Quand la Suisse était à l’avant-garde de la révolution anti-féodale en Europe
22 janvier 2013, 03:02, par RP
Quand Rodolphe fut empereur, quelques seigneurs de châteaux accusèrent juridiquement les cantons de Schwitz, d’Uri, et d’Underwald, de s’être soustraits à leur domination féodale. Rodolphe, qui avait autrefois combattu ces petits tyrans, jugea en faveur des citoyens. Albert d’Autriche, son fils, étant parvenu à l’empire, voulut faire de la Suisse une principauté pour un de ses enfants. Une partie des terres du pays était de son domaine, comme Lucerne, Zurich, et Glaris. Des gouverneurs sévères furent envoyés, qui abusèrent de leur pouvoir.
Les fondateurs de la liberté helvétienne se nommaient Melchtal, Stauffacher, et Walther Furst. La difficulté de prononcer des noms si respectables nuit à leur célébrité. Ces trois paysans furent les premiers conjurés ; chacun d’eux en attira trois autres. Ces neuf gagnèrent les trois cantons de Schwitz, d’Uri, et d’Underwald. Jamais peuple n’a plus longtemps ni mieux combattu pour sa liberté que les Suisses ; ils l’ont gagnée par plus de soixante combats contre les Autrichiens ; et il est à croire qu’ils la conserveront longtemps.
Quand Rodolphe fut empereur, quelques seigneurs de châteaux accusèrent juridiquement les cantons de Schwitz, d’Uri, et d’Underwald, de s’être soustraits à leur domination féodale. Rodolphe, qui avait autrefois combattu ces petits tyrans, jugea en faveur des citoyens. Albert d’Autriche, son fils, étant parvenu à l’empire, voulut faire de la Suisse une principauté pour un de ses enfants. Une partie des terres du pays était de son domaine, comme Lucerne, Zurich, et Glaris. Des gouverneurs sévères furent envoyés, qui abusèrent de leur pouvoir.
Les fondateurs de la liberté helvétienne se nommaient Melchtal, Stauffacher, et Walther Furst. La difficulté de prononcer des noms si respectables nuit à leur célébrité. Ces trois paysans furent les premiers conjurés ; chacun d’eux en attira trois autres. Ces neuf gagnèrent les trois cantons de Schwitz, d’Uri, et d’Underwald. Jamais peuple n’a plus longtemps ni mieux combattu pour sa liberté que les Suisses ; ils l’ont gagnée par plus de soixante combats contre les Autrichiens ; et il est à croire qu’ils la conserveront longtemps.
Voltaire dans son Essai sur les moeurs