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Lutte des classes en Inde : les soulèvements des Moplah (1921) et des Sikhs (1922) contre les zamindars et la taloukdars

samedi 31 juillet 2021, par Alex

Les Thèses générales sur la question d’Orient du IVème congrès de l’IC (1922) vinrent en complément des Thèses
du IIème congrès (1920).

Ces thèses du IVème congrès commencent par constater et saluer

la croissance des mouvements nationalistes révolutionnaires aux colonies.

Ces termes peuvent choquer, les communistes ne devraient-ils pas éviter de s’impliquer dans des « mouvements nationalistes révolutionnaires » ? Mais ces mouvements existent, et les communistes doivent y planter un drapeau avec leur programme, tout comme ils le font dans les syndicats, qui sont pour la plupart nationalistes et réformistes.

Au IIème congrès de l’IC, une des tâches que les révolutionnaires s’étaient assignées était donc de

nouer des relations avec les forces révolutionnaires qui sont à l’oeuvre pour la destruction de l’impérialisme dans les pays économiquement et politiquement dominés.

Comme le montre cette dernière phrase, une partie des objectifs des « mouvements nationalistes révolutionnaires » en question rejoint ceux des ouvriers et des paysans pauvres.

L’Inde est un des pays cités pour appuyer la thèse du développement des luttes dans les colonies ou semi-colonies, dans lesquelles les marxistes doivent défendre une politique. En fait c’est la décolonisation qu’anticipaient Lénine et Trotsky lorsqu’ils mettaient en avant les événements significatifs suivants :

1) la faillite du traité de Sèvres, qui avait pour objet le démembrement de la Turquie, et la restauration de l’autonomie nationale et politique de celle-ci ;

2) une forte recrudescence du mouvement nationaliste révolutionnaire aux Indes, en Mésopotamie, en Egypte, au Maroc, en Chine et en Corée ;

3) la crise intérieure sans issue où se trouve engagé l’impérialisme japonais, crise qui a provoqué l’accroissement rapide des éléments de la révolution bourgeoise démocratique et le passage du prolétariat japonais à une lutte de classe autonome ;

4) l’éveil du mouvement ouvrier dans tous les pays orientaux et la formation, dans presque tous ces pays, de partis communistes.

Un paragraphe des Thèses explique ce caractère à la fois anti-féodal et anti-impérialiste que prennent les luttes des paysans dans les pays dominés par l’impérialisme, en particulier l’Inde :

Dans la plupart des pays d’Orient (Inde, Perse, Egypte, Syrie, Mésopotamie), la question agraire présente une importance de premier ordre dans la lutte pour l’affranchissement du joug du despotisme métropolitain. En exploitant et en ruinant la majorité paysanne des pays arriérés, l’impérialisme la prive des moyens élémentaires d’existence, cependant que l’industrie peu développée, disséminée sur divers points du pays, est incapable d’absorber l’excédent de population rurale qui, en outre, ne peut même pas émigrer. Les paysans pauvres restés sur leur sol se transforment en serfs. Si, dans les pays civilisés, les crises industrielles d’avant-guerre jouaient le rôle de régulateur de la production sociale, ce rôle régulateur est rempli dans les colonies par les famines. L’impérialisme, ayant un intérêt vital à recevoir le plus de bénéfices avec le moins de dépenses, soutient jusqu’à la dernière extrémité dans les pays arriérés les formes féodales et usuraires d’exploitation de la main-d’œuvre. Dans certains pays, comme par exemple aux Indes, il s’attribue le monopole, appartenant à l’Etat féodal indigène, de la jouissance des terres et transforme l’impôt foncier en une redevance qui doit être versée au capital métropolitain et à ses commis, les « zémindar » et « taloukdar ». Dans d’autres pays, l’impérialisme se saisit de la rente foncière en se servant pour cela de l’organisation indigène de la grosse propriété foncière (Perse, Maroc, Egypte, etc.). Il s’ensuit que la lutte pour la suppression des barrières et des redevances féodales qui restent sur le sol revêt le caractère d’une lutte d’émancipation nationale contre l’impérialisme et la grande propriété foncière féodale. On peut prendre pour exemple le soulèvement des Moplahs contre les propriétaires fonciers et les Anglais, en automne 1921, aux Indes, et le soulèvement des Sikhs, en 1922. Seule, une révolution agraire ayant pour objet l’expropriation de la grosse propriété féodale est capable de soulever les multitudes paysannes et d’acquérir une influence décisive dans la lutte contre l’impérialisme. Les nationalistes bourgeois ont peur des mots d’ordre agraires et les rognent tant qu’ils peuvent (Indes, Perse, Egypte), ce qui prouve l’étroite liaison qui existe entre la bourgeoisie indigène et la grande propriété foncière féodale et féodalo-bourgeoise ; cela prouve aussi qu’idéologiquement et politiquement les nationalistes dépendent de la propriété foncière. Ces hésitations et ces incertitudes doivent être utilisées par les éléments révolutionnaires pour une critique systématique et divulgatrice de la politique hybride des dirigeants bourgeois du mouvement nationaliste. C’est précisément cette politique hybride qui empêche l’organisation et la cohésion des masses travailleuses, comme le prouve la faillite de la tactique de la résistance passive aux Indes (non-coopération).

