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Combattons la mentalité impérialiste de grande puissance aussi en France et particulièrement au sein du prolétariat

mercredi 20 décembre 2023, par Alex, Waraa

Combattons la mentalité impérialiste de grande puissance aussi en France et particulièrement au sein du prolétariat

Marx écrivait dès 1858 à propos du prolétariat anglais :

Le prolétariat anglais, en fait, s’embourgeoise de plus en plus, de sorte que cette nation, la plus bourgeoise de toutes, semble finalement tendre à avoir une aristocratie bourgeoise et un prolétariat bourgeois à côté de la bourgeoisie.

Puis Engels en 1882 :

les ouvriers profitent tranquillement du monopole de l’Angleterre dans les colonies, ainsi que sur le marché mondial

Vers 1900, alors que le capitalisme atteint son stade impérialiste, l’aristocratie ouvrière, la couche ouvrière privilégiée par l’impérialisme, à laquelle il donne les miettes des surprofits coloniaux, trouve ses porte-parole dans l’aile opportuniste du mouvement ouvrier, dans les partis aussi bien que dans les syndicats. Millerand en 1899 est en France le premier socialiste à devenir ministre.

C’est en 1914 que ces représentants de l’aristocratie ouvrière firent leur entrée fracassante en politique à travers ses représentants syndicaux ou politiques qui adhérèrent à l’Union sacrée (une prétendue unité entre les exploités et les exploiteurs au nom de la défense nationale).

Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT devint "commissaire de la Nation", Léon Blum devient chef de cabinet de M. Sembat. Les socialistes et la CGT rentrèrent dans les sphères gouvernementales qu’ils n’ont pas quittées depuis, rejoints par le PC en 1936.

Lénine et Trotsky dénonçaient en 1920 le rôle contre révolutionnaire de cette couche ouvrière typique des pays impérialistes :

Un des obstacles les plus graves au mouvement ouvrier révolutionnaire dans les pays capitalistes développés dérive du fait que grâce aux possessions coloniales et à la plus-value du capital financier, etc., le capital a réussi à y créer une petite aristocratie ouvrière relativement imposante et stable. Elle bénéficie des meilleures conditions de rétribution ; elle est, par-dessus tout, pénétrée d’un esprit de corporatisme étroit, de petite bourgeoisie et de préjugés capitalistes. Elle constitue le véritable « point d’appui » social de la II° Internationale des réformistes et des « centristes », et elle est bien près, à l’heure actuelle, d’être le point d’appui principal de la bourgeoisie. Aucune préparation, même préalable, du prolétariat au renversement de la bourgeoisie n’est possible sans une lutte directe, systématique, large, déclarée, avec cette petite minorité, qui, sans aucun doute (comme l’a pleinement prouvé l’expérience) donnera nombre des siens à la garde blanche de la bourgeoisie après la victoire du prolétariat. Tous les partis adhérant à la III° Internationale doivent, coûte que coûte, donner corps dans la vie à ce mot d’ordre, « plus profondément dans les masses », en comprenant par masse tout l’ensemble des travailleurs et des exploités par le capital, et surtout les moins organisés et les moins éclairés, les plus opprimés et les moins accessibles à l’organisation.

Pourtant, la couche supérieure, la mieux payée, de la classe ouvrière des pays impérialistes, n’est pas une bourgeoisie et elle peut même être partiellement entrainée dans la révolution prolétarienne. En 1920 en Italie, en 1918 et 1923 en Allemagne, en 1926 en Angleterre, en 1936 en France, les classes ouvrières de pays impérialistes ont eu l’occasion de renverser le capitalisme en Europe, ce qui aurait eu un impact dans le monde entier, notamment en déstabilisant le stalinisme.

Mais depuis le début de l’ère impérialiste, la lutte du prolétariat des métropoles impérialistes contre leur bourgeoisie est indissociable de la lutte des peuples opprimés par cet impérialisme. Elle a été notamment indissociable au cours de la révolution russe, à la fois une révolution prolétarienne, une révolution paysanne et une révolution des nationalités opprimées par le tsarisme.

