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Pourquoi l’économie capitaliste ne repart pas ?

vendredi 5 novembre 2010

Depuis 2008, l’économie US a vécu sur des subventions étatiques. elles devaient se terminer aujourd’hui. Elles vont être poursuivies, montrant que l’économie américaine n’est pas repartie... Le capitalisme est resté sous perfusion depuis 2008 et personne ne prétend savoir s’il peut en sortir. Obama a tempéré son "Yes, we can" en un "yes we can, perhaps" !!! C’est-à-dire que nous pourrons le faire, peut-être.... Pas étonnant : il y a la réalité vécue par le peuple américain, à savoir les emplois disparaissent massivement, les logements continuent d’être perdus, la santé décline, la pauvreté gagne et l’extrême droite avec elle. Les milices fascistes en armes sont passées à environ 300 à 400 mille membres !

Voici ce qu’écrit "L’Expansion" :

Au lendemain d’un scrutin ayant amené à Washington une majorité prônant l’austérité budgétaire., le président de la Fed Ben Bernanke a annoncé mercredi son intention d’injecter jusqu’à 600 milliards de dollars de liquidités dans le circuit économique afin de donner un coup d’accélérateur à la croissance américaine. Explications.
Pourquoi faire marcher la planche à billets ?

Le premier objectif est d’accélérer la reprise économique car elle est encore trop lente pour créer des emplois. L’idée est d’éviter que le maintien d’un chômage très élevé, de près de 10% n’entraîne une rechute de l’économie en déprimant la consommation.

Le deuxième but de cette création de monnaie est de faire remonter l’inflation, actuellement de 1,1%, afin d’éviter que le ralentissement des prix ne débouche sur une déflation aux effets désastreux. L’inflation a par ailleurs quelques avantages : non seulement elle permet de réduire le poids de la dette souveraine qui a dépassé les 13 000 milliards de dollars mais en plus elle encourage la consommation. Si les prix ont tendance à grimper, il vaut mieux ne pas attendre pour acheter.

Or pour renforcer la croissance, les Etats-Unis ne disposent plus de beaucoup d’outils : les républicains, désormais majoritaires à la Chambre, ne laisseront pas Obama mettre en place davantage de mesures de relance budgétaire, le mot d’ordre étant désormais à la réduction du déficit et donc des dépenses publiques. Quant à la politique monétaire traditionnelle, elle ne fonctionne pas : les taux à court terme de la Fed ont beau être quasi nuls depuis près de deux ans, les banques ne prêtent pas au secteur privé. D’une part, parce qu’elles n’ont pas confiance ; et d’autre part parce que la demande n’est tout simplement pas là, les ménages étant occupés à se désendetter. C’est pourquoi Ben Bernanke, le président de la Fed, a décidé de renouer avec des mesures exceptionnelles dites "d’assouplissement quantitatif".
Comment ça marche ?

Concrètement, la Fed compte racheter pour 75 milliards de dollars d’obligations d’Etat supplémentaires par mois d’ici à fin juin 2011. Soit 600 milliards de dollars au total. D’abord, les rachats de titres de dette de l’Etat américain doivent en théorie faire baisser encore un peu plus les taux d’intérêts à moyen et long terme. En effet, augmenter la demande en obligations du Trésor fait baisser les taux des titres d’Etat et in fine les taux à long terme qui leur sont corrélés. Ce qui doit stimuler l’investissement et la consommation mais aussi favoriser le redressement du marché immobilier.

Ensuite, en rendant le marché obligataire moins attrayant (rendements en baisse, prix en hausse), "la Fed espère que les banques cesseront d’investir dans des bons du Trésor et seront incitées à investir davantage dans le crédit au secteur privé et les actions", explique Eric Heyer, économiste à l’OFCE.

De façon moins avouable, les achats de la Fed permettent également à l’Etat américain de financer son gigantesque déficit public sans avoir à passer sous les fourches caudines du secteur privé, et donc, au meilleur coût.

Enfin, en faisant marcher la planche à billets, la Fed entraîne une baisse du dollar sur le marché des changes. Une manière de renchérir les importations et d’importer une inflation susceptible de soutenir le niveau des prix aux Etats-Unis. L’autre intérêt implicite d’un billet vert déprécié étant bien sûr aussi de doper les exportations américaines, exportations qui sont censées tirer la croissance puisque la consommation, moteur traditionnel, est en berne.