Ces Thèses se placent dans la perspective suivante :

une époque de lutte à longue échéance entre l’impérialisme et la dictature du prolétariat,

les deux tactiques du Front prolétarien unique et du Front anti-impérialiste unique devant être combinées :

dans les pays occidentaux qui traversent une période transitoire caractérisée par une accumulation organisée des forces, a été lancé le mot d’ordre du front prolétarien unique ; dans les colonies orientales, il est indispensable, à l’heure présente, de lancer le mot d’ordre du front anti-impérialiste unique. L’opportunité de ce mot d’ordre est conditionnée par la perspective d’une lutte à longue échéance contre l’impérialisme mondial, lutte exigeant la mobilisation de toutes les forces révolutionnaires. Cette lutte est d’autant plus nécessaire que les classes dirigeantes indigènes sont enclines à des compromis avec le capital étranger et que ces compromis portent atteinte aux intérêts primordiaux des masses populaires. De même que le mot d’ordre du front prolétarien unique a contribué et contribue encore en Occident à démasquer la trahison, par les social-démocrates, des intérêts du prolétariat, de même le mot d’ordre du front anti-impérialiste unique contribuera à démasquer les hésitations et les incertitudes des divers groupes du nationalisme bourgeois. D’autre part, ce mot d’ordre aidera au développement de la volonté révolutionnaire et à la clarification de la conscience de classe des travailleurs en les incitant à lutter au premier rang. non seulement contre l’impérialisme, mais encore contre toute espèce de survivance du féodalisme.

Le mouvement ouvrier des pays coloniaux et semi-coloniaux doit, avant tout, conquérir une position de facteur révolutionnaire autonome dans le front anti-impérialiste commun.

Cette période et ces deux tactiques restant aujourd’hui d’actualité, il est utile d’étudier les mouvements que mentionnent ces thèses.

Parmi eux, la lutte des paysans moplah et sikhs est décrite dans une « Histoire de l’Inde » (par K. Antonova, 1973) diffusée en français par les éditions de Moscou. On y voit comment les luttes agraires prirent un caractère anti-féodal et anti-impérialiste. Leurs méthodes révolutionnaires effrayèrent Ghandi, qui pour combattre le spectre d’une révolution paysanne, ouvrière et anti-impérialiste qui dépasserait les objectifs de ses amis les bourgeois d’Inde, s’en désolidarisa.

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Le mouvement ouvrier et paysan au début des années 20

En 1920-1921, la lutte gréviste prit de l’ampleur (en moyenne on dénombre pour ces années 400 000 à 600 000 grévistes). Comparé à la période précédente, (1918-1919), le mouvement ouvrier organisé prit des traits nouveaux. On vit se renforcer l’unité de classe des ouvriers, qui organisèrent de plus en plus des grèves de solidarité : ainsi les grandes grèves de Bombay, de Jamshedpur et d’autres centres industriels.