Or c’est cet aspect (que seuls des communistes révolutionnaires peuvent défendre) qui est totalement absent des programmes des organisations politiques et syndicales de gauche comme la CGT ou LFI, qui sont patriotes, mais également des partis qui se disent révolutionnaires et internationalistes comme LO ou le NPA. Ce fait est illustré par la pseudo campagne de solidarité avec les Palestiniens qu’elles organisent, qui se limite à reprendre sans le dire les résolution d l’Assemblée générale de l’ONU : trêve humanitaire ou cessez le feu.

Une aristocratie ouvrière en Israël

En appeler à la solidarité entre les classes ouvrières d’Israël et de la Bande de Gaza est certes juste, mais ignorer le fait que l’une s’appuie sur une aristocratie ouvrière face à des prolétaires rend vain ces appels. Le groupe Théo Cosme dans son ouvrage Moyen-Orient 1945-2002 Histoire d’une lutte de classes explique bien cet aspect, en décrivant la prolétarisation de la Bande de Gaza de 1967 à 1987 :

Avec l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza en 1967, ce sont les principes fondamentaux de la colonisation sioniste qui sont remis en cause de façon irrémédiable : unicité du peuple, unicité de la terre. Alors que les travaillistes accordent la priorité au principe de l’unicité du peuple (maintien du caractère juif de l’Etat), le Likoud préconise le principe d’unicité de la terre, c’est-à-dire l’annexion.

Ces deux principes étaient complémentaires historiquement et ont abouti à la formation de l’Etat d’Israël. Les deux termes du rapport (judaïser le peuple, judaïser la terre), qui historiquement étaient harmonieusement articulés, ont perdu aujourd’hui leur équilibre interne, de sorte que l’un ne peut se réaliser qu’au détriment de l’autre. Jusqu’en 1977, année où ils perdirent le pouvoir, les travaillistes ne parvinrent pas à avoir une politique claire vis-à-vis des territoires occupés. Ils étaient divisés en une tendance dominée par l’Histradouth, voulant conserver "Israël israélienne et les territoires occupés arabes" et une tendance menée par Dayan, qui prêchait "l’intégration et la liberté des flux de travail et du capital entre les territoires et Israël". (...)

La venue au pouvoir du Likoud marque l’accélération de la destruction de l’économie palestinienne, ainsi que l’intégration des territoires à l’économie israélienne. (...) L’économie palestinienne était restée largement agricole, la terre et l’eau constituant les facteurs de production les plus importants.

L’expropriation de terres a pu s’appuyer sur la multiplicité des statuts de propriété, hérités de la période ottomane, qui avaient peu évolué dans le cadre du Mandat puis de la souveraineté jordanienne. Toutes les terres dont les titres de propriété n’étaient pas clairement établis furent déclarées "biens domaniaux", ou "biens de l’Etat". (...) En 1980 c’était déjà 38% des terres qui avaient été saisies en Cisjordanie. (...) Les mesures résultant de l’occupation n’ont pas seulement provoqué une chute de la production, un appauvrissement des paysans et globalement des campagnes, fondement de la société palestinienne, ainsi que l’exode d’une grande partie de la population rurale, qui constitue les plus grands contingents des travailleurs employés en Israël, ces mesures ont également bouleversé les productions, les techniques de production, leur mode de commercialisation, et donc les rapports sociaux.

Appauvrissement-destruction d’un côté, agriculture commerciale et spécialisation complémentaire avec l’économie israélienne de l’autre. Le bilatéralisme imposé aux échanges extérieurs des territoires occupés a amené les producteurs à se spécialiser dans certains biens qui ont un avantage par rapport à l’économie israélienne, ce qui a eu pour effet de rendre l’économie palestinienne complémentaire de l’économie israélienne.

