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Pourquoi l’impérialisme français a lâché Bozizé, son dictateur du Centrafrique, son homme de paille ?

10 janvier 2014, 15:46

Au moins quatre blindés français de type Sagaie ont pris position vendredi en début d’après-midi près du palais présidentiel à Bangui, après la démission annoncée à N’Djamena du président centrafricain Michel Djotodia. Le camp De Roux, où est cantonnée la garde de Djotodia depuis le début de l’opération française Sangaris le 5 décembre, se trouve non loin du palais présidentiel et de nombreuses armes lourdes y sont entreposées. Les forces françaises et les détachements de la force africaine (Misca) étaient également très visibles en ville dans l’après-midi.

Le président Djotodia, accusé par la communauté internationale de passivité face aux violences interreligieuses dans son pays, a démissionné vendredi à N’Djamena sous la pression des dirigeants d’Afrique centrale qui l’y avaient convoqué pour un sommet extraordinaire.

Dès que la nouvelle de la démission du président Djotodia est parvenue à Bangui, les principaux boulevards de la ville se sont vidés et sont restés déserts, témoignant de la peur persistante. Mais peu de temps après, des milliers d’habitants en liesse sont descendus dans les rues pour laisser éclater leur joie. Sur les avenues de France, des Martyrs, de l’Indépendance ou encore au carrefour des Nations unies, ils chantaient ou hurlaient en courant sur la chaussée, « c’est fini, c’est fini ! ».

Au camp de déplacés de l’aéroport de Mpoko, où sont massées 100 000 personnes, majoritairement chrétiennes, venues se placer sous la protection de l’armée française, certains retrouvaient espoir, comme Tertus Ngoutou : « je suis très fier de la France et du Tchad. (Le président tchadien) Idriss Déby s’est ressaisi. J’espère que dès ce soir on pourra de nouveau coexister avec les musulmans », ajoutait-t-il, se disant déterminé à rentrer chez lui avant dimanche.

D’autres demeuraient méfiants. « Il n’y a pas encore la paix. On n’est pas rassuré. Il faut que les Séléka soient tous désarmés », demandait Jean Sisa. Plusieurs milliers d’habitants de Bangui avaient manifesté vendredi matin, avant la démission de Michel Djotodia, contre son retour en Centrafrique. Aux cris de « Djotodia démission », les manifestants étaient massés aux abords du quartier de Boy-Rabe, non loin de l’aéroport, sous la surveillance de soldats français et de la Misca. « Nous voulons la démission de Djotodia. Il nous faut une nouvelle personne pour diriger le pays », réclamait un manifestant. « Ce petit maladroit nous a tués, massacrés. Qu’il reste à N’Djamena », disait un autre, prénommé Thibault.

Depuis le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par une coalition hétéroclite à dominante musulmane, la Séléka, dirigée par Michel Djotodia, la Centrafrique a été emportée dans une spirale de violences communautaires et interreligieuses, qui ont provoqué des déplacements massifs de populations et uen crise humanitaire sans précédent dans le pays.

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