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Encyclopédie des sciences philosophiques de G.W.F. Hegel

vendredi 20 mars 2015, par Robert Paris

Encyclopédie des sciences philosophiques

1- Science de la Logique

2- Philosophie de la Nature

3- Philosophie de l’Esprit


Hegel dans son « Encyclopédie des sciences philosophiques » :

« Non seulement la philosophie ne peut être qu’en accord avec l’expérience naturelle, mais la naissance et la formation de la science philosophique ont la physique empirique pour présupposition et condition. »

Hegel dans « Philosophie de la nature » :

« La nature, suivant son existence déterminée, ne doit pas être divinisée et le soleil, la lune, les animaux, les plantes, etc., ne doivent pas être considérés et cités, de préférence aux êtres et événements humains… La nature est à considérer comme un système de degrés dont l’un provient nécessairement de l’autre et forme la vérité la plus prochaine de celui dont il résulte… La nature est en soi un tout vivant… On a, depuis fort longtemps, avancé toutes sortes de choses au sujet de la nature de l’espace. Je mentionne seulement la détermination kantienne, selon laquelle il est, comme le temps, une forme de l’intuition sensible. Ailleurs aussi, il est devenu habituel de poser comme principe que l’espace ne doit être considéré que comme quelque chose de subjectif dans la représentation. Lorsqu’on fait abstraction de ce qui, dans le concept kantien, appartient à l’idéalisme subjectif et à ses déterminations, il reste cette détermination exacte, que l’espace est une simple forme, c’est-à-dire une abstraction… Parler de points spatiaux comme s’ils constituaient l’élément positif de l’espace, est inadmissible, étant donné que, en raison de son indifférenciation, l’espace est seulement la possibilité, non pas l’être-posé, du négatif, et, par conséquent, est, sans réserve, continu ; c’est pourquoi le point est, bien plutôt, la négation de l’espace… On se représente ici le point comme ce qui est premier et positif, et l’on part de lui. Mais il est aussi bien inversement, dans la mesure où l’espace est le positif, la surface la première négation, et la ligne la deuxième négation… La disparition et régénération de l’espace dans le temps, et du temps dans l’espace, est le mouvement – un devenir, mai qui est aussi bien immédiatement l’unité, comme être-là identique, des deux, la matière.

Le passage de l’idéalité à la réalité, de l’abstraction à l’être-là concret, ici : de l’espace et du temps à la réalité qui apparaît comme matière, est incompréhensible pour l’entendement, et s’opère donc pour lui toujours de manière extérieure et comme quelque chose de donné. La représentation courante est de faire remplir l’espace et le temps, comme vides, du dehors, par la matière, et de cette manière, de supposer les choses matérielles, d’une part, comme indifférentes à l’égard de l’espace et du temps, et, d’autre part, comme indifférentes à l’égard de l’espace et du temps, et, d’autre part, en même temps, comme essentiellement spatiales et temporelles…

En vertu du moment de sa négativité, diversité ou abstraite singularisation, la matière se fractionne dans elle-même ; elle comporte de la répulsion. Mais son extériorité réciproque – puisque les éléments de cette diversité sont une seule et même chose – est tout aussi essentiellement l’unité négative de cet être-pour-soi qui est sur le mode de l’extériorité réciproque… C’est pourquoi la matière comporte de l’attraction…

En tant qu’il est l’espace dans lequel le temps est supprimé, le corps a une durée, et en tant qu’il est le temps dans lequel la subsistance indifférente de l’espace est supprimée, il est passager et d’une façon générale un « Tout à fait » contingent. Mais il est l’unité liant les deux moments dans leur opposition ; ainsi, il a essentiellement du mouvement, le phénomène de la pesanteur.

De même que les forces ont été regardées comme seulement implantées dans la matière, de même c’est particulièrement aussi le mouvement qui, même dans la physique se voulant scientifique, est considéré comme une détermination extérieure au corps ; en sorte qu’un axiome principal de la mécanique est que le corps ne serait mis en mouvement que par une cause extérieure, comme dans un état. D’une part, c’est l’entendement qui maintient séparés le mouvement et le repos comme des déterminations privées de concept, et, pour cette raison, ne saisit pas leur passage l’un dans l’autre, - d’une part, la représentation n’a en vue que les corps terrestres privés d’un Soi, qui sont l’ob-jet de la mécanique commune… La gravitation, qui est aussi appelée attraction, apparaît alors comme la même chose que la force centripète… En lui, se montre aussi la relativité du mouvement, en tant qu’il n’a purement et simplement de sens que dans le système de plusieurs corps… Les lois du mouvement absolument libre ont été découvertes – c’est bien connu – par Képler… Depuis lors, c’est devenu une manière de parler universelle, que Newton aurait le premier trouvé les preuves de telles lois… Toute la manière de cette prétendue preuve présente en général une texture embrouillée, à partir des lignes de la construction purement géométriques, auxquelles est donnée une signification physique de « forces subsistantes-par-soi », et, à partir de concepts d’entendement vides tels que ceux d’une force d’accélération, de petites parties du temps… De même que les forces ont été regardées comme seulement implantées dans la matière, de même c’est particulièrement aussi le mouvement qui, même dans la physique se voulant scientifique, est considéré comme une détermination extérieure au corps ; en sorte qu’un axiome principal de la mécanique est que le corps ne serait mis en mouvement que par une cause extérieure, comme dans un état. D’une part, c’est l’entendement qui maintient séparés le mouvement et le repos comme des déterminations privées de concept, et, pour cette raison, ne saisit pas leur passage l’un dans l’autre… » etc, etc… »

