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Définition est négation - la dialectique du concept

dimanche 6 janvier 2013, par Robert Paris

Karl Marx explique dans « Les manuscrits de 1844 –Critique de la dialectique de Hegel » : « La grandeur de la « Phénoménologie de l’esprit » et de son résultat final : la dialectique de la négativité comme principe moteur et créateur (…) »

Lénine dans ses Cahiers philosophiques : « Pénétrant et intelligent, Hegel analyse des concepts qui d’habitude semblent morts et montre qu’il y a du mouvement en eux. Le mouvement, et l’automouvement, c’est-à-dire le mouvement autonome (indépendant), spontané (intérieurement nécessaire), ce fond qui fait l’hégélianisme, il fallait le découvrir, le comprendre, le transmettre, le décortiquer, l’épurer et c’est ce que Marx et Engels ont fait. »

Définition est négation (au sens dialectique)

Thèse développée ici : la définition du concept est dans l’unité dialectique de la substance et du phénomène, de l’abstrait et du concret, de l’idée et de la matière, de l’immédiat et du médiatisé, du virtuel et du réel, du potentiel et de l’actuel, de l’unité et de la diversité, du changement et de la conservation, du lent et du rapide, de la quantité et de la qualité, de la détermination et de la contingence, de la chose en soi et de la chose par rapport aux autres, de l’objectif et du subjectif, du général et du particulier, de la théorie et de la pratique, de l’expérience et de l’imagination conceptuelle, de la forme et du contenu, du perceptible et de l’imperceptible, unité des contraires (qui sont non pas alternativement mais simultanément nécessaires, non pas seulement interactifs mais interdépendants) qui nécessite des interactions négatives, des combats critiques permanents permettant d’approfondir et de complexifier la définition. Dans cette conception tirée de la dialectique moniste (un seul monde englobant matière et idées) de Hegel-Marx, pas de séparation abstraite entre le réel et la pensée. Il y a un mouvement du concept comme il y a un mouvement de la matière. La définition est "en mouvements". La définition doit suivre les moments du mouvement dialectique du concept, transitions fondées sur des contradictions successives en action. Le concept est toujours en mouvement comme quelque chose de vivant.
L’automouvement du concept détermine son enrichissement progressif.

La définition essaie de traduire ce qui est général à une famille, en somme le concept, l’idée liée à une réalité.

Pour Hegel, « toutes les choses sont contradictoires en soi » et c’est ce qui explique leur mouvement interne et par rapport à l’extérieur, leur dynamisme et leur changement et « la contradiction doit se retrouver dans toute expérience, dans toute la réalité, dans tout le concept. » En somme, le concept, devant exprimer la dynamique, doit contenir la contradiction. Le plus difficile pour comprendre l’adage ci-dessus est de comprendre la négation au sens dialectique de Hegel, sens dans lequel les contraires ne s’annulent pas mutuellement mais collaborent sans cesse tout en se combattant. La définition du concept est trouvée quand on a compris comment se mène ce combat et comment la négation de la négation est une manière de revenir en boucle à la notion de départ tout en ayant enrichi et complexifié celle-ci.

« Toutes les choses sont en elles-mêmes contradictoires, et notamment en ce sens que ce principe, comparé aux autres, exprime la vérité et l’essence des choses… Il faut considérer la contradiction non comme une anomalie qui n’apparaît que ça et là ; la contradiction est le négatif dans sa détermination essentielle, le principe de tout mouvement spontané qui ne fait pas autre chose qu’exprimer la contradiction. »

Hegel, Grande Logique

« il n’est pas difficile de montrer que le particulier, que le singulier est quelque chose d’essentiellement borné, que son concept dépend essentiellement d’autre chose, qu’il est dépendant et n’a pas d’existence véritable pour lui-même, donc qu’il n’est pas véritablement réel effectif . Relativement au déterminé, Spinoza a donc posé la thèse : Toute détermination est négation. »

Hegel, Leçons sur l’Histoire de la Philosophie

« La seule chose nécessaire pour obtenir la progression scientifique, et vers la compréhension de laquelle il faut essentiellement s’efforcer, c’est la connaissance de cette proposition logique : le négatif est également positif, autrement dit, ce qui se contredit ne se résout pas en zéro, en néant abstrait, mais essentiellement en la négation de son contenu particulier ; autrement dit encore, une telle négation n’est pas complète négation, mais négation de la chose déterminée. (…) Le résultant, la négation, étant négation déterminée, a un contenu. Elle est un concept nouveau, mais plus haut, plus riche que le précédent, car elle s’est enrichie de sa négation, autrement dit de son opposé (…) elle est l’unité d’elle-même et de son opposé. »

Introduction à la « Science de la logique » de Hegel

La définition du concept est analyse particulière de l’unité de l’être et du non-être ainsi que de leurs interactions, échanges et contradictions. La définition va au fond des choses : elle est leur essence. Elle ne décrit pas que les apparences.

