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Histoire des grèves à la Poste

Saturday 7 February 2015, by Robert Paris

Histoire des grèves à la Poste

FRANCE

1871

Albert Theisz, le premier et le seul ministre des postes représentant de la classe ouvrière au pouvoir sous la Commune de Paris (1871)

1899

1906

1907

1908

1909

1909 Grève des postiers à l’hippodrome, meeting du 14 mai 1909

Ci-dessous, affrontement entre postiers grévistes en uniforme et policiers en civil

1910

1917

1929

1936

1946

1953

1968

1974

1978

1995

2011

2013

2014

Les attaques ne passent pas... comme une lettre à la poste...

Postier, un dur métier...

et qui rapporte... mais pas à tout le monde

Une grève historique

C’est le 23 mars 1832 que Louis Emelin, alors guichetier La Poste depuis 35 minutes, décide de se mettre en grève. L’homme souhaite attirer l’attention sur des conditions de travail déplorables. Il ne dispose alors d’aucune complémentaire santé, pas de pause déjeuner ni de déjeuner et son bureau est quotidiennement envahi par des rats et des clients atteints du choléra. Ses plaintes sont entendues par le roi Louis Philippe Premier, qui d’un commun accord avec lui-même, décide de le faire pendre, puis fusiller, puis guillotiner. Par soutien, ses deux collègues se mettent en grève, une tradition perpétrée ensuite par toute la profession à travers les âges.

182 ans plus tard

Il aura fallu attendre 182 ans pour que le mouvement de grève des guichetiers s’arrête. Personne à la Direction de la Poste n’était au courant de la grève. Les deux collègues de Louis Emelin avaient envoyé un préavis de grève le 25 mars 1832 mais le courrier n’est arrivé que la semaine dernière sur le bureau de la Direction. Les discussions ont alors pu être entamées et aboutir à un compromis satisfaisant pour les deux parties. Les guichetiers ont eu une augmentation de salaire conséquente de 0,1% et ont obtenu que leur pause déjeuner dure désormais de 12h à 12h le lendemain.

1871, sous la Commune de Paris

L’ouvrier ciseleur Albert Theisz, ancien animateur de la grève des ouvriers bronziers de 1867 et fondateur de la chambre syndicale des sociétés ouvrières, est nommé directeur des Postes de la Commune de Paris, après la fuite du pouvoir d’Etat bourgeois de Paris, et remet en route la machine administrative en l’organisant sur des bases nouvelles : par un conseil des Postes élu par le personnel ! Il faut dire que tout le nouvel appareil d’Etat mis en place par la révolution parisienne est tout entier fondé sur le pouvoir aux travailleurs…

La première grève des facteurs en 1899

18 mai 1899

Première grève de facteurs des postes à Paris RP (Recette principale, rue du Louvre). Grève partielle, pour une augmentation des salaires. Le sous-secrétaire d’État aux Postes et Télégraphes Léon Mougeot, fait appel à l’armée pour distribuer le courrier. 27 révocations et nombreuses autres sanctions.

Avant 1914, les agents des PTT n’ont pas droit syndicale et peuvent seulement se rassembler dans des Associations Générales. Toutefois il existe un exception: dès 1899, les ouvriers des PTT qui travaillent à l’installation et à l’entretien des lignes télégraphiques aériennes ou souterraines) constituent un Syndicat national des Ouvriers des PTT, qui s’affilie à la CGT. Le 9 novembre 1884, les sous-Agents des Postes de Lyon tentèrent de créer un syndicat qui fut dissous par l’Administration. En 1889, le télégraphe connut des « grèves du mastic » (les bras croisés) : il y eut des mutations en réponse ! En mai 1889, une grève de deux jours agita les sous-Agents parisiens. C’est alors que se créa le syndicat national des ouvriers commissionnés des P. et et T. puis se constitua le syndicat des ouvriers de main d’œuvre exceptionnelle (auxiliaires). Ils adhérèrent à la CGT. En 1914, il compterait 5 000 membres parmi un personnel d’environ 9 000 ouvriers. Les ouvriers des services techniques des centraux télégraphiques ou téléphoniques, ceux de l’Imprimerie des timbres-poste, située alors boulevard Brune à Paris, 14e, les ouvriers des garages postaux relèvent de ce Syndicat, qui délègue des représentants à chaque Congrès de la CGT.

Les « agents », c’est-à-dire les « commis » des guichets des bureaux de poste, les commis du tri et des centraux télégraphiques, ainsi que les « dames employées » des guichets et du téléphone, se regroupent dans l’Association générale des agents des PTT : 22 000 adhérents en 1914, pour un effectif de 40 000 fonctionnaires. Les commis des PTT, ainsi que les dames-employées sont recrutés par concours national. Ils ont le même niveau d’études que les instituteurs ou les institutrices. C’est parmi eux que le syndicalisme postier puise une forte proportion de ses dirigeants. Certains d’entre eux, après leurs débuts militants à l’A.G., se tournent vers le militantisme politique, où leur culture leur permet parfois de "faire carrière" d’élu local ou national. Ainsi, plusieurs des pionniers du syndicalisme postier, que les luttes sociales ont aguerris, en particulier ceux qui à la suite des grèves de l’année 1909 ont subi des sanctions lourdes, figurent après 1918 parmi les candidats socialistes ou communistes aux élections à la députation. À la Chambre des députés, entre 1919 et 1950, le groupe socialiste SFIO, le groupe communiste et celui du Parti d’unité prolétarienne, comptent plusieurs postiers "révoqués de 1909": Jean-Louis Chastanet, Jean-Baptiste Canavelli, Clovis Constant, Jules Hippolyte Masson, René Plard. Plusieurs autres ont fait leurs débuts dans ce syndicalisme postier bien particulier : André Barthélémy, Léon Dagain, Charles Lussy, Auguste Pageot, Robert Philippot, Alexandre Piquemal, Louis Sellier.

Enfin il y a la "catégorie" la plus nombreuse, 55 000 fonctionnaires, appelés jusqu’en 1919 les « sous-agents », qui deviennent à cette date les « employés » : ce sont les facteurs et les agents de manipulation et de transport du courrier. Ils se reconnaissent dans deux organisations distinctes, une A.G. des sous-agents, modérée et majoritaire, bien implantée parmi les facteurs ruraux, et un Syndicat national des sous-agents, né au cours d’une grève des facteurs parisiens en avril 1906. Ce syndicat illégal, mais qui rassemblerait près de 9 000 membres adhère à la CGT en 1910, malgré la sanction que ce ralliement implique : il n’est pas reconnu par l’Administration forte en la matière de la jurisprudence du Conseil d’État.

Affrontements ouvriers à Chambéry et Grenoble en 1906, électriciens de Paris en grève en 1907, la Bâtiment en 1908 avec le mouvement de Draveil-Vigneux-Villeneuve-saint-Georges, les sablières de la seine en 1908, les postiers en 1909, la grève des cheminots se généralisant à d’autres professions en 1910 et ne s’arrêtant que par l’arrestation du comité de grève et 15.000 révocations, les électriciens et les chauffeurs de taxis en 1911, les dockers et les inscrits maritimes en 1912. Il faut y rajouter les manifestations contre la guerre comme le 13 juillet 1907 et en juin 1913 contre le vote de la loi des trois ans.

Jules Romains décrit la situation dans "Les hommes de bonne volonté" :

"Octobre 1910 venait d’être une époque d’une grande signification. Préparée dès l’été par un pullulement de grèves locales, annoncée de plus loin par une série de mouvements, d’inspiration syndicaliste, et de tendance révolutionnaire, dont les plus imposants avaient été la grève des postiers de mars 1909, et la grève des inscrits maritimes d’avril et mai 1910, la grève générale, tant de fois décrite par les voyants, ou située par les théoriciens dans le monde excitant des mythes, venait de faire son entrée dans le monde réel.

Entrée semblable à un ouragan. Du fond du ciel chargé, le souffle accourut soudain, augmentant de violence à chaque heure, faisant trembler tout l’édifice social, donnant à ceux qui y étaient logés un frisson qu’ils ne connaissaient pas.

Le 10, les cheminots de la Compagnie du Nord déclenchaient la grève. Le 11 et le 12, elle s’étendait à tous les réseaux. Le 15, elle était généralisée, au point d’intéresser la plupart des services dont dépendait la vie de la capitale.

Pour la première fois, en somme, les deux Pouvoirs, campés l’un vis-à-vis de l’autre, en arrivaient à un véritable corps à corps. (…) Ce n’était pas encore la révolution. C’en était la répétition d’ensemble et éventuellement le prélude. Si les circonstances y aidaient, si les événements, une fois mis en branle, glissaient d’eux-mêmes vers la révolution, on pouvait penser que les meneurs ne feraient pas de grands efforts pour les arrêter sur la pente. (…)

Paris gouvernemental éprouva soudain, comme une réalité accablante qui périmait les vues de l’esprit, la présence de la banlieue Nord. Il s’aperçut que les ordres venus de lui n’avaient plus la force de franchir la zone des bureaux. (…) La grève, commencée par les chemins de fer, avait gagné bientôt l’ensemble des transports en commun ; puis la production d’énergie. Elle atteignait, directement ou indirectement, l’alimentation. Le pain et le lait manquaient, comme la lumière.

Paris séculaire, habitué aux vieilles révolutions de rues, sentait avec autant de surprise que d’angoisse cette banlieue récente, maîtresse des machines, qu’il avait laissée croître sans y penser, procéder contre lui non par secousses coléreuses mais par étouffement. (…) De son côté, la banlieue Nord ne mesurait peut-être pas sans stupeur l’événement immobile qu’on lui faisait accomplir. (…) L’attitude des cheminots, soutenus par l’ensemble des travailleurs, déciderait des événements. L’enjeu était démesuré. Il s’agissait du sort de la Société tant immédiat que lointain. Mais l’avenir se trouvait encore engagé sur un autre plan. Depuis quelques années, en effet, le syndicalisme révolutionnaire avait inscrit à son programme un antimilitarisme précis, qui, s’échappant des formules creuses, des condamnations toutes verbales de la paix armée et de la guerre, envisageait contre ces fléaux une action concertée du prolétariat. (…)

Le 18, les trains remarchaient. La farine, le lait, la viande étaient distribués. En tournant les commutateurs, on voyait s’allumer les lampes. L’ouragan avait duré huit jours."

Henry Poulaille écrit dans « Les damnés de la terre » :

« Depuis quelques jours, chez Radigond, toute la famille est réunie pour la soupe à la même heure. Cela ne s’était pas vu depuis des années. La cause en était la grève (celle de 1909).
Nini n’en semblait pas plus ravie que cela…

Elle fulminait.

- Vous êtes là tous les trois sur le sable… et ça sera pire qu’en 1906, j’prévois ça ! Et si on vous foutait en l’air, tous autant que vous êtes, postiers, facteurs, « et caetera », où que vous iriez ? Pas foutus de faire au’chose, hein ! J’pousse les choses au noir, pasque c’est heureusement impossible qu’on vous balance tous…

- Tiens, la mère, regarde plutôt Le Journal, à la page 1, au lieu de ton feuilleton. C’est nous qui sommes à l’honneur. Tiens, c’est écrit : « Plus de trois millions de lettres, plus de cent mille télégrammes restent en souffrance. » C’est même écrit assez gros de manière à ce que les myopes comme toi puissent le voir sans lunettes…

Les jours passaient. Radigond et se sgars étaient toujours en alerte. On avait saboté le télégraphe. On le ferait payer cher ! et cher, disait-on. Ce n’était pas le moment de se lâcher les coudes.
Dans une séance de nuit, la Chambre par 458 voix contre 69 se disait décidée à ne pas tolérer de grève des fonctionnaires.

Et l’on tenait… et solidement.

On avait fait appel à la troupe ; les soldats étaient occupés au triage des lettres, à la manipulation des « morses »…

De fait, le gouvernement capitulait ; le tiercement qui eût retardé l’avancement régulier des agents des PTT dans une proportion de 30% était supprimé.

Un nouveau meeting au Tivoli-Vauxhall décidait la reprise du travail…

La grève était finie. L’après-midi même, place Vauban, les grévistes faisaient leur dernière manifestation, et c’était en cortège joyeux qu’ils partaient vers leur travail…

- Les fonctionnaires, disait Radigond, ont gagné leur première grande bataille…

D’ailleurs quelques faits nés au cours des grèves récentes étaient inquiétants. En ce mois de mars, en même temps que les postiers, une série de mouvements alertaient la police, la gendarmerie, la troupe.
A Mazamet, dans le Tarn, on avait des craintes. Après trois mois, la grève des délaineurs menaçait de dégénérer en combats de rues ; on venait d’envoyer les enfants dans des localités voisines. C’était mauvais signe. A Tunis, les zouaves remplaçaient les cheminots. Mais c’était surtout dans l’Oise que la situation était grave.