Introduction à la « Science de la logique » de Hegel

« La seule chose nécessaire pour obtenir la progression scientifique, et vers la compréhension de laquelle il faut essentiellement s’efforcer, c’est la connaissance de cette proposition logique : le négatif est également positif, autrement dit, ce qui se contredit ne se résout pas en zéro, en néant abstrait, mais essentiellement en la négation de son contenu particulier ; autrement dit encore, une telle négation n’est pas complète négation, mais négation de la chose déterminée. (…) Le résultant, la négation, étant négation déterminée, a un contenu. Elle est un concept nouveau, mais plus haut, plus riche que le précédent, car elle s’est enrichie de sa négation, autrement dit de son opposé (…) elle est l’unité d’elle-même et de son opposé. »

Lire ici l’Encyclopédie des sciences philosophiques de G.W.F. Hegel

Philosophie de la nature

Résumé de la Science de la logique de Hegel

Science de la logique de Hegel

Lire ici "Philosophie de l’esprit"

Lire ici - "Philosophie de la nature" tome un

Lire ici - "Philosophie de la nature" tome deux

Lire ici - "Philosophie de la nature" tome trois

Commentaires sur Hegel et la philosophie de la nature

Tome 1

Tome 2

Tome 3

Hegel dans « Phénoménologie de l’esprit » :

« Il n’est, d’ailleurs, pas difficile de voir que notre temps est un temps de la naissance et du passage à une nouvelle période. (…) De même que, chez l’enfant, après une longue nutrition silencieuse, la première respiration interrompt un tel devenir graduel de la progression de simple accroissement, - c’est là un saut qualitatif -, (…) de même se désintègre fragment après fragment l’édifice du monde précédent, tandis que le vacillement de celui-ci n’est indiqué que par des symptômes isolés (…) l’insouciance, l’ennui qui viennent opérer des fissures dans ce qui subsiste, le pressentiment indéterminé de quelque chose d’inconnu, sont des signes avant-coureur que ce quelque chose d’autre est en préparation. Cet effritement, progressant peu à peu, qui n’altérait pas la physionomie du tout, est interrompu par l’explosion du jour qui, tel un éclair, installe d’un coup la configuration d’un monde nouveau. (…) La substance vivante est (…) la négativité simple en sa pureté, par la même scission en deux de ce qui est simple (…) le devenir lui-même (…) le sérieux, la douleur, la patience et le travail du négatif (…) et, d’une façon générale, l’auto-mouvement de la forme. »

Une autre version de Philosophie de la nature :

Lire ici - "Philosophie de la nature" tome un

Lire ici - "Philosophie de la nature" tome deux

Lire ici - "Philosophie de la nature" tome trois

Lire ici l’Encyclopédie des sciences philosophiques de G.W.F. Hegel

Philosophie de la nature

Messages

  • Etant donné que nombre d’auteurs ont vilipendé l’Encyclopédie des sciences philosophiques d’Hegel et affirmé qu’il n’y avait dedans que des grossières erreurs scientifiques, pouvez-vous en citer des extraits qui vous semblent particulièrement intéressants et justes ?

    • L’Encyclopédie des sciences philosophiques de Hegel est bien entendu marquée par son a priori idéaliste mais on peut dire aussi que ce point de vue lui a permis de s’élever au dessus du matérialisme mécaniste de l’époque et de la philosophie métaphysique qui était celle des philosophes des sciences de l’époque et des scientifiques aussi. Par contre, il s’y introduit bien entendu des erreurs propres y compris aux ouvrages scientifiques de son époque. Personne ne prétend que la philosophie puisse élever la science en la tirant par les cheveux !

      Voici quelques extraits remarquables de G.W.F. Hegel dans « Philosophie de la nature » (Encyclopédie des sciences philosophiques) :

      « Non seulement la philosophie ne peut être qu’en accord avec l’expérience naturelle, mais la naissance et la formation de la science philosophique ont la physique empirique pour présupposition et condition. »

      « Ce à quoi je me suis appliqué et m’applique dans mes recherches philosophiques, c’est à arriver à la connaissance scientifique de la vérité. C’est là la voie la plus difficile, mais la seule qui possède un intérêt et une valeur pour l’esprit qui, une fois placé sur le terrain de la pensée, ne se laisse pas détourner de son but par de vaines apparences, et qui possède la volonté et le courage que donne l’amour de la vérité… Quant à la science, elle a devant elle ce riche contenu qu’ont amené des centaines et des milliers d’années d’activité scientifique, et ce contenu ne se présente pas à elle comme un fait, ou comme une matière historique que d’autres ont possédée, qui serait passée pour nous, et qui serait un objet fait pour la mémoire… »

