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Syrie : les puissances impérialistes (anciennes contre nouvelles) transforment une révolte populaire du monde arabe en guerre inter-impérialiste

dimanche 5 août 2012, par Robert Paris

Syrie : les puissances impérialistes (anciennes contre nouvelles) transforment une révolte populaire du monde arabe en conflit militaire entre grandes puissances qui pourrait bien être le premier affrontement militaire inter-impérialiste concernant des puissances émergentes et un tournant vers une réponse militaire à la crise mondiale

Seule l’hypocrisie mondiale (celle des Etats et des institutions internationales comme l’ONU) permet de faire croire que les affrontements militaires violents qui touchent directement la population civile de Syrie se feraient sans intervention militaire des diverses puissances internationales concernées, à commencer par les USA, l’Angleterre, la France, la Turquie, le Qatar, d’un côté, et la Russie, la Chine, le Hezbollah libanais et l’Iran de l’autre. L’absence d’accord de l’ONU rend théoriquement inacceptable de telles interventions… Mais ces puissances se cachent d’ailleurs de moins en moins de leur intervention militaire plus ou moins directe… Et d’interventions allant en sens opposé !

Pendant que le premier bloc de pays soutient les forces armées qui tentent de renverser le régime syrien d’Assad, le deuxième tente de le sauver…

Des deux côtés, on trouve un morceau de l’armée syrienne et des deux côtés aussi des bandes armées qui n’ont aucunement le souci des intérêts de la population civile. L’ « armée libre » que soutiennent les USA ou la France n’a rien de plus libre que l’autre armée. Elle est différente seulement par le fait qu’elle est renforcée de bandes armées islamistes liées notamment à Al Qaïda et dont certaines pourraient même venir de Libye et aussi de citoyens révoltés par la répression violente de la dictature d’Assad et de ses milices sanglantes.

Le soutien russe et chinois au dictateur syrien Assad est présenté officiellement comme « une erreur » dans les capitales occidentales et on se garde d’y expliquer les causes de cet affrontement car dévoiler les buts russes ou chinois, ce serait dévoiler aussi les buts des impérialismes américains, anglais ou français, sans parler de ceux de la Turquie, de l’Arabie saoudite ou du Qatar…

Bien évidemment, aucun de ces Etats ne lutte pour la démocratie ou la liberté du peuple comme il le prétend…

Pas besoin de dire que le Qatar ou l’Arabie saoudite ne luttent pas pour la liberté ni pour soutenir une révolution !

Pas besoin non plus en ce qui concerne les USA, la France ou l’Angleterre. Demandez aux peuples afghan, irakien, libyen ou ivoirien s’ils sont aujourd’hui libres !

Pas besoin non plus de demander si le régime de Poutine ni celui de la Chine sont motivés par la liberté d’un peuple !

Les buts réels peuvent être locaux, comme dans le cas de l’Iran ou du Hezbollah d’un côté et de la Turquie ou du Qatar ou de l’Arabie saoudite de l’autre côté.

Ils peuvent être liés à des calculs généraux de domination mondiaux comme dans le cas des grandes puissances.

Ainsi, les grandes puissances peuvent avoir d’abord comme but de développer leur affrontement entre elles, bien plus que le souci de ce qui va advenir de la Syrie, pas plus qu’elles n’avaient de souci ce qui allait advenir de la Libye….

Or ces puissances ne s’affrontent pas et ne se confrontent pas qu’en Syrie, loin de là. Même si cela reste pour le moment pacifique aux quatre coins du monde, il y a bel et bien confrontation d’intérêts partout. La Chine se confronte aux puissances occidentales en Asie mais aussi en Afrique. Russie et Chine sont entourés et cernés par les impérialismes occidentaux (voir référence en fin d’article). La montée des concurrences économiques ou politiques n’est pas la seule cause. Il y a aussi la crise de 2008 qui peut pousser les impérialismes à poursuivre la construction d’une situation de conflagration mondiale, estimant qu’elle va être indispensable s’il s’avère que le système économique ne sera plus gérable.

La Syrie devient du coup un terrain de confrontation inter-impérialiste exploitant une situation locale dans laquelle les deux blocs sont impliqués.

Les deux blocs mondiaux sont ceux des puissances impérialistes nouvelles : Chine, Russie, et leurs alliés Syrie, Iran, Inde, Corée du nord, … et ceux des anciennes puissances : USA, France, Angleterre, Japon et leurs alliés Australie, Turquie, Arabie saoudite, Qatar, etc…

A travers les révoltes libyenne et syrienne, les impérialismes sont parvenus à mener leur propre politique, intervenant ainsi dans de nouvelles régions, déstabilisant des régimes gênants pour eux, affaiblissant leurs adversaires. Bien sûr, ce n’est pas eux qui ont provoqué ces révoltes comme le prétendent certains courants nationalistes. Les régimes en question, celui d’Assad ou celui de Khadaffi, n’ont jamais été le moins du monde anti-impérialistes ni génants en soi pour l’impérialisme. La Russie ou la Chine ne sont pas non plus gênants en soi pour l’impérialisme.

Ce qui serait gênant pour celui-ci, c’est que la crise économique prenne un tour tel que la révolution devienne mondiale, touche les pays riches et devienne sociale, tournée contre la domination capitaliste. La marche à la guerre mondiale deviendrait alors indispensable aux impérialismes dominants occidentaux, devrait se faire au nom de la démocratie contre les dictatures iranienne, russe et chinoise.

La Syrie n’est qu’un petit pas dans cette direction, mais c’est un premier pas et il importe de le remarquer.

