Accueil > 16- EDITORIAUX DE "LA VOIX DES TRAVAILLEURS" - > Le chômage, les licenciements, la misère, la destruction des services (...)

Le chômage, les licenciements, la misère, la destruction des services publics, les trous dans les caisses, l’insécurité ? La faute de l’étranger ?

mercredi 19 juin 2013, par Robert Paris

Le chômage, les licenciements, la misère, la destruction des services publics, les trous dans les caisses, l’insécurité ? La faute de l’étranger ?

Voilà une thèse qui monte en France : tout ce qui va mal serait de la faute de l’étranger. On remarque qu’un patron licencie et on prétend que c’est parce qu’il a trouvé des salariés meilleur marché. Où ? A l’étranger ! On apprend qu’un patron américain méprise les ouvriers français et que c’est pour cela qu’il les licencie ! On oublie de dire qu’il est tout aussi méprisant vis-à-vis des salariés américains et qu’il les licencie tout autant…

Quand un patron français licencie les salariés étrangers, là aucune information ne paraît en France !!! Quand on fait des guerres, qu’on assassine des populations civiles pour favoriser des intérêts des patrons français style Total ou Areva, l’information passe mal. Quand les capitalistes français exploitent ou spéculent aux dépens d’un pays comme la Grèce, là aussi il y a un black-out de l’information mais on la retrouve aux avant-postes pour déclarer que le peuple grec a vécu au dessus de ses moyens et que la population française va être victime à cause de la Grèce, ou à cause de l’Espagne, ou à cause des peuples européens qui vivent au dessus de leurs moyens ou de l’Allemagne qui refuse de prendre en compte les intérêts français.

Et il n’y a pas que l’Europe : la Chine attaquerait le vin français, les USA attaqueraient le fromage français et on en passe… Les pays qui ont des paradis fiscaux nous piqueraient l’argent de nos impôts. Les pays anglo-saxons et la Chine essaieraient de nous voler notre « influence » (ne parlez pas de françafrique !) sur le continent noir. Les USA nous ont refilé la crise des subprimes. L’Iran aurait provoqué la chute de PSA ou alors ce sont les USA, en imposant le blocus économique de l’Iran. La pauvre France n’est cause de rien et ne fait que ramasser les coups ?

Tous les hommes politiques et tous les dirigeants syndicaux le répètent sur tous les tons : ils veulent défendre la France contre l’étranger ! Traduisez : ils ne veulent pas défendre les travailleurs et les milieux populaires contre les capitalistes !

Avez-vous jamais entendu dire que le patron français Bouygues licencie des salariés, fait emprisonner des syndicalistes au Mali ? Avez-vous entendu dire que BNP-Paribas fait licencier des salariés algériens de la société Eter à Guelma ? La presse française n’en fera pas ses choux gras, c’est sûr ! Quand les patrons étrangers délocalisent en France, pas un mot. Seul le cas inverse peut faire la une…

D’où vient ce parti pris. Il faut que les salariés pensent que la situation de plus en plus catastrophique dans laquelle on est en train d’entrer est de la faute des autres peuples et pas des capitalistes !

Et ce discours n’est pas tenu seulement par les membres du patronat, par le MEDEF ou autres défenseurs de celui-ci comme la droite. Pas du tout ! C’est à la fois le casse-croûte classique de Le Pen, la tasse de thé de la gauche social-démocrate gouvernementale, de Hollande à Montebourg, les petits gâteaux de Mélenchon, les madeleines des dirigeants syndicaux et les choux gras de tous les politiciens de tous bords ainsi que des dirigeants syndicaux de toutes les centrales.

Tous crient « vive la France », « produisons et achetons français » et autres billevesées. Tous savent qu’en achetant purement français, il n’y a pas d’uranium, pas d’aluminium, pas de pétrole, pas de lithium, etc, c’est-à-dire pas de voitures, pas de machines agricoles ni industrielles, pas d’industrie en France. C’est juste un discours démagogique à l’usage des travailleurs français pour que ceux-ci ne prennent pas conscience de qui sont leurs vrais amis et leurs vrais ennemis, pour que, s’ils prennent le coup de colère, cela s’exprime seulement à l’extrême droite et pas par la révolution sociale, pas contre les capitalistes !