      « Le phénomène est un processus d’avènement et de disparition, qui, lui-même, n’advient ni ne disparaît, mais est en soi et constitue l’actualité et le mouvement de la vérité vivante. »

      « La nature, suivant son existence déterminée, ne doit pas être divinisée et le soleil, la lune, les animaux, les plantes, etc., ne doivent pas être considérés et cités, de préférence aux êtres et événements humains… La nature est à considérer comme un système de degrés dont l’un provient nécessairement de l’autre et forme la vérité la plus prochaine de celui dont il résulte… La nature est en soi un tout vivant… On a, depuis fort longtemps, avancé toutes sortes de choses au sujet de la nature de l’espace. Je mentionne seulement la détermination kantienne, selon laquelle il est, comme le temps, une forme de l’intuition sensible. Ailleurs aussi, il est devenu habituel de poser comme principe que l’espace ne doit être considéré que comme quelque chose de subjectif dans la représentation. Lorsqu’on fait abstraction de ce qui, dans le concept kantien, appartient à l’idéalisme subjectif et à ses déterminations, il reste cette détermination exacte, que l’espace est une simple forme, c’est-à-dire une abstraction… Parler de points spatiaux comme s’ils constituaient l’élément positif de l’espace, est inadmissible, étant donné que, en raison de son indifférenciation, l’espace est seulement la possibilité, non pas l’être-posé, du négatif, et, par conséquent, est, sans réserve, continu ; c’est pourquoi le point est, bien plutôt, la négation de l’espace… On se représente ici le point comme ce qui est premier et positif, et l’on part de lui. Mais il est aussi bien inversement, dans la mesure où l’espace est le positif, la surface la première négation, et la ligne la deuxième négation… La disparition et régénération de l’espace dans le temps, et du temps dans l’espace, est le mouvement – un devenir, mai qui est aussi bien immédiatement l’unité, comme être-là identique, des deux, la matière. Le passage de l’idéalité à la réalité, de l’abstraction à l’être-là concret, ici : de l’espace et du temps à la réalité qui apparaît comme matière, est incompréhensible pour l’entendement, et s’opère donc pour lui toujours de manière extérieure et comme quelque chose de donné. La représentation courante est de faire remplir l’espace et le temps, comme vides, du dehors, par la matière, et de cette manière, de supposer les choses matérielles, d’une part, comme indifférentes à l’égard de l’espace et du temps, et, d’autre part, comme indifférentes à l’égard de l’espace et du temps, et, d’autre part, en même temps, comme essentiellement spatiales et temporelles… En vertu du moment de sa négativité, diversité ou abstraite singularisation, la matière se fractionne dans elle-même ; elle comporte de la répulsion. Mais son extériorité réciproque – puisque les éléments de cette diversité sont une seule et même chose – est tout aussi essentiellement l’unité négative de cet être-pour-soi qui est sur le mode de l’extériorité réciproque… C’est pourquoi la matière comporte de l’attraction… En tant qu’il est l’espace dans lequel le temps est supprimé, le corps a une durée, et en tant qu’il est le temps dans lequel la subsistance indifférente de l’espace est supprimée, il est passager et d’une façon générale un « Tout à fait » contingent. Mais il est l’unité liant les deux moments dans leur opposition ; ainsi, il a essentiellement du mouvement, le phénomène de la pesanteur. De même que les forces ont été regardées comme seulement implantées dans la matière, de même c’est particulièrement aussi le mouvement qui, même dans la physique se voulant scientifique, est considéré comme une détermination extérieure au corps ; en sorte qu’un axiome principal de la mécanique est que le corps ne serait mis en mouvement que par une cause extérieure, comme dans un état. D’une part, c’est l’entendement qui maintient séparés le mouvement et le repos comme des déterminations privées de concept, et, pour cette raison, ne saisit pas leur passage l’un dans l’autre, - d’une part, la représentation n’a en vue que les corps terrestres privés d’un Soi, qui sont l’ob-jet de la mécanique commune… La gravitation, qui est aussi appelée attraction, apparaît alors comme la même chose que la force centripète… En lui, se montre aussi la relativité du mouvement, en tant qu’il n’a purement et simplement de sens que dans le système de plusieurs corps… Les lois du mouvement absolument libre ont été découvertes – c’est bien connu – par Képler… Depuis lors, c’est devenu une manière de parler universelle, que Newton aurait le premier trouvé les preuves de telles lois… Toute la manière de cette prétendue preuve présente en général une texture embrouillée, à partir des lignes de la construction purement géométriques, auxquelles est donnée une signification physique de « forces subsistantes-par-soi », et, à partir de concepts d’entendement vides tels que ceux d’une force d’accélération, de petites parties du temps… De même que les forces ont été regardées comme seulement implantées dans la matière, de même c’est particulièrement aussi le mouvement qui, même dans la physique se voulant scientifique, est considéré comme une détermination extérieure au corps ; en sorte qu’un axiome principal de la mécanique est que le corps ne serait mis en mouvement que par une cause extérieure, comme dans un état. D’une part, c’est l’entendement qui maintient séparés le mouvement et le repos comme des déterminations privées de concept, et, pour cette raison, ne saisit pas leur passage l’un dans l’autre… » etc, etc… »