La lutte économique de la classe ouvrière était de plus en plus étroitement liée à l’offensive politique générale, c’est-à-dire à la campagne de désobéissance civile.

A cette lutte adhéraient de plus en plus les détachements les plus retardataires de la classe ouvrière de l’Inde comme les coolies des plantations. En mai 1921, une grève immense toucha 12 000 ouvriers qui abandonnèrent les plantations de thé d’Assam.

Ces grèves, au terme desquelles les ouvriers obtenaient en général la satisfaction de leurs principales revendications—augmentation des salaires et amélioration des conditions de travail—, donnaient naissance à des syndicats nouveaux. Le contexte devenait favorable à la mise sur pied d’une centrale syndicale indienne. Le prétexte en fut un meeting de protestation contre la nomination par les autorités coloniales d’un délégué des ouvriers indiens à la Conférence internationale du travail à Genève. A ce meeting, qui eut lieu à Bombay en mai 1920, décision fut prise de fonder le Congrès panindien des syndicats.

Sa direction se trouvait aux mains des réformistes bourgeois. Le premier président élu fut l’un des leaders du Congrès national, Lala Lajpat Rai. La création de cette centrale syndicale conduisit à étendre la lutte gréviste ; si, en 1919, il n’y avait eu que 19 grèves, en 1920 on en comptait déjà 200, et en 1921, 40. Il est vrai que comme dans les années précédentes, les grèves commençaient souvent de façon spontanée et étaient mal organisées.

Malgré certaines insuffisances dans l’activité de cette centrale, sa constitution marquait en quelque sorte un tournant dans le développement d’un mouvement ouvrier et syndical organisé en Inde.

Le renforcement d’un mouvement syndical obligeait le Congrès national à accroître ses activités dans les syndicats, afin de préserver et d’étendre son influence dans la classe ouvrière. C’est pour cela qu’en janvier 1921 fut créé un comité spécial du Congrès.

A l’automne 1920, le mouvement s’étendit à la campagne. les manifestations paysannes les plus actives se déroulèrent en 1921-1922 dans les Provinces unies, notamment dans les régions orientales où étaient vifs les souvenirs du soulèvement populaire de 1857-1859. Les premières étincelles du mécontentement paysan éclatèrent dans les districts de Faizabad et de Rae Bareli, où les fermiers, qui appartenaient, en règle générale, aux castes inférieures, détruisaient les récoltes dans les champs des propriétaires fonciers zamindar, attaquaient leurs propriétés, ainsi que les comptoirs des usuriers et des marchands dans les villes et les bourgs de négoce. Des meneurs apparurent dans le milieu paysan. Certains d’entre eux utilisaient comme moyen de propagande de masse les mystères joués aux foires rurales, ou bien les récits des poètes et des musiciens errants.

Ces manifestations spontanées, qui se prolongèrent durant toute la première moitié de 1921, furent sauvagement réprimées par les forces de police et l’armée. Plusieurs milliers de personnes furent arrêtées.

Le mouvement paysan eut un caractère analogue dans le district de Sultanpur, dans les Provinces unies, au cours du deuxième semestre de 1920. La lutte des paysans des Provinces unies atteignait son point culminant dans le district d’Aoudh, où en 1921-1922 des détachements armés de métayers se montraient actifs, détachements connus sous le nom de Eka (Unité). les insurgés s’emparaient des terres et des biens des propriétaires fonciers (taloukdars), et résistèrent longtemps aux expéditions punitives qui avaient été envoyées contre eux. Les dirigeants les plus connus de ces détachements insurgés étaient Pasi Madari et Sahreb, tous deux originaires des cases inférieures.

Les manifestations des Provinces unies, malgré leur caractère spontané et local et en dépit de la faible coordination de des actions entre les détachements insurgés, le manque d’un programme, etc, n’en avaient pas moins une orientation antiféodale et anti-usuraire nettement affirmée.

Cette lutte paysanne donna naissance, en certains endroits, à des embryons d’organisation rurales : kissan sabha (les premières unions paysannes.) Les congressistes venus à la campagne, notamment le jeune Jawaharkak Nehru, qui, pour sa participation au mouvement paysan, fut arrêté pour la première fois, ne furent pas étrangers à la création de ces unions.

