sons et la gestuelle, ils ont un langage qui semble très élaboré.

Pourquoi dire que le langage articulé soit le seul valable ? Savez-vous qu’il y a chez les grands singes toutes les prémices du langage, sur le plan anatomique et cérébral : chez le bonobo et le chimpanzé, rien n’empêche l’émergence de la parole. Là encore, nous ne sommes pas face à un saut qualitatif entre l’homme et l’animal, mais bien face à un degré d’évolution.

Des spécialistes ont longtemps cru que, chez les chimpanzés, la structure du pharynx interdisait tout langage parlé…

Oui, ils parlaient de l’os hyoïde qui ne serait pas descendu chez le chimpanzé, contrairement à ce qui s’est passé chez l’homme. Mais aujourd’hui, un spécialiste du langage m’a affirmé que l’anatomie du chimpanzé ne semblait pas être le facteur limitant. Il faut chercher ailleurs et peut-être dans le cortex.

Là encore, il y a dans le cerveau du chimpanzé toutes les conditions du langage, avec des zones bien identifiées. Donc, le singe a tout pour parler et pourtant, il ne parle pas. D’où la piste génétique : il manquerait au singe un gène essentiel à l’émergence du langage. Et ce gène, le FoxP2, personne ne l’a découvert chez le singe. Cette théorie est récente, elle demande confirmation.

Enfin, il faut peut-être chercher du côté de l’environnement : chez l’homme, la parole est devenue nécessaire avec l’éloignement des individus. Tous les systèmes de communication, chimique ou gestuel, restent pertinents tant que le groupe est soudé. A partir du moment où les éléments du groupe se dispersent, il faut que la communication s’adapte. Les singes étant restés dans la forêt, ils n’ont jamais été confrontés à la nécessité d’un langage articulé.

Les gorilles ont leur propre langage des signes

Des scientifiques de l’université de St Andrews, ayant effectué l’une des plus vastes études jamais menée sur les grands singes, ont découvert que les gorilles possédaient un répertoire de 102 signaux différents, leur permettant de communiquer. Les chercheurs ont observé les mêmes gestes chez des gorilles qui n’avaient jamais été en contact les uns avec les autres. Mieux : ils se sont aperçus que chaque signe était effectué après une observation attentive de l’auditoire, ces signaux silencieux étant uniquement utilisés quand les autres singes peuvent les voir. Auteur principal de l’étude, le professeur Byrne explique : « Comme nous ne cessions d’ajouter de nouvelles populations à notre étude, nous avons constaté que la plupart des gestes qui avaient au début semblé spécifiques à un individu ou un site étaient finalement toujours retrouvés ailleurs. » L’équipe a conclu de ses observations que la gestuelle des gorilles n’était pas apprise mais acquise, faisant partie d’un répertoire naturel permettant aux gorilles de communiquer entre eux. « Le Dr Joanne Tanner et moi avons étudié une femelle gorille qui copiait des gestes humains et nous avons découvert que ces imitations étaient en fait des actions propres, qui ressemblaient aux actions humaines imitées mais n’étaient pas parfaitement identiques. Nous pensons que le fait que ces singes aient un vaste répertoire propre à leur espèce peut expliquer pourquoi ils imitent mal nos gestes : ils n’en apprennent pas de nouveaux, mais en « réutilisent » de leur propre répertoire » conclut le Pr. Byrne.

Le langage des chimpanzés

Pour communiquer entre eux, ils ululent, grognent, rugissent ou crient selon leur humeur. Ils semblent éprouver beaucoup de plaisir à entendre les sons qu’ils émettent. Les chimpanzés communiquent aussi par les expressions de la face, la posture, le toucher et les mouvements. Un jeune chimpanzé peut émettre au moins trente-deux sons différents et ses mimiques peuvent exprimer toute une gamme d’émotions.chimpanze_langage02 Les chimpanzés peuvent apprendre jusqu’à un certain point à utiliser un langage si des hommes le leur enseignent en laboratoire. Par exemple, ils sont capables de combiner de courtes suites de symboles arbitraires en les pointant sur un tableau pour exprimer des idées relativement simples. Ils peuvent être entraînés à utiliser certains gestes-mots de la langue des signes avec une forme de syntaxe rudimentaire, comme ce fut le cas avec la femelle chimpanzé Washoe, célèbre pour avoir ainsi appris à maitriser environ 250 mots qu’elle a en partie transmis à son enfant Loulis. Néanmoins, dans leur milieu naturel, les chimpanzés semblent ne pas utiliser de véritable langage pour communiquer.