      « Dans la chimie empirique, ce qui importe principalement, c’est la « particularité des produits », qui sont ordonnés alors selon des déterminations abstraites superficielles. Dans une telle mise en ordre, les métaux, l’oxygène, l’hydrogène, etc., les terres, le soufre, le phosphore, apparaissent les uns à côtés des autres en tant que corps chimiques « simples » ; d’une manière aussi chaotique, des processus plus abstraits et des processus plus réels sont mis sur le même rang… Sans compter que les substances animales et végétales devraient pourtant servir le plus à contrecarrer la métaphysique qui est dominante dans la chimie comme dans la physique, c’est-à-dire les pensées ou, bien plutôt, les représentations incultes d’une « invariabilité des matières élémentaires », de leur « composition » et du fait de « consister » en elles. Mais nous voyons accordé généralement que les matières chimiques élémentaires perdent, dans leur combinaison, les « propriétés » qu’elles montrent dans leur séparation, et, pourtant, avoir cours la représentation suivant laquelle elles seraient, sans les propriétés, les mêmes choses qu’elles sont avec elles, et ne seraient pas d’abord et seulement, en tant que choses avec ces propriétés, des produits du processus. »

      « Faute de cette différenciation, le plus grand embrouillement est introduit dans les sciences de la nature. On veut tout placer au même niveau. Il est vrai qu’on peut tout traiter selon la chimie, mais on peut aussi bien également tout traiter selon la mécanique, ou tout soumettre à l’électricité. Mais, par ce traitement des corps situés à l’un des niveaux, la nature des corps qui sont autres n’est pas épuisée… La nature est à considérer comme un système de degrés dont l’un provient nécessairement de l’autre et forme la vérité la plus prochaine de celui dont elle résulte…La nature est en soi un tout vivant… »

      « On ne doit donc pas parler de forces. Si nous voulons dire : force, c’est une force une, dont les moments ne tirent pas comme deux forces suivant des côtés différents. Le mouvement des corps célestes ne consiste pas, pour eux, à être tirés d’un côté et d’un autre… »

      « De même que les forces ont été regardées comme seulement « implantées » dans la matière, de même c’est particulièrement aussi le « mouvement » qui, même dans la physique se voulant scientifique, est considéré comme une détermination « extérieures » au corps… C’est l’entendement qui maintient séparés le mouvement et le repos comme des déterminations privées de concept, et, pour cette raison, ne saisit pas leur passage l’un dans l’autre. »

      « L’aimant présente d’une manière naïve… la nature du concept de matière et l’idée d’une philosophie de la nature… Les pôles sont les bouts sensiblements existants d’une ligne réelle… cependant, en tant que pôles, ils ne possèdent pas la réalité sensible, mécanique… ils sont tout bonnement inséparables… Leur substance est l’unité dans laquelle ils sont… Ils n’ont de sens et d’existence que dans cette unité… La loi du magnétisme est énoncée en ces termes, à savoir que des pôles « homonymes » se repoussent et que ceux qui sont « hétéronymes » s’attirent, que les pôles homonymes sont « ennemis » et que les pôles hétéronymes sont « amis »…Tous les corps sont magnétiques… Antérieurement, magnétisme, électricité et chimisme ont été considérés totalement à part les uns des autres, sans connexion les uns avec les autres, chacun comme une force subsistant par elle-même… La philosophie a saisi l’idée de leur « identité » mais en réservant expressément leur « différence »… Il faut considérer comme un progrès essentiel de la science empirique d’avoir reconnu l’identité… entre magnétisme, électricité et chimisme… mais il importe aussi de se die qu’ils sont et comment ils sont en même temps à distinguer… La difficulté réside dans le besoin de réunir les deux démarches ; elle n’a sa solution que dans la nature du concept, mais non dans l’identité qui confond les dénominations dans un magnéto-électro-chimisme. »

      « Tous les corps physiques sont ainsi magnétiques, même s’ils ne présentent pas, comme l’aimant, le magnétisme sensiblement… Les pôles ne sont pas opposés en raison de leur contenu matériel sensible propre, mais leur relation formelle d’opposition est originaire, réciprocité extériorisée… »

      « Le corps a dans lui-même un géomètre secret, silencieux, qui, en tant que forme entièrement pénétrante, l’organise vers le dehors comme vers le dedans. »

      « Dans le mouvement, l’espace se pose temporellement et le temps spatialement, le mouvement tombe dans l’antinomie de Zénon, qui est insoluble si les lieux sont « isolés » comme des points spatiaux et les moments des temps comme des points temporels, et la solution de l’antinomie, c’est-à-dire le mouvement, n’est à saisir que comme telle… que le corps qui se meut, en même temps est et n’est pas dans le même lieu, c’est-à-dire est en même temps dans un autre lieu, et que, tout aussi bien, le même point temporel, en même temps, est et n’est pas, c’est-à-dire est en même temps un autre point. »

      « Le Vivant se met toujours en danger, il a toujours, à lui-même, un Autre, mais il supporte cette contradiction, ce que l’être inorganique ne peut pas faire. »