Bien que l’influence du Congrès et du califat ne se soit pratiquement pas étendue à la campagne à cette période, des liens commencèrent néanmoins à s’établir entre le mouvement national organisé et le mouvement paysan spontané. On connait des cas où les paysans insurgés des Provinces unies envoyèrent des pétitions à Ghandi, tandis qu’en certains endroits ils agissaient conjointement aux détachements de volontaires du Congrès.

Si le mouvement paysan des Provinces unies avait un caractère de classe relativement exprimé et annonçait une nouvelle époque historique, les manifestations paysannes plus importantes, du Pendjab et de Malabar notamment, portaient encore l’emprunte d’une époque finissante : la lutte de la paysannerie y prenait, comme jadis, une forme religieuse.

Au Pendjab, en 1921-1922, il y eut quelques manifestations de la paysannerie sikh, qui avait établi son contrôle sur le bien des temples et les revenus des terres appartenant à ces derniers. En sa substance même, c’était une lutte de paysans, petits propriétaires fonciers et métayers contre les grands féodaux, mais en sa forme c’était un mouvement pour la renaissance des traditions démocratiques dans la vie de la communauté sikh. Au sein même de cette dernière apparut la secte des akalis (immortels) qui occupaient pacifiquement les temples sikhs et autre lieux sacrés.

Malgré le caractère pacifique du mouvement des akalis, en 1921, non loin de Nankana, et en 1922, près de Gurua-Bagh, lieu de culte sikh au Pendjab, eurent lieu des répressions policières massives, provoquées par les responsables des temples, les mahantas, qui s’en prirent aux akalis désarmés.

Après la répression du mouvement, en 1923, il y eut un schisme de cette secte, dont se détacha une aile gauche, les babar-akalis (lions akalis), qui adhérèrent plus tard à une organisation de terroristes clandestins du Penjab. Le caractère non-violent de la lutte des Akalis recueillait le chaleureux assentiment de Gandhi et le soutien du Congrès national.

Tout autre était l’attitude du Congrès et de Ghandi à l’égard du mouvement Eka, ainsi que d’une autre grande manifestation de la paysannerie dans les années 20, dans le district de Malabar, province de Madras.

C’est là qu’en août 1921 commença un soulèvement des moplah (musulmans appartenant à l’ethnie Malayalis, qui peuplait le soud-ouest de l’Inde, le Kérala). A ce soulèvement des paysans moplah se joignit également une partie du clergé rural musulman ; les marchands moplah se tinrent à l’écart.

Ces manifestations furent provoquées par l’attaque d’une mosquée, dans un petit bourg Tirurangadi, attaque organisée par des propriétaires terriens féodaux, issus de la caste supérieure brahmane des nambudiri. Progressivement, ce soulèvement s’étendit à une importante partie du district de Malabar et prit le caractère d’une lutte de métayers moplah contre les propriétaires terriens hindous. En de nombreux endroits, les moplah furent soutenus par des fermiers hindous. Malgré la teinte religieuse de cette lutte, ce soulèvement avait un caractère antiféodal et anticolonial.

Dans les districts de Ernad et Walluvanad, le pouvoir de l’administration coloniale fut liquidé, et les insurgés créèrent un « royaume du califat », organisation qui dirigeait les actions des détachements insurgés, et qui avait pour fonction l’administration locale. A la tête de ce « royaume » on trouvait les représentants du clergé musulman local, d’abord Ali Musaliar, puis Kunyahammed Haji.

Les anglais réprimèrent sauvagement les insurgés. Durant le transfert des prisonniers par chemin de fer, dans un des wagons, près de 70 personnes périrent étouffées :

Des insurgés Moplah prisonniers de l’armée coloniale anglaise

Le Congrès national, bien qu’il eût convoqué une commission spéciale composée de représentants de l’opinion publique pour mener une enquête sur cet incident à la gare de Podanur, n’e condamna pas moins très fermement les manifestations moplah, qui avaient le caractère d’une lutte armée. Les dirigeants du Comité du califat adoptèrent une position analogue à celle de Ghandi.