Il importe aussi de remarquer que si les prolétaires laissent passer des révolutions sans en prendre la tête, ils ne se contentent pas de manquer des occasions : ils se préparent de terribles bains de sang…

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Nous citons ici quelques commentaires médiatiques :

Le régime du président Assad est ouvertement soutenu par la Russie et la Chine, alors que l’opposition a reçu l’appui, de plus en plus avéré, des États-Unis, de l’Union européenne et des pays arabes.
Que ce soit sous forme d’armes ou d’argent, les rebelles et le pouvoir syrien ont ainsi reçu largement de quoi alimenter la crise et les combats, qui n’ont jamais cessé.

L’implication de plus en plus profonde des États-Unis dans ce conflit est bien la preuve que les Américains n’ont qu’un objectif : la fin du régime Assad. Face à eux, Russes et Chinois tentent d’empêcher l’effondrement d’un régime laïc, ami de longue date et pion indispensable de leur stratégie au Proche-Orient. Moscou entretient en Syrie sa dernière base navale en Méditerranée. Sa perte gênerait les manœuvres russes en Méditerranée.

Les Américains ont une autre vision du conflit. La Syrie est l’une des bêtes noires de Washington depuis la guerre qui a déchiré le Liban de 1975 à 1990. Damas est l’irréductible ennemi d’Israël et soutient, avec l’aide de l’Iran, le Hezbollah libanais, qui a mis ce pays sous sa coupe. La chute d’Assad serait un coup dur pour le mouvement chiite libanais.
La stratégie américaine ne s’inquiète pas de la possible arrivée d’un pouvoir religieux à Damas. Les Américains comptent bien le contrôler pour éviter une confrontation avec Israël. Obama espère que le futur État syrien, lié à la Turquie et soutenu par l’Arabie saoudite et le Qatar, aura une politique modérée à l’égard de son voisin hébreu. Cela tient plus du pari que de l’analyse profonde, quand on sait que le Qatar, par exemple, se dit proche de l’Occident tout en finançant Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).

Selon les agences de presse russes, la Russie a décidé d’envoyer trois grands navires de débarquement, avec à leur bord des fusiliers marins, à destination de sa base navale de Tartous, sur la Méditerranée, 200 km au nord de Damas, une information démentie par le ministère russe de la Défense.

Moscou avait fait savoir en juin qu’elle était prête à envoyer des soldats en Syrie afin de protéger son personnel et de rapatrier l’équipement de sa base navale.

La Syrie et la Russie ont par ailleurs annoncé la conclusion d’un accord pétrolier. Damas a convenu d’exporter sa production de brut à la Russie en échange de livraisons d’essence et de gazole, a dit le vice-Premier ministre syrien chargé des affaires économiques, Kadri Djamil, en visite à Moscou.

Une autre information importante,évidemment en rapport avec ce dossier, se rapporte à la dimension de la présence militaire russe sur le terrain .Si Natalie Nougaydère a révélé (le Monde du 20 juillet p:14) une présence de 10 000 militaires en Syrie ,une autre information dans une analyse parue aujourd’hui à Asharq Al Awsat parle d’un autre mode de présence .Il s’agit de 20 000 femmes russes mariées ,durant les 20 dernières années , à des militaires alaouites.Militaires de formation russe qui forment l’ossature actuelle du régime .
Devant le Sénat américain, des experts ont estimé ce mercredi que Washington doit soutenir davantage les rebelles en Syrie. Martin Indyk, un ancien ambassadeur des Etats-Unis en Israël, redoute des « conséquences très mauvaises » de la situation actuelle. Actuellement directeur de la politique internationale à la Brookings Institution (un des plus anciens think tanks, ou cercles de réflexion), il préconise la livraison d’armes. Mais, souligne-t-il « nous devons faire attention à qui nous (les, Ndlr) donnons ». Selon lui, Etats-Unis n’ont pas encore une vision nette de l’identité et des objectifs des forces qui constituent la rébellion. Un expert en sécurité internationale, James Dobbins, a, lui, défendu la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne sur la Syrie, destinée à protéger les civils de la répression gouvernementale, comme ce fut le cas en Libye l’année dernière. Une requête formulée lundi par un responsable de l’ASL à Alep.

L’armée turque en manœuvres près de la frontière. Pour tester la vitesse et la maniabilité de ses chars, l’armée turque effectuait des manœuvres mercredi à 2km seulement de sa frontière sud-est avec la Syrie. Quelque 25 blindés participent à « un exercice de routine qui durera environ deux jours », selon le gouverneur local, cité par l’agence Anatolie. Ankara avait renforcé son dispositif militaire à la frontière après qu’un Phantom turc a été abattu par la Syrie le 22 juin. La semaine dernière, des batteries de missiles sol-air avaient été déployées vers plusieurs unités à la frontière, alors que les rebelles se sont emparés de plusieurs postes le long des 900 km de la frontière turco-syrienne. Depuis lundi, l’ASL contrôle une place stratégique près d’Alep sur la route vers la Turquie.

L’administration Obama a discrètement ouvert la voie pour que des personnes qui résident aux États-Unis puissent acheter des armes pour les rebelles qui se battent pour renverser le président syrien Bachar al-Assad, par l’octroi, rarissime, à une organisation de soutien [aux rebelles] basée à Washington d’une licence pour collecter des fonds pour de l’armement et d’autres équipements.