A Méru et environs, les boutonniers au nombre de 12 000, s’étaient mis en grève, l’emploi de la nacre artificielle, la transformation de l’outillage ayant abaissé leurs salaires dans d’effarantes proportions. Des manifestations avaient eu lieu dans plus de vingt localités à la fois. Une « horrible jaquerie » disait-on.

Il y avait eu du grabuge à Ablainville, où l’usine principale fut dévastée ainsi que la maison du patron ; à Méru, ç’avait été chez le maire de Saint-Crépin que les « jacques » avaient opéré. Tout ce qui était facilement déménageable avait été sorti et brûlé sur la route.

Pendant quelques jours, des bagarres avaient éclaté, puis on avait repris le travail partiellement.

- Alors, vous avez gagné votre grève ! ça m’a fait bougrement plaisir, leur avait dit Magneux qu’ils étaient allés voir à l’hôpital…. Oui, on est en époque révolutionnaire… mais c’est souvent la réaction qui profite des situations révolutionnaires par la faute de la somnolence des militants qui répugnent trop à l’action directe…

C’est qu’on était forts !

Quel magistral soufflet c’était pour le gouvernement et le Clemenceau, que ce grand meeting de l’Hippodrome, organisé par les syndicats des électriciens, des maçons d’art et des terrassiers, pour affirmer la solidarité du prolétariat industriel avec les travailleurs de l’Etat.

- On vit une époque révolutionnaire, répétait Radigond, reprenant le mot de Magneux, en revenant de ce meeting….

Dans l’Oise, la lutte reprenait de plus belle, sur ces entrefaites.

Le 9 avril, 600 militants chahutaient les jaunes et s’attaquaient à deux ou trois établissements à Lormaison, à Saint-Crépin, où travaillaient des « renards », chez le fils du maire, celui que l’on avait déménagé un mois auparavant. Chemin faisant, les manifestants abattaient les poteaux du télégraphe, coupaient les fils, cela sur une étendue de plus d’un kilomètre. C’était l’ « émeute caractérisée »… Des escadrons de hussards étaient dès le lendemain sur les lieux et la gendarmerie arrêtait des « émeutiers », ce qui occasionnait de violentes bagarres ; à plusieurs reprises les ouvriers tentaient d’arracher leur proie aux « cognes ».

On dut appeler du renfort. Des escadrons de chasseurs à cheval, des dragons, des cuirassiers arrivèrent.

Trois compagnies de chasseurs cantonnaient à Méru… Malgré ce déploiement de troupes et les multiples patrouilles et parades, de bruyantes manifestations se déroulèrent au cours de la grève générale de vingt-quatre heures décidée dans la région en protestation. »

Au moment des grèves qui secouent les PTT à la fin du Ministère Clemenceau, en 1909, les trois organisations qui mènent le mouvement, AG des agents, Syndicat des sous-agents et Syndicat des ouvriers, se rassemblent dans une Fédération nationale des PTT, autonome, qui disparait en 1914.

Dès 1899, une grève des facteurs donne lieu à l’intervention de l’armée et de la police pour la distribution du courrier, et à des révocations. En avril 1906, une seconde grève se solde par la révocation de 320 grévistes. Mais les luttes de 1909 témoignent de la détermination des postiers et de celle de leur patron, l’État. Dans un contexte social difficile, les relations entre le sous-secrétaire d’État aux PTT Julien Simyan, qui se veut un grand réformateur du service postal et les associations professionnelles des PTT se tendent à la suite de la publication, le 10 août 1908 - comme en 1899 - d’une circulaire tendant à remettre en cause les règles de l’avancement. Désormais un tiers des agents des postes doit avancer au choix ; un autre tiers, au demi-choix ; et le troisième à l’ancienneté, c’est le " tiercement " ou " triplement ". D’autre part, les conditions de travail se dégradent face au développement des moyens de communication et une mobilité plus grande de la population.

Le central téléphonique Gutenberg, dépourvu d’escalier de secours et de poste d’incendie, vient de brûler. Le 9 février 1909, les agents des postes conspuent le sous-secrétaire d’État à l’occasion de sa visite dans les lieux. Aux revendications qui leur sont propres, les postiers ajoutent celles relatives au droit syndical des fonctionnaires et au droit de grève. Le 12 mars, suite à plusieurs meetings, a lieu une première manifestation du personnel dans la cour du central téléphonique. L’administration riposte en le faisant occuper par l’armée et en prononçant de lourdes condamnations contre des militants. Dès le lendemain, la grande majorité des postiers vote la grève. Elle s’étend très vite : après les facteurs, les sous-agents se mettent en grève le 18 mars, puis les téléphonistes le lendemain, et enfin les ouvriers de lignes, non directement concernés mais qui manifestent leur solidarité. La CGT fait placarder des affiches affirmant son soutien total aux grévistes. Dès le 13 mars, l’Humanité évoque dans un article anonyme " l’exaspération dans les postes... fruit d’une mauvaise politique ". Le lendemain, le journaliste Raymond Figeac rend compte de la manifestation au central téléphonique sur une demi-page de une et stigmatise encore une fois " le régime Simyan ", titre de l’article. Dès lors, l’Humanité, jusqu’au 23 mars - date de la reprise du travail -, couvre la grève quotidiennement sur une pleine page, voire sur deux pages. Les journalistes Louis Dubreuilh, Raymond Figeac, Pierre Renaudel, le socialiste Alexandre Bracke et trois députés socialistes - Jean Allemane, Gustave Rouanet, et Marcel Sembat - prennent tout à tour la plume pour évoquer ce que Sembat nomme " une belle bataille ".

Pour le journal socialiste, la grève revêt un caractère politique, dans la mesure où elle priverait les radicaux de la légitimité à exercer le pouvoir. Le quotidien soutient, dès le début du conflit, que la responsabilité de la grève incombe au gouvernement et que les usagers gênés par les perturbations dans la distribution du courrier ne doivent pas se tromper de cible. Dans tous les articles, la rédaction personnalise le propos et s’en prend systématiquement à Julien Simyan, le plus souvent sous une forme injonctive : " M. Simyan s’en va-t-il ? Qu’il s’en aille ! " (17 mars) ; " Simyan a menti " (21 mars) et " Simyan désavoué doit partir " (22 mars). Outre sa circulaire jugée inique, le ministre se voit reprocher son autoritarisme et sa condescendance. Pierre Renaudel, le 17 mars, relate ses propos sexistes et méprisants à l’encontre des télégraphistes : " filles ", " poupées ", " saloperies ". Lorsque les ouvriers des lignes rejoignent les grévistes par solidarité, Simyan les accuse de sabotage, et l’Humanité, le 21 mars, dément ces allégations et stigmatise le " défaut d’entretien des lignes ". Lorsque le gouvernement consent enfin à revoir sa politique, Renaudel, le 23 mars, campe un portrait pathétique : " Pauvre M. Simyan ! Il est ministre par force... Il est vaincu par la grève. " Peu à peu, le quotidien s’en prend à l’ensemble du gouvernement radical : Louis Dubreuilh titre son article du 22 mars " La débâcle clemenciste ". Surtout, selon le journal, la grève scelle le rapprochement des fonctionnaires avec le monde ouvrier et se veut une manifestation concrète de la solidarité internationale des travailleurs. À l’occasion de la commémoration de l’insurrection du 18 mars 1871, l’Humanité montre comment la Commune de Paris régissait le service des Postes, en insistant sur le rôle d’Albert Theisz, délégué aux Postes, antithèse de Julien Simyan. Et Bracke estime le 20 mars que la grève frappe l’État dans son fonctionnement même : " Le prolétariat peut se rendre compte de la force que lui donnerait la possession de l’outillage des communications postales et téléphoniques lorsqu’il les prendrait en main à son usage. "

La grève terminée, le 23 mars, est saluée par l’Humanité comme une " victoire " ayant donné " une grande leçon au prolétariat en marche vers son émancipation ". Néanmoins, un second mouvement va reprendre quelques semaines plus tard, le gouvernement ayant procédé à des révocations et à des suspensions. Le 11 mai, la CGT lance un mot d’ordre de grève générale. Le 12, l’Huma barre sa une d’un gigantesque : " Le gouvernement l’a voulu. C’EST LA GRÈVE. " Jean Jaurès, intervient en faveur des postiers avec, entre autres, Marcel Sembat à la Chambre des députés, mais surtout il consacre à la grève cinq éditoriaux, entre les 11 et 22 mai. Toutefois, étant donné le faible écho rencontré par le mot d’ordre de la CGT, hormis dans le secteur du bâtiment, les postiers reprennent le travail le 21 mai, sans la moindre concession du gouvernement. Le lendemain, Jaurès n’en considère pas moins, face à l’arrogance de la presse " bourgeoise " que ce mouvement constitue l’une des expressions de " la solidarité qui relie au monde du travail les ouvriers et employés de l’État patron ". " Le prolétariat sortira de la crise (...) avec une méthode plus large et une force plus efficace ", diagnostique-t-il. Dès le mois d’août, le gouvernement revient sur les mesures concernant l’avancement et prononce plusieurs dizaines de réintégrations. Ce relatif succès et la vivacité des luttes de l’année 1909 encouragent la création d’une Fédération nationale des PTT l’année suivante.

Dans les années 1900

La grève des postes de 1906

Du 11 au 19 avril 1906 :

Alors que toute la presse concentre ses articles sur la grève générale proclamée par la CGT pour le 1er mai, des facteurs parisiens se mettent en grève. L’année précédente, un syndicat s’est constitué parmi eux. Les grévistes veulent que l’administration reconnaisse leurs porte-paroles. Au contraire, le ministre des Travaux publics et des PTT, Louis Barthou refuse tout dialogue et laisse "pourrir" un mouvement qui touche surtout les moins âgés des facteurs. Pour finir, près de 300 révocations frappent les grévistes. Tous sont réintégrés les mois suivants, jusqu’au 1er novembre. Parmi les figures du syndicalisme postier, quelques-uns des facteurs sanctionnés: Pangrani, Henri Grangier, Louis Simonnet. Cette grève est restée très localisée et n’a impliqué qu’une catégorie du personnel postal. Le 22 mars 1907, le gouvernement, présidé par Georges Clemenceau a proposé, quelques jours plus tôt, une loi portant sur les droits d’association des fonctionnaires. C’est en fait un texte restrictif et jugé tel par les "syndicalistes". 7 d’entre-eux adressent une lettre ouverte à Clemenceau au nom d’un Cartel pour la défense du droit syndical. Tous les sept, l’instituteur Marius Nègre, l’employé de l’éclairage Émile Janvion et…cinq postiers sont révoqués sur le champ. Pour les postiers, sont ainsi sanctionnés le secrétaire de l’Association générale des agents des PTT, Clavier, les facteurs Simonnet et Grangier, qui en sont à leur deuxième révocation, et deux commis des services ambulants, Paul Amalric et Paul Quilici. Du 12 mars au 23 mars 1909 : la première grève généralisée à tous les PTT. Elle met en mouvement les télégraphistes, les agents des bureaux de poste, les postiers des services ambulants (les agents travaillant dans les wagons-poste), les dames employées du télégraphe et du téléphone, les ouvriers des lignes. Malgré une fermeté proclamée, malgré le soutien à cette politique obtenu à la Chambre des députés par Louis Barthou et Clemenceau, malgré des sanctions prises, la grève perdure. Née à Paris, elle s’étend aux principales villes de France, avec des points forts à Lyon, Marseille, Rouen, Lille. Cependant, elle semble plus suivie dans la catégorie des agents, que chez les facteurs, dans les grandes concentrations "tertiaires" comme les centraux télégraphiques, les bureaux de tri des gares, les services ambulants, essentiels dans l’acheminement du courrier ou les dépêches télégraphiques, que dans les centres de moindre importance. Le gouvernement se trouve dans l’obligation de négocier avec les grévistes. Les revendications de ceux-ci portent à l’origine sur des problèmes internes d’avancement. Mais au fil d’événements à rebondissements, c’est la démission du sous-secrétaire d’État aux PTT, Julien Simyan qui devient l’objectif que les grévistes croient pouvoir atteindre. À Paris des meetings quotidiens: ceux-ci semblent selon la presse rassembler des foules importantes, peu habituées à ce genre de réunion, mais qui au fil des jours s’affermissent dans la grève. Fermeté ? Clemenceau en a fait preuve contre la CGT les années précédentes…Cependant des circonstances le contraignent à reculer. Il y a le soutien du public à une grève qui met en avant des agents en "cols blancs" que la propagande du Tigre peine à présenter comme des révolutionnaires. Il en est de même pour les dames téléphonistes dont la participation à cette grève est une première. Il y a aussi une forte pression des milieux d’affaires, désarçonnés par cette grève imprévue. Des négociations officieuses entre le ministre Louis Barthou et le syndicat des ouvriers des PTT s’ouvrent. Insuffisantes, car ni les "agents, ni les facteurs ne sont représentés.