Depuis 1967, en intervenant directement dans la nature des biens produits par la population palestinienne, Israël tente en fait de créer ce que l’on appelle la complémentarité exclusive entre les territoires occupés et sa propre économie. Les nouvelles cultures introduites concernent les produits qui servent les exportations israéliennes, et celles qui sont destinées à alimenter l’industrie agro-alimentaire israélienne. (...)

A Gaza en 1980, 90% de la production agricole étaient destinés à l’exportation et le territoire importe d’Israel les productions vivrières. Pour les céréales, les superficies cultivées ont diminué de 36% entre 1967 et 1980.

La plus grande partie de la main-d’oeuvre employée en Israël proviennent des régions rurales. En 1980, 76% des ouvriers de Cisjordanie travaillant en Israël viennent des villages, et pour Gaza 50% viennent des camps de réfugiés. (...) Finalement en 1980, 34% de la population active des territoires sont employés en Israël, mais cela représente 57% de la totalité des salariés palestiniens, chiffre qui révèle l’ampleur du bouleversement des rapports sociaux dû à l’occupation israélienne : ce ne fut rien d’autre que l’instauration du salariat.

La prolétarisation des territoires entamée en 1967, la première génération prolétarisée a 20 ans en 1987, année du soulèvement de l’Intifida, le 8 décembre 1987 encore parfaitement caractérisé par le groupe Théo Cosme :

L’intifada est essentiellement la révolte du prolétariat palestinien contre sa propre situation.

C’est justement en 1987 que le Hamas est créé, quelques jours après le déclenchement spontané de l’Intifada, comme direction bourgeoise d’un soulèvement prolétarien dont la fonction est de tuer dans l’oeuf tout foyer de révolution prolétarienne chez un peuple opprimé, rendant service à la bourgeoisie de ce peuple opprimé, ainsi qu’à la bourgeoisie israélienne et ses protecteurs les bourgeoisies impérialistes américaines, européennes.

Le spécialiste G. Kepel, représentant mediatique de l’Orientalisme, la discipline universitaire la plus réactionnaire, reconnait dans son jargon de savant bourgeois la naissance d’un foyer de révolution prolétarienne initié par la jeunesse palestinienne :

L’intifada se produit 20 ans après l’occupation des territoires palestiniens par Israël en juin 1967 (...)Cette situation était propice à l’émergence de la jeunesse comme acteur politique autonome. Telle fut la première caractéristique de l’Intifada, que les dirigeants politiques palestiniens, toutes tendances confondues, n’avaient pas vu venir. C’est dans les camps de réfugiés de Gaza, où la population était le plus démunie, que les manifestations furent les les plus dures dès les premiers jours. Les autre groupes sociaux qui prirent part au soulèvement—les villageois (dont beaucoup étaient journaliers en Israël) ne le rejoignirent qu’au début de 1988, quand il était devenu clair qu’il allait se prolonger et que leurs intérêts économiques et politiques seraient davantage menacés par leur abstention que par leur participation. Lais tout au long des quatre ou cinq années que dura le soulèvement, les shebab, les jeunes, jouèrent un rôle central, convaincus qu’ils n’avaient rien à perdre dans l’affrontement, aussi violent soit-il.

C’est à ce stade que s’arrête la pertinence de l’analyse purement économique. Révolution prolétarienne ou contre révolution bourgeoise, c’est l’action des partis qui en décidera. G. Kepel décrit la réactivité du courant bourgeois réactionnaire des Frères musulmans, qui réagissent immédiatement au soulèvement de l’Intifada du 8 décembre 1987 :

OLP et Hamas entrèrent rapidement en concurrence pour diriger l’Intifada. (...) Les Frères musulmans, réunis le 9 décemnre 1987 autour de leur figure de proue, le cheikh Ahmad Yassine, diffusant le 14 un tract signé du Mouvement de la Résistance Islamique appelant à l’intensification du soulèvement. Mais ils ne reconnurent la paternité de ce MRI qu’en février 1988 : ses initiales en arabe (HSM pour Harakat al Mouqawama al Islamiyya) seraient transformées en le sigle Hamas ("zèle") sous lequel l’islamisme palestinien deviendra célèbre dans le monde entier

