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L’impérialisme français s’est-il fait enfumer dans la guerre du Mali, avec son Etat-Major, ses forces spéciales, ses services secrets et son gouvernement, par une entente dans son dos du Mali, de l’Algérie avec Russie et Chine ?

vendredi 22 mars 2013, par Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed

Qui signe les contrats au Mali ? La France ? Non ! La Chine !

L’impérialisme français s’est-il fait enfumer dans la guerre du Mali, avec son Etat-Major, ses forces spéciales, ses services secrets et son gouvernement, par une entente dans son dos du Mali, de l’Algérie avec Russie et Chine ?

Nous avons parfaitement conscience, en écrivant cela, que c’est tout à fait contradictoire avec la thèse qui a cours actuellement et selon laquelle la France aurait réussi son opération politique et militaire au Mali en obtenant le feu vert du gouvernement malien, le feu vert de l’Algérie plus le quitus de la fameuse « communauté internationale » et des troupes tchadiennes qui le rejoignent pour se battre, puis en ayant un succès militaire sur le terrain le menant à reconquérir la totalité du territoire avant de se retirer pour rendre au pays sa souveraineté et ne pas s’enliser dans la guerre.

Et pourtant de nombreux faits tendent à montrer que cette thèse de l’Etat français reprise dans les média serait fausse…

Nous allons d’abord lister quelques informations qui devraient mettre la puce à l’oreille des observateurs attentifs des rapports de force.

0°) Nous avons déjà eu l’occasion de montrer que l’accord avec l’Algérie qui semblait le point numéro un du dispositif français a été une tromperie de la France. voir ici

1°) Les gouvernements russe et chinois semblent particulièrement bien disposés à l’égard du gouvernement malien, lui fournissant des matériels militaires que les puissances occidentales, USA et France en tête, ne lui avaient jamais fourni, et cela officiellement sans condition économique ou politique.

2°) La France, en peu de temps, vient d’être obligée de rappeler les plus hauts responsables diplomatiques de la France au Mali : trois diplomates, le responsable de l’Afrique de l’Ouest au ministère des affaires étrangères, le envoyé spécial de la France pour le Mali et le responsable à la direction Afrique du Quai d’Orsay et un ambassadeur (Paganon, Barbier Bigot et Rouyer) à la demande du gouvernement malien, ce qui suppose un refroidissement des relations très important, même si les capitales ne commentent pas la nouvelle… La France a également nommé un nouveau patron de la DAOI : Jean-Christophe Belliard. Qu’il s’agisse de pressions du gouvernement malien ou d’un constat du gouvernement Hollande, cela prouve que la France a commis un lourd impair dans la guerre du Mali…

Le journal Le Figaro du 11/03/2013 écrit : « Le petit monde des diplomates du Quai d’Orsay travaillant sur l’Afrique est en émoi. Sur fond de guerre au Mali, l’éviction par Laurent Fabius, fin février, du sous-directeur en charge de ce pays, Laurent Bigot, a « surpris et choqué », selon plusieurs sources au ministère des Affaires étrangères. D’autant plus que cet événement est survenu après la mise à l’écart, pour diverses raisons, de plusieurs diplomates intervenant sur le même continent. Quelques semaines plus tôt, Jean Félix-Paganon, représentant spécial pour le Sahel, nommé en juin 2012, a été remplacé. Et en octobre dernier, Élisabeth Barbier, responsable depuis peu de la Direction Afrique-Océan Indien (DAOI) du Quai d’Orsay, était évincée de son poste pour incompatibilité d’humeur avec le ministre. »

