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La guerre d’Irak n’a pas fini... d’être payée par le peuple irakien

samedi 27 juillet 2013, par Robert Paris

Dix ans après la chute de Saddam Hussein, l’Irak est un pays exsangue. En Irak, les Américains ont laissé derrière eux un pays détruit.

Des attentats à répétition et des morts chaque jour ; une nation du Moyen-Orient qui glisse vers la guerre civile ; un Etat de plus en plus affaibli ; un pays en voie de décomposition territoriale. La Syrie ?
Non, l’Irak. Semaine après semaine, l’Irak se rapproche d’une situation qui ressemble à celle de son voisin de l’ouest. En juillet, le nombre de morts enregistrés quotidiennement y est même supérieur. L’Irak paraît sombrer dans une nouvelle guerre intérieure.

La journée du 20 juillet en donne une idée. Ce samedi, au moment de la rupture du ramadan, lorsque des familles entières se pressent dans la rue, une vague de dix attentats à la voiture piégée sème la dévastation à Bagdad. Les morts se comptent par dizaines, les blessés par centaines. Le lendemain, nouvelles attaques, cette fois contre les prisons de la capitale.

Dix ans après l’invasion du pays par les Etats-Unis, l’Irak, l’un des tout premiers producteurs de pétrole du monde, est plus déstabilisé que jamais. Dix-huit mois après le retrait des troupes américaines, ce pays de quelque 35 millions d’habitants est toujours aussi divisé. Au nord, la partie kurde de la population vit en paix dans une région de plus en plus indépendante du pouvoir central. Dans le reste du pays, la guerre fait rage entre Arabes chiites (la majorité) et sunnites (la minorité).

L’intervention américaine au printemps 2003 a fait tomber la dictature de Saddam Hussein, qui s’appuyait sur la minorité sunnite. Les élections ont porté les chiites, longtemps opprimés, au pouvoir. Le gouvernement est dirigé par un premier ministre chiite, Nouri Al-Maliki.

Appuyé par l’Iran, M. Al-Maliki gouverne de manière sectaire : il s’efforcerait de marginaliser les sunnites dans toutes les instances de l’Etat. Ses opposants l’accusent de comportement de plus en plus dictatorial.

Les grandes tribus sunnites, qui s’estiment discriminées depuis l’intervention des Etats-Unis, se rebellent de nouveau – comme au plus fort de la guerre civile qui suivit l’invasion américaine. La frange la plus radicale de l’islamisme sunnite en profite : Al-Qaida en Irak revit et multiplie les attentats contre les institutions de l’Etat.

La guerre civile syrienne a exacerbé le conflit irakien. Proche de Téhéran, M. Al-Maliki a pris le parti du régime de Bachar Al-Assad contre la majorité sunnite syrienne. Celle-ci reçoit le soutien de groupes armés irakiens, notamment djihadistes. D’un pays à l’autre, la guerre se nourrit de la vieille ligne de fracture qui traverse l’islam et déchire le Moyen-Orient en ce début de XXIe siècle.

Messages

  • Près de 950 personnes sont mortes en Irak durant le mois de novembre, en grande majorité des civils, selon des chiffres des ministères de la Santé, de l’Intérieur et de la Défense publiés dimanche.
    Au total, 948 personnes -852 civils, 53 policiers et 43 soldats- ont péri dans les violences qui endeuillent quasi-quotidiennement le pays depuis le début de l’année. En octobre, 964 personnes avaient perdu la vie, le mois le plus meurtrier en Irak depuis avril 2008.
    Dimanche encore, au moins 12 personnes ont péri dimanche dans un attentat suicide visant l’enterrement du fils d’un chef tribal membre des milices anti-Qaïda au nord de Bagdad, selon des sources médicale et policière.

  • La coalition admet avoir peut-être causé par erreur la mort de soldats irakiens mais elle n’admet rien concernant les civils, pourtant la principale victime de toutes les guerres des puissances occidentales…

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