Pour délimiter, la définition nécessite la relation entre le soi et son contraire. La réalité de la chose a la même nécessité.

Par exemple, la loi scientifique nécessite aussi le désordre. La définition de la loi scientifique est la manière dont le désordre s’ordonne. Ou, comme disait Hegel, « La loi ne va pas au-delà du phénomène, mais au contraire elle lui est immédiatement présente ; le royaume des lois est l’image "calme" du monde existant ou apparent." »

La définition du droit bourgeois est fondée non seulement sur la réglementation du droit de propriété mais sur l’interdit pour le non-propriétaire de s’en emparer. La propriété nécessite aussi pour être définie l’existence de non-propriétaires.La propriété individuelle est née comme négation de la propriété collective et l’accumulation de richesses comme négation de la propriété de la plupart des hommes. La propriété capitaliste est fondée sur la propriété de quelques individus des moyens de production et nécessite l’absence de propriété des moyens de production pour la plupart des hommes (le prolétariat).

La définition du temps nécessite les deux contraires que sont l’instant et la durée.

La définition de la clarté nécessite l’obscur, celle du blanc nécessite le noir, celle d’une couleur nécessite celle de la couleur opposée, du rouge nécessite le bleu, du vert nécessite le jaune.

Les contradictions de la lumière/obscurité sont fondées sur le caractère dialectiquement contradictoire du processus physique de l’interaction matière/lumière et notamment le processus émission/absorption de la lumière par la matière. Le noir est absorption totale et émission nulle. Le blanc est émission totale et absorption nulle. La couleur d’un objet est émission et donc absorption des autres couleurs (rayonnement des autres longueurs d’onde). Le rouge d’un objet signifie que le bleu est absorbé. Le bleu d’un objet signifie que le rouge est absorbé. De même pour le vert et le jaune. Pour un objet, le noir est mélange de deux couleurs contraires. Pour le rayonnement, le mélange de deux couleurs contraires est le blanc.

Toute la physique est dans de telles contradictions dialectiques (c’est-à-dire avec interpénétration et imbrication des contraires) entre onde et corpuscule, entre étendue et localité, entre quantification et extension, entre action à courte distance et action à longue distance, entre électricité et magnétisme, entre matière et lumière, entre temps et espace.

Pas une définition de la physique contemporaine qui n’imbrique deux quantités dites complémentaires qui ne peuvent nullement être séparées ni mesurées séparément et qui ont un caractère contradictoire l’une par rapport à l’autre. Rien de mystérieux ou d’indéterministe dans cette situation mais seulement le fait que les quantités complémentaires forment ensemble une unité : le quanta et, tout en ayant des dynamiques opposées, restent attachées ensemble.

On ne peut pas définir la quantité de mouvement sans définir dans un même élan sa quantité complémentaire de position ni définir l’énergie sans définir par là même sa quantité complémentaire et contradictoire, le temps….

La complémentarité de Bohr n’a pas rejoint la dialectique de Hegel mais c’est seulement parce que son auteur n’aurait pas politiquement et philosophiquement souhaité une telle référence trop marquée comme révolutionnaire par le marxisme.

Comme on le disait plus haut, la définition de la couleur d’une matière a besoin de la notion de destruction du rayon lumineux des autres couleurs.

La définition de la couleur issue de la réception de lumière par la matière a besoin de la destruction de la lumière par la matière (absorption).

La définition de la vie a besoin de la notion de destruction spontanée de la vie ou apoptose de la cellule vivante.

La définition de l’espèce a besoin de celle de changement d’espèce parce que la naissance de l’espèce provient de la diversification du vivant autant que de son caractère conservateur.

La conservation est elle-même fondée sur la diversification. La protection du soi est fondée sur l’expérience de la confrontation au non-soi (immunologie).

Le corps ne peut définir le soi que par combat contre le non-soi. La matière ne peut se définir qu’à partir et dans un combat contre le vide auquel la particule retourne sans cesse.