Le texte avec les images

Et l’homme ressent immédiatement le besoin de s’accrocher à son "gros cerveau" pour marquer la différence... C’est l’homme qui nous a appelé "bêtes" : est-ce un signe d’une quelconque supériorité ?

Les singes sont pour nous l’objet d’une attention toute particulière du fait de leur ressemblance et de leur proximité...

Relativement récemment la thèse des scientifiques a bien changé : Nous ne sommes pas descendants des singes. Nous sommes des singes ! Nous faisons partie des trois espèces de chimpanzés (bonobo, chimpanzé et homme) et des cinq espèces de grands singes d’Afrique qui ont survécu à une élimination massive...

« L’homme est un singe ou, plus exactement, une espèce de singe qui s’appelle l’homme », note Pascal Picq dans "Le singe est-il le frère de l’homme ?", Le Pommier.

Giorgio Agamben, dans "Idée de la prose", Christian Bourgois, note :

« L’évolution de l’homme ne se serait pas faite à partir d’individus adultes, mais à partir des petits d’un primate qui [...] auraient acquis prématurément la capacité de se reproduire. Ce qui expliquerait ces particularités morphologiques de l’homme qui [...] ne correspondent pas à celles des anthropoïdes adultes, mais à celles de leurs fœtus. Autant de caractères transitoires chez les primates, mais qui en devenant définitifs chez l’homme, ont en quelque sorte réalisé, en chair et en os, le type de l’éternel enfant. »

Ou bien Jean-Didier Vincent dans "Celui qui parlait presque", Odile Jacob :

« Le petit enfant singe [...] vous ressemble : le front plat, les yeux émerveillés, le menton fuyant et la peau nue comme celle d’un baigneur.

— Vous voulez dire qu’à sa naissance le petit singe ressemble à l’homme adulte ?

— Nous appelons ce phénomène la néoténie : un nouveau-né capable de devenir adulte et d’acquérir la capacité de se reproduire sans s’être métamorphosé ou avoir atteint sa maturité complète.

— L’humanité naîtrait donc des suites d’un petit défaut génétique. Votre homme serait, non seulement un singe, mais un singe taré.

— Pourquoi pas ? Un freinage accidentel dans le développement du jeune singe et le voici à l’école, cent mille ans plus tard, dissimulant sa peau nue sous des pantalons tachés d’encre."

Stephen Jay Gould écrit dans « Le pouce du panda » :

« Le crâne de l’embryon humain diffère peu de celui des chimpanzés. Au cours de leur croissance, les formes deux espèces suivent le même chemin : diminution relative de la voûte crânienne, le cerveau se développant beaucoup plus lentement que le corps après la naissance et accroissement relatif continu de la mâchoire. Mais, alors qu les chimpanzés accentuent ces transformations et que les adultes présentent un aspect extérieur profondément différent de celui du nouveau-né, nous poursuivons notre croissance beaucoup plus lentement et n’allons jamais aussi loin qu’eux. C’est-à-dire qu’à l’état adulte nous conservons des caractéristiques de la jeunesse. (…) Le ralentissement sensible de notre développement a entraîné la néoténie. Les primates comparés aux autres mammifères ont un développement lent, mais nous avons accentué cette tendance plus qu’aucun autre mammifère. Nous avons une très longue période de gestation, une enfance qui se prolonge de façon remarquable et une longévité supérieure à celle de tous les autres mammifères. Les caractéristiques de la jeunesse éternelle nous ont rendu bien des services. L’accroissement de la taille de notre cerveau est, au moins en partie, dû au report de la rapide croissance prénatale à des âges plus tardifs. Chez tous les mammifères, le cerveau croît rapidement in utero, mais souvent fort peu après la naissance. Nous avons reporté cette phase fœtale dans la vie post-natale. Mais les changements dans le temps ont été tout aussi importants. Nous sommes au tout premier chef des animaux capables d’apprendre et notre enfance prolongée permet la transmission de la culture par l’éducation. »