La licence, qui a été délivrée sans tambour ni trompette le mois dernier par le Treasury Department’s Office of Foreign Assets Control, donne à l’organisme à but non lucratif Syrian Support Group (Groupe de soutien à la Syrie) le pouvoir de réunir de l’argent et de le transmettre directement à des insurgés armés. Auparavant, l’assistance à la Syrie via des entités américaines était restreint à des programmes humanitaires et éducatifs.

Brian Sayers, un Américain qui a travaillé auparavant à l’OTAN comme chargé des affaires politiques et est désormais le lobbyiste du Syrian Support Group à Washington, considère que cette licence nouvelle va réduire les craintes de nombreux bailleurs de fonds potentiels d’aller à l’encontre des lois américaines en aidant les rebelles à acheter des armes “Beaucoup de donateurs étaient réticents,” a-t-il dit.
D’autres analystes considèrent que cette licence devrait être un message au régime Assad, malgé l’opposition de l’administration Obama à une intervention militaire US et sa réticence à fournor directement des armes aux rebelles.

« C’est une pression indirecte mise sur le régime par les Etats Unis : Hé, on s’engage avec l’Armée Syrienne Libre si vous n’arrêtez pas ça,’ » explique Mohammad Abdallah, le chef du tout nouveau Syria Justice and Accountability Center, une organisation partiellement financée par les Etats Unis pour documenter les atrocités.
Sayers explique que le Syrian Support group a approuvé une liste de neuf comités ou conseils militaires de l’Armée Syrienne Libre, la force rebelle mal organisée, et acceptait déjà des dons pour envoi en Syrie dans un délai de « quelques semaines. »

Le Syrian Support Group consulte également des juristes pour s’assurer que ses membres et des donateurs ne se retrouveront pas dans des problèmes si l’argent finit entre les mains des militants islamistes dont le rôle est de plus en plus visible dans la révolte syrienne ces dernières semaines.

Sayers affirme que la licence permettra une plus grande transparence dans le flux d’armement en direction des milices hétéroclites qui combattent contre des troupes de Assad mieux équipées. Il dit que l’argent pourra servir aussi à payer les salaires des combattants et contribuer à l’acquisition de masques à gaz, de véhicules et d’autres matériels dont les rebelles signalent la rareté.

Avec ces transferts de fonds détaillés et des registres sur la manière dont l’argent est utilisé, ajoute-t-il, les achats d’armes peuvent être mieux suivis et distribués que ce n’est le cas dans le système actuel, qui implique des dons faits clandestinement dans des pays du Golfe persique comme le Qatar et l’Arabie saoudite.

Sayers indique que le Syrian Support Group participe aux conférences [visioconférences ?] du conseil des comandants de l’Armée Syrienne Libre afin de faire le point sur leur besoins pour le champ de bataille. Dès qu’on a rassemblé assez d’argent pour faire un envoi, dit-il, l’organisation s’assure qu’il est réparti équitablement entre les conseils [de l’ASL] plutôt que d’aller à des fidèles d’un « cheikh qui vit dans quelque petit patelin frontalier en Arabie saoudite. »

« Evidemment, il sera toujours difficile de dire qui est l’utilisateur final pour chaque cent, chaque dollar, mais nous n’imaginons pas que les conseils de l’ASL donneront de l’argent à des organisations marginales, » explique Sayers.

Cette licence, signalée pour la première fois vendredi sur le site web centré sur le Moyen orient, Al-Monitor, donne au Syrian Support Group le droit d’exporter, de vendre ou de fournir des « moyens financiers, de communication, de la logistique et d’autres services » à l’Armée Syrienne Libre.

Le document du 23 juillet ajoute que le groupe doit transmettre régulièrement des rapports détaillés sur ses transactions, en précisant également les parties concernées, le montant envoyé et les services fournis.

Un fonctionnaire du Département du Trésor, s’exprimant seulement sous condition d’anonymat, a confirmé la délivrance de la licence et indiqué qu’elle ne couvrait pas la livraison directe d’armements, de radions ou d’autres matériels techniques qui nécessiteraient un autre type de permis.

Ce fonctionnaire a reconnu cependant que l’argent pouvait aller à des armes pour les rebelles et précisé que le Syrian Support Group avait la responsabilité de vérifier que la licence ne serivirait pas au profit de quiconque lié à des organisations qui figurent sur la liste nationale des organisations terroristes étrangères.

« Ils se doivent d’être très vigilants sur ce point, » affirme le fonctionnaire des finances. « Il est claitr que l’argent ne doit pas aller à quiconque est désigné [comme terroriste] par les Etats Unis. »
L’Armée Syrienne Libre montre des signes d’évolution vers plus d’organisation, mais elle souffre encore d’un manque de commandement central et du degré très variable de professionnalisme parmi ses combattants.

Alors que les unités les plus qualifiés sont constitués de transfuges de l’armée Assad, les autres sont simplement des civils redevenus insurgés sans formation militaire ou au maniement des armes, une situation qui a conduit à un nombre croissant signalements d’exécutions et d’abus commis par les forces de l’opposition
En outre,des extrémistes islamistes syriens et étrangers ont rejoint la cause, et on sait peu de choses au sujet de leurs affiliations ou de leurs buts ultimes pour une Syrie post-Assad.

Même ceux qui sont pour la décision du département du Trésor d’autoriser le financement disent qu’il ne remplace pas un engagement plus direct des Etats Unis pour renverser rapidement Assad et identifier des autorités de transition de confiance, non seulement parmi les rangs des combattants mais aussi parmi les technocrates en exil et les militants sur le terrain en Syrie.
Les experts et les militants disent que les risques sont trop élevés pour que le gouvernement des Etats Unis se contente de parier sur une victoire finale des rebelles dans un conflit généralisé et sanglant sans une plus grande assistance militaire américaine et internationale.
« L’Armée Syrienne Libre a beaucoup à prouver, mais l’OFAC (la licence) n’est pas arrivée seulement parce que l’administration [Obama] voulait se laver les mains de cette affaire, » déclare Sayers.

