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Les révolutionnaires marxistes sont-ils des adeptes de « la théorie du genre » ?

mardi 14 novembre 2023, par Karob, Robert Paris

Les révolutionnaires marxistes sont-ils des adeptes de « la théorie du genre » ?

Simone de Beauvoir, avait fait le premier pas en remettant en question la naturalité du sexe, puis du genre. Les féministes du genre prennent la suite, affirmant parfois qu’il n’y a pas de nature « femme » ou « homme » mais seulement des choix humains.

http://classiques.uqac.ca/collection_methodologie/beauvoir_simone_de/categories_soc_sexe/categories_soc_sexe_texte.html

http://jeromevillion.free.fr/Espace_Etudiants/Documents_Etudiants/Fiche_Colles_On_Ne_Nait_pas_femme.pdf

https://hal.science/hal-02091119/document

« On ne naît pas femme : on le devient. Aucun destin biologique, psychique, économique ne définit la figure que revêt au sein de la société la femelle humaine ; c’est l’ensemble de la civilisation qui élabore ce produit intermédiaire entre le mâle et le castrat qu’on qualifie de féminin. Seule la médiation d’autrui peut constituer un individu comme un Autre. » (Simone de Beauvoir dans Le deuxième sexe, p. 285)

Ici, nous voyons déjà les racines de ce qui deviendra plus tard les idées centrales de la théorie queer : 1) la « femme » en tant que telle n’existe pas. 2) Elle est seulement façonnée et élevée pour le devenir par la société.

« Trouble dans le genre : le féminisme et la subversion de l’identité » (1990) de Judith Butler :

« Les faits prétendument naturels du sexe sont-ils produits à travers différents discours scientifiques qui servent d’autres intérêts, politiques et sociaux ? Si l’on mettait en cause le caractère immuable du sexe, on verrait peut-être que ce que l’on appelle “sexe” est une construction culturelle au même titre que le genre ; en réalité, peut-être le sexe est-il toujours déjà du genre et, par conséquent, il n’y aurait plus vraiment de distinction entre les deux. »

https://marxiste.qc.ca/article/theorie-marxiste-contre-theorie-queer

L’écoféminisme et les théories queer emboitent le pas au rejet du matérialisme sur cette question…

https://www.cairn.info/revue-cahiers-du-genre-2015-2-page-103.htm

https://journals.openedition.org/gss/477

file :///C :/Users/HP/Downloads/CDGE_059_0103_Larrere.pdf

https://www.erudit.org/fr/revues/rf/2007-v20-n2-rf2109/017606ar/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_queer

Sur la théorie du genre :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Genre_(sciences_sociales)#Usage_de_l%E2%80%99expression_%C2%AB_th%C3%A9orie_du_genre_%C2%BB_hors_du_champ_acad%C3%A9mique

https://www.liberation.fr/sexe/2013/04/29/la-theorie-du-genre-a-toujours-ete-queer_899849/

Les adeptes de la théorie du genre affirment :

« Inutile de chercher : on ne trouvera, dans toute l’œuvre de Marx, rien qui ressemble à un début d’analyse du rapport social de sexe. « 

« Identification de l’émancipation sociale à la seule lutte de classes. Erreur majeure, erreur fondatrice de toute la pensée de Marx. Il parlait, dans sa thèse sur Feuerbach, de « l’ensemble des rapports sociaux », mais il n’analyse jamais qu’un seul rapport : le rapport supposé central, celui qui oppose exploiteurs et exploités, capital et travail dans le capitalisme. »

« À vrai dire, il n’y a qu’un seul rapport que Marx analyse pleinement comme un rapport : le rapport capital-travail précisément. Les femmes tiennent un « rôle », une « fonction » spécifique : elles concourent à reproduire la force de travail. Elles participent fonctionnellement au rapport central. Qu’elles y participent de manière dominée, Marx l’admet. Mais c’est une domination fonctionnelle, sans rapport social spécifique, et donc sans enjeux, sans luttes (une fonction, on ne peut que l’assumer ou la rejeter, rien d’autre). Une domination sans perspective d’émancipation, tout au plus une libération possible du joug fonctionnel — mais comment échapper à une fonction incrustée au centre du système économique capitaliste ? »

https://www.cairn.info/revue-cahiers-du-genre-2002-1-page-63.htm?ref=doi

Ce que les féministes cherchent chez Marx : l’affirmation que les femmes sont une classe sociale à part…

https://lavamedia.be/fr/envisager-les-femmes-comme-une-classe-a-part/

Les défenseurs de la « théorie du genre » veulent d’abord et avant tout se soustraire à la logique de la lutte des classes défendue par Karl Marx. Ils affirment que le marxisme serait un obstacle au féminisme et à la lutte contre le racisme.