Le ton monte en France contre les Musulmans, contre les Chinois, contre les jeunes immigrés de banlieue et ce n’est pas un fait du hasard, cela n’a rien de spontané, même si les milieux populaires croient défendre là leurs propres points de vue et leur propre sécurité. Ils se trompent seulement et d’amis et d’ennemis. Ceux qui leur suggèrent cela sont justement ceux qui sont à la tête de la société, qui ont profité et profitent des désordres économiques mondiaux, des subprimes et autres titres pourris, de la spéculation mondiale, de l’évasion des capitaux (l’essentiel de celle-ci provient des trusts), ceux qui les licencient, ceux qui ferment les usines, ceux qui sinistrent ainsi des régions entières, détruisent des familles, causent le développement de la misère et de son cortège de précarité, d’insécurité et de violences de toutes sortes.

Ceux qui nous suggèrent que notre ennemi s’appellerait Mohamed ou Mamadou omettent de nous dire que notre véritable ennemi s’appelle Bettencourt, de Wendel, Peugeot, Bouygues, Dassault, Pinault, Bolloré et Arnault. Combien de patrons étrangers dans cette liste ? Aucun ! Qui licencie massivement en France ? Peugeot, Sanofi, Michelin, Renault, Bouygues, Laboratoires Fournier, Air France, Arkema, Caterpilar, Virgin, Danone, BNP, Crédit Agricole, banque de France, Société Générale, etc. Que de patrons français ! Quelles banques ruinent l’Etat et l’économie en France qui sont contraints de les financer à coups de centaines de milliards pour leur éviter la faillite ? Banque Peugeot, banque Dexia, Crédit Immobilier de France, etc. Que de banques françaises !

Les aides d’Etat aux banques françaises, Crédit Immobilier de France, banque de France, banque Peugeot, etc, ne signifient pas que les salariés ne seront pas menacés de licenciement, au contraire !

C’est pour aider des spéculateurs français aux USA (subprimes), en Grèce, en Espagne, en Italie, que l’on ruine l’Etat français qui, ensuite, casse les retraites, les services publics, les allocations chômage, etc, pour se renflouer sur le dos des milieux populaires. Et qui souffle aux mêmes milieux populaires, victimes de ces requins français que les coupables sont les peuples des pays étrangers ? Les mêmes requins et leurs petits copains politiciens, responsables des média, des administrations, des syndicats, des partis politiques, de toutes les institutions de la société bourgeoise, quelles que soient leur couleur politique et syndicale !

Ce sont les responsables de l’Etat qui autorise les trusts à ne pas payer d’impôts qui accusent les pays étrangers d’avoir des paradis fiscaux où les capitaux s’enfuiraient !

Ce sont les responsables de l’Etat français qui défendent ces trusts français qui licencient, qui envoient leur argent à l’étranger pour ne pas payer d’impôts qui sont ensuite soutenus par l’Etat à coups de dizaines de milliards de l’argent de nos impôts. L’exemple du trust Total qui ne paie pas d’impôts est parlant. Celui de Peugeot qui ne paie pas d’impôts puisque les chèques de ceux qui achètent des voitures Peugeot est encaissé directement à Malte et qui reçoit par contre treize milliards et demi de l’Etat pour sauver sa banque !
Ce n’est pas l’Amérique qui fabrique des subprimes, c’est-à-dire des tires de sa dette, c’est aussi Peugeot, EDF, SNCF, etc…

Ce n’est pas le capital financier étranger qui suce le sang des travailleurs et des peuples, c’est aussi le capital français ! C’est l’ensemble du capitalisme qui ne mise plus que sur la destruction de la société et plus sur son développement !

Alors, plus que jamais, prolétaires de tous les pays, unissons-nous contre les exploiteurs et leurs défenseurs, les nationalistes de tous poils, les lanceurs de cocoricos démagogiques et qui nous enverrons demain dans la guerre et le fascisme !

Messages

  • Le 31 mars dernier, le tribunal de commerce de Bobigny a prononcé la liquidation judiciaire du transporteur routier Mory Global. Le transporteur de colis fondé en 2014 sur les cendres de Mory Ducros ne compte pas moins de 2 150 salariés en France et ce jugement du tribunal de commerce de Bobigny entérine le licenciement de toutes ces personnes. L’administrateur judiciaire bénéficie maintenant d’un mois pour conduire les consultations avec les organisations syndicales. « Pendant cette période d’un mois, on va se battre pour consolider le plan de sauvegarde de l’emploi. L’objectif c’est qu’ils puissent obtenir les mêmes conditions de départ que leurs collègues qui sont partis il y a un an » déclare l’avocat du comité d’entreprise, Me Thomas Hollande.