Le capitalisme ne peut exister que dans la négation permanente de sa forme argent puis de sa forme marchandise. Définir la marchandise, c’est définir le moment où le produit de l’industrie cesse d’être un objet d’usage.

Définir le capital, c’est saisir le moment où l’argent lui-même cesse d’être une simple marchandise.

Définir l’homme, c’est sans cesse affirmer son animalité et nier à nouveau celle-ci.

Définir la révolution, c’est sans cesse la confronter à son inséparable compagnon et ennemi, l’Etat de classe.

Définir la lutte des classes, c’est explorer les limites sans cesse modifiées de la collaboration de classes.

Définir l’étoile comme définir la stabilité du noyau atomique, c’est explorer le moment seuil où la matière se transforme en son contraire : en lumière (rayonnement).

Définir le socialisme, ce n’est rien d’autre que reconnaitre les limites imposées par les contradictions du capitalisme.

Définir le capital, c’est reconnaitre son opposition diamétrale avec le travail en même temps que la nécessité absolue du travail humain comme source de la plus-value.

Définir la plus-value, c’est à la fois reconnaitre ce grand vol du travail humain qu’est l’exploitation capitaliste et reconnaitre en même temps qu’il se réalise en achetant à sa valeur la force de travail.

Définir la possession capitaliste des moyens de production, c’est aussi définir l’absence de propriété privée des moyens de production des prolétaires.

Définir la civilisation, c’est également définir son caractère de barbarie.

Définir la science de la nature, c’est également chercher ce qui ne se voit nullement en se contentant de regarder la nature.

Définir le réel, c’est montrer comment il se fonde sur le potentiel, sur le virtuel.

Définir l’ordre et la loi, c’est montrer comme le fonctionnement dynamique change le désordre en ordre et aussi l’ordre en désordre.

Définir la philosophie, c’est montrer comment on peut savoir des choses en raisonnant sur ce que l’on ne sait pas.

Définir la rationalité, c’est trouver un chemin au sein de l’irrationnel.

Définir le droit, c’est justifier le non-droit.

Définir la psychologie humaine, c’est rechercher tous les moyens trouvés par l’homme d’inhiber ses instincts tout en les conservant.

Définir l’art, c’est sortir la création de son caractère quotidien, banal, répétitif pour lui donner un caractère étonnant, étrange, touchant, sensible, émotionnel, exceptionnel.

Définir la vérité, c’est mettre en place des moyens de détruire les erreurs. Définir la vérité, ce n’est pas chercher positivement le vrai, mais négativement combattre le faux, puis trouver un peu de vrai au sein du faux. Cela suppose un double mécanisme : d’abord la négation puis la négation de la négation.

D’abord la matière se change en lumière puis la lumière se change en matière. D’abord la matière se change en vide puis le vide se change en matière. D’abord l’argent se change en marchandises puis les marchandises se changent en argent. La couleur de l’objet est négation de la couleur absorbée par l’objet et donc négation de la négation de l’émission lumineuse. La conservation de l’espèce est négation de la diversité issue de la génétique et donc négation de la négation de la potentialité de l’évolution des espèces contenue dans le matériel génétique.

Le prolétariat est la négation du capital mais il est aussi négation de la négation de lui-même car il ne peut aller vers son intérêt historique qu’en détruisant définitivement son existence en tant que classe exploitée de prolétaires non possesseurs des moyens de production.

Le capital est la négation du travail mais il est aussi négation de la négation de lui-même car il ne peut qu’aller vers son intérêt économique qui est le développement du machinisme et la diminution relative de l’emploi et donc la diminution de la classe qui engendre sa plus-value, la source même de la création de richesse.

Concluons avec Lénine dans ses « Cahiers sur la dialectique de Hegel » :

« La détermination est la négation de Spinoza, cette proposition est d’une importance infinie… Quelque chose est la première négation de la négation. Dans la vie et dans le mouvement, tout et toute chose est à la fois pour soi et par rapport à d’autres, passant continuellement d’un état dans un autre… La dialectique est la science qui montre comment les contradictoires peuvent être (et deviennent) identiques – dans quelles conditions ils se transforment l’un en l’autre, - pourquoi la raison humaine ne doit pas prendre ces contradictions pour des choses mortes, pétrifiées, mais pour des choses vivantes, conditionnées, mobiles, se transformant l’une dans l’autre… La limite d’une chose est la négation simple, ou la négation première. Mais l’autre est en même temps la négation de la négation… La contradiction interne le pousse au-delà de lui-même… En déterminant quelque chose comme borne, on va déjà au-delà de cette borne… La nature de la pensée spéculative consiste uniquement dans la saisie des moments opposés dans leur unité… Pour la mesure, exprimée abstraitement, s’unissent qualité et quantité… Les changements de l’être ne sont pas le passage d’une grandeur dans une autre, mais le passage de la qualité à la quantité et inversement. »