Le président américain Barack Obama personnellement autorisé l’envoi d’agents des services secrets américains pour aider les rebelles syriens, rapportent les médias se référant aux sources à la Maison Blanche. Outre l’aide de la CIA, il s’agit aussi de la livraison des armes. La Turquie fournit aux rebelles syriens des complexes mobiles anti-aériens. Les actions d’Ankara et de Washington ont déjoué le plan de Kofi Annan sur le règlement pacifique. Les analystes politiques soulignent que l’intervention étrangère en Syrie sera effectuée dans un avenir proche, même en contournant les sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU.

Selon Reuters, les rebelles de l’Armée syrienne libre reçoivent l’aide de Washington. Le président américain a ordonné de fournir cette aide il y a quelques mois. Des représentants des services spéciaux américains ont été envoyés à la base secrète en Turquie. C’est dans cette zone, près de la ville d’Adana que se trouve la zone du déploiement des rebelles syriens. Ni la Maison-Blanche, ni le Conseil de sécurité nationale des Etats-Unis ne veulent pas commenter ces informations. La confirmation officielle par Washington de ses fuites – c’est une question de temps, est persuadé l’orientaliste Boris Dolgov.
« Au moyen de la CIA et la Turquie, les Etats-Unis fournissent des armes à l’Armée syrienne libre et à d’autres groupes radicaux, et financent ces organisations. C’est connu depuis longtemps. Il y a une base en Turquie à cet effet – celle d’Incirlik. Près de cette base se trouve le QG des groupes armés des insurgés syriens. Des représentants de la CIA se trouvent sur la base, qui entrent en contact avec les responsables turcs. Les livraisons d’armes sont réalisés depuis longtemps, et notamment des anti-char ».
Washington apporte également une aide financière aux insurgés en Syrie Le Département d’Etat américain a alloué 25 millions de dollars « pour les besoins de non-militaires », y compris l’envoi dans la région des moyens de communication. Par ailleurs, outre les Etats-Unis, la Turquie collabore activement avec les rebelles. Selon de diverses sources, ces derniers mois les forces de l’opposition ont reçu non seulement des livraisons d’armes légères, mais aussi des systèmes portatifs de la défense aérienne. Les actions d’Ankara et de Washington font transférer le conflit en Syrie à un autre niveau, explique le politologue-orientaliste Goumer Issaev.

« Ces ventes d’armes sont une violation des principes qui représentent la base du plan de Kofi Annan. Dans le contexte des initiatives de paix, on voit apparaître des livraisons d’armes à l’une des parties belligérantes et c’est absurde de parler alors de la régulation du conflit. Nous avons entendu des déclarations des représentants américains et turcs qui ont soutenu les rebelles, et cela est considéré comme normal par la communauté internationale. Dans le même temps, j’aurais également noté une certaine hystérie concernant les livraisons d’armes russes en Syrie, alors qu’il s’agit de la réalisation des contrats bilatéraux signés bien avant les troubles dans le pays. Mais les pays occidentaux sont en train de mettre l’accent sur cette thématique afin de justifier leurs actions ».

Les experts considèrent qu’une préparation à une éventuelle invasion en Syrie en contournant la résolution de l’ONU est en train d’avoir lieu. La Russie et la Chine bloquent toujours le scénario de force au Conseil de sécurité, alors que les partisans de l’intervention tentent de forcer les choses, considère Boris Dolgov.
« En effet, nous assistons à la préparation à une intervention armée en Syrie en contournant la résolution de l’ONU. Il est impossible d’organiser une intervention armée par des moyens légitimes. C’est pourquoi les pays occidentaux, la Turquie, et les monarchies du Golfe tentent de faire tout leur possible pour contourner les résolutions. Une des façons – c’est résoudre la situation dans la région d’Alep. Dans cette région, les groupes armés reçoivent des armes de la Turquie afin de poursuivre leurs opérations contre l’armée syrienne ».

Ces derniers jours, les troupes gouvernementales syriennes continuent à se battre contre les rebelles dans la deuxième plus grande ville du pays - Alep. En même temps, Ankara est en train de regrouper les troupes dans les zones frontalières avec la Syrie. Mercredi, des manœuvres de chars ont commencé dans la zone.
Classé secret, le document est sorti dans la presse. Le président américain Barack Obama a signé une directive autorisant l’aide américaine aux rebelles syriens, qui tentent de renverser le régime de Bachar Al-Assad, ont rapporté les chaînes de télévision américaines NBC et CNN mercredi 1er août.

Des représentants de la Maison Blanche ont refusé de commenter ces informations mais n’ont pas exclu l’idée que Washington allait apporter plus de soutien en termes de renseignement aux forces anti-Assad.

Selon les chaînes de télévision américaines, la note signée par le président américain était incluse dans une "conclusion", un instrument qui permet aux services secrets américains (CIA) d’agir clandestinement. Selon la chaîne NBC, l’administration Obama ne fournira pas d’armes létales mais des équipements de communication, notamment des radios cryptées.

La semaine dernière, le département du Trésor américain avait déjà autorisé les représentants de l’Armée syrienne libre basés à Washington à apporter leur soutien financier aux rebelles, tout en interdisant une nouvelle fois l’envoi d’armes, ajoute CNN.