Est-ce que ce sera efficace ?

L’impact sur l’économie réelle est loin d’être garanti. "Même si les taux continuent de baisser, les ménages sont occupés à rembourser leurs anciens crédits et ne veulent pas en prendre de nouveaux", explique Raphaël Gallardo, économiste chez Axa IM. Il y a certes un effet positif sur le refinancement des crédits immobiliers, et encore, relativise l’économiste, "dans un dossier sur cinq, la valeur de la dette est supérieure à celle de la maison. Dans ces conditions, les banques refusent de refinancer". Quant aux entreprises, "elles sont déjà capables de se financer à taux bas et de toute façon elles préfèrent accumuler du cash plutôt que d’investir ou d’embaucher".

"Pour véritablement booster la demande, la politique budgétaire reste le levier le plus direct et efficace", explique Eric Heyer. Ben Bernanke ne s’y trompe pas. Il a appelé les élus et le gouvernement à joindre leurs efforts à ceux de la Fed pour faire repartir l’économie solidement. "La Réserve fédérale ne peut pas résoudre tous les problèmes de l’économie à elle seule", écrit-il, face au risque que les républicains, qui prônent l’austérité budgétaire, ne torpillent les plans de relance supplémentaire voulus par la Maison-Blanche.

La suite...

Un débat sur la signification de la crise du système

Messages

  • Après General Motors en 2009 notamment, c’est au tour ce 19 janvier de l’ex-grand nom de la photographie mondiale Kodak d’être placé sous la protection du célèbre Chapter 11 américain.

    Eastman Kodak, le pionnier de la pellicule photographique qui a apporté au monde les premières photos de la lune, a déposé son bilan jeudi au terme de plusieurs années très difficiles.

    Le géant américain déchu a annoncé dans le même temps avoir obtenu une ligne de crédit de 950 millions de dollars (740 millions d’euros) sur 18 mois de la part du groupe bancaire Citigroup.

    La société, créée il y a plus de 130 ans, avait essayé de se restructurer après le passage de l’argentique au numérique en se diversifiant dans les produits grand public comme les appareils photo et les imprimantes, mais sans succès.

    Le groupe, qui a pourtant inventé l’appareil photo numérique, n’a plus enregistré de bénéfice depuis 2007.

    Concrètement, Kodak et ses filiales américaines demandent à bénéficier de la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. Les filiales étrangères ne sont pas concernées et continueront à honorer leurs engagements auprès de leurs fournisseurs.

    La procédure de dépôt de bilan ainsi que la ligne de crédit visent à donner du temps au groupe pour trouver des acquéreurs pour ses quelque 1.100 brevets numériques, tout en lui permettant de continuer à payer ses 17.000 salariés.

    les lois des faillites

    Le 16 janvier 2009 par Redaction L’Usine Nouvelle

    Le Chapitre 11, au cœur de la loi sur les faillites aux Etats-Unis, fait beaucoup parler de lui en ces temps de crise. Alors que GM pourrait « se placer sous sa protection », retour sur les fondamentaux de ce système et sur les différences qui le distingue.

    Rod Lache, analyste du secteur automobile à la Deutsche Bank, a déclaré en début de semaine au Salon de l’automobile de Détroit que la probabilité d’une faillite pour GM était supérieure à celle d’un maintien de l’activité sans passage par la case Chapitre 11, au vu des difficultés rencontrées pour sauver sa branche de services financiers, GMAC.
    En décembre dernier, l’agence de notation Moody’s s’était elle aussi risquée à l’exercice des probabilités, GM étant là encore donné perdant. Le PDG de GM, Rick Wagoner, a reconnu lui-même être prêt à toutes les éventualités, admettant que la partie n’était pas gagnée.

    La dette de GM avoisine les 60 milliards de dollars. Le montant des prêts promis par le Trésor s’élève à ce jour à 13,4 milliards, dont 4 milliards ont déjà été versés. Pour restructurer sa dette, le constructeur devra convaincre notamment ses créanciers obligataires de convertir quelque 30 milliards en actions. Ce qui n’a pas été partie facile dans le cas de GMAC.