3°) Des désaccords entre la France et le gouvernement malien, il y en a : l’arrestation de Daou, le refus par la France d’intervention de l’armée malienne à Gao et l’accord local des forces franco-tchadiennes avec des groupes armés touarègues, le risque d’une division du pays en deux zones, etc… La France a appelé aujourd’hui à la libération "immédiate" du journaliste Boukary Daou, emprisonné au Mali après la publication d’une lettre ouverte de soldats mettant en cause le capitaine Amadou Sanogo, chef de l’ex-junte. "La France exprime sa préoccupation suite à l’inculpation d’un journaliste malien pour ’incitation à la désobéissance’. Elle appelle à sa libération immédiate", a déclaré Philippe Lalliot, porte-parole du Quai d’Orsay.
Boukary Daou du "LE RÉPUBLICAIN" a été arrété suite à la retranscription d’une lettre de mécontentement de soldats maliens en opération dans le Nord du Pays.
Pour l’opinion publique malienne l’ordre aux services de renseignement de Bamako n’émanerait pas forcément de Cissoko ou Traoré mais du Capitaine Sanogo (dont le train de vie est critiqué) Il faut aussi savoir que des officiers comme le capitaine Touré (depuis bien silencieux) auraient menacé de quitter le front avec leurs hommes pour investir Bamako , que Idriss Déby, Président Tchadien, dans un discours mémorable (sauf pour L’Afp) a invectivé avec raison (pour le peuple malien) les politiques et les militaires Maliens et, aussi, de la MISMA , sans effet notables , qu’à Tombouctou on refuse le retour de l’armée Malienne (lettre à l’ONU) et que dans tout le Nord du fleuve Niger , c’est le MNLA l’autorité civile , tandis que dans la région de Gao les hostilités ont repris de plus "belle" depuis ce week-end.

Autre point de désaccord. La France est intervenue pour un dialogue avec les groupes touarègues que Bamako écarte. "J’insiste sur le fait qu’il y a besoin d’avoir des dialogues, parce que très longtemps le Nord (du Mali) a été laissé à l’écart", a déclaré jeudi M. Fabius sur la chaîne d’information BFM TV.

4°) L’aide chinoise et russe au gouvernement malien s’est curieusement intensifiée.

C’est à travers un don de matériels militaires que la république populaire de chine vient en aide aux autorités maliennes pour la deuxième fois depuis le début de la crise. La signature de cet accord entre le ministre de la défense et des anciens combattants Gl. Yamoussa Camara et l’ambassadeur de la république populaire de chine au Mali SEM Cao Zhong Ming, s’est déroulée le jeudi 7 mars 2013.

L’accord signé permet l’octroi d’une aide de matériels militaires d’une valeur de 20 million de yuans soit environ 1,400 milliard de francs CFA. La cérémonie s’est déroulée dans la salle de réunion du Ministère de la défense. En plus du Ministre de la Défense et du diplomate chinois, la cérémonie a regroupé beaucoup de hauts gradés de notre pays, des membres du cabinet ministériel et les partenaires chinois.
Selon l’ambassadeur de la Chine, Cao Zhong Ming, cette aide traduit l’engagement de la Chine aux cotés de notre pays, pour nous exprimer leur amitié et prouver qu’ils tiennent à l’intégrité territoriale du Mali. Cette aide rentre dans le cadre de l’effort de guerre que le président de la république par intérim a demandé aux maliens et aux amis du Mali.

En plus de l’assistance militaire, l’ambassadeur de la Chine au Mali a remis un don substantiel de 1 million de FCFA à l’association des femmes engagées de Kati, le chèque a été remis à Mme Keïta Djénéba Keïta, présidente de l’Association.

De nombreuses entreprises chinoises, telles que China Overseas Engineering Group Co. Ltd, China GEO-Engineering Corporation and China Light Industrial Corporation for Foreign Economic and Technical Cooperation, sont entrées au Mali pour des projets contractés et des entreprises communes. Les entreprises chinoises sont principalement engagées dans des projets tels que le forage, le bâtiment, la construction des routes, la rénovation des champs et l’irrigation, et des joint- ventures dans la filature et les raffineries de sucre

Cao Zhongming, Ambassadeur de Chine au Mali déclarait : « Le gouvernement chinois soutient la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali… Le volume du commerce entre les deux pays s’est élevé à 230 millions de dollars américains en 2008. C’est pour cette raison que, dans la crise Malienne, la Chine soutien le gouvernement malien dans son objectif de gérer les insurrections afin de maintenir sa légitime souveraineté. La Chine a pris la décision de fournir au gouvernement malien une aide en alimentation, en médicaments et équipements sanitaires. »