Le New York Times a récemment déclaré que "l’administration Obama a pour l’instant abandonné les efforts pour résoudre diplomatiquement le conflit en Syrie, et augmente au lieu de cela son aide aux rebelles et redouble d’efforts pour réunir une coalition de pays partageant les mêmes idées pour renverser par la force le gouvernement du président Bachar al-Assad".

Le journal a rapporté que "les officiels de l’administration américaine sont en négociation avec les officiels en Turquie et en Israël sur la gestion d’un renversement du gouvernement syrien".

"La Maison Blanche organise désormais des réunions de haut-niveau tous les jours pour discuter d’une série d’éventualités, y compris la protection du vaste arsenal d’armes chimiques syriens", a indiqué le média, ajoutant que "l’administration s’est entretenue régulièrement avec les Israéliens sur la manière dont Israël pourrait agir pour détruire les équipements armés syriens".

La Grande-Bretagne va accroître son soutien "non létal" à l’opposition syrienne, a réaffirmé vendredi matin le ministre des Affaires étrangères, William Hague, au lendemain de la démission du médiateur international Kofi Annan.

"Compte tenu de l’échelle des morts et des souffrances et de l’échec à ce jour du processus diplomatique, nous allons dans les semaines qui viennent accroître notre soutien matériel et non létal", a-t-il indiqué à la radio publique BBC 4. "Nous fournissons une aide à des éléments de l’opposition syrienne", mais "non létale", a ajouté William Hague, citant "les communications et d’autres choses", "et nous le ferons encore plus à l’avenir". "Cela ne comprend pas la fourniture d’armes." Londres avait déjà annoncé son intention d’augmenter son soutien à l’opposition syrienne après l’échec d’une nouvelle résolution au Conseil de sécurité de l’ONU en faveur de sanctions contre la Syrie fin juillet.

Des sources des pays du Golfe ont indiqué à Reuters que la Turquie avait installé à Adana, près de la frontière syrienne, une base secrète en partenariat avec l’Arabie saoudite et le Qatar pour fournir aux rebelles syriens une assistance militaire et un appui logistique dans les communications.

Autrefois proches alliés, la Turquie et la Syrie ont vu leurs relations se détériorer rapidement à mesure que Bachar al Assad a intensifié sa répression à un soulèvement entamé contre son gouvernement il y a 17 mois.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a demandé au président syrien de partir et Ankara a installé un vaste camp de réfugiés le long de sa frontière, qui héberge des milliers de réfugiés syriens.

Dans le Wall Street Journal, l’ancien conseiller des forces spéciales américaines, Seth Jones, a écrit : « En Syrie Al Qaïda (opérant souvent sous le nom de Front al-Nusra pour la protection du Levant) recourt à des trafiquants – certains idéologiquement marqués, d’autres motivés par l’argent – pour sécuriser, pour les combattants étrangers dont la plupart viennent du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, les routes qui traversent la Turquie et l’Irak. Selon des responsables du Département américain du Trésor, un nombre grandissant de donateurs du golfe Persique et du Levant semblent envoyer un soutien financier.

Jones a ajouté qu’en Irak des agents d’Al Qaïda fournissaient « des fusils, des mitrailleuses légères, des grenades propulsées par roquette » ainsi que des connaissances nécessaires à la fabrication de bombes pour les forces soutenues par les États-Unis en Syrie.
L’opération américaine pour renverser le régime Assad est en train de déstabiliser la région tout entière. L’Armée syrienne libre (ASL), la principale force anti-Assad basée en Turquie, a dit au journal The Guardian qu’il y avait au moins quatre unités qui ne leur étaient pas affiliées et qui opéraient à l’intérieur de la Syrie, dont une brigade de guérilleros libyens. Elle a ajouté qu’en Syrie le nombre total d’unités étrangères opérant contre Assad était « probablement bien plus élevé. »

Les responsables turques craignent que les milices séparatistes kurdes puissent capturer des parties de la Syrie et les utilisant comme base pour infiltrer, en Turquie, les régions avoisinantes à majorité kurde. Hier, le New York Times a cité des responsables turques disant « ne pas hésiter à bombarder la Syrie, » si des groupes kurdes attaquaient la Turquie à partir du sol syrien.

La Turquie a envoyé des troupes, des transporteurs de troupes blindés et des batteries de missiles pour renforcer ses positions le long de ses frontières avec la Syrie.

Des responsables jordaniens auraient aussi envisagé de déployer en Syrie des unités des forces spéciales venues de Jordanie, apparemment pour confisquer ses stocks d’armes chimiques et biologiques.

Les États-Unis sont engagés dans une alliance de fait avec les islamistes droitiers. Joseph Holliday, un ancien officier du renseignement américain et travaillant maintenant pour l’Institut américain pour l’étude de la guerre, a dit au New York Times que l’utilisation efficace d’engins explosifs improvisés par l’opposition syrienne « repose en partie sur le savoir-faire des insurgés syriens qui ont appris à fabriquer des bombes alors qu’ils combattaient les troupes américaines dans l’est de l’Irak ».