La grève des postes de 1906

Le pouvoir politique face à la grève de 1908

La grève des postes de 1909

Le 22 mars 1909, alors que plusieurs milliers de grévistes sont rassemblés en un meeting encore plus massif que les précédents, une délégation de 12 postiers (dont quatre femmes, fait extraordinaire pour longtemps), représentants des grands services en grève est reçue, Place Beauvau, par Clemenceau en personne. Elle obtient des promesses verbales, qu’elle transmet aux grévistes. Comme lors de chaque décision, la reprise du travail est soumise au vote, à mains levées. Majoritairement les postiers se rallient à la fin de la grève, alors qu’elle semblait devoir durer… Face à des syndicalistes encore peu expérimentés, Clemenceau fait preuve d’un art politique évident : de 1906 à 1909, son gouvernement ne tient-il pas près de 3 années dans une Troisième République marquée par l’instabilité ministérielle. Quant aux postiers, auxquels ont été "promis" la levée des sanctions et la réforme de leur avancement, ils peuvent, à l’instar de l’Humanité de Jean Jaurès, crier : Victoire !!

En avril 1909, dans l’euphorie de cette victoire, certains postiers se laissent entrainer à sous-estimer le politicien manœuvrier qu’ils ont face à eux. Si le Syndicat des ouvriers des PTT a contribué, avec discipline et pragmatisme, au succès de la grève, si les postiers ont suivi massivement les dirigeants de l’A.G. des agents, qui est un syndicat sans en avoir le nom, l’ensemble du "prolétariat postal" est loin du Syndicalisme-révolutionnaire de certains dirigeants de la CGT. Cependant quelques leaders de l’A.G. y voient l’avenir. Ils interviennent dans plusieurs meetings syndicaux, dont l’un à Paris, le 4 avril, rassemble des milliers de participants. Certains orateurs voient la Révolution poindre : le gratin du Syndicalisme-révolutionnaire est à la tribune, Georges Yvetot, Raymond Péricat, Émile Pataud, Émile Janvion. Le postier Louis Simonnet y réclame le droit syndical pour les fonctionnaires. Le secrétaire de la CGT, Louis Niel est plus circonspect. Du côté socialiste SFIO, c’est le temps du Congrès national annuel, à Saint-Étienne. Le commis des postes Jean-Louis Chastanet y intervient en prophétisant la lutte finale. Pendant ce temps, Clemenceau et son ministre Louis Barthou, préparent des conseils de discipline, tandis que les Chambres de commerce prévoient des acheminements supplétifs. Début mai, les leaders "syndicaux" des PTT sont traduits devant les instances administratives pour "propagande révolutionnaire" contrevenant à leur obligation de réserve. Tous sont révoqués : Chastanet, Lamarque, Charles Le Gléo, en particulier, ceux-là que Clemenceau avait reçu en délégation. Par fournées, tous les dirigeants du syndicalisme naissant sont promis à sanction : les responsables de l’A.G. des agents, Frédéric Subra, Raoul Montbrand, Paul Amalric tout comme les jeunes, souvent âgés de moins de trente ans, dont la grève révèle le talent militant : André Février (24 ans), à Lyon, Clovis Constant (21 ans), au Havre, René Plard (21 ans) à Nevers, Louis Thomas, connu sous le nom de Maurice Harmel, (25 ans), ou André Maratrat (21 ans), au central télégraphique de Paris.

Du 11 mai au 20 mai 1909, les trois organisations syndicales catégorielles, constituées depuis mars 1909 en une Fédération nationale des PTT lancent, en riposte, un appel à la Grève générale des postiers. La masse des postiers, le Central télégraphique même, pourtant en pointe de la grève en mars, ne suivent pas le mot d’ordre. Le courrier est détourné pour être traité par un circuit parallèle. La Chambre de commerce d’Amiens va jusqu’à émettre des vignettes spéciales, qui ont allure de timbres-poste. Les sanctions administratives pleuvent sur les rares grévistes. Le soutien de la SFIO, celui de la Ligue des droits de l’homme ne suffisent pas. La direction de la CGT, sollicitée mais divisée, lance à son tour un appel à une gréve générale : celle-ci intervient le 20 mai, alors que le nombre des grévistes aux PTT, décimés par les sanctions, est très faible. Cette grève générale, occasion de quelques bagarres à Paris, est un fiasco. Le 21 mai, c’est la direction de la CGT qui appelle à la reprise du travail. Plus de 800 postiers sont révoqués.

Cinq jours plus tard, le 26 mai 1909 le secrétaire général de la CGT, Louis Niel démissionne. Son remplaçant, Léon Jouhaux élu en juillet 1909 va marquer le syndicalisme français. À l’automne 1909, tirant les conséquences des grèves, un noyau de syndicalistes animé par Pierre Monatte, qui a suivi les événements en tant que journaliste d’un éphémère quotidien, la Révolution, lancé par Émile Pouget, crée une revue d’étude et d’action syndicales, La Vie ouvrière.

Quant à Clemenceau, son gouvernement est mis en minorité le 20 juillet 1909. Alexandre Millerand, ministre des PTT du gouvernement suivant formé par Aristide Briand, réintègre dans l’administration la plupart des révoqués et supprime le poste de sous-secrétaire d’État aux PTT.

Une étude sociologque et psycho-socilogique violemment hostile à la grève des postiers de 1909

La suite

Le point de vue de la bourgeoisie sur la grève dans "La Chronique de la Quinzaine" le 31 mars 1909

La suite le 14 mai 1909

La suite le 31 mai 1909

Puis le 31 août 1909

Puis le 31 octobre 1910

Voici un autre récit de la grève :

Février mars 1909

C’est un simple changement d’horaire qui est à l’origine du déclenchement du mouvement.

le Central télégraphique est une véritable « usine tertiaire ».
Le travail s’y effectue au milieu du bruit assourdissant, produit Les appareils Morse et les appareils Hughes et Baudot servant aux liaisons entre les départements.

Le personnel est jeune et qualifié et difficilement remplaçable par une main-d’œuvre non qualifié.

Il travaille en 3 brigades dont la dernière termine à 21h

Le 8 février, la direction décide d’augmenter d’une heure l’amplitude horaire de travail du soir.

De plus cette heure de nuit ne sera pas payée au taux de nuit
À 21 heures, tout le Central manifeste dans la rue Grenelle, sous les fenêtres du sous-secrétaire d’état aux P.T.T. Simyan.

La police intervient et une nouvelle manifestation éclate le lendemain
Elle se termine en bagarre avec les sergents de ville, et par deux arrestations.

Dans l’après-midi, Simyan se déclare prêt à recevoir une délégation du Central.

Satisfaction partielle est obtenue pour les horaires, et les deux postiers arrêtés sont relâchés.

12 mars 1909, après le Central, c’est au tour des ambulants d’exprimer leur mécontentement face à la menace de suppressions de brigades.

Une manifestation est organisée pour "tenir une démonstration pacifique" devant le sous-secrétariat d’Etat aux P.T.T.et dégénère.
La police arrête sept d’entre eux.

Devant le refus de Simyan de recevoir les manifestants, c’est l’escalade. Des scènes de violences ont lieu dans la cour du Central Télégraphique et dans les salles du Central.

Trente autres manifestants sont arrêtés.

La répression est enclenchée : 8 des manifestants sont traduits devant le tribunal des flagrants-délits, 30 commis sont suspendus de fonction en attendant une révocation probable.

le samedi 13, la provocation se poursuit, par l’occupation du Central par l’Armée et provoque un arrêt de travail des commis et des dames télégraphistes.

La police surveille les gares parisiennes, aidée par la troupe.

Le lundi 15 mars, à 7H00, la prise de service s’effectue normalement au Central télégraphique.

Le verdict que du tribunal correctionnel qui juge, ce jour, pour outrages au ministre, des camarades de travail, est attendu.

Les choses se gâtent à 11 heures, lors de la relève. Une partie de la brigade du matin refuse de partir.

le Central est à nouveau bouclé par les forces de police.

Le ministre présent avec le préfet Lépine apostrophe grossièrement les dames télégraphistes.

Dans l’après-midi, le préfet Lépine fait arrêter 7 commis.

Dans le courant de l’après-midi, le tribunal correctionnel condamne les postiers arrêtés trois jours plus tôt, à 6 jours de prison sans sursis.
Le soir du 15 mars 600 postiers réunis en assemblée générale votent la grève.

Le mardi 16 mars le mouvement s’étend à l’ensemble des services postaux parisiens.

Durant le reste de la semaine, le mouvement progresse en province, essentiellement dans les grands centres urbains.

Devant le risque d’un vote de défiance de l’assemblée à l’encontre du gouvernement Clémenceau, Barthou, ministre de tutelle des P.T.T. reçoit le dimanche 21 mars une délégation des ouvriers des PTT.
Le soir une délégation est reçue par Clémenceau.

Celui-ci promet des discussions ultérieures, la levée des sanctions et la mise à l’écart de Simyan, mais précise qu’il ne prend pas « d’engagement formel ».

Le mardi 23 une assemblée générale décide de suspendre le mouvement de grève.

Fort de son vote de confiance, Clémenceau ne fera plus d’autres concessions.

mai 1909

Au cours du mois suivant, aucune des promesses de Clémenceau n’est tenue.

Simyan reste au gouvernement et des enquêtes sont ouvertes à l’encontre des grévistes les plus en vue.

Le 1er mai des postiers conspuent Simyan dans la cours du central télégraphique.

8 télégraphistes sont suspendus, 39 ouvriers des lignes le seront le le,demain.

Le cycle de la provocation répression orchestré par Clémenceau continue les jours suivants .

Le 8 mai, 7 leaders postiers du mouvement sont révoqués.
Le dimanche 9 mai est organisé à Paris et en province des meeting de soutien aux révoqués.

Le 11 mai, le comité fédéral des P.T.T. déclare la grève.

Le 12 mai le mouvement a du mal à démarrer. L’effet de surprise du mois de mars n’existe plus.

Clémenceau à recours à l’armée pour effectuer le travail des postiers et les intimider.

Les chambres de commerces mettent en place une poste parralèlle qui permet l’acheminement des lettres commerciales.

La presse se déchaîne contre les postiers et le public ne les soutien plus.

Dans la soirée le gouvernement décide de révoquer 228 postiers
Le mouvement décide de faire appel à la C.G.T. pour déclencher une grève générale.

Le 13 mai nous avons 2867 grévistes soit 12% des effectifs.

A la Chambre des Députés, les socialistes, soutenant le mouvement demande un vote de défiance à l’encontre du gouvernement.
Le gouvernement obtient 365 voix sur 515, la motien est rejetée.
Le vote à la chambre des députés démobilise les indécis.

Le samedi 15 mai, 313 nouvelles révocations sont prononcées
Le 16 mai, la C.G.T. , dans l’Humanité, appel à la grève générale.
Mais cette grève de soutien est un échec.

L’organisation doit en tenir compte et décide le 21 mai la fin de la grève générale.

Ce sont 805 révoqués qui se retrouve dans un dénuement total.
Des quêtes de soutien aux révoqués sont organisées.

Victorieux, Clémenceau est victime en juillet d’un vote de défiance et son gouvernement démissionne.

Aristide Briand est nommé président du conseil, Alexandre Millerand ministre des P.T.T.

Il va progressivement réintégrer les révoqués.

Simyan disparait de la scène politique comme le sous secrétariat d’état aux P.T.T.

Dans les années 1910

L’épisode de 1909 est vite élevé au niveau du mythe par les syndicalistes postiers et par leurs adversaires. De 1919 à 1946, il sert de référence constante, tant de la part de la CGT que de la CGTU, pour affirmer la spécificité du syndicalisme aux PTT par rapport à celui de l’ensemble de la fonction publique. Tout mouvement de grève est jaugé à l’aune de 1909. La réalité est beaucoup moins épique. Le mouvement syndical divisé n’entraîne que des conflits localisés, par ailleurs tout aussi durement réprimés par les responsables des PTT, jusqu’en 1934. Les grands conflits sociaux de 1919-1920, n’ont qu’un impact très limité aux PTT.