      Manuscrits de 1844 de Karl Marx :

      « L’Encyclopédie de Hegel commençant par la logique, par la pure pensée spéculative et finissant par le savoir absolu, par l’esprit philosophique ou absolu, c’est-à-dire surhumain et abstrait, conscient de lui-même, se saisissant lui-même, elle n’est dans sa totalité pas autre chose que le déploiement de l’esprit philosophique, son objectivation de soi ; l’esprit philosophique n’est pas autre chose que l’esprit du monde aliéné qui se saisit lui-même mentalement, c’est-à-dire abstraitement, sans sortir de son aliénation de soi. - La logique c’est l’argent de l’esprit, la valeur pensée, spéculative, de l’homme et de la nature - son essence devenue complètement indifférente à toute détermination réelle et pour cela même irréelle - c’est la pensée aliénée, qui fait donc abstraction de la nature et des hommes réels : la pensée abstraite. L’extériorité de cette pensée abstraite... la nature telle qu’elle est pour cette pensée abstraite. Elle est extérieure à l’esprit, elle est sa perte de lui-même ; et il la saisit aussi extérieurement comme une pensée abstraite, comme la pensée abstraite aliénée - enfin l’esprit, cette pensée qui revient à sa propre source, qui sous la forme de l’esprit anthropologique, phénoménologique, psychologique, moral, artistique, religieux, n’estime toujours pas qu’elle est pour soi jusqu’à ce qu’elle se trouve enfin elle-même comme savoir absolu, et par conséquent comme esprit absolu, c’est-à-dire abstrait, jusqu’à ce qu’elle se rapporte à elle-même et reçoive l’existence consciente qui lui convient. Car son existence réelle est l’abstraction. »

    • Voici quelques extraits remarquables de Science de la Logique, dans l’Encyclopédie des Sciences philosophiques de Hegel :

      « La contradiction est la racine de tout mouvement et de toute manifestation vitale. »

      « La raison non dialectique n’est pas capable de connaître le rationnel. »

      "Toute chose est contradictoire en soi."

      "Il faut rendre justice à l’aspect négatif ... On doit reconnaître la contradiction présente dans l’existence (...)."

      "La contradiction est la racine de tout mouvement et de toute manifestation vitale."

      "La raison ne peut penser et agir dans le monde que parce que le monde n’est pas un pur chaos."

      "Que la dialectique soit une loi constitutive de la pensée, et que, comme entendement, la pensée se nie et se contredise elle-même, c’est là un des points essentiels de la logique."

      "On dit que la nature ignore les bonds (...) or le changement n’est pas seulement quantitatif mais aussi qualitatif et consiste dans quelque chose de nouveau, d’autre, dans la rupture de la forme ancienne de l’être."

      "Calculer n’est pas penser. "

      "La nature ne fait pas de sauts" dit-on ; et l’opinion ordinaire, quand il s’agit de comprendre l’avènement ou la disparition, s’imagine, comme nous l’avons vu, les comprendre en se les représentant comme un avènement ou une disparition graduels. Mais il s’est déjà manifesté que les changements de l’être ne sont pas le passage d’une quantité à une autre quantité, mais le passage du qualitatif au quantitatif et inversement, la transition en un autre qui est une interruption du graduel et un changement qualitatif par rapport à l’être déterminé antérieur. L’eau refroidie ne devient pas peu à peu dure, de façon à se gélifier et à durcir peu à peu jusqu’à la consistance de la glace, mais devient dure d’un seul coup ; ayant déjà atteint la température de la glace, elle peut encore conserver son état liquide si elle demeure immobile, mais à la moindre secousse elle passe alors à l’état solide. (...) De la même façon, des Etats, à cause de leur différence de grandeur, tout autre facteur étant égal, acquièrent un caractère qualitatif différent. Les lois et la constitution deviennent autres quand l’étendue de l’Etat et le nombre de citoyens s’agrandissent. Il y a une mesure quantitative de l’Etat au delà de laquelle il s’écroule intérieurement sous la même constitution qui, avant son extension, faisait son bonheur et sa force."

      « C’est l’un des préjugés fondamentaux de la logique jusqu’alors en vigueur et de la représentation habituelle que la contradiction ne serait pas une détermination aussi essentielle et immanente que l’identité ; pourtant, s’il était question d’ordre hiérarchique et que les deux déterminations étaient à maintenir fermement comme des déterminations séparées, la contradiction serait à prendre pour le plus profond et le plus essentiel, car, face à elle, l’identité est seulement la détermination de l’immédiat simple, de l’être mort, tandis que la contradiction est la racine de tout mouvement et de toue vitalité ; c’est seulement dans la mesure où quelque chose a dans soi-même une contradiction qu’il se meut, a une tendance et une activité. (...) Quelque chose est donc vivant seulement dans la mesure où il contient dans soi la contradiction. »

