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Pour clarifier la situation sociale et politique en vue de la lutte contre les licenciements ou comment le gouvernement de gauche prend l’impopularité sur lui pour mieux protéger les classes dirigeantes

12 septembre 2012, 17:48, par Robert Paris

Voilà ce que nous écrivions en novembre 2011 :

Comment les travailleurs de l’Automobile peuvent se défendre ?

PSA a annoncé des milliers de suppressions d’emplois. Ce n’est pas encore des licenciements et des fermetures d’usines, mais ça viendra. Les entreprises sous-traitantes commencent déjà à licencier massivement. Comment les militants ouvriers peuvent organiser la lutte ? Comment apprécier les buts du patron ? Comment construire le rapport de forces ? Quel mode d’action ? Quelle stratégie pour gagner ? Comment développer notre argumentation pour renforcer la conscience et l’organisation du camp des travailleurs ?

Quelle perspective ?

Les travailleurs de PSA se sont mobilisés dans la rue à l’appel des syndicats, lors de l’annonce, devant le siège des patrons de l’usine automobile pour crier leur indignation face à l’annonce de milliers de suppressions d’emplois par l’entreprise automobile alors que celle-ci fait des bénéfices, alors qu’elle a reçu de l’argent de nos impôts pour ne pas supprimer des emplois, alors que le patron s’y était engagé, alors qu’il vend des voitures, alors que les profits sont là, etc...

Ce discours a été développé par les dirigeants syndicaux selon lesquels les suppressions d’emplois provenaient des emplois créés en Chine ou au Brésil, des délocalisations. Ils ont ainsi affirmé que la crise n’était qu’un prétexte puisque les profits sont là et les carnets de commande aussi… Cela peut sembler juste à bien des travailleurs et pourtant le discours que nous venons de reproduire ci-dessus est le producteur de défaites inévitables et que cette manière de mener les luttes, qui est celle des syndicalistes y compris leur frange de gauche, ne peut mener qu’à la défaite. Et nous estimons très important de ne pas nous contenter de notre solidarité avec les travailleurs face au patron et de dire ce que nous pensons de cette stratégie qui mène à l’échec et à la démoralisation....

Les syndicalistes réformistes veulent absolument faire croire que la crise est factice et n’est qu’un prétexte à des sacrifices pour les travailleurs. Ils veulent affirmer que la crise ne pourrait provenir que d’une baisse des ventes. Ils ne veulent pas admettre que le capitalisme ait pu atteindre ses limites, car alors leur rôle aurait, lui aussi, atteint le sien.
Leurs seuls critères, pour mesurer une crise, sont les ventes et les profits. Mais le critère de la crise actuelle est la fin de l’accumulation privée du capital. Les riches ont beaucoup d’argent, mais ne veulent plus l’investir dans la production et le commerce. Ils spéculent. Et plus ils spéculent, plus la spéculation devient plus intéressante à court terme que l’investissement. C’est donc devant une spirale destructrice que se retrouve le système. Son seul moyen de tenir momentanément a été l’investissement massif des Etats qui a mené à leur faillite actuelle... A PSA et Renault, l’Etat a donné et n’arrête pas de donner des milliards et cela ne peut suffire à pallier les investissements des trusts. Cela signifie que tous les capitalistes, que PSA, que Renault, que le Bâtiment spéculent. Cela signifie aussi qu’ils estiment la spéculation sur les fonds souverains par exemple bien plus profitable que de produire des voitures… Avec des risques : ils viennent de perdre beaucoup d’argent en jouant sur les dettes souveraines de la Grèce, de l’Espagne, de l’Italie. Et ils vont en avoir perdu encore bien plus sur les dettes souveraines… de la France ! D’où les suppressions d’emplois et les licenciements en prévision…

Les suppressions d’emploi à PSA et dans l’Automobile ne sont pas plus causées par le manque des véhicules vendus que les licenciements à la Société Générale ou à la BNP le seraient par le manque de comptes de particuliers ouverts, ni les licenciements du Bâtiment par le manque d’acheteurs d’appartements.

Tous ces licenciements ont exactement la même cause : les capitalistes se retirent massivement de leurs investissements, ils misent plutôt sur des spéculations financières, les capitalistes n’investissent plus, les banques ne prêtent plus, les capitalistes misent sur la chute des monnaies, des Etats, des bourses, des économies car cela rapporte plus. Et les entreprises de l’Automobile font de même...

Les licenciements à PSA sont un ballon d’essai qui suit les licenciements et fermetures d’usines chez les sous-traitants de l’Automobile. Les luttes des travailleurs des sous-traitants de Peugeot et Renault ayant été isolées et battues, il devient possible de s’attaquer à PSA d’abord puis, un peu plus tard, à Renault. Les syndicalistes expliquent au contraire la situation site par site (défendre Aulnay), entreprise par entreprise, pays par pays. Pour quelle raison, les travailleurs de PSA seraient-ils suivis par ceux de Renault sur l’objectif unique de "sauver l’emploi à PSA" ? Pas plus que les Molex n’ont été suivis sur le seul objectif de « sauver Molex ». Alors, travailleurs, battons nous pour tous les emplois de tous les secteurs, public et privé, et nous serons les plus forts !!

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