La fin des hostilités en 1918 s’accompagne d’un essor du mouvement syndical. En décembre, l’AG des agents se transforme en Syndicat national des agents des PTT. Puis le 28 août 1919, les trois syndicats nationaux (Agents, Employés et Ouvriers) s’unissent dans une structure fédérative, où chacun garde son autonomie. Ainsi naît la Fédération nationale des travailleurs des PTT de France et des colonies. Elle adhère à la CGT, sitôt sa création. Elle constitue dès 1920, une des fédérations-clefs (selon la classification utilisée par Annie Kriegel) de la Confédération. On estime à 43 500 le nombre de ses adhérents, chiffre important, qui donne à voir un taux de syndicalisation de la profession avoisinant les 30 %. À la direction de cette fédération chacun des trois syndicats nationaux est représenté. Ainsi en juin 1920, le secrétaire général est un "employé", Léon Digat, le secrétaire général-adjoint est un "agent", Joseph Lartigue, et un troisième secrétaire est issu du syndicat des "ouvriers", Antoine Tournadre. Les débats sur le ralliement aux Comités syndicalistes révolutionnaires (CSR), puis autour de l’adhésion à l’Internationale syndicale rouge entrainent, lors du 2e Congrès de la fédération, en juin 1921, un partage des forces en faveur du maintien dans la CGT: 159 voix contre 129, sur 350 mandats.

Les "unitaires" : en 1922, les minoritaires, emmenés par Joseph Lartigue, Henri Raynaud et Henri Gourdeaux, rallient la CGTU, dont la fédération des PTT ne compte jamais plus de 15 000 adhérents. Ils étaient 8 000 en 1935, lors de la réunification syndicale. Malgré leur faible nombre, et le refus de l’administration de les reconnaître en tant qu’organisation syndicale, passé le court moment du Cartel des gauches (1924-1925), les syndicalistes de la FPU mènent quelques luttes qui recueillent un écho certains: pour les dames-employées, ou chez les facteurs. Après avoir évincé les syndicalistes révolutionnaires, dont le premier secrétaire Joseph Lartigue, les communistes dirigent la fédération unitaire, non sans pousser dehors les dissidents. Ainsi en 1931, le secrétaire général (depuis 1927), le facteur Julien Taillard, qui suit les élus communistes parisiens dans leur adhésion au Parti d’unité prolétarienne est remplacé par Henri Gourdeaux. Celui-ci est assisté à la direction fédérale par Jean Grandel, Emmanuel Fleury, Léonard Garraud et Adèle Lecoq.

Les "confédérés" : la fédération postale CGT quant à elle, annonce entre 37 000 membres en 1925 et 48 000 en 1935. Son existence est marquée au cours des années 1920 par des rivalités de personnes et des luttes d’influence entre les francs maçons et les syndicalistes "purs". C’est en particulier le cas au Syndicat national des agents dont le secrétaire général Jean Baylot est évincé en 1927 par Jean Mathé. De plus chacun des trois syndicats catégoriels a tendance à ne défendre que son « pré carré », au détriment d’une vision d’ensemble. Cette fédération participe à tous les organismes mis en place au sein de l’administration, au sein desquels siègent des élus du personnel élus ou nommés : conseil de discipline, commission d’avancement, Conseil supérieur des PTT, Comité technique des PTT. Nombreux sont les syndicalistes à cumuler direction syndicale et présence dans ces structures: Jean Baylot, Antoine Tournadre, Jean Mathé, Léon Digat, Émile Courrière, Charles Moreau, Émile Farinet, Marcel Caillon, Combes, André Dutailly, pratiquement tous les dirigeants de la fédération postale ou des syndicats nationaux qui la composent, siègent un moment au conseil supérieur des PTT. Les élections en novembre de chaque année pour le renouvellement de la moitié des élus de ce conseil, sont le temps fort de ce syndicalisme que les "unitaires" accusent d’être « réformiste ».

La réunification syndicale a lieu aux PTT, lors du Congrès des 10-14 décembre 1935. Albert Perrot, ancien "confédéré" est élu secrétaire général, alors que l’ancien "unitaire" Henri Gourdeaux est secrétaire général adjoint. Trois secrétaires, un par catégorie, les assistent, tous trois sont d’anciens confédérés : Jean Mathé pour les agents, Aimé Cougnenc pour les employés, Charles Moreau pour les services techniques. La dynamique de la réunification, alliée à celle du Front populaire, font croître les effectifs de cette fédération, de 60 000 en 1935, à 75 000 en 1936, jusqu’aux alentours de 100 000 en 1938. Selon Antoine Prost, le taux de syndicalisation à la CGT atteint alors plus de 50 % aux PTT. Dans le dispositif des différentes tendances au sein de la CGT, la fédération des PTT se situe majoritairement aux côtés de Syndicats, dont le leader René Belin est un ancien syndicaliste des PTT. Dès 1938 un fossé se creuse entre les "confédérés" et les "unitaires". Bien que réélu lors du 9e congrès de la fédération postale, tenu en mai 1938 à Vichy, Gourdeaux est évincé cinq mois plus tard (octobre 1938) de son poste de secrétaire général adjoint à l’occasion d’une réunion du comité national de cette fédération. Les débats entre la direction fédérale qui approuve les accords de Munich et les communistes sont vifs. De plus l’échec de la grève générale lancée par la direction de la CGT, le 30 novembre 1938, atteint particulièrement la fédération postale, dont certains militants sont sanctionnés par l’administration. Alors que les unitaires sont chassés de tous les postes de responsabilité, sitôt après le Pacte germano-soviétique de 1939, plusieurs dirigeants syndicalistes des PTT, Albert Perrot, Émile Courrière vont suivre René Belin dans son évolution vers la collaboration, après la défaite de 1940.

Entre 1934 et 1938 prend corps une forme d’action tout autre que la "grande grève": c’est la journée nationale de grèves que les syndicalistes mettent en avant aux PTT, avec des fortunes diverses. Le 12 février 1934, l’appel à la grève semble avoir été particulièrement suivi par les postiers: " depuis 1909 nous n’avions pas vu pareil mouvement" écrit-on dans la presse syndicale. Georges Frischmann, praticien et historien du syndicalisme cite 160 000 grévistes. Chiffre exagéré, la grève aurait touché 90 % de la profession… Mais il traduit sûrement la réalité en certains endroits. Les grèves de 1936 ne sont pas suivies aux PTT et dans la fonction publique. Au-delà du soutien politique apporté au nouveau gouvernement, cette non-participation est sans doute due à un moindre ressenti de l’urgence d’améliorations. Les traitements de la majorité des postiers ne sont pas élevés, ils n’en sont pas moins assurés. La hiérarchie est pesante, elle n’est pas toute puissante sur l’emploi lui-même. Des structures de médiation existent (commissions d’avancement de grade, conseil de discipline), des élus du personnel y siègent, bien avant le Statut des fonctionnaires de 1946.

Une autre journée nationale, dite de grève générale a lieu aux PTT, comme dans l’ensemble des métiers, le 30 novembre 1938. Un historien, Guy Bourdé en a fait l’étude. Alors que la fédération postale revendique plus de 100 000 adhérents, (pour 180 000 postiers), elle n’annonce que 4 000 grévistes. Ce chiffre semble en fait ne recouvrir que les agents sanctionnés pour fait de grève. Georges Frischmann reprenant un autre source annonce 28 000 journées perdues, soit autant de grévistes. La fédération postale CGT étant plutôt hostile à cette grève, lancée par la direction confédérale de Léon Jouhaux et soutenue par les anciens "unitaires, a peut-être minoré son ampleur… Le doute est de mise ici, mais la controverse illustre les antagonismes exacerbés au sein du syndicalisme postier. La guerre, puis la Libération creusent un peu plus le fossé creusé entre les deux tendances du syndicalisme des PTT.

La grève des postes de 1946

Par la grève des postiers, les manifestations de Cherbourg, Nantes, Dijon, etc., les travailleurs entrent en rébellion ouverte contre l’ancienne direction du mouvement ouvrier, alliée au gouvernement et au patronat, et essaient de se donner dans l’épreuve de l’action une direction nouvelle. La CGT, liée au PCF qui participe au gouvernement, est hostile à la grève des postiers.

Barta écrit :

« Benoît Frachon essaie de justifier la position du P.C.F. vis-à-vis du mouvement gréviste, dans L’Humanité du 28 août. En relatant, à sa façon, les manifestations et grèves de Nantes, Dijon, Bordeaux, etc..., il tire les conclusions suivantes :

"La grève n’est pas une arme dont on use à tort et à travers... Il est des gens qui sont pris d’une subite et violente passion de retour d’âge pour la grève... Tout cela avec l’objectif bien arrêté de créer un climat favorable à l’éclosion de grèves désordonnées... Nous demandons à tous les militants d’être vigilants, de faire échec à toutes les tentatives des excitateurs pour qui les revendications ne sont qu’un prétexte."

Sur le même ton, Le Populaire vient à sa rescousse, le 30-8 : "La grève est une arme précieuse pour la classe ouvrière. Mais il ne faut l’employer qu’à bon escient et ne pas la placer, surtout, entre toutes les mains. Il en est de plus ou moins honnêtes ou bien intentionnées."

Ce sont là des vérités générales. Mais dans le cas présent, elles n’ont d’autre but que de créer la confusion parmi les ouvriers et de déplacer les propres responsabilités de ces "dirigeants syndicaux; et politiques sur... la réaction et le Malin !

Examinons de plus près leurs affirmations :

"Dans la totalité des cas, le mécontentement ouvrier est légitime", les ouvriers ont raison, le motif de leurs grèves est juste, reconnaît L’Humanité. Mais... on peut obtenir satisfaction sans grève ! "Le résultat que les postiers ont obtenu, ils pouvaient l’avoir sans grève", dit Frachon. "Le mécontentement est provoqué par la réaction et la grève exploitée par elle." Or, "la C.G.T. a montré qu’elle est une organisation sérieuse, puissante, qui sait obtenir, sans vaine gesticulation, ce dont la classe ouvrière a besoin."

Ainsi donc, les ouvriers pourraient voir leurs revendications satisfaites sans grève, d’une manière pacifique ; et bien que la "puissante" C.G.T. soit partisan de cette tactique rationnelle, une minorité de réactionnaires prend le dessus dans de nombreux conflits !

Ainsi donc, au lieu de suivre la tactique géniale et facile du P.C.F., qui peut obtenir des concessions sans l’action des ouvriers, de façon "économique", les ouvriers tendent leurs nerfs et leurs muscles dans des conflits grévistes répétés, sont en butte aux attaques de la bourgeoisie et des organisations prétendument ouvrières, mènent des combats inutiles à seule fin de satisfaire des réactionnaires !

Ce ne sont là que calomnies et mensonges d’autant plus flagrants que, dans tous les mouvements jusqu’à présent, les ouvriers ont repris les revendications même de la C.G.T., non satisfaites malgré toutes les négociations.

Si les revendications ouvrières pouvaient être satisfaites sans grève, verrait-on les ouvriers faire grève ? C’est parce que depuis deux ans les ouvriers ont eu le temps de mettre à l’épreuve la tactique géniale des Frachon, qui enchaîne tous les jours un peu plus les ouvriers à l’exploitation patronale, qu’ils prennent sur eux, de plus en plus, d’entrer en mouvement à l’encontre de ces "dirigeants".

Les mouvements ouvriers actuels, c’est la situation générale des classes travailleuses qui les commande, et rien d’autre.

Ils surgissent de l’opposition d’intérêts irréductible entre bourgeoisie et prolétariat, ils représentent la lutte de la classe ouvrière contre sa paupérisation, au sortir d’une guerre qui a été pour la bourgeoisie un moyen de réduire les classes laborieuses à une situation de misère.

Il y a dix mois, nous écrivions dans La Lutte de Classes (n°53) : "...Par suite de la politique menée par la bourgeoisie, les grèves, les protestations, etc..., sont tout à fait inévitables dans la situation actuelle et leur importance ne fera que croître." Car... "tout le labeur à bas prix des ouvriers n’est pas destiné à la reconstruction, mais à soutenir la concurrence capitaliste. Il n’y a pas, dans ces conditions, d’amélioration possible à la situation des masses ouvrières en Europe. Dans la concurrence capitaliste acharnée qui se livre en même temps que se prépare la nouvelle guerre, les ouvriers seront sacrifiés économiquement, comme ils le furent physiquement pendant la guerre". (Lutte de Classes. 56, 24-12-1945.)

Le fait qu’aujourd’hui les ouvriers entrent en lutte à l’encontre des dirigeants officiels n’est que le résultat du fait que ces dirigeants ne veulent pas aider les ouvriers à lutter contre la bourgeoisie, mais aident la bourgeoisie contre les ouvriers.

En prétendant que les ouvriers font des grèves inutiles suscitées par la réaction, les chefs staliniens reprennent les calomnies bourgeoises, selon lesquelles le mouvement ouvrier est provoqué non par les besoins profonds de la classe ouvrière, mais par des "meneurs" et des "excitateurs", que la classe ouvrière par son "ignorance" met en danger "l’ordre", etc...