Depuis, l’aide est devenue militaire. D’une valeur de 20 millions de yuans, l’assistance militaire accordée par la Chine est un geste de soutien à l’armée malienne. L’ambassadeur de la Chine a par ailleurs réitéré l’engagement de son pays à continuer à soutenir l’armée malienne et l’Etat malien pour qu’il recouvre totalement son intégrité territoriale.
C’est une manière de souligner que certaines aides ne mèneraient pas à cette intégrité et la France a répliqué en disant qu’elle visait à l’intégrité du territoire…

Est-ce que l’aide massive de la Chine (et de la Russie) à l’Etat malien signifierait que cet Etat aurait commencé à pactiser avec ce bloc ? On pourrait d’autant le plus le penser que l’Etat malien fait en échange des déclarations en faveur de la politique chinoise.

On peut lire par exemple dans les informations officielles chinoises : « Le gouvernement malien comprend entièrement la ratification de la loi anti-sécession par le Parlement chinois afin d’empêcher Taiwan de se séparer de la Chine, a déclaré mardi à Bamako un haut responsable malien.
Au cours de son entrevue mardi avec l’ambassadeur de Chine au Mali, Wei Wenhua, le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Moctar Ouane, a souligné que soutenir la cause de la réunification de la Chine est la politique conséquente du Mali. "Il n’y a qu’une Chine dans le monde. Le gouvernement malien accorde son appui sans faille au Parlement chinois qui a légiféré pour contrecarrer les tentatives séparatistes de Taiwan.
L’Assemblée populaire nationale (ANP, Parlement chinois) a adopté lundi à la majorité écrasante et a ratifié la loi anti- sécession, nouveau cadre légal visant à faire échec aux forces séparatistes de Taiwan. »
(compte-rendu xinhua)

5°) Depuis le début cette guerre est l’objet d’enfumages de toutes sortes dont le plus évident est celui des média à l’égard des peuples mais celui des Etats entre eux n’est pas moins important.

On se souvient ainsi de l’Etat français qui n’a cessé d’affirmer qu’il n’interviendrait pas et du chef du gouvernement tchadien qui disait la même chose, de Sanogo qu’il ne laisserait pas un soldat étranger entrer dans Bamako… Mentir est une deuxième nature pour les hommes politiques de la bourgeoisie, bien entendu…

Dès le début de l’occupation française, les médias diffusaient de fausses images fabriquées de militaires togolais, béninois, nigérians , sénégalais etc embarquant avec leurs paquetages dans des avions pour aller au front pour faire croire que l’intervention n’était pas française.... Plus de 2 mois après il n’ y en a absolument aucun qui soit arrivé au Mali à part les troupes tchadiennes qui sont une succursale de l’armée française ...et plus personne n’en parle".

Avec l’Algérie, il y a eu également un « jeu du menteur », décrit ainsi par Le Figaro :