Concluons aussi avec la dialectique du Capital de Marx

" Fondements de la critique de l’économie politique " de Marx Tome 1 :

" L’argent entre encore en contradiction avec lui-même et avec sa fonction, puisqu’il est lui-même une marchandise particulière "

" Il (l’argent) est une marchandise comme les autres, en même temps qu’il n’est pas une marchandise comme les autres. "

" La production y (dans le marché mondial) apparaît à la fois dans sa totalité et dans chacun de ses éléments : on y voit toutes les contradictions en mouvement. "

" La monnaie est sa propre négation lorsqu’elle réalise simplement le prix des marchandises, car la marchandise particulière y reste toujours l’essentiel. "

" Il en va de même de ses déterminations contradictoires (de l’argent) en tant qu’étalon, moyen de circulation et monnaie proprement dite. Dans cette dernière, il est en contradiction avec lui-même : il doit représenter la valeur en tant que telle, mais ne représente qu’un quantité correspondante d’une valeur variable. Il s’abolit donc en tant que valeur d’échange achevée. "

" Le capital n’est pas un simple rapport mais un procès ; tout au long des diverses phases de ce procès, il ne cesse d’être du capital. "

" Le capital est tour à tour marchandise et argent, mais il est lui-même la métamorphose de chacune de ces deux formes. "

" La seule valeur d’usage qui puisse constituer une opposition au capital, c’est donc le travail (et plus précisément le travail créateur de valeur, c’est-à-dire productif) "

" Le seul véritable non-capital, c’est le travail. "

" Mais le capital ne peut pas se faire face à lui-même ; il doit donc avoir devant lui du travail, puisque le capital est, par définition, du non-travail, et un rapport antagonique ; sinon la notion et le rapport du capital seraient détruits. "

" Mais sous l’angle où il s’oppose au travail, le capital n’est que passivité, matière, c’est-à-dire une forme où s’éteint le capital qui est un rapport social existant pour lui-même. "

" Si le capital se reproduit et s’accroît, c’est que la valeur d’échange autonome (l’argent) s’est mise en mouvement, et est devenue procès de valorisation. "

" Le capital est l’unité immédiate du produit et de l’argent, ou mieux de la production et de la circulation. "

" A mesure que le capital crée du surtravail, il crée et abolit le travail nécessaire : le surtravail n’existe que dans la mesure où le travail nécessaire existe et n’existe pas. "

" Le capital est ainsi une contradiction vivante : il impose aux forces productives une limite spécifique, tout en les poussant à dépasser toute limite. "

" Lorsque le capital s’échange contre du travail, la valeur ne mesure pas l’échange entre deux valeur d’usage ; elle est le contenu même de l’échange. "

Tome 2 :

" Le capital n’existe comme capital que s’il parcourt les phases de la circulation et de sa métamorphose, avant de recommencer le procès de production ; or, toutes ces phases sont celles de sa valorisation, et en même temps, comme nous l’avons vu, de sa dévalorisation. Aussi longtemps que le capital reste immobilisé sous la forme du produit fini, il ne peut opérer en tant que capital : c’est du capital nié. "

" le travail est nécessaire pour autant seulement qu’il est une condition de la valorisation du capital. Le rapport entre travail nécessaire et surtravail, tel qu’il est posé par le capital, se renverse donc : une partie du travail nécessaire - du travail reproduisant la force de travail - devient superflue, et cette force de travail devient un excédent par rapport à la population laborieuse qui n’est pas superflue, parce qu’il reste nécessaire au capital. "

" Dans chacune de ses phases particulières, le capital est ainsi la négation de lui-même en tant que sujet des diverses métamorphoses. "

" Ce ne sont pourtant pas deux sortes de capital (le capital fixe et le capital circulant) : celui-ci est simplement distinct de lui-même. Ce sont des formes déterminées d’un même capital. "