G. Kepel souligne également comment la création d’une aristocratie ouvrière est une issue cherchée par les bourgeoisies de la région contre tout foyer de révolution prolétarienne :

La prévention de l’explosion sociale dans un contexte aussi tendu avait été assuré par l’aide internationale, l’émigration vers les pays arabes pétroliers et les transferts des émigrés

Quel parti d’extrême gauche en France donne la perspective ce cet appui à la cause palestinienne sous la forme d’appui à la révolution prolétarienne ? Aucun ! En 1917 les travailleurs russes renversèrent leur bourgeoisie, détruisirent son armée, c’est ainsi qu’ils empêchèrent leur impérialisme de participer à la création d’un Etat d’Israël vassal local de l’impérialisme. En France le principal soutien aux palestiniens consiste à renverser l’impérialisme français en détruisant son Etat et son armée. En ne soutenant pas les populations du Niger et du Mali qui ont contribué à cette tâche, les partis d’extrême gauche discréditent tous leurs slogans pro-palestiniens

N. Arthaud et le lutte des travailleurs sans-papiers

En 1986, Lutte Ouvrière écrivait à juste titre, à propos de l’année 1936 qui vit outre des luttes ouvrières et des grèves générales non seulement en France et en Espagne, mais dans les colonies de ces deux métropoles, surtout de la France : Algérie, Indochine, Tunisie, Maroc, Syrie et même Palestine :

on assista à une montée des luttes des peuples colonisés qui accompagna—et parfois même précéda— celle des classes ouvrières des métropoles impérialistes. Preuve que les opprimés de France ou d’Espagne, avaient, au delà des mers, bien plus que des alliés : des frères dans l’oppression. Ils pouvaient devenir des frères dans la lutte pour peu que le prolétariat de France ou d’Espagne s’engage vraiment dans la voie de la révolution pour abattre une bourgeoisie qui était l’oppresseur commun des prolétaires des métropoles et des colonies.

Mais les soi-disant partis ouvriers se montrèrent respectueux, avant tout du pouvoir de la bourgeoisie. Pire, ils lui fournirent un appui politique dans ses actions de répression contre les peuples coloniaux. Cela porta un coup fatal à cette fraternité des opprimés qui s’ébauchait par-delà les mers.

Reniant ces analyses d’autrefois, de l’époque d’Arlette Laguiller, un des pires exemples de l’étouffement de toute voix ouvrière internationaliste anti-impérialiste est le "soutien" proclamé récemment, par N. Arthaud aux sans papiers Créteil lors du "Rassemblement en soutien aux travailleurs sans-papiers de Chronopost". Dans son intervention la porte-parole de Lutte Ouvrière mentionne la "misère" et les "guerres" qui ravagent l’Afrique, les inondations , la nécessaire union des travailleurs de tous les pays, mais se garde bien de mentionner les récentes luttes victorieuses des populations du Mali, du Niger, qui ont expulsé l’armée française. L’impérialisme français n’est pas mentionné ! Dans sa presse LO dénonce les généraux du Niger qui ont expulsé l’armée française comme faisant le jeu de la Russie ! LO ne fait que reprendre les discours de M. Thorez, dirigeant stalinien du PCF qui en 1936 dénonçait les indépendantistes d’Algérie qui "faisaient le jeu de l’Allemagne".

Dans la conclusion de la brochure citée, LO concluait :

C’était une situation où nombre de travailleurs auraient sans doute pu comprendre la politique traître de ces directions staliniennes et réformistes ... s’il y avait eu de véritables directions communistes révolutionnaires capables d’offrir des objectifs et des perspectives à la hauteur des possibilités qui s’offraient alors.

