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Crise grave, crise systémique ou bout du monde pour le capitalisme ?

2 novembre 2012, 18:22, par Robert Paris

Tout d’abord, il convient de remarquer qu’en 2007-2008 aucun secteur important de la production n’était dans la situation actuelle des trusts automobile. Donc, même s’il y avait maintenant une crise de surproduction de marchandises, ce ne serait que conséquence et non cause de la crise...

Ensuite, examinons justement les trusts Renault et PSA. Jusque là celui qui s’en tirait le mieux en ventes de véhicules, c’était PSA et c’est celui qui s’en tirait le moins bien financièrement en termes de bilan.

Et là, il apparaissait l’importance dans le bilan des investissements financiers par rapport aux investissements productifs.

Renault comme PSA ont décidé depuis longtemps de retirer énormément de capital de l’investissement productif pour le placer dans la spéculation.

Renault a réussi et PSA a échoué dans les placements financiers et c’est le trust qui vendait le plus de voitures qui a chuté le premier.

Ensuite, les baisses de ventes de voitures découlent des désinvestissements.

Renault a énormément désinvesti et il en découle une baisse des ventes. Bien des fois, Renault a perdu des acheteurs car elle était incapable de fournir à temps les acheteurs, vu les baisses de production...

Il ne faut donc pas intervertir causes et conséquences.

Une crise où la surproduction provient d’un trop plein de capital n’est pas une crise où il y aurait un trop plein de marchandises.

Enfin, si on discute en termes marxistes, Marx considérait qu’il avait affaire à des crises avec un trop plein de marchandises. Le surplus de capital ne pouvait qu’être très momentané :

« La surproduction de capital, qu’il ne faut pas confondre avec la surproduction de marchandise - bien que celle-là n’aille jamais sans celle-ci - revient donc simplement à une suraccumulation, et pour se rendre compte de ce qu’elle est (plus loin nous l’examinerons de plus près) il suffit de la supposer absolue et de se demander dans quelles circonstances la surproduction de capital peut se manifester dans toutes les branches de l’activité humaine.
Il y aurait surproduction absolue si la production capitaliste, qui a pour but la mise en valeur du capital, c’est-à-dire l’appropriation du surtravail, la production de la plus-value et la récolte du profit, cessait d’exiger du capital supplémentaire. Il y aurait donc surproduction si le capital avait pris, relativement à la population ouvrière, une importance telle qu’il y aurait impossibilité d’augmenter le temps absolu de travail ou la partie de la journée représentant le surtravail (cette dernière éventualité n’est pas à envisager puisque la demande de travail serait très forte et qu’il y aurait tendance à une hausse des salaires). »

Nous ne sommes pas dans le cas d’une suraccumulation de marchandises.

PSA et Renault ont chuté en 2007-2008 et l’Etat a dû les soutenir. Mais c’était de trois milliards.

Cette fois, il faut plus de dix milliards à la seule banque financière PSA !

Qu’est-ce que cela signifie sinon que PSA a désinvesti de la production pour entrer dans la finance, donc qu’il y avait suraccumulation de capital productif ?

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