      « La mutation complète qu’a subie parmi nous la manière de penser philosophique depuis environ vingt-cinq ans, le point le plus élevé que la conscience de soi de l’esprit a atteint sur elle-même pendant ce laps de temps n’ont encore eu jusqu’à présent que peu d’influence sur la configuration de la logique. Ce qu’avant cette période on appelait métaphysique a été pour ainsi dire extirpé radicalement et a disparu de la liste des sciences. Où les voix de l’ontologie d’antan, de la psychologie rationnelle, de la cosmologie, ou même de l’antique théologie naturelle se font-elles entendre ? Où leur est-il loisible de se faire entendre ? Par exemple, des investigations portant sur l’immatérialité de l’âme, sur les causes mécanique et finale, où pourraient-elles encore éveiller un intérêt ? Même les preuves de l’existence de Dieu qui avaient cours naguère ne sont plus alléguées que d’un point de vue historique ou en vue de l’édification et de l’élévation de l’âme. C’est un fait que l’intérêt soit pour le contenu soit pour la forme de l’ancienne métaphysique, soit pour l’un et l’autre à la fois, est perdu. S’il est étrange qu’un peuple découvre comme inutilisables par exemple la science de son droit étatique, ses coutumes et ses vertus éthiques, il est pour le moins aussi étrange qu’un peuple perde sa métaphysique, et qu’en lui l’esprit occupé de sa pure essence n’ait plus d’être-là effectif. La doctrine exotérique de la philosophie kantienne, - savoir que l’entendement n’a pas le droit de passer outre aux bornes de l’expérience, autrement la faculté de connaissance devient raison théorique qui n’engendre pour soi que des chimères, a justifié scientifiquement le renoncement au penser spéculatif. Au-devant de cette doctrine populaire vinrent les clameurs de la pédagogie moderne, cette misère des temps, qui dirige le regard sur le besoin immédiat ; selon elle, de même que pour la connaissance, l’expérience est ce qui est premier, ainsi pour le savoir-faire dans la vie publique et privée une vue théorique pénétrante va jusqu’à être nocive, alors que l’exercice et la culture pratiques sont après tout l’essentiel, ce qui seul est profitable. – La science et le sens commun se renforçant ainsi l’un l’autre pour provoquer le déclin de la métaphysique, cela parut entraîner le spectacle étrange d’un peuple cultivé dépourvu de métaphysique, - comme il en irait d’un temple doté par ailleurs d’ornements variés, mais privé de sanctuaire. – La théologie qui, au temps jadis, était la gardienne des mystères spéculatifs ainsi que de la métaphysique, quoique celle-ci fût dépendante, les avait abandonnés pour des sentiments, pour du practico-populaire, et pour l’historique en sa dimension d’érudition. A tel changement répond le fait que disparurent ces solitaires qui furent sacrifiés par leur peuple et séparés du monde dans le but de rendre présentes ma contemplation de l’éternel et une vie au seul service de cette contemplation, non pas pour utilité mais en vue de la bénédiction, - un disparaître qui, dans un contexte autre, peut être considéré, selon l’essence, comme le même phénomène que celui qui a été évoqué ci-dessus. – De sorte que, après dissipation de ces ténèbres, terne commerce avec soi-même de l’esprit tourné vers soi, l’être-là parut être converti dans le monde serein des fleurs, où, comme on le sait, il n’en est point de noires. La logique n’a pas été aussi mal servie que l’a été la métaphysique. Que par elle on apprenne à penser, chose que l’on tenait autrefois pour son utilité, et partant pour son but – comme si l’on devait passer par l’étude de l’anatomie et de la physiologie pour apprendre à digérer et à se mouvoir -, ce préjugé s’est perdu depuis longtemps, et l’esprit qui relève du domaine pratique ne lui a pas réservé un meilleur sort. Néanmoins, vraisemblablement à cause de quelque utilité formelle, on lui laissa un rang parmi les sciences, bien plus elle fut même maintenue comme objet de l’enseignement officiel. Ce sort meilleur ne concerne pourtant que le destin extérieur ; car sa configuration et son contenu sont demeurés les mêmes, un contenu tel que le lui transmit une longue tradition, mais qui pourtant s’amenuisa et s’amaigrit toujours plus en cette transmission ; l’esprit nouveau qui s’est levé pour la science non moins que pour l’effectivité ne s’y est pas encore fait sentir. Mais quand la forme substantielle de l’esprit est passée en une autre figure, il est définitivement vain de vouloir maintenir les formes de la culture antérieure ; ce sont des feuilles fanées que chassent les bourgeons nouveaux déjà formés à leur base. On commence peu à peu, et jusque dans le domaine de la science, à sortir d’un état d’ignorance à propos de cette universelle mutation. Sans qu’il y paraisse, même aux adversaires les autres représentations sont devenues familières, et ont été adoptées par eux ; et si, face à leur source et à leurs principes, ils ne cessent de faire la fine bouche et adoptent à leur égard une attitude qui les contredise, ils en ont en contrepartie accepté les