Outre les nombreux agents de la CIA et les membres de l’ancien régime, le Conseil national syrien (CNS) et l’ASL sont tous deux dominés par des groupes islamistes – les Frères musulmans et des Salafistes encore plus extrémistes. Le magazine d’information allemand, Der Spiegel a interviewé cette semaine Randa Kassis, un membre du CNS qui a admis, « La raison pour laquelle l’opposition n’a pas été en mesure de réaliser une avancée militaire est aussi partiellement due aux divergences insurmontables existant entre les combattants islamistes djihadistes et la majorité de la population. Les groupes islamistes qui sont royalement financés et équipés par les États du Golfe s’arrogent sans ménagement le pouvoir décisionnel. »
Il a poursuivi en disant, « Dans les pays touchés par le Printemps arabe, les Américains ont placé leur argent sur les Frères musulmans. Ils croient qu’ils seront demain le pouvoir dominant et ils agissent en conséquence. »

En suivant le schéma afghan, les terroristes d’hier sont transformés par Washington en « combattants de la liberté » d’aujourd’hui qui sont montés contre le régime alaouite d’Assad dans un conflit sectaire qui ne peut que conduire à un terrible bain de sang.

De tels moyens délictueux sont indissociables des objectifs prédateurs de Washington au Moyen-Orient. Comme dans le cas de la guerre en Libye, le discours démocratique et l’attitude consistant à se soucier des masses syriennes masquent le but d’asseoir l’hégémonie américaine sur le Moyen-Orient et ses vastes réserves pétrolières.
L’attaque terroriste a été utilisée pour maximiser la pression sur la Russie et la Chine pour qu’elles soutiennent l’application du Chapitre 7. Moscou et Beijing s’y refusent parce qu’ils comprennent que la chute d’Assad entraînera son remplacement par un régime pro-américain, en privant la Russie de son unique base militaire dans la région. Ceci isolerait l’Iran chiite tout en ayant très probablement pour conséquence une quelconque action d’Israël contre le Hezbollah au Liban – en permettant aux États-Unis de compter sur différents régimes sunnites amis et leur homme fort, Israël, afin de garantir leur domination commerciale et militaire.

Le gouvernement Obama ne verra toutefois pas ses objectifs entravés. Ses responsables ont clairement fait comprendre qu’ils sont en guerre contre la Syrie et qu’ils cherchent à évincer Assad par tous les moyens nécessaires. Hier, le New York Times a cité des responsables chargés d’élaborer des plans d’urgence « pour un renversement du gouvernement syrien ». Des allégations concernant un éventuel usage d’Assad d’armes chimiques contre « les forces d’opposition et les civils » sont censées légitimer une action militaire par les États-Unis et leurs alliés, Israël, la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar. Le Times a rapporté que « des responsables du Pentagone étaient en pourparlers avec des responsables de la défense israéliens quant à savoir si Israël allait décider de détruire l’arsenal d’armes syrien… »

Alors que les États-Unis poursuivent leurs ambitions néocoloniales, les populations au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Asie centrale sont contraintes de verser le prix du sang pour le droit des entreprises et des banques américaines de piller les ressources du monde afin que les ultra-riches continuent de vivre leur vie dans un luxe inimaginable.

La guerre non déclarée des États-Unis contre la Syrie peut très rapidement céder le pas à une intervention militaire en agitant le spectre d’un conflit régional plus général et ciblant finalement l’Iran en suscitant des hostilités sectaires entre les sunnites et les chiites partout au Moyen-Orient dont les conséquences sont potentiellement désastreuses.

Un rôle politique majeur est joué dans les intrigues des puissances impérialistes par les nombreuses tendances pseudo-gauches qui se sont rangées derrière l’opposition syrienne et qui qualifient de « révolution » la campagne militaire de cette dernière. Ce n’est absolument rien de tout cela. La tâche de venir à bout du régime Assad incombe à la classe ouvrière syrienne sur la base d’un programme internationaliste et socialiste. Un soutien de l’opposition pro-impérialiste empêche un tel règlement de compte politique. L’intervention de Washington, de Londres et de Paris en Syrie se fait le plus directement par le biais de la direction bourgeoise du CNS et de l’ASL.

Ces guerres que les bourgeoisies américaines et européennes imposent aux peuples à travers le monde ne sont, en dernière analyse, que le prolongement des guerres économiques et sociales qu’elles livrent dans leur propre pays aux travailleurs et aux salariés en général.

Cependant, au départ, il y avait une réelle révolte contre une dictature sociale et politique comme en Egypte ou en Tunisie.

L’insurrection de mars 2011 en Syrie a commencé par un mouvement authentiquement populaire contre la police d’Etat d’Assad, l’érosion des aides sociales, les degrés élevés de pauvreté et de chômages et le règne de l’élite riche et corrompue.

Voir ici le début de la révolte

L’origine de la vague de protestation syrienne serait une manifestation dans la ville d’Al-Hasakah dans le nord de la Syrie, en février 2011, suite à l’auto-immolation d’un jeune de la région, Hasan Ali Akleh. Dans les semaines qui suivirent, les protestations s’étaient propagées aux principales villes du pays. Après quelques semaines, Bachar el-Assad avait bien tenté de calmer les mécontents en promettant quelques réformes, mais c’était trop peu et trop tard. Après la Tunisie, l’Égypte, le Bahreïn, le Yémen et la Libye, le régime syrien s’ajouta à la liste déjà longue des dictatures ébranlées par le souffle de révolte qui traversait alors la région.

En l’absence d’un mouvement ouvrier avec un programme de classe indépendant, les courageuses manifestations massives semblent avoir été occultées et dépassées par des groupes armés qui défendent l’un des camps de la bourgeoisie.

Ces guerres successives préparent les peuples des pays riches à l’entrée dans une guerre mondiale. Aujourd’hui ce sont les peuples libyen, ivoirien et syrien qui subissent les affres de la guerre, mais demain ce sera le monde entier. Mieux vaut ne pas attendre....

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  • Les néoconservateurs ont appelé le Président américain Barack Obama d’assister...