« Dimanche, l’Algérie avait déjà autorisé le survol de son territoire par l’aviation française. Mais en laissant à Laurent Fabius le soin d’annoncer le feu vert pour les avions de chasse français qui bombardent les positions islamistes dans le nord du Mali. En décembre, c’est François Hollande qui s’était chargé de commenter l’apparente convergence franco-algérienne sur le dossier après son entretien avec Abdelaziz Bouteflika. « On est d’accord sur l’essentiel, c’est-à-dire sur la nécessaire lutte contre le terrorisme et sur la volonté de briser le statu quo imposé par les insurgés. » Le président algérien n’a, lui, pas pipé mot. Un silence qui traduisait, au-delà de l’autisme du régime, le manque d’empressement devant une intervention internationale. La principale puissance militaire de la région a toujours louvoyé ces dernières années pour éviter un engagement musclé contre les groupes terroristes présents dans son arrière-cour. Le problème est pourtant, à l’origine, purement algérien. À la fin des années 1990, à l’issue d’une guerre civile qui a fait plus de 100 000 morts, le Groupe salafiste pour la prédilection et le combat (GSPC) s’est réfugié dans le Sahara pour échapper à l’armée. Il s’est ensuite affilié à al-Qaida et a pris de l’ampleur sous le nom d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Décidé à circonscrire la menace hors de ses frontières, Alger a entretenu l’équivoque. Il s’est déclaré favorable à une concertation avec les pays du Sahel pour juguler les katibas, les colonnes djihadistes, mais n’a pas pesé de tout son poids pour appuyer une armée malienne faible et en partie corrompue. Le peu d’implication peut aussi s’expliquer par une perte d’influence en Afrique noire depuis la guerre civile. La diplomatie algérienne a perdu sa profondeur stratégique sur le continent. À Alger, les officiels avaient coutume d’expliquer que les militaires et les services de renseignements cherchaient en priorité à sécuriser leurs 1 400 km de frontière commune avec le Mali. Mais les trafics en tous genres qui enrichissent les groupes armés ont prospéré. Aqmi et ses complices restent alimentés par de l’essence venue d’Algérie. Des armes et du matériel transitent par les pistes algériennes. C’est par là qu’ont circulé les armes, dont des missiles sol-air, provenant des arsenaux libyens, pillés à la faveur du chaos qui a accompagné la chute de Kadhafi en 2011. Cette porosité est l’un des éléments clés du conflit en cours. (…)Lors du voyage en Algérie de François Hollande, fin décembre, les points de vue français et algériens semblaient s’être rapprochés. Au lendemain du départ du président français, des seconds couteaux d’Ansar Dine ont annoncé à Alger qu’ils renonçaient à la violence. Un écran de fumée qui a eu le don d’agacer au plus haut point les diplomates français. »

Dans « La Russie et la Chine se collettent avec l’avenir du Mali », M. K. Bhadrakumar écrit :

« La Chine, au contraire, a des pensées profondes différentes à l’esprit - principalement, son conflit d’intérêts avec l’Occident en Afrique. L’angoisse existentielle à Pékin apparaît de façon évidente dans une critique cinglante parue dans le Global Times de mardi dernier sur l’intervention occidentale au Mali. Celle-ci a été rédigée par He Wenping, le directeur des Etudes africaines à l’Institut des Etudes Ouest-asiatiques et africaines de l’Académie chinoise des sciences sociales. Voici ce qu’il écrivait :
La Chine a certains intérêts au Mali à travers ses projets d’investissement. La décision de la France d’envoyer ses troupes n’est pas nécessairement une mauvaise chose pour la Chine alors que cela peut stabiliser la situation [...] Cependant, malgré tous les bénéfices potentiels, il y a une raison possible de s’alarmer : les forces françaises. L’implication au Mali fournira l’argument pour la légalisation d’un nouvel interventionnisme en Afrique.

Les intérêts économiques directs de la France au Mali ne peuvent être sous-estimés [...] L’un des inconvénients de cette action est que cela rappelle des souvenirs de « gendarme africain » - le statut colonial de la France.
La grande question est de savoir si les manœuvres coordonnées de politique étrangère entre Moscou et Pékin embrasseraient maintenant le théâtre africain.

A la suite des récentes consultations russo-chinoises sur la sécurité stratégique, qui se sont déroulées à Pékin le 9 janvier, le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrushev, a révélé que les deux pays prévoyaient d’intensifier leur coopération en matière de défense antimissile en riposte aux déploiements croissants par les Etats-Unis. Patrushev a dit :
Nous sommes préoccupés par les plans des Etats-Unis de construire un système global de défense antimissile, comprenant la région Asie-Pacifique. Nos partenaires chinois partagent nos inquiétudes et nous nous sommes mis d’accord pour coordonner des actions à cet égard.
Toutefois, la Chine a des intérêts beaucoup plus grands que la Russie en Afrique. Elle a dépassé les Etats-Unis et l’Europe en tant que plus gros partenaire commercial de l’Afrique (160 milliards de dollars américains) et ses entreprises ont investi 15 milliards de dollars en Afrique pour la seule année dernière. La Chine convoite les minerais dans les pays d’Afrique centrale, de l’ouest et du nord, et le pétrole en Afrique de l’ouest. Les productions agricoles du Tchad, du Mali, du Bénin et du Burkina Faso alimentent l’énorme industrie textile chinoise. L’Afrique de l’ouest est également une importatrice essentielle de produits chinois, avec le Nigeria qui figure comme premier consommateur (42%).