Heidi Hartmann dans « The unhappy marriage of marxism and feminism »

Ils affirment « Marx ne fait pas d’analyse de genre »

Cette thèse est notamment caractérisée par l’affirmation de l’impuissance de l’analyse marxiste du mode de production capitaliste à rendre compte de l’assujettissement des femmes.

https://www.cairn.info/revue-mouvements-2001-4-page-160.htm

Ses partisans du genre demandent catégoriquement que la question du genre prévale sur tout le reste et nous ne les approuvons pas.

https://www.marxiste.org/theorie/2554-la-theorie-marxiste-et-la-lutte-contre-les-oppressions

Karl Marx et les révolutionnaires marxistes ne peuvent nullement être accusés de minimiser l’oppression (ou la lutte contre elle) fondée sur le sexe ou la race, celle des femmes ou des noirs, par exemple. Mais ils ne l’isolent pas de la question sociale et politique.

En 1844, le jeune Marx écrivait :

« Dans le rapport à l’égard de la femme, proie et servante de la volupté collective, s’exprime l’infinie dégradation dans laquelle l’homme existe pour soi-même... »

Dans « Le Capital », Karl Marx écrit que « Le travail sous peau blanche ne peut s’émanciper là où le travail sous peau noire est stigmatisé et flétri ».

Friedrich Engels (après Marx) dans « L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat » : « Dans la famille, l’homme est le bourgeois ; la femme joue le rôle du prolétariat. »

Karl Marx dans « Ebauche d’une critique de l’économie politique » :

« Dans le comportement à l’égard de la femme, proie et servante de la volupté commune, s’exprime l’infinie dégradation de l’homme vis-à-vis de lui-même, car le secret de ce comportement trouve sa manifestation non équivoque, décisive, évidente, nue, dans le rapport de l’homme à la femme, et dans la manière dont le rapport direct et naturel de sexes est conçu. Le rapport immédiat, naturel, nécessaire de l’homme à l’homme est le rapport de l’homme à la femme. (…) Du caractère de ce rapport, on peut conclure jusqu’à quel point l’homme est devenu pour lui-même un être générique, humain et conscient de l’être devenu. Le rapport de l’homme à la femme est le rapport le plus naturel de l’humain à l’humain ; c’est là que l’on apprend dans quelle mesure le comportement naturel de l’homme est devenu humain, ou dans quelle mesure l’essence humaine lui est devenue essence naturelle, dans quelle mesure sa nature humaine lui est devenue chose naturelle. Ce rapport révèle aussi dans quelle mesure le besoin de l’homme est devenu un besoin humain, donc dans quelle mesure l’autre en tant que tel lui est devenu un besoin, dans quelle mesure son existence la plus individuelle est en même temps celle d’un être social. »

Marx dans le « Manifeste communiste » :