    ... à l’établissement de “zones de sécurité” en Syrie, dans une lettre récente rendue publique par les “Foreign Policy Initiative” (FPI) et la “Fondation for the Defense of Democracies” (FDD), toutes deux de fausses institutions et de véritables fondations corporatives, financées par la grosse industrie et le gouvernement, extensions de think-tanks plus importants comme l’American Enterprise Institute, créé pour les agendas motivés par la finance, plus spécifiquement : les guerres. Ces entités ne servent que le seul but de la fabrication du consensus derrière un agenda qui n’a que peu ou pas du tout de soutien auprès de l’opinion publique.

    La lettre dévoilée par l’article de Foreign Policy : “Conservatives call on Obama to establish ‘safe zones’ in Syria,” non seulement ne fait que répéter le rapport de la Brookings Institution, financée par les Fortune-500, “Assessing Options for Regime Change,” lui-même répété presque verbatim par Hillary Clinton, mais fut signé par les co-conspirateurs de l’invasion de l’Irak incluant Elliott Abrams, Karl Rove, Paul Bremer, Robert Joseph, and Douglas Feith, et les conseillers de Mitt Romney, incluant Eric Edelman, Jamie Fly, Robert Kagan, and Stephen Rademaker et le membre du Syrian National Council, Radwah Ziadeh.

    Radwah Ziadeh, qui est aussi il est bon de le rappeler, un membre de longue date de l’institut de la Paix du ministère des affaires étrangères américain (USIP), Institut qui vient juste de révéler qu’il est derrière l’entraînement, le conseil des leaders de l’opposition syrienne, ainsi que responsable de la préparation d’une nouvelle constitution pour la Syrie, qui s’appelle pour le moment : “un document de stratégie pour la transition”.

  • Il y a le cercle international regroupant tous les Etats traditionnellement ...

    ....colonialistes et impérialistes, allant grosso-modo des Etats-Unis, de la France, du Royaume-Uni, et de l’Allemagne jusqu’au Japon et l’Australie.
    Il y a le cercle régional, regroupant des Etats comme la Turquie, l’Arabie saoudite, le Qatar, les Emirats arabes unis, la Libye, le Maroc et, d’une manière ou d’une autre, la Tunisie et l’Egypte.

    Il y a le cercle local regroupant d’innombrables groupes armés constitués de mercenaires, d’agents de services de renseignement, de takfiristes, de déserteurs de l’armée et de bandits purs et durs. Des rebelles, en action, en Syrie, ont, dernièrement, fait main basse sur des dizaines de camions turcs, et ce, en dépit de tout le soutien qui leur est fourni par la Turquie ! Et ce n’est qu’un exemple de banditisme, parmi d’autres, exercés, à l’encontre de citoyens et de commerçants syriens.

    Il y a, aussi, le quatrième cercle constitué par des milliers de combattants venus de partout auxquels s’ajoutent des milliers supplémentaires qui s’amassent, dans des hôtels, en Jordanie, en Turquie et ailleurs, après avoir été formés et entraînés par des services secrets américains, européens, israéliens et arabes, ainsi que par des agences militaires privées américaines du genre Blackwater de très mauvaise réputation pour ses excès, en Irak.

    Ce dernier cercle comprend des combattants d’Al-Qaïda et, selon un correspondant du quotidien britannique "The Guardian", des anciens combattants de la guerre d’Irak, qui, après s’être battus contre l’occupation américaine, en Irak, sont venus, en Syrie, pour aider à son occupation, par les mêmes Américains.

  • Ce qui ressort de l’article d’Elizabeth Bumiller dans le New York Times du 11 mars : elle rapporte que de « hauts responsables du Pentagone » lui ont confié que toute intervention en Syrie « peut potentiellement déclencher une guerre par procuration avec l’Iran ou la Russie, deux alliés cruciaux de la Syrie ». De la même manière Michele Flournoy, un ancien haut responsable du Pentagone, avait déclaré la semaine dernière à Washington que « si nous plongeons en Syrie avec des instruments purement militaires, nous pourrions très rapidement provoquer des réactions des autres, c’est-à-dire la Russie et l’Iran, pour soutenir le régime et nous voir entraînés dans une confrontation plus large ».

  • Le monde se rapproche rapidement d’une autre guerre majeure, qui a le potentiel de dégénérer en troisième guerre mondiale. Les théoriciens et les analystes de centres universitaires aux Etats-Unis croient vraiment que le conflit mondial, va à court terme détourner l’attention des problèmes intérieurs du « monde occidental », mais sur le long terme - va renforcer l’influence des États-Unis. Il suffit de mentionner l’idéologue populiste, William Kristol ancien secrétaire adjoint à la Défense de Paul Wolfowitz. Dans la zone "Afrique du Nord", l’instabilité durable est créee. La Libye a été réduite au niveau de l’Irak et de l’Afghanistan -soit une guerre civile sanglante. Récemment, agissant depuis l’Irak, l’armée américaine au nombre de 12 000 personnes a débarqué dans le terminal pétrolier de la Libye - la ville de Marsa el-Brega. En un mois, ils ont pris le contrôle de tous les champs pétrolifères libyens. Les objectifs de l’opération militaire ont été respectés. Cependant, la région sera maintenu dans le giron occidental par une guerre civile qui est encore loin d’ètre terminée - mais l’avantage est que c’est moins cher et plus facile à contrôler territorialement. Des agents américains dans la Ligue des Etats arabes - Qatar, l’Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis - soutiennent activement l’idée d’introduire des troupes sur le territoire syrien. Les émeutes et les affrontements entre les troupes gouvernementales et rebelles s’intensifiant. Le scénario de la guerre civile est encore ici au coeur de la nouvelle géo-statégie de l’occident.