    Un autre transporteur ne se porte pas bien et vient d’annoncer la suppression de 10 % de son effectif en France, soit 500 postes. Gefco est une ancienne filiale du groupe automobile PSA Peugeot Citroën. « On s’y attendait depuis quelques temps parce que l’activité messagerie est en perte de profit », explique Michel Le Breton, le secrétaire du comité central d’entreprise de Gefco. Le groupe, dont plus de deux tiers de l’activité reste liée à l’automobile, a subi le contrecoup des difficultés de PSA en Argentine, au Brésil et en Russie. Si aucune fermeture d’agence n’est prévue pour le moment, une réduction drastique des coûts est apparemment au programme.

    Les salariés du distributeur Intermarché sont eux aussi touchés par les licenciements, sa filiale logistique prévoit la relocalisation ou la fermeture de six bases en 2018. Lors du dernier Comité central d’entreprise, la direction du groupe a dévoilé le troisième volet de son plan de transformation des 38 bases implantées sur le territoire français. Ce ne sont pas moins de 401 contrats de travail qui seront modifiés et 447 postes supprimés. Selon les syndicats, à ce chiffre s’ajoutent près de 150 personnes qui n’accepteront pas le transfert de site. Au total, cela représente donc 600 postes.

    Dim, autre fleuron de l’artisanat français, s’apprêterait de son côté à supprimer 400 emplois dans l’Hexagone. Selon des informations du Parisien, le groupe américain HanesBrands qui a racheté Dim veut réduire sa force de travail en France. Les départs envisagés ne seraient pas des licenciements mais des départs volontaires ou des départs en préretraite qui devraient être entourés d’un plan de sauvegarde de l’emploi. Rappelons que durant les quinze dernières années, Dim a déjà fermé trois usines.

    Le fléau des suppressions de postes touche tous les secteurs d’activités. Une question se pose : comment interdire les licenciements ? En effet, la loi bourgeoise considère que le propriétaire de l’entreprise et le propriétaire des capitaux en font ce qu’ils veulent même s’ils veulent les détruire. Pas d’autre moyen que de contester le sacro saint droit bourgeois sur la propriété privée des moyens de production en franchissant la barrière interdite de la loi bourgeoise. Mais les dirigeants syndicaux n’ont jamais voulu la franchir. Aux salariés de le faire eux-mêmes comme autrefois les Lip.

  • La sécu et la mairie de paris viennent de lancer une lutte contre l’exclusion : à moins que ce soit une lutte contre les exclus ? Virer les exclus pour qu’ils soient deux fois exclus, peut-être ?
    ça tombe bien, on va bientôt être tous exclus !!!!

    Lire ici

    Au fait, quand on est exclu, on est exclu de quoi ? du capitalisme ? mais alors pourquoi le subit-on ? aller un petit effort et on sera inclus dans le capitalisme, c’est-à-dire qu’on sera tous des spéculateurs ?

    Que néni ! il n’y a pas de place pour tout le monde dans le vieux monde.

    Et si on inventait un nouveau monde où il n’y aurait ni inclus ni exclus, mais des individus égaux ?

  • Le SMIC horaire brut passerait alors de 9,61 euros aujourd’hui, après arrondi, à 9,67 euros à compter du 1er janvier. Pour un salarié à temps plein, il atteindrait 1.466 euros brut par mois, 9 euros de plus qu’aujourd’hui. Gagner neuf euros de plus en un mois, ça c’est une politique socialiste. Près de 1,7 million de salariés étaient au SMIC fin 2014 et ceux-là apprécieront tout ce qu’on peut faire avec neuf euros de plus par mois !!! Que feraient Sarkozy ou Le Pen à la place de Hollande ? Faire gagner huit euros au lieu de neuf ! On voit tout le changement !!! Et, devant le coût de la vie, les « augmentations » du SMIC, des retraites et des aides sociales sont plutôt des sacrées diminutions !!!

  • Les chiffres officiels du chômage sont en baisse : succès de Pôle emploi pour radier des chômeurs ou ne pas les reconnaître ou hausse des emplois. Il suffit de voir que la misère grandit…

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.