Ainsi que l’article du Global Times le signale, Pékin comprend parfaitement bien que l’Ouest s’embarque dans une stratégie de « containment » [d’isolement] en Afrique en reprenant simplement le contrôle des anciennes colonies où la Chine progresse. Le problème est que l’Ouest ne peut pas lutter contre la Chine en égalant l’offre de celle-ci de relations plus étendues avec les nations africaines.

Les projets transcontinentaux de la Chine ouvrent la voie à la création de blocs économiques régionaux, qui augmentent la capacité des pays africains de prendre du recul vis-à-vis des puissances occidentales et de mieux négocier. En somme, le spectre qui hante l’Ouest n’est pas tant al-Qaïda que son incapacité à égaler l’offre de la Chine sur une offre globale et une relation plus étendue avec les Etats africains. »

Conclusion : les dirigeants de la France avaient bien vu les liens croissants du Mali avec la Chine à l’époque d’ATT qui l’ont amenée à ne pas l’aider face à la guérilla islamiste venue de Libye mais ils n’ont pas vu les nouveaux liens de la Chine avec le nouveau président malien Dioncounda Traore. Le gouvernement malien peut n’avoir pas apprécié l’intervention des diplomates français pour mettre en place, à la faveur de la prochaine élection présidentielle, un président plus aux ordres de la France... La guerre n’est pas plus forte que l’économie et l’intervention militaire française risque d’être moins efficace que le soutien financier et économique chinois.... L’armée française aurait alors tiré les marrons du feu pour d’autres !

Messages

  • Notons qu’au Niger aussi les présidents se sont succédés, tombant à chaque fois qu’ils étaient trop pro-chinois, l’armée française occupe le terrain mais les intérêts chinois sont les plus forts comme dans le pétrole et même l’uranium (une moitié pour la Chine).

    Le syndicat des travailleurs du pétrole et les responsables chinois des sociétés CNPC et GWDC ont fini par couper la poire en deux. Les négociations débutées en février entre les différentes parties ont abouti, le 1er mars 2013, à la signature d’un protocole d’accord, sous l’égide du ministère du Pétrole et de l’énergie. Un compromis a certes été trouvé, et a eu le mérite de mettre fin à la grève des travailleurs du pétrole. Toutefois, le syndicat national des travailleurs du pétrole (Syntrap) jugent insuffisante l’augmentation salariale et d’autres indemnités et dit se réserver le droit de reposer ses revendications dans les semaines à venir.

    Le Synatrap a engagé, depuis le samedi 23 février, un bras de fer avec les responsables chinois des différentes sociétés sous-traitantes du secteur du pétrole revendiquant des meilleures conditions de vie et de travail. La liste de revendications posée sur la table comporte plusieurs points à savoir : l’établissement d’une grille salariale pour les travailleurs, la prise en charge médicale pour tous les agents ; le rehaussement conséquent des salaires à 300% ; l’uniformisation de l’indemnité de zone désertique pour tous les employés du bloc Agadem ; l’amélioration des conditions de vie des employés tant sur leurs lieux de travail qu’au niveau du transport, etc.

    A l’issue de ces négociations, les responsables chinois ont accepté la tenue des élections des délégués du personnel, l’octroi de la prise en charge médicale à hauteur de 80% à tous les employés du bloc Agadem, le recrutement d’un personnel médial nigérien sur le site, le rehaussement de 15% de salaires de base de tous les employés, le réajustement de la grille salariale, le rehaussement de 50% de l’indemnité de zone désertique, l’amélioration des conditions de vie, de la restauration et des équipements de dortoirs, etc.