    Les rebelles syriens ont des armes et des munitions et sont très bien équipés. Récemment les médias ont rapporté que des "déserteurs" engagent des combats avec les troupes gouvernementales dans la banlieue de Damas. Certaines sources estiment leur nombre à 3-5 mille. La question se pose si ces « déserteurs », comme l’affirment certains observateurs, sont des mercenaires afghans ou pakistanais, qui sont passé en Syrie.
    Après tout, la frontière syrienne avec l’Irak est maintenant devenue une passoire, Damas ne contrôle pas le territoire du Kurdistan, et les Kurdes eux-mêmes rèvent de la création d’un Etat indépendant.

  • La proposition française, turque, américaine, qatari et autre est celle des "zones tampons" qui auraient, disent ces puissances, un but humanitaire. Mais le terme employé de "zone libérée" montre que c’est très politique et que c’est même un but de guerre.

    En effet, les zones protégées par l’ONU sont des zones du territoire syrien ou ces braves puissances internationales se proposent d’avoir le droit d’intervenir militairement pour leur sécurité... en territoire syrien.

    Donc ces grandes puissances se servent du conflit pour s’autoriser à intervenir militairement pour aider les réfugiés !

    Inutile d’expliquer davantage à quel point la proposition qui a été présentée sous l’égide du gouvernement de gauche français n’a d’autre but que de justifier une intervention armée de ces mêmes puissances en Syrie...

    Certes la guerre civile qui a lieu actuellement prend pour cible les populations civiles et elle oppose deux morceaux de l’armée syrienne soutenus par deux blocs de grandes puissances mais aucune des deux blocs n’a de buts humanitaires dans cette région !!!

  • Hollande :

    « La France demande à l’opposition syrienne de constituer un gouvernement provisoire, inclusif et représentatif, qui puisse devenir le représentant légitime de la nouvelle Syrie. Nous engageons nos partenaires arabes à accélérer cette démarche et la France reconnaîtra le gouvernement provisoire de la nouvelle Syrie dès lors qu’il aura été formé. »

    « Ensuite et sans attendre, nous apportons un soutien appuyé à ceux qui œuvrent sur le terrain pour une Syrie libre, démocratique et garantissant la sécurité de toutes ses communautés. Nous aidons notamment ceux qui organisent les zones libérées sur les territoires syriens. »

    A l’étranger, le WallStreet Journal n’en revient pas. Dans un article titré : « leader du monde libre : le Président français dirige le front contre la Syrie », le journal commente :

    « Un chef d’État occidental a donné à l’opposition assiégée de Syrie son plus fort soutien à date, (...), ce chef d’Etat s’appelle François Hollande, le président socialiste de France. »

    C’est une déclaration de guerre à l’Etat syrien et, indirectement, à la Chine, l’Iran et la Russie.

    Au moment même où le gouvernement israélien annonce qu’il va bombarder prochainement des industries nucléaires qu’il accuse de préparer la bombe atomique...

    La crise mondiale amène les impérialismes à accélérer les préparatifs guerriers pour être prêts à lancer le monde dès que leurs plans économiques se transformeront en chute vertigineuse...

  • Depuis le début du mois d’août, on a appris qu’Obama avait ordonné aux services secrets américains d’apporter toute leur aide aux insurgés et des sources britanniques ont confirmé que les forces spéciales américaines et britanniques se trouvaient sur le terrain pour appuyer l’armée syrienne libre qui serait la principale force engagée dans les combats. Avec le déclenchement de la bataille d’Alep, le nord du pays est ouvert à l’infiltration massive de groupes armés encouragée par la Turquie qui multiplie les manœuvres militaires agressives à la frontière. Dans le même temps, des forces armées occidentales affichent leur présence menaçante en Jordanie depuis mai dernier lorsque les Etats-Unis ont organisé des manœuvres avec l’armée du royaume.

  • Aucune armée ne soutient le peuple syrien martyrisé

    Les USA et leurs alliés, dont la France, interviennent militairement en Syrie par bombardements aériens au nom de la nécessité de combattre le groupe armé terroriste Daesh. La Russie fait de même et dit exactement la même chose. Curieusement, ils sont dans deux camps violemment opposés. Les uns et les autres disent qu’ils n’interviennent que dans l’intérêt du peuple syrien. Les uns et les autres dénoncent le fait que les bombardements de l’autre camp feraient de nombreuses victimes civiles. Et effectivement, ils sont dans deux camps opposés : si la Russie soutient le dictateur sanguinaire Assad, les pays occidentaux soutiennent les groupes terroristes Al Nosra, affiliés à Al Qaïda. Effectivement, les bombardements des uns et des autres font de nombreuses victimes civiles. Et aucune de ces interventions armées aériennes ne fera autre chose que contribuer à transformer la Syrie en vaste charnier et à nous donner une claire image de ce qu’ils comptent faire les uns et les autres à toute la planète demain si on les laisse faire…

  • Des « rebelles » syriens massacrent au moins 126 civils dans un attentat suicide…
    Un convoi d’autocars qui évacuait les habitants des villes de Foua et Kefraya tenues par le gouvernement dans la province d’Idlib, en Syrie, a été ciblé samedi par un attentat suicide faisant au moins 126 victimes civiles. L’attaque s’est produite à l’ouest d’Alep, les autocars se dirigeaient vers des zones contrôlées par le gouvernement.

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