Mais comme le mouvement ouvrier répond, en réalité, au besoin profond de la classe ouvrière de s’opposer à la politique de spoliation de la bourgeoisie, comme ce mouvement témoigne d’une forme de conscience supérieure prise par les ouvriers, dans le fond les arguments de Frachon ne sont qu’un aveu que les chefs staliniens sont en dehors de ce mouvement, qu’ils ne sont pas à la tête des ouvriers dans leur lutte contre la bourgeoisie, qu’ils s’opposent à cette lutte ; c’est pour cela qu’ils recourent aux plus basses calomnies.

En présence d’une C.G.T. opposée à leurs luttes, les travailleurs ont réagi en ne tenant pas compte de son opposition, et en poursuivant la lutte contre la volonté de la direction.

Après Cherbourg, Nantes, le mouvement des postiers, il n’est pas rare de trouver maintenant dans L’Humanité des mises en garde et des protestations de la C.G.T. contre les travailleurs de différentes usines qui font grève sans tenir compte de celle-ci.

Cependant, là où le mouvement dépasse en importance des entreprises isolées ou même des localités, plus exactement dans la grève des postiers où il s’agissait de coordonner en un seul mouvement la lutte de travailleurs dispersés à l’échelle nationale, il a fallu remplacer l’organisation syndicale défaillante.

Cette nouvelle organisation, c’était les Comités de grève, reliés entre eux par un Comité central.

L’opposition de la direction cégétiste aux grèves n’a donc nullement paralysé le mouvement gréviste, n’a pas pu le priver d’organisation. Au contraire, dans les Comités de grève couronnés par un Comité de grève national, les travailleurs ont trouvé une organisation de lutte bien plus démocratique et plus efficace. A la tête du mouvement se trouvaient des gens non pas en vertu de postes de permanents syndicaux, mais élus par tous les travailleurs. Le Comité de grève réalisait ainsi l’unité de tous les ouvriers engagés dans la lutte, indépendamment de leur appartenance politique ; c’est ainsi que malgré l’opposition de la Fédération stalinienne au mouvement, des membres du P.C.F. ont été élus dans des Comités de grève locaux. Mandatés pour une action déterminée, ils donnent la possibilité à la masse ouvrière de contrôler et de renouveler ses dirigeants, sur la base de leurs actes.

Même s’il manque de cadres véritablement prolétariens, par des réunions fréquentes, en donnant aux Comités un caractère permanent, en procédant à des élections de bas en haut, en changeant ceux qui ne donnent pas satisfaction, les Comités fournissent à la classe ouvrière un moyen de former une nouvelle direction, par la sélection de nouveaux cadres.

Dans le mouvement des postiers, des "dirigeants" profitant de leur situation centrale se sont proclamés Comité national, sans élection préalable par les délégués de tous les Comités de base, sans être donc l’expression fidèle de ce mouvement.

Mais même si pour un moment des Jouhaux ou des Staliniens se glissent à la tête des Comités, la forme elle-même de l’organisation, basée sur les éléments engagés dans la lutte, ne leur permet pas de rester à la tête, pour peu que la lutte se prolonge, mettant à nu leur véritable position.

Dans les Comités de grève, aussi bien sur le plan local qu’en les coordonnant sur le plan national par un Comité Central, la classe ouvrière possède la meilleure arme pour s’opposer aux menées bureaucratiques et pour se donner, dans le cadre des luttes à venir, de nouveaux dirigeants dévoués à ses intérêts. »

Fin du texte de Barta

Le mouvement de grève de l’été 1946 aux PTT a la caractéristique de ne concerner que cette administration, comme en 1909. Il se situe dans un contexte de luttes internes déjà abordées, et dans une situation politique atypique. Depuis 1944, sous l’autorité du général de Gaulle, puis sans lui, le Parti communiste français participe au gouvernement de la France et à la reconstruction du pays. Ils soutiennent activement la bataille de la production. Celle-ci, dans la tension des énergies pour "produire plus", nécessité économique, en vient à sous-estimer l’aspiration des travailleurs à en recueillir quelques fruits. L’historienne Annie Lacroix-Riz a montré le tournant qui s’opère dans l’opinion au printemps 1946, qui amène les travailleurs à revendiquer des hausses de salaire.

Les travailleurs des PTT ne sont pas un ilot isolé. Mais les revendications, ici se télescopent avec les luttes syndicales intestines: la fédération postale-CGT est dirigée par le communiste Fernand Piccot, le ministre d’État, chargée de la réforme de la fonction publique est Maurice Thorez, secrétaire général du PCF. Tout laisse à penser que la direction fédérale ne cherche pas l’épreuve de force avec son ministre de tutelle. Les opposants à la nouvelle direction sont divers : anciens confédérés évincés de la direction fédérale, syndicalistes-révolutionnaires soucieux de l’indépendance du "syndicat" par rapport au "politique, socialistes SFIO tentant de déborder par la "phrase" de gauche, un Parti communiste soucieux de montrer son aptitude à gérer, au risque de mécontenter une partie de sa base électorale. Ils s’emparent des revendications salariales et attisent les inquiétudes quant au futur statut de la fonction publique, qui est en discussion.

La poussée "syndicaliste", amène la fédération des PTT à lancer un mot d’ordre de grève, pour le 30 juillet, limité à un arrêt de travail limité à une durée de dix heures. Dans trois importantes régions, tenues par les minoritaires, Bordeaux, Clermont-Ferrand et Lille, les dirigeants cégétistes locaux appellent à la grève illimitée. Dès le 31 juillet, l’ampleur du mouvement est manifeste, bien au-delà de la zone géographique initiale. De nombreux services sont en grève, les lieux de travail sont occupés par les grévistes, une première aux PTT. Ampleur du mouvement ? Tandis que la direction fédérale dénonce "les diviseurs de la classe ouvrière", Marcel Cachin le directeur de l’Humanité note dans son carnet personnel : (1er août 1946), "la masse des postiers marche aujourd’hui" (dans la grève); (8 août 1946), "la grève des PTT a entraîné les 50 %"… Pour débloquer la situation à laquelle ils ont contribué largement par calcul politique, et éviter une implosion de la coalition gouvernementale tripartite PCF-SFIO-MRP, les socialistes SFIO font intervenir un médiateur, semble-t-il auto proclamé mais compétent en la matière puisqu’il est postier lui-même, le député Léon Dagain. Celui-ci négocie, sous l’aval gouvernemental et celui du ministre des PTT Jean Letourneau, MRP, avec les grévistes organisés en un Comité national de grève, en contournant la fédération postale. Le 4 août, malgré des fortes oppositions, le travail reprend. Le Comité national de grève, dirigé par un trio de militants, Charles Béreaux, de Lille, Camille Mourguès de Clermont-Ferrand et Gaston Duphil de Bordeaux, se pérennise en structure organisée. Revendiquant 15 000 membres, il se transforme Comité d’action syndicaliste, hors de la CGT en décembre 1946, puis en Fédération syndicaliste des PTT autonome, en juillet 1947. Cette fédération adhère à Force ouvrière en 1948.

Statistiques des grèves dans les PTT

• 1947 : 130 138 journées;

• 1948 : 93 124 journées;

• 1949 : 78 764 journées; 1950 : 37 302 journées.

• Les années 1951 et 1952 sont quasiment exemptes de gréve.

• 1953 : 1 203 255 journées.

En 1953

De Bordeaux, la grève s’étend et devient générale.

Là, réunis dans la cour de la poste principale, de nombreux facteurs exprimèrent leur désaccord avec la mollesse des dirigeants fédéraux. Un militant de FO, Jean Viguié, de tendance anarcho-syndicaliste, prit le micro et résuma la situation: «Seule une grève générale et illimitée, dit-il, peut aboutir à faire reculer le gouvernement» et conclut en disant: «Pourquoi ne la lancerions-nous pas ? ». Les applaudissements fusèrent et tinrent lieu de vote.

Par téléphone, les postiers grévistes de Bordeaux avertissaient eux-mêmes leurs collègues, dans le reste du pays. Deux jours plus tard, la grève était générale dans les PTT et gagnait d’autres secteurs, concernés eux aussi par les décrets-lois.

Les centrales syndicales, qui n’entendaient pas que le mouvement leur échappe, appelèrent les fonctionnaires et les travailleurs de l’État à une grève d’avertissement de 24 heures le 7 août, un vendredi. Cette journée fut très suivie. A côté des postiers, les cheminots, les gaziers, le métro parisien, les mineurs, les ouvriers des Arsenaux et ceux de la Régie des tabacs avaient cessé le travail. Le lundi 10, la grève paralysait la Poste et les mines. Le lendemain, jour de publication des décrets-lois au Journal officiel, la grève rebondissait chez les cheminots.

La journée d’action du 7 août, proposée par les directions syndicales, devait, à leurs yeux, encadrer et fixer des limites au mouvement. Elle eut l’effet inverse, elle aboutit à sa généralisation dans tout le pays, à tous les services et entreprises publics.

À son point culminant, la grève fut suivie par quatre millions de travailleurs. Elle dura jusqu’au 25 août. Il n’y avait plus de trains, plus de courrier. Le téléphone, alors manuel entre Paris et la province, était paralysé, le gouvernement dut utiliser les lignes intérieures de l’armée. Les chèques postaux étaient bloqués, les ordures ménagères s’entassaient sur les trottoirs des villes. Par milliers, des vacanciers, des touristes bloqués sur leur lieu de villégiature et ne purent rejoindre ni leur domicile ni leur travail. Mais cette grève restait populaire. De nombreux salariés étaient d’ailleurs persuadés qu’ils n’allaient retourner au travail que pour être appelés à se mettre en grève à leur tour.

Le conflit de l’été 1953, dans son versant "PTT" a été étudié par Jean-François Noël. Amorcé aux PTT, il atteint d’autres services publics (EDF-GDF, SNCF, RATP, Air France), les entreprises nationalisées (Charbonnages de France, arsenaux) et touche aussi quelques entreprises de la Métallurgie. En effet, aux raisons internes du mécontentement des postiers, en matière d’effectifs et de salaires, accumulé depuis plusieurs années de "paix sociale", s’ajoutent les projets du gouvernement Joseph Laniel d’économies budgétaires dans les entreprises publiques: la guerre d’Indochine qui s’éternise, nécessite pour une forte part cette mobilisation financière. Le 4 août 1953, les syndicats de la fonction publique appellent à une grève limitée à une heure, pour protester contre les décrets-lois gouvernementaux. À Bordeaux, les postiers de toutes obédiences (CGT, FO, CFTC et autonomes) décident la prolongation de ce mouvement en grève illimitée. Par télégraphe et téléphone, ils font connaître leur décision à l’ensemble des centres postaux et téléphoniques et à toutes les fédérations syndicales. Force ouvrière et CGT, séparément relaient dès le 5 août l’appel à la grève. Elle s’étend comme une trainée de poudre à l’ensemble des PTT, malgré le fait que c’est la période estivale des congés. Réquisitions, réseaux parallèle d’acheminement, rien ne parvient à enrayer la grève. À Paris, reprenant la tradition de 1909, des meetings réguliers rassemblent dans l’unité syndicale un temps retrouvée des foules importantes de grévistes. Georges Frischmann, pour la CGT, y fait forte impression, de par ses talents oratoires. D’autres syndicalistes s’y révèlent: Madeleine Colin, Émile Le Beller. Tout jeune postier, Louis Viannet prend sa première carte syndicale. Mais c’est en coulisses politiques que des négociations ont lieu, excluant la CGT. Le député Léon Dagain s’entremet aux PTT, entre Force ouvrière, la CFTC et le ministre Pierre Ferri. D’officieuses, les tractations deviennent officielles à partir du 15 août, et aboutissent à un appel CFTC-FO pour la reprise du travail, le 21 août. La base renâcle, la CGT dénonce une "trahison", et… la grève se poursuit notamment à Paris jusqu’au 25 août. Ce jour-là, des membres du bureau confédéral de la CGT emprisonnés depuis des mois, Alain Le Léap, Lucien Molino, ainsi que d’autres militants, sont libérés. Le soir, la fédération CGT des PTT appelle à son tour à cesser la grève.

Aucun des décrets-lois n’est finalement appliqué, toutes les sanctions pour fait de grève restent…lettres-mortes, et une prime annuelle spécifique aux PTT est instaurée. Jamais depuis 1909 un mouvement n’avait eu une telle ampleur. Pourtant une vingtaine d’années plus tard, les PTT connaissent leur grève la plus forte du XXe siècle.