conséquences, et n’ont pu se défendre de leur influence ; à leur comportement négatif toujours plus insignifiant ils ne réussissent à donner une importance positive et un contenu qu’en se mettant à l’unisson des nouvelles représentations. Par ailleurs, il semble que le temps de la fermentation, qui inaugure une création nouvelle, soit passé. Lorsqu’elle apparaît pour la première fois, une telle création adopte communément une attitude d’hostilité fanatique à l’égard de la systématisation largement répandue du principe antérieur ; tantôt elle appréhende de se perdre dans l’extension du particulier, tantôt elle craint le travail qu’exige la formation scientifique, et, quand cette formation fait défaut, elle recourt tout d’abord à un formalisme vide. L’exigence d’une élaboration et d’une formation du matériau n’en devient alors que plus pressante. Il y a une période, dans la culture d’un temps comme dans la culture d’un individu, où l’on a surtout affaire à l’acquisition et à l’affirmation du principe dans son intensité non développée. Mais l’exigence supérieure vise à ce que ce principe parvienne à la science. Quels qu’aient été les résultats auxquels on est parvenu à d’autres égards en ce qui concerne le contenu et la forme de la science, reste que la science logique, qui constitue la métaphysique proprement dite ou la pure philosophie spéculative, s’est vue jusqu’à présent encore très négligée. Ce que j’entends plus précisément par cette science et le point de vue qui est sien, je l’ai indiqué en première approche dans l’Introduction (introduction à Science de la Logique). Bien qu’un travail de nombreuses années n’ait pu donner à cet essai une plus grande perfection, il est souhaitable que ceux qui en jugent équitablement aient égard à la nécessité qui s’imposait de reprendre cette science à son début, à la nature de l’objet même, et à la carence en travaux préparatoires qui auraient pu être utilisés. – Le point de vue essentiel tient en ce que l’on a affaire en somme à un concept nouveau du traitement scientifique. La philosophie, en tant qu’elle doit être science, ne peut pas à cet effet, ainsi que je l’ai rappelé ailleurs, emprunter sa méthode à une science subordonnée comme l’est la mathématique, pas plus qu’elle ne peut en rester aux affirmations catégoriques de l’intuition intérieure, ou se servir du raisonnement fondé sur la réflexion extérieure. Mais c’est seulement à la nature du contenu qu’il revient de se mouvoir dans le connaître scientifique, en tant que c’est cette réflexion propre du contenu qui seulement pose et produit à la fois sa détermination même. L’entendement détermine et fixe les déterminations ; la raison est négative et dialectique, parce qu’elle réduit à rien les déterminations de l’entendement ; elle est positive parce qu’elle produit l’universel, et subsume en lui le particulier. De même que l’on a coutume de prendre l’entendement comme quelque chose de séparé de la raison en général, de même aussi a-t-on coutume de prendre la raison dialectique comme quelque chose de séparé de la raison positive. Mais dans sa vérité la raison est esprit, et celui-ci est supérieur à l’un et à l’autre, il est une raison d’entendement ou un entendement de raison. Il est le négatif, ce qui constitue aussi bien la qualité de la raison dialectique que de l’entendement ; - il nie ce qui est simple, et c’est ainsi qu’il pose la différence déterminée de l’entendement ; il dissout tout autant cette différence, et c’est ainsi qu’il est dialectique. Pourtant il ne se maintient pas dans le néant de ce résultat, mais en lui il est aussi bien positif, et ainsi il a établi par là le premier terme simple, mais comme un universel ; sous cet universel n’est pas subsumé un particulier donné, mais dans ce déterminer et dans sa réduction le particulier s’est déjà co-déterminé. Ce mouvement spirituel, qui dans sa simplicité se donne sa détermination et dans celle-ci son égalité avec lui-même, et qui est donc le développement immanent du concept, est la méthode absolue du connaître, et en même temps l’âme immanente du contenu lui-même. – C’est seulement en suivant ce chemin qui se construit lui-même que la philosophie, je l’affirme, est capable d’être science objective, démontrée. – C’est de cette manière que j’ai essayé de présenter la conscience dans la « Phénoménologie de l’Esprit ». La conscience est l’esprit comme objet concret ; mais le mouvement par lequel elle se meut vers l’avant repose uniquement, comme il en va du développement de toute vie naturelle et spirituelle, sur la nature des essentialités pures qui constituent le contenu de la logique. La conscience, en tant qu’elle est l’esprit se manifestant, qui se libère sur son chemin de son immédiateté et de sa concrétude, parvient au niveau du savoir pur qui a pour objet ces essentialités pures elles-mêmes, telles qu’elles sont en et pour soi. Ce sont les pensées pures, l’esprit qui pense son essence. Leur auto-mouvement est leur vie spirituelle, il est ce par quoi la science se constitue et ce dont elle est la présentation… »