    « Se placer sous la protection du Chapitre 11 » : quelles conséquences pour l’entreprise ?

    Il y a bien un moyen d’obliger les créanciers à négocier (et à accepter des termes défavorables) : c’est de placer l’entreprise sous la protection du fameux Chapitre 11, le régime des faillites américain. Située à la frontière du redressement judiciaire français et de la procédure de sauvegarde instaurée en 2005, cette procédure entraîne la suspension des poursuites et empêche les créanciers d’agir pour obtenir le paiement de leurs créances. La procédure américaine ne donne qu’un faible pouvoir au juge, qui est surtout là pour acter l’accord convenu entre les parties. Pendant la procédure, l’activité de la société se poursuit (sans l’aide d’un administrateur judiciaire comme en France), ce qui lui laisse le temps de reconstituer sa trésorerie. L’idée est d’arriver le plus rapidement possible à un plan de sortie de la faillite, afin de mettre en place une solution pérenne pour toutes les parties.....

    Depuis 2007, la sortie a tout l’air d’être encombrée !

  • Les marchés émergents décrochent avec violence, les indices boursiers asiatiques et sud-américains plongent, la roupie indienne, comme la livre turque frôlent leur plus bas niveau historique… Pour défendre sa monnaie nationale, le Brésil a déjà dépensé 374 milliards de dollars, sachant que les réserves de la banque centrale turque ont diminué de 15% dans le cadre de sa lutte contre l’effondrement de la livre. Mentionnons brièvement l’Equateur qui a utilisé 8% de ses réserves, ce chiffre étant de 6% au Kazakhstan et au Koweït et de 5.5% en Indonésie… Bref, la croissance de ces régions semble subitement remise en question et devoir brutalement s’inverser.

    Tout - et tous - accusent la Réserve fédérale américaine, sur le point de réduire - dès l’automne prochain - le rythme de ses baisses de taux quantitatives. Cette stratégie expansionniste de la Fed - qui consiste à tenter de stimuler l’économie par l’achat de divers actifs -, a un impact évident sur la politique fiscale US comme sur la confiance de ses intervenants - acteurs, consommateurs et entreprises. Le carnage en cours au sein des nations émergentes démontre (au moins empiriquement) que cette création monétaire US influence - voire conditionne - également de manière déterminante l’allocation d’actifs planétaire des grands investisseurs, des fonds de pension, mais aussi des banques centrales à travers le monde.

    Des émergents redevables à la Fed

    La conviction, parmi ces intervenants, de l’interruption - même progressive - par la Fed de sa création monétaire (conduite à un rythme intense et sans précédent historique) déclenche donc des réajustements massifs au sein de leurs portefeuilles. Ce qui tend à prouver, en creux, qu’une proportion substantielle de la croissance de ces émergents fut redevable aux baisses de taux quantitatives américaines. Le mécanisme de transmission est aisé à comprendre. Dans le cadre de ses acquisitions de papier-valeurs, la Fed crédite les vendeurs qui procèdent alors à des réinvestissements de ces liquidités fraîches à leur disposition. De proche en proche, ces sommes transitent d’un acheteur à un vendeur - d’action, d’obligation, d’hypothèque, de bons du Trésor, d’un titre quelconque -, qui ont tous en commun le même objectif : rentabiliser leurs placements.

    La libre circulation des capitaux autorise bien évidemment cette quête du profit au-delà du pays émetteur de ces liquidités, c’est-à-dire hors des frontières américaines, notamment vers des pays émergents offrant un fort potentiel de croissance. Voilà qui explique l’appréciation des valorisations de la quasi-totalité des actifs (aux USA et dans le reste du monde) qui sont donc échangés à une cadence soutenue. Cette progression étant forcément d’une plus grande amplitude au sein des pays émergents, d’une part du fait d’une liquidité moindre, et d’autre part puisque pratiquement tout y est encore à faire.