Après l’éruption de l’année 1953, où le nombre moyen de 6,29 jours de grève par agents est atteint, les PTT connaissent quelques années pendant lesquelles les revendications ne s’expriment pas par des arrêts de travail. Ceux-ci se produisent lors de journées nationales, auxquelles la CFTC s’associe progressivement. La statistique des grèves enregistre :

• 1954 : 81 584 journées ;

• 1957 : 98 480 journées ;

• 1959 : 72 836 journées. Les chiffres des années intermédiaires sont insignifiants.

Années 1960

La "température sociale" s’affiche à la hausse à partir de 1960. La modernisation qui marque les années de la reconstruction, sous la IVe République ne touche pas les PTT. Le téléphone français est en retard, les opérations de tri du courrier restent manuelles. Les Chèques postaux seuls sont l’objet d’un début de traitement informatisé. Le recours à des effectifs de plus en plus nombreux, mais en croissance moins rapide que le trafic postal, est une solution onéreuse pour l’État. De plus il amplifie les frustrations du personnel en matière de traitements et de qualifications. Il concentre sur les grandes agglomérations la "mal vie" d’agents déracinés. Les événements de 1968 traduisent le malaise, sans le résoudre.

Statistiques des grèves des PTT

1960 : 121 148 journées; 1961 :

139 423 journées;

1962 : 103 200 journées;

1963 : 250 882 journées;

1964 : 280 000 journées:

1965 : 116 453 journées;

1966 : 272 496 journées;

1967 : 321 000 journées.

1968 : 1 662 416 journées. Le chiffre de 1953 est dépassé, mais il concerne un effectif de fonctionnaires plus important: il correspond à 5,86 journées de grève en moyenne par agents.

Le mouvement de grève générale est très suivie à la Poste...

Les
manifestations du 13 mai ont été un vrai
succès
mais plus en
terme de
participants qu’en
terme
de
grèves
qui les ont sous-tendues.
Le
tiers des
salariés
de l’industrie
appartenant
aux petites entreprises
de
moins
de
50 salariés
n’a pas
fait grève,
mais dans les grandes
entreprises,
ces
ont plutôt celles
du secteur
étatique
qui
ont été
à la pointe
: EDF
et GDF
(80
%), Cheminots (50
%)
2
, RATP (60
%) enseignants
(75
%)
et surtout La
Poste.

Dès
le lendemain,
18 mai, le
déclenchement
de
la grève
«
générale
»
aboutira
en cinq
jours
à la
paralysie
totale du pays
.
Le
nombre
des grévistes
croît avec
rapidité
: le 18, vers
midi, ils sont 1 million et, le
soir, plus de 2 mil
lions
13
!
Après
la pause du dimanche,
les arrêts
de
travail atteignent
toutes les régions,
tous les
corps
de métier
: plus de
4 millions le lundi soir, 6 à 7 millions le mardi, 8 millions le mercredi
22 mai et, au
lendemain
de l’Ascension,
on frôlera
les 9 millions de
grévistes.
Le
18, dans la région
parisienne,
métros et bus
restent
au dépôt. Déjà
le 17 mai, les cheminots d’Achères
et de Saint-Lazare
étaient
partis en grève.
Selon les
statistiques
du ministère
de l’
Intérieur,
85
000 des 92
000 cheminots de
la région
parisienne
sont en grève
dès le
18 mai au
soir
ainsi que
29
000 des 30
300 des
salariés
de la RATP. Dans tout le pays,
les bureaux
de poste
ferment
un à
un. Les
jours suivants, EDF-
GDF
(en
région
parisienne
33
200 sur
38
700 salariés
sont en
grève
)
et
les enseignants
rejoignent
le
mouvement.
A la Poste,
par exemple dès
le 21 mai, on a les chiffres
suivants de
grévistes
: 50
000 sur 80
000 en
région
parisienne
et 66
000 sur
175
000 en Province.
La
plupart des
centres
de
tri en
région
parisienne
sont occupés
et les bureaux de
poste
ont été fermés
par
les grévistes.
Dès le 18 mai, la
direction
de la Poste demande
à la
police
d’expulser
le centre
de télécommunications du 2e
arrondissement
près
de
la Bourse,
occupé
par
une
centaine
de grévistes.
Après
négociation
avec
la
CGT,
le centre
est libéré
pacifiquement.

Le
gouvernement
ne peut réagir
immédiatement
contre
le développement
des grèves,
même lorsqu’elles
touchent
des secteurs
stratégiques
pour l’État, comme
la Poste, les chemins
de fer
ou la navigation
aérienne.
Si le
bureau
du Central-
Radio, qui assure
les communications
téléphoniques avec
l’étranger,
est occupé
par
la police
et confié
à
l’armée,
le gouvernement
ne
dispose
pas de
forces
suffisantes
pour s’emparer
de tous les centres
provinciaux de télécommunications.
Force
est pour
l’État de compter
sur l’esprit civique
des postiers grévistes,
et d’attendre
pour le reste
l’ouverture
de négociations
entre
les syndicats
ouvriers et les
organisations
patronales.

Pendant les
cinq premiers
jours
de juin, les interventions
de la police
sont innombrables
et touchent
toutes les grandes
villes de France.
Sont visés
en priorité
: les centres
de chèques
postaux, les recettes
principales,
les dépôts d’essence,
les relais
de l’ORTF,
etc.

Les
syndicats
ont donné des consignes
de modération
: empêcher
les jaunes
de reprendre
le travail, mais
ne
pas s’opposer
aux interventions de
la police. Il
y
a
pourtant des incidents à
Dijon, à Nancy,
à
Metz, à Nantes
et à
Rennes, où la poste
centrale
doit être évacuée
à coups de
grenades
lacrymogènes.

La
SNCF
pose un problème
particulier
: on ne peut envisager
de
reprise
sérieuse
au
niveau
local,
l’occupation
par
la police d’une
gare
ou d’un
dépôt isolé
ne pouvant entraîner
par elle-même un résultat
significatif.
Pourtant, le gouvernement
compte
sur un effet
de
tache
d’huile, dû à la
démoralisation supposée
des
grévistes.
Le
3 juin, à Paris, la police
dégage
la gare
de
Lyon,
et, dans l’est, les
gares
de Strasbourg,
de
Colmar
et
de
Mulhouse.
Quelques trains
de banlieue
s’ébranlent
à
Strasbourg,
mais, à Mulhouse, les grévistes
se couchent
en
travers
des voies et réoccupent
les postes d’aiguillage
; le 3 au matin, les grévistes
réoccupent
pacifiquement
les gares
de
Strasbourg
et de
Mulhouse
: les jaunes démoralisés
ont préféré
rentrer
chez
eux.
Dans
les PTT, même déconvenue
pour le pouvoir
: à quelques
exceptions
près, le personnel
non
gréviste
se révèle
insuffisant
pour maintenir ne
serait-
ce que
des conditions de sécurité
minimales
; il doit, de
plus, rentrer
chaque
matin sous la protection
de la police
et les huées
des grévistes
rassemblés. Après
bien
des
hésitations, le ministre
avoue
sa défaite
et parfois
rend
aux piquets de grève
les bâtiments évacués,
contre
promesse
de leur
part d’assurer
un «
service
minimal d’intérêt public
»
.
Force
est alors
d’attendre
l’issue des grandes
négociations
en cours.

Années 1970

1969 : 198 400 journées;

1970 : 407 300 journées;

1971 : 279 600 journées;

1972 : 368 300 journées;

1973 : 469 872 journées. Ce dernier nombre traduit une participation gréviste moyenne annuelle de 1,57 jours par agents.

La grève de la Poste de 1974

Analyse de la grève de 1974

Une autre analyse

1974

La grève des PTT de l’automne 1974 est sans doute l’une des plus importantes dans l’histoire sociale de ce secteur professionnel. Démarrée dans les centres de tri, elle s’étend à l’ensemble des services postaux mais aussi des télécoms (alors rassemblés dans un même service public, les PTT). Parti le 17 octobre du centre de tri de gare de Lyon, c’est dans ce type d’établissement que la grève, qui va s’étendre jusqu’au 2 décembre, sera suivie avec le plus d’intensité. Le 23 octobre, la première manifestation organisée dans les rues de Paris rassemble près de 10 000 grévistes. Le 15 novembre, un mois après le lancement des hostilités, 91% des personnels des centres de tri sont encore en grève.

La montée du mécontentement, que traduisent les chiffres des journées de grève, se conjugue à l’automne 1974 avec une situation politique particulière. Valéry Giscard d’Estaing est élu au mois de mai 1974 Président de la République avec un faible différentiel de voix sur François Mitterrand, le candidat de l’union de la gauche. Le programme commun de la gauche a l’appui des syndicats CGT et CFDT. Or les premières rumeurs concernant les projets "giscardiens" sur les PTT renvoient des bruits de création d’un office des postes et télécommunications. C’est interprété par les agents des PTT comme une privatisation et un démantèlement du service public. Depuis plusieurs années ces thèmes agitent la profession, qui craint de perdre un statut, protecteur du chômage et garantissant une certaine carrière. Ces inquiétudes, se lient aux traditionnelles revendications salariales, que le gouvernement résout, à minima, en concluant au niveau de la fonction publique des accords minoritaires avec FO, la FEN et la CFTC, en laissant de côté CGT et CFDT. Elles se mélangent aussi avec des conditions de travail et des processus de management archaïques, face à une population jeune et qui aspire à la reconnaissance professionnelle.

Le 17 octobre 1974, lors d’une semaine d’action syndicale CGT-CFDT, un incident mineur à la suite d’une Assemblée générale du personnel employé au tri postal du PLM (Gare de Lyon) provoque la cessation du travail "pour une durée illimitée", au bureau du PLM, puis en cascade dans tous les Bureaux-gares parisiens, qui sont centres de tri et centres de transit pour l’essentiel des échanges postaux entre Paris et le reste de la France… Chaque bureau-gare parisien (PLM, gare d’Austerlitz, gare de Paris-Montparnasse, gare Saint-Lazare, gare du Nord, gare de Paris-Est) est en effet "tête de ligne" des divers services ambulants ferroviaires, qui drainent et trient le courrier de leur zone de "route". À ces bureaux-gares se rattache Paris-Brune, un centre plus récent, traitant essentiellement du courrier d’entreprise et celui de banlieue parisienne Dès le 22 octobre, la grève y est générale. Elle paralyse le pays progressivement, tant l’économie moderne est tributaire des échanges. Tous les secteurs de la Poste, guichets, distribution, Chèques postaux suivent le mouvement. Il emporte les services des télécommunications, les premiers menacés par une privatisation éventuelle et le démantèlement des PTT.

Comme en 1909, le secrétaire d’État aux PTT, Pierre Lelong devient la "bête noire" des postiers en prononçant des paroles vexantes sur "le travail idiot dans les centres de tri" ! Face à lui le syndicalisme des PTT, historiquement fort, est puissant. Fin 1973, la fédération CGT annonce 87 000 adhérents, la fédération Force ouvrière se compte à plus de 58 000 adhérents, la fédération CFDT disposerait de plus de 30 000 syndiqués.

En emplois budgétaires, les PTT ce sont en 1974: 231 000 postiers, 111 000 télécommunicants et 3 600 agents dans les services communs, sur l’ensemble du territoire français. Ce sont un des plus gros employeurs du pays. Non seulement la grève paralyse l’économie, mais elle est visible et audible. Les banderoles devant les bureaux, les manifestations un peu partout, plusieurs à Paris, les boîtes aux lettres vides, les guichets fermés, les chèques non tirés, tout atteste d’un mouvement très largement suivi. Pourtant, bien que des négociations soient ouvertes dès le 24 octobre, ce n’est qu’à partir du 20 novembre, après une énième journée de grève et de manifestation très puissante des agents de toute la fonction publique que Pierre Lelong, au nom du gouvernement dirigé par Jacques Chirac annonce pour 1975 un budget des PTT en hausse. Le front syndical commun réalisé jusqu’alors commence à se lézarder. Le 26 novembre, Jacques Chirac annonce aux syndicats l’ouverture sous deux semaines des discussions salariales dans la fonction publique. La grève s’effrite depuis quelques jours déjà, quand les centres de tri parisiens décident le vendredi 27 novembre la cessation de la grève. La reprise du travail est effective le 2 décembre 1974. Comme son homologue Julien Simyan en 1909, Pierre Lelong disparaît de la scène politique nationale après son remplacement le 31 janvier 1975 au secrétariat d’État aux PTT par Aymar Achille-Fould.

Pour l’ensemble de l’année 1974, la statistique des grèves livrée par les PTT permet de prendre la mesure de ce mouvement exceptionnel: 3 101 826 journées de grève sont officiellement comptabilisées. La moyenne annuelle par agents s’établit à 9 jours.