En 1936, la perspective n’était pas fatalement la marche vers la guerre ; la révolution mondiale pouvait, rapidement, venir à l’ordre du jour

Or aujourd’hui encore "nombre de travailleurs pourraient comprendre la politique traître de ces directions staliniennes", en particulier les travailleurs sans papiers que N. Arthaud a prétendu venir soutenir. Les travailleurs d’Afrique ont souvent une conscience politique bien plus élevée que beaucoup de travailleurs français. Ils connaissent bien les discours pan-africaniste, comme celui de Nkrumah qui écrivait dès 1963 au lendemain des indépendances dans son livre "L’Afrique doit s’unir" :

Le plus grand danger que court actuellement l’Afrique est le néo-colonialisme et son principal instrument est la balkanisation.

Nkrumah était un politicien bourgeois et N. Arthaud qui n’évoque même pas le néo-colonialisme se place bien à droite de lui ! Le néocolonialisme de a-t-il disparu depuis 1963 ? Les directions staliniennes de la CGT et du PC de 1986 ont-elles disparu ? Non mais entre temps, après la disparition de l’URSS les staliniens ont ouvert les portes de la CGT à l’extrême-gauche française, le NPA et LO tentent d’y trouver leur place, et taisent leurs critiques !

Le NPA et les ouvriers du plateau de Saclay

Un autre exemple est donné par le NPA :

Mercredi 13 décembre au matin, 25 étudiants et employés de l’université Paris-Saclay ont trouvé mieux à faire qu’aller en cours : le comité de soutien à la Palestine de Saclay organisait une action de solidarité devant le centre recherche et développement de Thalès, à Palaiseau. Dès 8 heures 30, deux banderoles sont déployées, un fumigène allumé, et les premiers slogans sont lancés. Pendant ce temps, d’autres distribuent des tracts aux travailleurs de Thalès, appelant à la solidarité nécessaire entre travailleurs du monde entier, pour que cessent les massacres en Palestine.

Dans la semaine qui a suivi les attentats du 7 octobre, le cours en bourse du groupe Thalès a bondi de près de 13 % et des augmentations comparables ont été enregistrées pour les autres groupes de l’armement. Cette spéculation sordide sur le massacre organisé par l’État d’Israël illustre bien l’inhumanité du capitalisme, à la recherche de profit quel qu’en soit le coût humain.

Les travailleurs de Thalès, Safran et autres Dassault, eux, n’ont aucun intérêt au massacre en cours. Ce ne sont pas non plus eux qui sont responsables des choix industriels de ces grands groupes où le militaire occupe une place centrale. Ils ont par contre bien des raisons, comme tous les travailleurs, d’être solidaires du peuple palestinien, et leur place dans la production d’armes pourrait leur donner un poids certain dans la lutte pour la fin de cette barbarie.

Le ton triomphaliste du NPA (au nom des travailleurs Thalès, Safran et autres Dassault dont il s’auto-proclame le représentant) est totalement injustifié alors que l’Université Paris-Saclay, Thalès, Safran et Dassault sont représentés par ... 25 personnes seulement ! Ce petit nombre ne fait que confirmer les avertissements de Lénine et Trotsky cités plus haut : les ouvriers de ces multinationales ne sont absolument pas mobilisés sur la question palestinienne. Et quid de raffineries de Total, multinationale soutien du Qatar, utilisées par la CGT pour des blocages spectaculaires lors des grands mouvements comme celui des retraites ?

Il ne s’agit pas de blâmer ces travailleurs des multinationales, mais flatter les bureaucraties syndicales de ces groupes en leur donnant un certificat d’internationalisme est de l’escroquerie. Saclay est dans le département de l’Essonne. Au récent congrès de lé CGT de ce département, les "25 personnes" qui ont manifesté se sont tues, tout comme les délégués CGT de Safran (parmi lesquels des militants de LO !), grosse entreprise de ce département, et elles ont votés pour le rapport du secrétaire de l’UD qui dénonça les Gilets jaunes et toute propagande contre l’armée française !