    La menace du déficit

    La fièvre saisit donc les acteurs de ces pays - consommateurs, entreprises et même gouvernements - qui bénéficient à la fois d’une chute des coûts de financement induite par un afflux de liquidités, et d’une hausse notoire de leur niveau de vie allant de pair avec l’escalade de l’ensemble des valorisations. Notons là un phénomène similaire avec l’euphorie des pays d’Europe périphérique dès l’introduction de l’euro. Certes, ces économies émergentes risquent d’être poussées au-delà de leurs capacités. Certes, les pressions inflationnistes risquent de s’y développer. Certes, le risque de formation de bulles spéculatives n’y est pas négligeable. Pour autant, les retombées positives des baisses de taux quantitatives sont incontestables tant pour le pays émetteur - les Etats-Unis - qui bénéficie d’une reprise de la demande agrégée, et d’une diminution de ses taux d’intérêt réels (car le taux d’inflation y est supérieur au taux d’intérêt officiel). Conséquences favorables également pour les pays émergents qui pourront à leur tour intensifier leurs exportations vers la première puissance économique du monde, désormais en mode redémarrage. Pour autant, la menace fondamentale qui pèse sur ces pays ayant vécu au-dessus de leurs moyens, ayant plus importé qu’exporté et ayant emprunté massivement vis-à-vis de l’étranger, se décline en une balance des paiements très nettement déficitaire. Exactement comme les pays d’Europe périphériques entre le lancement de l’euro et la crise de 2007.

    Perte de confiance généralisée

    Aujourd’hui, à mesure que marchés financiers et investisseurs se retirent de ces nations du fait du tarissement du robinet des liquidités américaines, leurs valorisations comme leurs devises s’effondrent, pendant que leurs coûts de financement prennent le sens inverse. La croissance y ralentit inexorablement et, ce, en parallèle avec les effets stimulateurs des baisses de taux quantitatives. C’est à l’évidence (exactement comme en Europe périphérique) les pays subissant d’importants déficits de leur balance des paiements qui seront le plus (et les premiers) atteints. Comme c’est les ménages et les entreprises contraints de refinancer leurs dettes à des taux défavorables qui seront le plus menacés. Et n’évoquons même pas les débiteurs en monnaie étrangère qui sont des morts en sursis du fait de l’effondrement de leur devise nationale.

    Les prix à l’importation sont donc condamnés à grimper, sachant que l’effondrement de leur monnaie nationale ne profite même pas à des exportateurs qui sont pénalisés par l’escalade de leur facture pétrolière. Le décrochage des actifs, des marchés et des monnaies des émergents est donc aujourd’hui susceptible de se transformer en une perte de confiance généralisée envers ces pays (une fois de plus : comme en Europe périphérique). Autrement dit, ces chutes - certes violentes mais encore contenues - risquent de tourner à la panique.

    Sauver les meubles

    Alors que les baisses de taux quantitatives étaient censées relancer l’économie de l’émetteur et faire en même temps prospérer à l’étranger les émergents à travers le levier de la globalisation, leur fin annoncée aura l’effet diamétralement inverse, à savoir la déprime - voire la déroute - des nations émergentes et, ce, dans un contexte où les pays occidentaux eux-mêmes ne se sont toujours pas rétablis ! En préparant le monde au retrait graduel des QE, la Réserve fédérale fait parvenir au monde un message inopportun et prématuré. Elle signale en effet à l’investisseur global que les États-Unis sont désormais à même de lui offrir des rentabilités supérieures à celles gagnées jusque là dans les émergents. Et, ce, dans un environnement où leur propre reprise économique et surtout la régression de leur chômage sont loin d’être confirmées. Aujourd’hui, la Fed est encore capable de sauver les meubles, voire de casser cette configuration infernale qui se met en place. En annonçant le maintien de sa création monétaire. Pour permettre aux nations émergentes de mettre en place des réformes structurelles vitales, qui leur permettront d’affronter le moment venu l’arrêt de ces QE. C’est-à-dire quand l’économie américaine sera incontestablement en mesure de croître sans ces baisses de taux quantitatives. Chance qui, soit dit en passant, ne fut jamais consentie aux pays d’Europe périphérique qui furent contraints d’imposer des dévaluations internes inhumaines.

    Notre monde se retrouve donc à la croisée des chemins. Il risque une nouvelle conflagration économique et financière si les banquiers centraux occidentaux prennent les mauvaises décisions, sous l’influence des néo-libéraux qui sont, comme chacun sait, des ennemis irréductibles de la création monétaire.

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