" La libre concurrence est le rapport du capital à lui-même, en tant que capital autre, c’est-à-dire qu’elle représente le comportement réel du capital. "

" L’action apparemment autonome des divers capitaux et leur choc désordonné sont précisément la manifestation de la loi générale. "

" Le capital est une contradiction en procès : d’une part, il pousse à la réduction du temps de travail à un minimum, et d’autre part il pose le temps de travail comme la seule source et la seule mesure de la richesse. "

" Le capital rejette bien plutôt chacune de ses formes en tant que non-capital avant d’en revêtir une nouvelle au cycle suivant. "

On peut également ajouter à cette liste toute l’analyse du capital comme " valeur en procès " (" Le Capital ", t.1, p. 157 ; Les " Fondements... ", t.1, p. 177) : La valeur d’échange est déterminée maintenant en tant que procès.

Suite sur la dialectique du capital

Autres textes sur la dialectique

Messages

  • « Pour le sens commun, l’opposition du vrai et du faux est quelque chose de fixe ; d’habitude il attend que l’on approuve ou bien que l’on rejette en bloc un système philosophique existant ; et dans une explication sur un tel système il n’admet que l’une ou l’autre de ces attitudes. Il ne conçoit pas la différence des systèmes philosophiques comme le développement progressif de la vérité ; pour lui, diversité veut dire uniquement contradiction. Le bourgeon disparaît dans l’éclosion de la fleur et l’on pourrait dire que celui-là est réfuté par celle-ci ; de même le fruit déclare que la fleur est une fausse existence de la plante, il se substitue à la fleur en tant que vérité de la plante. Non seulement ces formes se distinguent, mais encore elles se supplantent comme incompatibles. Cependant leur nature mouvante fait d’elles des moments de l’unité organique, en qui non seulement elles ne sont pas en conflit, mais où l’une est aussi nécessaire que l’autre ; et cette égale nécessité fait la vie de l’ensemble. Mais ordinairement ce n’est pas ainsi qu’on comprend la contradiction entre systèmes philosophiques… Le phénomène est un processus d’avènement et de disparition, qui lui-même n’advient ni ne disparaît, mais est en soi et constitue l’actualité et le mouvement de la vérité vivante. »

    Hegel dans Phénoménologie de l’Esprit

  • Comment définir l’intelligence par négation ?

    L’intelligence est la capacité d’évoquer par la pensée des situations imaginaires afin d’examiner comment on risquerait d’y réagir au cas où on y serait confronté. Cela suppose l’imagination des possibles et l’imagination des réactions. C’est un processus contradictoire puisque cela suppose d’écarter les hypothèses improbables ou les conséquences qui le semblent.

  • En voilà par exemple une, sachant qu’il n’existe jamais une seule et définitive définition. La définition a pour but de donner l’essence des contradictions internes permettant à la dynamique des concepts de dévoiler la dynamique du réel, le changement comme le mouvement provenant des potentialités internes qui ne se réduisent pas à l’actuel.

  • « Dire que l’homme est un composé de force et de faiblesse, de lumière et d’aveuglement, de petitesse et de grandeur, ce n’est pas lui faire son procès, c’est le définir. »

    Denis Diderot

  • Hegel dans Principes de la philosophie du droit :

    « Le principe moteur du concept, en tant qu’il ne dissout pas seulement les particularisations de l’universel, mais les produit aussi, je le nomme dialectique […]. La dialectique supérieure du concept ne consiste pas à produire et concevoir la détermination simplement comme borne et contraire, elle consiste au contraire à produire et concevoir à partir d’elle le contenu et le résultat positifs, ce par quoi seulement elle est développement et progression immanente. Cette dialectique n’est donc pas l’ouvrage externe d’une pensée subjective, elle est au contraire l’âme propre du contenu, âme qui fait éclore de manière organique ses branches et ses fruits. Ce développement de l’idée comme activité propre de sa raison, la pensée, en tant que pensée subjective, l’observe seulement sans y ajouter pour sa part un seul ingrédient. Examiner quelque chose rationnellement ne veut pas dire ajouter de l’extérieur une raison à même l’ob-jet et le façonner par là, l’objet est au contraire rationnel pour lui-même ; c’est ici l’esprit dans sa liberté, le sommet le plus élevé de la raison consciente de soi, qui se donne une effectivité et se produit en tant que monde existant ; la science a seulement pour tâche de porter à la conscience ce travail propre de la raison de la Chose. »

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