Un programme pour les travailleurs des multinationales

C’est uniquement en faisant de la propagande pour un programme politique révolutionnaire anti-impérialiste que l’on peut combattre cette aristocratie ouvrière et même en faire basculer une fraction du côté de la révolution.

Concernant la classe ouvrière anglaise, Marx posait comme condition nécessaire à toute future révolution la solidarité avec les irlandais opprimés par leur bourgeoisie :

Je me suis efforcé de susciter par tous les moyens une manifestation des ouvriers anglais en faveur du fenianisme [mouvement révolutionnaire clandestin irlandais ayant déclenché une insurrection contre la domination anglaise en 1867] (...) toutes les bassesses anglaises ont leur origine dans la sphère irlandaise (...) La classe ouvrière anglaise ne pourra rien faire tant qu’elle ne sera pas débarrassée de l’Irlande.

Les classes ouvrières de France et d’Israël ne pourront rien faire tant qu’elles ne seront pas débarrassées des questions d’Afrique et de la Palestine. Plutôt que de répéter d’un ton larmoyant que la classe ouvrière est internationaliste, ce sont en France des manifestations sur les questions du Niger, du Mali et de Mayotte qui seront le meilleur soutien au palestiniens, par une propagande visant à détacher l’aristocratie ouvrière de France de son impérialisme.

En Pologne en 1980, c’est le prolétariat de des chantiers navals, le secteur le plus moderne de l’industrie, une sorte d’aristocratie ouvrière, qui pris la tête d’une grève générale. Ayant obtenu satisfaction pour leurs revendications économiques, les ouvriers des Chantiers navals de Gdansk refusèrent de reprendre le travail et continuèrent leur grève par "solidarité" (le nom de leur futur syndicat) avec le reste du pays ! Ils étaient organisés en Comités de grève. Lech Walesa était un ouvrier catholique de droite, mais LO le NPA la CGT et LFI sont bien à sa droite en parlant de "solidarité" sans la moindre grève !

Quant à la gauche (du parti socialiste à LFI), elle est la première à défendre les intérêts impérialistes de la France !

En voici deux exemples : le parti socialiste au Niger contre le renvoi de l’impérialisme français et le soutien de Mélenchon à la dictature de RDC Congo amie de l’impérialisme français.

https://www.parti-socialiste.fr/niger_le_ps_soutient_toute_m_diation_pour_le_r_tablissement_des_institutions_d_mocratiques

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/10/27/a-kinshasa-jean-luc-melenchon-affirme-sa-fraternite-avec-la-rdc-face-aux-exactions-du-rwanda_6196815_3212.html

https://www.matierevolution.org/spip.php?article4614

https://www.matierevolution.org/spip.php?article3771

https://www.matierevolution.org/spip.php?breve996

Conclusion

C’est par des grèves politiques, anti-militaristes, contre l’impérialisme français que les ouvriers d’ici débloqueront la situation. Impôt indirect par l’inflation ici, impôt du sang pour les peuples opprimés comme les Palestiniens, c’est ce contrat que nous propose notre bourgeoisie : vous êtes pauvres mais nous ne vous massacrons pas, restez complice de nos massacres.

Mais en 1914 les travailleurs de France et d’Allemagne finirent par payer l’impôt du sang. N’attendons pas un nouveau 1914, notre programme ne doit plus être celui de l’aristocratie ouvrière d’une puissance impérialiste auxquels veulent nous réduire CGT, SUD, LFI, LO, NPA.

Notre mot d’ordre est non seulement : « prolétaires de tous les pays, unissons nous ! » (Marx et Engels, 1847), mais également : « peuples opprimés du monde entier, unissez vous contre les impérialismes français, anglais, US etc ! » (Congrès des peuples d’Orient de Bakou, 1920)

Peuple travailleur de France, ton premier ennemi est dans ton propre pays et ce sont les capitalistes de France et leur Etat et ton premier ami est dans les peuples opprimés par « ton » impérialisme !

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