Le record de 1974 ne dissuade pas les années suivantes les agents des PTT à recourir à cette forme de lutte. Au début 1978, en région parisienne éclate dans les nouveaux centres de tri créés en banlieue, Créteil, Trappes, Bobigny, Nanterre, etc., un conflit à propos de la précarisation du recrutement de "vacataires". Comme pour l’ensemble des salariés, l’année 1981 marque une césure: jamais après cette date le nombre moyen de jours de grève par agent ne dépasse aux PTT la barre symbolique de 1 jour. Les conflits qui ont lieu avant la réforme de 1990, parfois spectaculaire, comme celui des "camions jaunes bloquant les centres postaux, ne touchent qu’une minorité d’agents. On assiste par contre à une extension des conflits localisés sur un établissement. Ce genre de grèves entraine des arrêts de travail longs, mais n’implique qu’une population réduite.

Statistiques des grèves des PTT

• 1975 : 186 000 journées de grèves;

• 1976 : 559 000 journées ;

• 1977 : 697 415 journées ;

• 1978 : 443 900 journées ;

• 1979 : 447 000 journées ;

• 1980 : 613 500 journées ;

• 1981 : 145 857 journées ;

• 1982 : 133 800 journées ;

• 1983 : 182 000 journées.

• 1984 : 428 000 journées. C’est une année charnière aux PTT, car un plan commence à entrer en vigueur qui vise à supprimer les services ambulants et les bureaux-gares. Au plan politique, elle correspond au départ du gouvernement des ministres communistes.

• 1985 : 198 000 journées ;

• 1986 : 383 000 journées ;

• 1987 : 393 000 journées ;

• 1988 : 332 000 journées ;

• 1989 : 192 241 journées.

1984-1988, les turbulences grévistes face à des projets de réforme

En 1981, année de l’arrivée au pouvoir de la gauche, la branche Poste de l’administration des PTT compte 265 350 fonctionnaires. Elle en comptait 250 000 environ dix ans plus tôt. Entre temps s’était déroulé, à l’automne 1974, le plus important mouvement social que les PTT aient eu à connaître au cours du XXe siècle. Entreprise de main d’œuvre, la Poste avait accéléré la mécanisation de ses processus de traitement après les grèves qui marquèrent le début du septennat de Valéry Giscard d’Estaing. Le bilan de l’année 1974, quant aux nombres de jours de grève par agent et par an atteignait, pour l’ensemble des PTT le sommet de 10,12 journées... Si quelques experts en prospective avaient prédit que l’automatisation d’un travail, jugé "idiot" par un ministre, règlerait la question sociale en faisant diminuer le nombre des opérateurs et en accroissant leur qualification, il semblait qu’il n’en était rien au seuil des années 1980. 403 456 journées perdues par la Poste pour fait de grève sont recensées cette année-là, avec un personnel plus nombreux.

La question se posait aux nouveaux gouvernants portés au pouvoir par une majorité politique, et dans lesquels les salariés des PTT s’étaient massivement reconnus : comment résoudre le retard pris par La Poste dans la modernisation de son outil de production sans provoquer une éruption sociale ? Les trois premières années, le ministre des PTT Louis Mexandeau permettait une pause de la question sociale par des mesures attendues, telle que la résorption de l’auxiliariat. Dans le domaine du symbole, il permettait la réintégration dans l’administration de Georges Frischmann, révoqué des PTT quelque 30 années plus tôt. Ce fut aussi au prix de l’immobilisme dans le domaine des réformes. 1984 marque un tournant : non seulement la majorité gouvernementale perdait sa composante communiste, mais la Poste amorçait, sous la direction de son directeur général Jacques Daucet, une phase de réformes structurelles qui impactaient directement le personnel : la suppression des services ambulants était annoncée à terme, toute l’organisation des acheminements du courrier était bousculée par l’inversion des rotations de la Poste aérienne. De plus, Louis Mexandeau chargeait un expert de lui dresser l’inventaire de l’entreprise "Poste", et de lui avancer quelques pistes quant à l’avenir.

Le rapport de cet expert, dit "rapport Chevalier", considérait comme acquise la scission des PTT en deux entreprises. Surtout, il mettait en cause le statut des agents. Le seuil de 1 jour annuel de grève /agent était approché. En fait l’immobilisme perdurait et la tension descendait à 0,39 en 1985. Le retour de la Droite au gouvernement effaçait tous les freins idéologiques chez les syndicats comme chez les postiers, malhabiles face à un ministre de gauche. Secrétaire d’État aux PTT puis ministre, Gérard Longuet lançait, sans grande concertation, projets et plans de réforme. Il se heurtait aux réactions syndicales longtemps bridées. Le mouvement gréviste repart à la hausse en 1986, et perdure en 1987. C’est sans doute la raison pour laquelle, en 1988, le ministre Paul Quilès adoptait une procédure tout autre pour le même but : la réforme des PTT. C’est dans ce contexte que se situe l’intrigue de Tous les chevaux ont couru, le dernier roman de l’écrivain-postier Georges Valero.

A retenir la petite phrase du ministre Longuet : « Travailler dans un centre de tri est, si j’ose dire, un des métiers les plus idiots qui soient ! »

À l’automne 1988, le ministre des Postes et Télécommunications, Paul Quilès, devait faire face à la grève des camions jaunes de La Poste : grève paradoxale, ce mouvement ne concernait qu’un effectif restreint, les chauffeurs des camions postaux, mais ceux-ci bloquaient les centres de tri postaux. Cela peut expliquer, pour partie, l’absence de réaction forte au moment de la réforme Quilès. Cette grève bouchon a été utilisée dans l’argumentaire ministériel pour justifier le changement : une entreprise qui connaît de telles tensions sociales ne peut être qu’archaïque. L’analyse plus fine du chiffre de grève en 1988, détaille un nombre croissant de conflits locaux, et une participation à ceux-ci presqu’égale à celles des journées nationales : 0,38 jours / agents pour les conflits locaux, 0,50 jours / agents pour les journées d’action nationales. Aussitôt le conflit des "camions jaunes" achevé, Paul Quilès lançait le débat sur la réforme des PTT. Anesthésiant social, le débat mené par Hubert Prévot avait un impact sur les grèves ; le nombre moyen de journées par agent et par an descendait à 0,51 en 1989. Les échéances de l’année 1990, présentation en conseil des ministres, examen en Conseil d’État, discussion et vote à l’Assemblée nationale, étaient ponctuées d’un appel à la grève de la part de la CGT. En aucune occasion celle-ci n’arrivait à entraîner la masse des postiers. La participation gréviste globale durant l’année 1990 remontait légèrement mais restait à un niveau inférieur à 1... Dans les faits c’était en 1993, au moment où commençait le chantier de la classification des personnels, que les réactions étaient les plus fortes. Mais la réforme des PTT était mise en œuvre depuis 3 ans. D’autre part, l’année 1993 était celle du changement de majorité à la Chambre des députés. Les élections portaient la droite au pouvoir. Or il semblerait que les grèves sont à leur plus haut niveau quand celle-ci est au gouvernement.

La grève de 1995

Le mouvement social de l’automne 1995, que certains ont souvent cru réduit à la seule grève des transports publics, SNCF et RATP notamment, très visible et fortement médiatisé, a également entrainé, dans le refus du plan Juppé, le gros secteur de la fonction publique qu’est La Poste. La grève des postiers n’a pas beaucoup été remarquée ni médiatisée. Cependant, avec un taux moyen supérieur à 3,5 jours par an et par agent, les chiffres de l’année 1995 se révèlent être les plus hauts depuis 1974. Ils témoignent de la forte résonance qu’ont, au sein de la profession postière, la thématique des retraites et celle de la Sécurité sociale. Et combien le « tous ensemble » a emporté l’adhésion, même si la reprise imposée par Bernard Thibaut aux cheminots a également entraîné la reprise des autres secteurs, de la RATP à la Poste. Les assemblées générales interprofessionnelles de la grève 1995, même si elles n’ont pas été rééditées ensuite, pas plus que la grève interprofessionnelle, ont marqué le mouvement ouvrier.

1995

Lundi 27 novembre

Le lundi 27 novembre, les cheminots en grève reconductible sont rejoints par la RATP, puis la Poste, France Télécom, etc.

Jeudi 30 novembre 1995
La Poste : près de la moitié des centres de tri en grève.
Vendredi 1er décembre 1995
La Poste : le mouvement s’y étend. La moitié des centres de tri en grève.

Lundi 4 décembre 1995

La Poste : 80 sur les 130 centres de tri, bloqués. France Télécom : extension du conflit.

Mardi 5 décembre 1995

107 centres de tri sur 130 sont en grève.

Bernard Thibault, sortant de son entrevue au ministère du travail, sans consulter ses syndiqués ni les assemblées générales interprofessionnelles, appelle les cheminots à reprendre le travail, cassant la lutte…

Les remous de la réforme de la sécurité sociale

Le mouvement des salariés du secteur public semblait, par son ampleur gréviste, annoncer le retour des formes de luttes ayant cours au temps des "trente glorieuses". Pour ce qui concerne les postiers, il n’inverse pourtant pas la tendance amorcée dès 1981. Le recours à la grève est de moins en moins adopté par les salariés. Un phénomène beaucoup plus difficilement quantifiable accompagne désormais la protestation sociale : les manifestations de rue massives. Ce type de mobilisation permet aux salariés d’affirmer leurs revendications à moindre coût financier que la grève. Lors de l’hiver 1995, les manifestants se lançaient dans le "Juppéton" : chaque manifestation devait être plus importante que la précédente. Ils faisaient plier le premier ministre. Les mouvements qui ont lieu en 2003 pour venir à bout des réformes de la sécurité sociale prennent la même forme, un ton en dessous. Malgré une poussée gréviste, enregistrée ici pour La Poste par 1,38 jours de grève par agent pour l’année, c’est à l’aune de la participation manifestante que le mouvement fut mesuré. On parle de "grève par procuration", mais les grévistes réels sont en diminution, y compris dans les secteurs accusés d’être gréviculteurs. L’année 2005 marque toutefois un net regain de la conflictualité, avec un retour en force des journées nationales de grève : le taux de participation à cette forme d’action est de 0,72 jour par agent, alors que des conflits localisés, souvent longs et durs, comme la grève au centre postal de Bordeaux Bègles, ont un impact statistique faible : 0,15 jour annuel par agents. Mais dans ce dernier type de confrontation, très pénalisant pour les clients et usagers locaux, la même tendance à la baisse est observable : 0,20 en 1990 ; 0,37 en 1999 (année record des conflits locaux, liée à la mise en place de la réduction du temps de travail) ; 0,21 en 2001 ; 0,11 en 2004.

2009-2010 inquiétudes face au changement de statut

Le brusque accroissement du phénomène gréviste à La Poste pour l’année 2009, enregistré par des chiffres dont la source est peu suspecte de complaisance, est à mettre en relation avec les annonces de changement de statut de La Poste. Dès 2008 les "journées nationales d’action" auxquelles appelaient l’ensemble des centrales syndicales trouvent un écho non négligeable parmi le personnel de La Poste. Le refus d’un changement de statut de leur entreprise, annoncé en juin 2008, joint à des revendications d’ordre plus général, provoque le 23 septembre 2008 une participation gréviste des postiers inédite depuis plusieurs années pour une grève nationale : le communiqué de La Poste annonce 27,3 % de participation. Pour l’année 2009, en moyenne les postiers ont fait plus d’un jour de grève, un niveau supérieur même au mouvement interprofessionnel de 2003. Trois journées de grève en 2009 se soldent par une participation supérieure à 20 %. Il semble qu’à l’optimisme et au volontarisme à conduire le changement de statut, affiché par les dirigeants de La Poste, les postiers répondent par beaucoup moins d’adhésion et beaucoup plus de recul. Enfin le constat de l’accroissement de conflictualité au niveau local montre que la déclinaison locale des réformes, n’entraine pas non plus l’enthousiasme des acteurs, malgré un effort de la direction pour faire passer sa politique en renforcer les efforts de « com ».

Un des objectifs affichés de La Poste est de "développer un dialogue social riche et de bonne qualité". Le Rapport social 2005 n’annonçait-il pas "privilégier la culture du dialogue plutôt que du conflit". Le constat, que les chiffres de "grèviculture" montrent, est que cet objectif n’est pas encore atteint. La propagande patronale n’a pas une grande efficacité, d’autant qu’elle est contredite immédiatement par la politique menée sur le terrain et qui manifeste une conflictualité aggravée à l’égard des agents.