« Les déclamations bourgeoises sur la famille et l’éducation, sur les doux liens qui unissent l’enfant à ses parents deviennent de plus en plus écoeurantes, à mesure que la grande industrie détruit tout lien de famille pour le prolétaire et transforme les enfants en simples articles de commerce, en simples instruments de travail.
Mais la bourgeoisie tout entière de s’écrier en choeur : Vous autres, communistes, vous voulez introduire la communauté des femmes !
Pour le bourgeois, sa femme n’est autre chose qu’un instrument de production. Il entend dire que les instruments de production doivent être exploités en commun et il conclut naturellement que les femmes elles-mêmes partageront le sort commun de la socialisation.
Il ne soupçonne pas qu’il s’agit précisément d’arracher la femme à son rôle actuel de simple instrument de production.
Rien de plus grotesque, d’ailleurs, que l’horreur ultra-morale qu’inspire à nos bourgeois la prétendue communauté officielle des femmes que professeraient les communistes. Les communistes n’ont pas besoin d’introduire la communauté des femmes ; elle a presque toujours existé.
Nos bourgeois, non contents d’avoir à leur disposition les femmes et les filles des prolétaires, sans parler de la prostitution officielle, trouvent un plaisir singulier à se cocufier mutuellement.
Le mariage bourgeois est, en réalité, la communauté des femmes mariées. Tout au plus pourrait-on accuser les communistes de vouloir mettre à la place d’une communauté des femmes hypocritement dissimulée une communauté franche et officielle. Il est évident, du reste, qu’avec l’abolition du régime de production actuel, disparaîtra la communauté des femmes qui en découle, c’est-à-dire la prostitution officielle et non officielle. »

Karl Marx dans « Manuscrits de 1844 » :

« Dans le rapport à l’égard de la femme, proie et servante de la volupté collective, s’exprime l’infinie dégradation dans laquelle l’homme existe pour soi-même, car le secret de ce rapport trouve son expression non-équivoque, décisive, manifeste, dévoilée dans le .rapport de l’hom¬me à la femme et dans la manière dont est saisi le rapport générique naturel et immédiat. Le rapport immédiat, naturel, nécessaire de l’homme à l’homme est le rapport de l’homme à la femme. Dans ce rapport générique naturel, le rapport de l’homme à la nature est immédiatement son rapport à l’homme, de même que le rapport à l’homme est directement son rapport à la nature, sa propre détermination naturelle. »

Bebel (à la suite de Marx) dans « La femme et le socialisme » :

« On dit fréquemment : « le degré de civilisation d’un peuple se mesure le mieux à la situation que la femme y détient ». Nous tenons cette formule pour bonne, mais on s’aperçoit alors que notre civilisation si renommée n’en est pas encore arrivée bien loin dans ce sens. »

Et de même sur le racisme contre les Noirs…

Marx affirme dans « Le Capital » que « Le travail sous peau blanche ne peut s’émanciper là où le travail sous peau noire est stigmatisé et flétri. » (Lire ici)

Marx écrit encore : « Tant que les travailleurs, le véritable pouvoir politique du Nord permirent à l’esclavage de souiller leur propre République ; tant qu’ils se glorifièrent de jouir - par rapport aux Noirs qui, avaient un maître et étaient vendus sans être consultés - du privilège d’être libres de se vendre eux-mêmes et de choisir leur patron, ils furent incapables de combattre pour la véritable émancipation du travail ou d’appuyer la lutte émancipatrice de leurs frères européens. » (lire ici)

Au cours de la guerre civile américiane, provoquée pourtant par la question esclavagiste et tournant entièrement autour d’elle, les Nordistes anti-esclavagistes réprimèrent par la force les sympathies des esclaves et n’organisèrent pas systématiquement des compagnies de Noirs, comme Marx et Engels le préconisent (cf. l’article : « Critique des affaires, américaines », pp. 126-127 – (lire ici).

Marx négligeait-il la « question de la race » ?

Il écrit :

« Lorsque les membres de l’Internationale appartenant à une nation conquérante demandent à ceux appartenant à une nation opprimée, non seulement dans le passé, mais encore dans le présent, d’oublier leur situation et leur nationalité spécifiques, d’« effacer toutes les oppositions nationales », etc., ils ne font pas preuve d’internationalisme. Ils défendent tout simplement l’assujettissement des opprimés en tentant de justifier et de perpétuer la domination du conquérant sous le voile de l’internationalisme. En l’occurrence, cela ne ferait que renforcer l’opinion, déjà trop largement répandue parmi les ouvriers anglais, selon laquelle, par rapport aux Irlandais, ils sont des êtres supérieurs et représentent une sorte d’aristocratie, comme les blancs des États esclavagistes américains se figuraient l’être par rapport aux noirs. » (lire ici)

Marx écrit dans une lettre du 9 avril 1870 à Siegfried Mayer et August Volgt :