  • Et encore :

    « On dit ordinairement que la Logique a affaire seulement à des formes et doit emprunter leur contenu ailleurs. Les idées logiques ne sont cependant pas un « seulement » vis-à-vis de tout autre contenu, mais tout autre contenu est seulement un « seulement » vis-à-vis d’elles. Elles sont le fondement étant en et pour soi de tout. - Il faut déjà se tenir à un niveau élevé de la culture pour diriger son intérêt sur de telles déterminations pures. Leur étude menée en et pour elle-même a ce sens en plus, que nous dérivons de la pensée elle-même ces déterminations et voyons d’après elles-mêmes si elles sont des déterminations vraies. Nous ne les accueillons pas de l’extérieur ni ne les définissons ou montrons leur valeur et leur validité en les comparant avec l’aspect selon lequel elles se présentent dans la conscience. Car nous partirions de l’observation et de l’expérience et dirions par exemple : le terme de force, nous avons coutume de l’employer là et pour cela. Une telle définition, nous la qualifions alors d’exacte, si elle s’accorde avec ce qui de son ob-jet se trouve dans notre conscience ordinaire. De cette manière, cependant, un concept n’est pas déterminé en et pour soi, mais d’après une présupposition, laquelle présupposition est alors le critère, la mesure de référence de l’exactitude. Nous n’avons cependant pas à employer une telle mesure de référence, mais à laisser faire pour elles-mêmes les déterminations vivantes en elles-mêmes. Le problème de la vérité des déterminations-de-pensée ne peut que rarement se présenter à la conscience ordinaire, car elles semblent recevoir leur vérité seulement dans leur application à des ob-jets donnés, et il n’y aurait d’après cela aucun sens à s’interroger sur leur vérité en dehors de cette application. Mais ce problème est précisément ce qui importe. A ce sujet, on doit, il est vrai, savoir ce qu’il faut entendre par « vérité ». Habituellement, nous nommons « vérité » l’accord d’un ob-jet avec notre représentation. Nous avons dans ce cas comme présupposition un ob-jet auquel la représentation que nous en avons doit être conforme. – Au sens philosophique, par contre, vérité signifie, si on l’exprime d’une façon générale abstraitement, accord d’un contenu avec lui-même. C’est là ainsi une tout autre signification du terme « vérité » que celle qui a été mentionnée précédemment. Au reste, la signification plus profonde (philosophique) de la vérité se trouve en partie aussi déjà dans l’usage de la langue. Ainsi, par exemple, on parle d’un vrai ami et l’on entend par là un ami dont la manière d’agir est conforme au concept de l’amitié ; de même, on parle d’un vrai chef-d’œuvre. Non-vrai a alors le même sens que mauvais, inadéquat en soi-même. En ce sens un mauvais État est un État non-vrai, et ce qui est mauvais et non-vrai, d’une façon générale, consiste dans la contradiction qui se rencontre entre la détermination ou le concept et l’existence d’un ob-jet. D’un mauvais ob-jet de ce genre nous pouvons nous faire une représentation exacte, mais le contenu de cette représentation est quelque chose de non-vrai en soi-même. De telles pensées exactes, qui sont en même temps des non-vérités, nous pouvons en avoir beaucoup dans la tête. - Dieu seul est l’accord véritable du concept et de la réalité ; mais toutes les choses finies ont en elles-mêmes une non-vérité, elles ont un concept et une existence, mais qui est inadéquate à leur concept. C’est pourquoi elles doivent aller au fondement", ce qui manifeste l’inadéquation de leur concept et de leur existence. L’animal en tant qu’être singulier a son concept dans son genre, et le genre se libère de la singularité par la mort. La considération de la vérité dans le sens explicité ici, celui de l’accord avec soi-même, constitue l’intérêt propre du logique. Dans la conscience ordinaire, le problème de la vérité des déterminations-de-pensée ne se présente pas du tout. La tâche de la Logique, on peut aussi l’exprimer en disant qu’en elle les déterminations-de-pensée sont considérées pour autant qu’elles sont capables de saisir le vrai. Le problème porte ainsi sur le point de savoir quelles sont les formes de l’infini et quelles sont les formes du fini. Dans la conscience ordinaire, on ne voit rien de mal dans les déterminations-de-pensée finies et on les laisse valoir sans plus. Mais toute illusion vient de ce que l’on pense et agit selon des déterminations finies. »

    « Je reconnais que la méthode que j’ai suivie dans ce système de la Logique — ou plutôt que ce Système suit en lui-même — est susceptible de beaucoup de perfectionnements ; mais je sais en même temps qu’elle est la seule véritable. Et cela ressort facilement de ce qu’elle n’est rien de différent par rapport à son objet et à son contenu ; — car c’est le contenu en lui-même, la dialectique qui lui est inhérente, qui le meut. »

    « Il n’y a rien, rien dans le ciel, ni dans la nature, ni dans l’esprit, ni où que ce soit, qui ne renferme tout autant l’immédiateté que la médiation. »

    « Ce qui meut vers l’avant un domaine donné de phénomènes, c’est le contenu même de ce domaine, la dialectique qu’il (ce contenu) a en lui-même. »

    « La seule chose nécessaire pour obtenir la progression scientifique, et vers la compréhension de laquelle il faut essentiellement s’efforcer, c’est la connaissance de cette proposition logique : le négatif est également positif, autrement dit, ce qui se contredit ne se résout pas en zéro, en néant abstrait, mais essentiellement en la négation de son contenu particulier ; autrement dit encore, une telle négation n’est pas complète négation, mais négation de la chose déterminée. (…) Le résultant, la négation, étant négation déterminée, a un contenu. Elle est un concept nouveau, mais plus haut, plus riche que le précédent, car elle s’est enrichie de sa négation, autrement dit de son opposé (…) elle est l’unité d’elle-même et de son opposé. »

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