Accueil > ... > Forum 1569

Le bouddhisme et les femmes

24 février 2012, 07:28

La question de savoir si une femme peut atteindre l’Eveil sans renaissance préalable dans un corps d’homme reçut dès l’origine une réponse positive, ce qui ne l’empêcha pas de revenir de façon récurrente. L’ordre des nonnes bouddhistes, un temps disparu, ne renait qu’avec difficultés, et il est d’ailleurs subordonné à l’ordre des moines. Une femme peut-elle atteindre l’Eveil directement, ou doit-elle passer par une renaissance dans un corps masculin ? En théorie, il ne devrait même pas y avoir de question, puisque celle-ci fut rêglée dès l’origine par le Bouddha lui-même, lorsqu’il accepta, quoique avec réticence, la création d’un ordre féminin. Plaidant la cause des femmes, son ami le plus proche, Ananda, lui demanda :

" Seigneur, des femmes qui s’engageraient dans la vie sans demeure selon ton Dhamma et ta discipline pourraient-elles atteindre la perfection (c’est-à-dire l’illumination) ?

 Oui, Ananda."

C’est dès l’origine que les femmes eurent du mal à se faire admettre dans les ordres bouddhistes.

La communauté monastique des femmes est née officiellement lorsque le Bouddha revint pour la première fois à Kapilavastu après son illumination. Sa tante l’attendait pour lui demander de la recevoir comme bhikkhuni avec cinq cents autres dames. Tout d’abord réticent, le Bouddha aurait fini par accepter devant l’insistance des femmes et celle d’Ananda. Gautama aurait néanmoins prédit que son enseignement s’éteindrait plus tôt du fait de la présence des femmes. Il posa comme condition qu’elles acceptent huit règles suivantes qui les plaçaient sous l’autorité des moines.

Au fil de l’histoire, la communauté des nonnes disparut, soit complètement soit presque complètement selon les écoles. Restaient des femmes qui menaient la vie ascétique, mais sans le statut de nonne pleinement ordonnée, dans des conditions économiques précaires, et en accomplissant principalement des tâches domestiques au service des moines.

La renaissance d’un véritable ordre féminin est laborieuse.

Voici un exemple de ce qu’on peut lire, sous la plume de moines, pour maintenir les pratiquantes dans un statut inférieur :

"Si je me trompe, tant mieux, car j’ai l’impression que des personnes très sympathiques et manifestement pleines de bonne volonté mettent (sans le vouloir) l’Enseignement du Bouddha en péril, sous le prétexte de "faire progresser les droits des femmes, et tout particulièrement des nonnes, dans le bouddhisme".

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.