« L’ouvrier anglais moyen déteste l’ouvrier irlandais en qui il voit un concurrent qui
dégrade son niveau de vie. Par rapport à l’ouvrier irlandais, il se sent membre de la nation
dominante et devient ainsi un instrument que les aristocrates et capitalistes de son
pays utilisent contre l’Irlande. Ce faisant, il renforce leur domination sur lui-même. Il
se berce de préjugés religieux, sociaux et nationaux contre les travailleurs irlandais. Il
se comporte à peu près comme les Blancs pauvres vis-à-vis des Noirs dans les anciens
États esclavagistes des États-Unis. ») Lire ici

« Le genre » n’est pas un concept scientifique mais une notion à but manipulatoire

Les tours de passe-passe de la la « théorie du genre »

http://mondialisme.org/IMG/pdf/_genre_et_tours_de_passe_passe_8_aouI_t.pdf

Ses partisans prétendent que le genre serait un choix indépendant de facteurs « naturels »… Simone de Beauvoir affirmait : « on ne naît pas femme, on le devient ».

https://journals.openedition.org/rfp/4494

Ils prétendent réinventer la notion de « femme » et certains dénoncent cette dérive… Ils affirment, comme Simone de Beauvoir, qu’ « on ne nait pas femme, on le devient »…

https://www.femelliste.com/manifeste-femelliste-feministe

Si on perçoit l’aspect dialectique de la relation homme/femme chez les êtres humains (Lire ici -> https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4130]), on ne parle pas là de la sexualité qui touche plus à l’orientation, mais de la sexuation qui fait que nous soyons l’un sans être l’autre tout en étant l’autre. On peut très bien avoir un sexe génétique qui ne rentre pas en correspondance avec le sexe hormonal sans oublier le sexe social (genre). Pour autant l’un peut enfanter et l’autre non même si le dimorphisme sexuel chez les humains est un des moins développé apparemment. Cela dit la différenciation sexuelle se retrouverait au sein même de nos cellules. La question porte de fait plus sur la disphorie de genre et les politiques médicales actuelles pour modifier le corps et le faire correspondre au sexe désiré ou ressenti. Un homme qui veut devenir une femme l’est déjà d’un point de vue dialectique mais s’il veut être une femme à ses yeux cela suppose hormones à vie et chirurgie. Ce n’est pas comme si on arrivait a inhiber l’autre sexe, l’inhibition permettant à un corps de passer naturellement de l’un à l’autre comme dans le roman « L’homme des jeux de Ians Banks » où le personnage est tourà tour homme puis femme, connait la maternité et la paternite .... Les politiques actuelles de « changement de sexe » sont bien différentes. Elles donnent l’illusion d’un corps féminin ou mâle mais sans l’appareil reproductif qui va avec. Ce n’est donc que pareil qu’un véritable changement de sexe.

Lire encore :

https://www.cairn.info/sous-les-sciences-sociales-le-genre--9782707154507-page-303.htm

https://www.cairn.info/femmes-genre-et-societes--9782707144126-page-32.htm

https://journals.openedition.org/lectures/58464

https://www.cahiersdusocialisme.org/marxisme-et-genre-une-approche-des-debats-actuels/

https://www.revolutionpermanente.fr/Feminisme-intersectionnalite-et-marxisme-debats-sur-le-genre-la-race-et-la-classe-15266

https://marxiste.qc.ca/article/theorie-marxiste-contre-theorie-queer

https://www.contretemps.eu/marxisme-loppression-femmes-theorie-unitaire-vogel/

https://ecole-lacanienne.net/wp-content/uploads/2019/03/2-HARAWAY-.pdf

http://www.palim-psao.fr/2023/02/marxisme-et-feminisme-reconcilies-aux-sources-de-la-theorie-de-la-valeur-dissociation-de-roswitha-scholz-par-richard-sobel.html

https://www.cairn.info/revue-travail-genre-et-societes-2022-2-page-113.htm

https://www.marxists.org/history/erol/ca.secondwave/ccl-feminisme.pdf

https://www.marxists.org/francais/kollontai/works/1921/0a/kollontai_conf_08.htm

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1025005b?rk=42918;4

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