    Mais ce protocole d’accord ne règle pas la disparité salariale dénoncée par les parlementaires nigériens, entre travailleurs nigériens et chinois. 80% de la masse salariale représentent les salaires des ingénieurs et ouvriers chinois. Le salaire de base d’un ingénieur chinois tourne autour de 2000 dollars US, soit près d’un (1) million de francs CFA, sans compter les indemnités faramineuses qui viennent grever sa rémunération mensuelle. Par contre, un ingénieur nigérien n’a que 60.000 Francs CFA comme salaire de base et l’ouvrier nigérien 40.000 Francs.

    Comme on peut le constater, l’augmentation de 15% sur le salaire est loin de régler ce problème de disparité salariale. Sur le plan restauration, les travailleurs nigériens sont très " mal " servis, pendant que les Chinois mangent des repas copieux, a souligné le député Ben Omar, lors d’une interpellation du ministre du Pétrole et de l’énergie Foumakoye Gado.

    La lutte syndicale entreprise par les travailleurs nigériens n’est pas du goût des responsables des entreprises chinoises, très allergiques au respect des droits de l’Homme. Dans une déclaration rendue en février dernier, le Synatrap a dénoncé une atteinte à la liberté syndicale, à travers des menaces à peine voilées dont sont victimes ses militants. Ces menaces vont des licenciements, aux affectations arbitraires, pour les seuls motifs d’exercice syndical, avait alerté le Synatrap.

  • Vingt millions de yuans, soit environ 1,4 milliard de Fcfa, c’est la valeur d’un appui logistique que la Chine offre à l’Etat malien pour l’achat d’une vingtaine de pick-up pour l’armée. Ces véhicules vont contribuer à améliorer la capacité opérationnelle des troupes engagées dans les opérations de reconquête des villes du nord. L’accord militaire a été paraphé hier par le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le général Yamoussa Camara, et l’ambassadeur chinois dans notre pays, Cao Zhongming. La cérémonie s’est déroulée dans la salle de conférence du ministère en présence de membres du cabinet, de hauts responsables et officiers militaires.

    Cet appui logistique est le second du genre que fournit la Chine à notre pays depuis le début du processus de reconquête du septentrion, portant l’enveloppe financière à environ 2,8 milliards de Fcfa. L’ambassadeur de Chine, Cao Zhongming, s’est félicité de la vitalité des relations de coopération entre nos deux pays. Cet appui logistique traduit la dynamique qui a toujours caractérisé les relations d’amitié entre Pékin et Bamako, a souligné le diplomate. Il a réitéré l’attachement de la Chine à l’intégrité territoriale de notre pays, tout en félicitant le gouvernement et les forces armées, pour les succès enregistrés dans la lutte contre les groupes terroristes et les narcotrafiquants.

  • Le gouvernement du Mali a demandé à la Russie de lui livrer des hélicoptères, des avions de combat et des véhicules blindés pour combattre les rebelles islamistes dans le nord du pays, affirme mardi le quotidien russe Vedomosti. Le Mali veut « des hélicoptères Mi-35 et Mi-17, des avions cargo et des avions de combat, des véhicules blindés BTR-80, des systèmes radar de défense antiaérienne, ainsi que des armes légères et des munitions », a indiqué une source au sein de l’agence publique russe d’exportation d’armements Rosoboronexport.

    En février, la Russie a déjà livré au Mali 3 000 fusils d’assaut kalachnikov, 300 mitrailleuses et des munitions pour un montant total de 12 millions de dollars, dans le cadre d’un contrat conclu en septembre 2012. Il n’est pas exclu que de nouveaux contrats sur la livraison d’armes russes, en premier lieu des hélicoptères et des véhicules blindés, au Mali puissent être signés « prochainement », a-t-elle souligné. Le directeur de Rosoboronexport, Anatoli Issaïkine, avait indiqué début mars que l’agence livrait au Mali des armes à feu « en toute légalité ». Les autorités maliennes avaient alors fait part de leur intention d’acheter d’autres types de matériel militaire.

    A la Russie et pas à la France ! Cherchez l’erreur !

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