Une affaire de famille

« Nous ne descendons pas des singes, puisque nous sommes des singes », écrit Desmond Morris, zoologiste britannique. Certes, l’homme n’est pas un chimpanzé, le bonobo n’est pas un humain et le chimpanzé n’est pas un bonobo, mais tous, sont des singes ! Entre l’homme et le singe, c’est une affaire de famille. « Les singes ont évolué en même temps que nous, rappelle Pascal Picq, paléoanthropologue français. Cela signifie que les chimpanzés et les bonobos sont nos frères et que les gorilles sont nos cousins ». Ils ont en effet un ancêtre commun dont ils se sont séparés il y a 5 à 7 millions d’années. L’homme fait partie de la famille des grands singes ou plus exactement des hominidés, au même titre que le gorille, le chimpanzé et le bonobo. L’homme partage des ressemblances, voire des similitudes comportementales et morphologiques avec les autres grands singes. Le chimpanzé et le bonobo ont notamment un patrimoine génétique commun à près de 99% avec l’homme.

Homme, proche du singe, l’idée dérange. Au Moyen-Age, le singe représentait d’ailleurs l’incarnation du diable. Il faut dire que l’homme a longtemps été considéré comme une exception au cœur du royaume des animaux. Les Grecs l’avaient même placé au sommet de la « scala naturae », une conception hiérarchique de la grande chaîne de la vie, acceptée par de très grands savants jusqu’à la grande révolution scientifique de Copernic et Darwin. Ce dernier met en parenté l’homme et le singe. A l’époque, une théorie qui met mal à l’aise. L’épouse de l’évêque de Manchester aurait d’ailleurs déclaré : « descendre du singe ?! Espérons que ce n’est pas vrai...Mais si ça l’est, prions pour que la chose ne s’ébruite pas ! »

Qui se cache derrière le miroir animal de l’homme ?

Étrangement, cela nous gêne toujours un peu d’observer les singes et de nous reconnaître en eux. Une relation fascinante qui « oscille entre répulsion et adoration » selon le primatologue Frans de Waal : « nous avons beaucoup de mal à accepter l’image de nous-mêmes que les singes nous renvoient, tel en miroir ». Il arrive que la raison nous invite à la moquerie devant l’observation des primates ; à en croire le comportement ni plus ni moins agacé de Santino face aux visiteurs, lui aussi n’est pas indifférent au regard de l’homme. On ne peut pas s’en cacher, la ressemblance est frappante ! Vidéos à l’appui, ce défilé de plaisanteries est à prendre très au sérieux ; le singe se bat comme un homme, aime la moto comme un homme, fume comme un homme et urine (presque) comme un homme... Selon Frans de Waal, cela ne fait aucun doute, « le singe (sommeille) en nous ». L’observation qu’il fait des primates, met en lumière de nombreux comportements que l’on attribue généralement à l’homme. Il défend la thèse que la psychologie humaine s’inscrit dans le prolongement de celle des animaux ; à travers l’étude du chimpanzé et du bonobo, il décrypte le comportement humain. Frans de Waal dépeint l’homme comme un singe bipolaire, à la fois agressif comme le chimpanzé et sensible comme le bonobo.

Les chimpanzés pratiquent la cueillette, construisent des outils, (une découverte faite par Jane Goodal en 1960 qui ébranle la définition même de l’être humain), partent en guerre contre des communautés voisines. Avides de pouvoir, ils mènent de véritables campagnes, quitte à s’allier stratégiquement avec des femelles influentes. Emmanuelle Grundmann confie une anecdote : Mike, un chimpanzé gringalet a réussi à prendre le pouvoir de sa communauté à force de cris et de bidons entrechoqués. Faire du bruit pour accéder au pouvoir serait donc une affaire de chimpanzé ?