Outre Malabar, le Pendjab et les Provinces unies, certains mouvements paysans spontanés éclatèrent au Bengale, dans la Présidence ce Bombay, et dans d’autres régions du pays. La lutte paysanne, pourtant, n’était pas encore un facteur autonome et tant soit peu décisif du mouvement de libération national.

Le recul du mouvement

A la fin de 1921, la situation politique s’aggrava. Dans le second semestre de l’année, le mouvement paysan et ouvrier atteignit son point culminant, et la campagne de non-coopération civile connut un grand succès. L’influence du Congrès ne faisait que croître, son soutien auprès des masses se consolidait. Lors de la seconde session du Congrès panindien des syndicats, les congressistes affirmèrent définitivement leur rôle de leaders d’un mouvement ouvrier organisé.

Le couronnement de ces évènements fut une grève politique de quatre jours par laquelle la Bombay ouvrière accueillit l’héritier du trône britannique, le prince de Galles, arrivé en Inde le 17 novembre 1921. Des grèves et des manifestations de protestation eurent lieu à Madras et dans d’autres villes du pays.

Bien que Ghandi ait condamné les événements de Bombay, il ne donnait pas encore le signal de la retraite. lors de la session d’Ahmadabad (décembre 1921), le Congrès national prit la décision de poursuivre la campagne de non-coopération jusqu’à ce qu’on parvienne à svaraj et à rétablir les prérogatives du calife. Ghandi fut nommé dirigeant investi des pleins pouvoirs (« dictateur ») pour ce qui concernait la tenue de cette campagne.

En même temps, l’administration coloniale engagea des répressions massves contre les participants au mouvement, dirigeant ses principaux coups contre les volontaires du Congrès. Au début de 1922, près de 10000 personnes furent arrêtées, parmi lesquelles un certain nombre de congressistes en vue, comme Motilal et Jawaharlal Nehru (le père et le fils), les frères Ali, Chitta Ranjan Das, L. L. Rai, etc.

Le premier février, Ghandi envoya au vice-roi Reading un ultimatum où il exigeait la cessation immédiate des répressions. En cas de refus, Ghandi menaçait d’engager la seconde étape de sa campagne de non-coopération, appelant la population à ne pas payer les impôts.

Quelques jours plus tard, Ghandi changeait brusquement de tactique. Ce retournement important était motivé par les évènements du 4 février à Chauri Chaura, une localité du district de Gorakhpur, dans les Provinces unies, où une foule de paysans, après y avoir enfermé les policiers qui leur tiraient dessus, brûlèrent le bâtiment du poste de police.

Ghandi exprima publiquement ses condoléances aux familles des policiers brûlés, condamnant très fermement les participants des manifestations paysannes. Jugeant que le pays n’était pas prêt à la non-violence, il mit fin à la campagne de non-coopération civile.

La décision de Ghandi était dictée par le fait que, selon lui, d’une part, les forces de l’opposition nationale n’avaient pas encore pu résister à la puissance de l’impérialisme, et que, d’autre part, le mouvement de masse échappait au contrôle du Congrès.

La position de Ghandi était formellement sanctionnée par une décision du comité exécutif du Congrès, qui s’était réuni en séance extraordinaire à Bardoli, dans l’Etat de Gujarât. Cette réslution appelait les paysans à cesser la lutte et exprimait des sentiments de compassion, aux propriétaires terriens. On proposait de mettre fin à l’activité des corps du volontaires. Les congressistes avaient pour objectif de s’en tenir au programme constructif proposé par Ghandi, dont le grand point consistait à contribuer par tous les moyens au développement du tissage et du filage à la main.

La décision de Gandhi et de la direction du Congrès fut tout à fait inattendue pour les simples militants de base du mouvement de libération. Elle siscita d’innombrables protestations dans les organisations de base du Congrès et contribua à cristalliser les groupes nationalistes de gauche et à donner un nouvel essor à l’activité des organisations terroristes clandestines.
Ce mouvement se prolongea, mais privé de direction, et dans un contexte de répression de plus en pus sauvage, il finit par régresser.

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