Ces derniers appréhendent aussi la douleur. En Sierra Leone, ils se fabriquent des sortes de chaussons pour grimper aux kapokiers dont les troncs sont recouverts d’épines. Pharmaciens, ils consomment des plantes médicinales dont sont aussi adeptes les populations humaines voisines. En tout, les scientifiques ont observé une quarantaine de comportements et de traditions sociales, comme la poignée de main ou la danse de la pluie avant une averse. Les bonobos, découverts en 1929 par l’anatomiste Ernst Schwartz, se caractérisent par l’importance du sexe au sein de leur vie ; à tous conflits, à toutes formes de violence, se substitue le sexe, sorte de ciment social utilisé pour résoudre les problèmes. Hommes et femmes pourraient en témoigner : le sexe, une manière de résoudre un conflit...

Peut-on apprendre des hommes en étudiant le comportement des singes ? Selon Emmanuelle Grundmann, oui et de manière évidente. En matière d’éducation par exemple, les chercheurs observent que lorsque les enfants singes se bagarrent ou se disputent, les mères ont tendance à les laisser gérer seuls le conflit. L’objectif est de les rendre autonomes et de leur donner l’opportunité de se construire une personnalité. Une leçon de vie ? Pourquoi pas : observer les grands singes, nos frères, nos cousins, permet de redécouvrir des comportements et des gestes naturels.

La question homme/singe interroge en réalité l’essence même de notre propre identité. Une idée qui dérange car elle a ébranlé la construction du monde occidental, façonné sur les pensées cartésiennes et judéo-chrétiennes. Le monde oriental croit lui en la réincarnation de l’homme. Cette question apparaît donc beaucoup moins problématique dans la mesure où la culture orientale considère l’homme faisant partie de la Nature, au même plan que n’importe quelle espèce animale ou végétale. Quoi qu’il en soit, cette réflexion réveille des questions premières ; qui sommes-nous ? Comment nous situer dans un monde que nous partageons ? Comment se dessine notre destin alors que celui de nos semblables, si semblables en réalité, est en voie de disparition ? écrit Charlotte Duperray.

Le chimpanzé est un primate plein de ressources. On le croyait dépourvu de langage ? Il est capable d’apprendre la langue des signes. L’utilisation d’outils était le propre de l’homme ? Il manie parfaitement le bâton pour attraper les termites ou le principe du marteau et de l’enclume pour casser des noix. Il se reconnaît dans un miroir, possède une certaine « conscience » de soi. Les observations sur le terrain mènent les primatologues encore plus loin. Ils ont découvert que les groupes de singes possèdent des traditions ­ que certains appellent culture : un groupe utilise une technique de chasse ou d’épouillage et se la transmet de génération en génération. Sur le site de Goualougo au Congo, les chercheurs ont observé des chimpanzés utilisant deux outils pour la chasse aux termites, un bâton dur qui creuse un tunnel de 30 cm et une tige légère qui pénètre dans le sol et ramène les termites. C’est le seul endroit où cette technique a été constatée.

Franz de Waal, l’un des plus célèbres primatologues, a observé des capacités à résoudre les conflits : après un combat, un mâle dominé tend la main au mâle dominant, puis ils s’enlacent, s’embrassent et descendent au sol pour s’épouiller. Les échanges sociaux commencent juste à être compris, mais on a déjà observé qu’un chimpanzé partagera davantage sa nourriture avec un collègue qui l’a épouillé avant. Troublant...

« Le séquençage du génome nous montre que la divergence homme-chimpanzé ­ notre dernier ancêtre commun ­ est plus récente qu’on ne croit : 6-7 millions d’années, note Pascal Picq, paléoanthropologue. Il va falloir de nouveau réfléchir aux caractères dérivés des homininés (hommes et australopithèques) et des paninés (chimpanzés). Comment sommes-nous devenus humains mais aussi comment sont-ils devenus chimpanzés ? Les généticiens expliquent qu’on peut oublier les histoires de gène du langage, de la bipédie... ça se passe au-dessus des gènes, au niveau de la régulation. C’est dans la grammaire génétique que se joue l’évolution. »

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