Les centrales syndicales n’ont rien fait pour éviter l’émiettement des ripostes des travailleurs. Même à Paris, où de nombreux bureaux sont concentrés, il a fallu qu’ils organisent des mouvements séparés ! Par exemple, en 2010, une journée de grève avait lieu le 13 janvier à Paris 11 et Paris 7, le 14 janvier au centre de distribution de Paris 20, le 18 janvier au centre de Paris 6, ...

La grève de 2014 dans le département 92 a démarré à Rueil-Malmaison après que le contrat d’insertion d’une factrice, qui travaillait pour la Poste depuis des années et qui enchainait les contrats précaires, n’est pas été renouvelé. Quatre autres plateformes du département avaient ensuite rejoint le mouvement pour dénoncer des cas similaires à Bois-Colombes, Gennevilliers, La Garenne-Colombes et Courbevoie. Cette généralisation de la grève avait entrainé des retards dans la distribution du courrier dans tout le département. La grève a duré près de six mois. Dans le cadre de leur mouvement, les postiers ont plusieurs fois occupé des locaux de La Poste, dont le siège parisien ou la direction du courrier. Ils ont aussi brièvement envahi le siège du parti socialiste en mai. A la suite de ces occupations, quatre militants de SUD-PTT ont été placés en garde à vue en mai accusés de «violences volontaires en réunion» envers des vigiles de La Poste !!!

Une grève en 2001

Autre grève en 2001

Les mouvements à La Poste en 2002

Syndicalisme à La Poste en 2006

Grèves en 2007

2009 : la privatisation de La Poste

Une grève en 2010

2011, l’ouverture à la concurrence

Luttes à La Poste en 2011

2014, les postiers du 92

La grève de 2014

La stratégie syndicale à La Poste en 2014

Pas de souci, les dirigeants syndicaux trouveront encore un autre jour pour La Poste !

Une grève en 2014

Grèves actuelles

La Poste révoque un militant fonctionnaire, une première depuis 60 ans !

L’autre manière d’être... une banque

Quand les postiers sont en grève, les timbrés sont indignés !

Les luttes des postiers dans le monde

BELGIQUE

2012

La colère des postiers ne faiblit pas. Cela fait bientôt trois jours qu’ils se croisent les bras en Hainaut et à Bruxelles, notamment. Direction et syndicats négocient en ce moment le plan d’avenir de bpost. Les négociations sont au point mort.

Les bureaux de Tournai, Soignies/Braine-Le-Comte et des deux Woluwe sont concernés. Auxquels il faut ajouter ceux d’Ixelles et Laeken. Des facteurs de Koekelberg, Bruxelles-ville et Anderlecht pourraient également se joindre au mouvement. Quant à Mouscron et Frameries, les bureaux sont désormais partiellement en grève, comme à Chapelle-lez-Herlaimont. La ville d’Ath est légèrement touchée. La CSC signale aussi 15 à 30% de grévistes à Beloeil, Péruwelz et Celles.

En province de Luxembourg, les huit agents du bureau de poste de Bouillon ont également décidé, vers 9 heures, de ne pas distribuer le courrier ce mercredi. Ils ont tout de même assuré la distribution des journaux. La distribution du courrier reprendra dès demain, mais "selon des horaires de travail de 7h36, et non les 9 à 10 heures actuellement prestées en heures supplémentaires", souligne Benoît Jadoul, délégué SLFP. "Depuis 4 mois que nous testons les heures supplémentaires, plusieurs personnes ont craqué ; d’autres sont au bord de la dépression. Si on continue comme cela, c’est l’accident que nous risquons."

La colère des postiers est due au fameux logiciel Géoroute qui organise les tournées. Une nouvelle version - la sixième en six ans - est en test depuis lundi à Tournai (entre autres). Sont pointés du doigt par les travailleurs et leurs organisations, principalement, les temps de préparation octroyés aux facteurs, jugés encore plus insuffisants qu’avant. Un avis que ne partage par la direction, qui estime justement que les nouvelles tournées sont bien calculées et n’augmentent pas la charge de travail.

Autre demande syndicale : ils veulent obtenir des renforts pour la distribution du courrier, mais aussi pour assurer la formation des nouveaux facteurs, souvent démunis face au logiciel Géoroute. A nouveau, direction et syndicats ne parviennent pas à s’entendre. Résultat : c’est l’impasse, les négociations sont suspendues. La direction, de son côté, devrait apporter sa réponse avant la fin de la semaine. D’ici là, les actions sont maintenues.

A Nivelles, les postiers sont également en grève depuis ce mercredi matin. Le courrier ne sera donc pas distribué dans la zone. Comme c’est le cas dans d’autres villes, l’application du logiciel Géoroute pose problème, selon la CSC Transcom. A Nivelles, à côté de ces difficultés vient se greffer un conflit relationnel entre le personnel et le chef de bureau. Une réunion de conciliation s’est tenue ce midi. Quatre intérimaires seront affectés en renfort dans les semaines qui viennent. Le travail devrait reprendre demain matin.

2014

Les facteurs dépendant du bureau de poste de Jodoigne ont décidé de se mettre en grève mercredi matin. Ce mouvement d’humeur, que suit une majorité du personnel, est une protestation contre la surcharge de travail imposée aux facteurs jodoignois. Ceux-ci évoquent des journées de dix heures pour assurer l’ensemble des tournées qui leur sont attribuées. La grève perturbera ce mercredi la distribution du courrier dans une partie de l’est du Brabant wallon.

CANADA

1919 : La plus grande grève des postes est en même temps la plus grande pour toute la classe ouvrière. Pendant plus de six semaines de tensions énormes, au printemps de 1919, les habitants de Winnipeg sont témoins d’une mobilisation sans précédent des travailleurs. Les travailleurs syndiqués et non syndiqués des secteurs privé et public paralysent la ville en menant une grève générale. Les banques, les services postaux, les services de livraison, les journaux, le téléphone, les taxis, les services d’aqueduc, la distribution d’électricité et même les services de police et d’incendie cessent de fonctionner ou fonctionnent au ralenti.

La grève est le résultat d’un différend entre les métallurgistes et leurs patrons, et elle se répand dans l’ensemble de la classe ouvrière de la ville. Elle est alimentée par le mécontentement généralisé à l’égard de l’inflation et du chômage ainsi que par un courant idéologique naissant.

La grève générale de Winnipeg est considérée comme la grève générale la plus importante survenue au Canada et comme celle ayant laissé le plus de séquelles.

1965 : Les travailleurs et travailleuses des postes n’ont pas reçu d’augmentation de salaire depuis des années. Ils déclenchent la grève, même s’ils n’ont pas le droit de grève en tant que travailleurs et travailleuses du secteur public. L’arrêt de travail leur permet d’obtenir une importante hausse salariale et entraîne la tenue d’une commission d’enquête parlementaire sur les conditions de travail. La grève provoque aussi la tenue d’un intéressant congrès syndical en 1965.

Les déléguées et délégués au congrès national de 1965 remplacent les dirigeants syndicaux qui n’ont pas appuyé la grève. Ils adoptent également des règles qui assurent aux membres le contrôle des votes de grève. Ces règles font partie d’une démarche visant à rendre le Syndicat plus démocratique. Les déléguées et délégués changent également le nom de leur organisation. L’Association des employés des postes du Canada (AEPC) devient le Syndicat des postiers du Canada (SPC). En 1996, le SPC sera renommé Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) (voir 1996 ci-dessous).

1965 : Les travailleuses et travailleurs à temps partiel reçoivent un salaire horaire inférieur à celui des travailleuses et travailleurs à plein temps. Ils ont très peu d’avantages sociaux et n’ont aucun contrôle sur leurs conditions de travail. Les employées et employés à plein temps considèrent les travailleuses et travailleurs à temps partiel comme une menace à l’égard de leurs salaires et de leur sécurité d’emploi parce que la direction les utilise comme de la main-d’œuvre bon marché, facile à manipuler. Les travailleuses et travailleurs à temps partiel sont exclus du SPC lors du congrès national de 1965 parce qu’un grand nombre d’entre eux ont franchi les lignes de piquetage durant la grève de 1965.

22 juillet 1965

Les postiers montréalais cessent le travail pour protester contre leurs salaires, inférieurs à la moyenne industrielle canadienne. Ils revendiquent également de meilleures conditions de travail.

À l’époque, le gouvernement fédéral ne fait que consulter les associations d’employés avant d’imposer unilatéralement les salaires et les conditions de travail. La grève est déclenchée à Montréal, contre l’avis de dirigeants nationaux, lorsque les postiers apprennent que leur augmentation salariale est plus basse que celle recommandée par la Commission du service civil. Un postier gagne à ce moment un peu plus de 4 000 $ par année alors que la moyenne industrielle canadienne se situe à 4 732 $. Le mouvement de grève s’étend alors à tout le pays. Un commissaire spécial est nommé pour enquêter sur les réclamations des employés. Les postiers de toutes les villes canadiennes, sauf Montréal, décident de retourner au travail. Le commissaire décide de hausser l’augmentation salariale mais, contre toute attente, les employés de Montréal refusent de retourner au travail et attendent des offres plus intéressantes. Ces derniers ne retourneront au travail qu’après avoir obtenu une augmentation de l’allocation pour l’achat de chaussures. Cette grève forcera la révision de la Loi sur la fonction publique en établissant un régime de négociations collectives pour 260 000 fonctionnaires. Les différentes associations d’employés se regrouperont alors dans l’Alliance de la fonction publique qui joint les rangs du Congrès du travail du Canada (CTC) l’année suivante. Le Syndicat des postiers et l’Union des facteurs du Canada font partie du Congrès des métiers et du travail du Canada (CMTC). Alors que l’Alliance conservera de bons rapports avec l’employeur, les postiers seront impliqués dans plusieurs conflits. Ainsi en 1966, un régime de négociations collectives est mis sur pied pour 260 000 fonctionnaires fédéraux. On accorde par la même occasion le droit de grève aux employés.

1967 : Le gouvernement fédéral adopte la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique. Cette loi permet au travailleuses et travailleurs du secteur fédéral, y compris les travailleurs et travailleuses des postes, de choisir entre l’arbitrage obligatoire ou la conciliation avec droit de grève.

1968 : Le SPC est accrédité pour représenter les travailleurs et travailleuses à temps partiel. Le Syndicat entreprend une lutte visant à obtenir l’équité pour ces travailleurs et travailleuses. Il est donc maintenant plus difficile pour la direction d’opposer les travailleurs et travailleuses à temps partiel aux travailleurs et travailleuses à plein temps.

Aujourd’hui, les travailleurs et travailleuses à temps partiel ont, toute proportion gardée, la même rémunération que leurs homologues à plein temps dans la plupart des domaines de la convention.

1972 : Postes Canada met en place une nouvelle classe d’emplois pour les personnes affectées à la codification du courrier (inscription du code postal). Une machine à trier les lettres (maintenant appelée lecteur optique de caractères) lit les codes postaux et trie électroniquement le courrier. Postes Canada maintient que ce travail n’exige pas la mémorisation et les compétences requises pour le tri manuel.

1974 : Le SPC oblige la direction à éliminer la classe d’emplois des codeurs et codeuses ayant un taux de salaire inférieur à celui des autres travailleurs et travailleuses des postes en faisant la grève et en négociant la création d’une nouvelle classe d’emplois (codage, tri et ramassage) qui regroupe les fonctions de codeur ou codeuse et celles de commis des postes.

1981 : La Chambre des communes adopte à l’unanimité la Loi sur la Société canadienne des postes. Celle-ci garantit la prestation de services postaux publics de base à l’ensemble de la population canadienne, peu importe son lieu de résidence. La Loi est le fruit de deux années de consultation entre trois gouvernements fédéraux successifs, des groupes d’entreprises et les syndicats des employées et employés des postes sous l’égide du Congrès du travail du Canada.

Malheureusement, les syndicats ne parviennent pas à convaincre le gouvernement de rendre justice aux factrices et facteurs des régions rurales et suburbaines. Le gouvernement inclut dans la Loi une disposition qui empêche ces derniers d’être considérés comme des employées et employés bénéficiant du droit de négociation collective et d’autres droits aux termes du Code canadien du travail. Les factrices et facteurs ruraux et suburbains sont considérés comme des entrepreneurs. Ils ne disposent d’aucun droit et d’aucun avantage social et leurs conditions de travail sont inhumaines.

1981 : Le SPC affirme que le congé de maternité est nécessaire pour éliminer l’injustice que subissent les travailleuses qui accusent une perte de salaire importante lors d’une grossesse. Le Syndicat est d’avis que les femmes ne devraient pas être pénalisées en raison du rôle qu’elles jouent dans notre société relativement à la naissance des enfants. Au terme d’une grève de 42 jours, le SPC obtient un congé de maternité payé, et devient ainsi le premier syndicat national à négocier cet avantage pour ces membres.

1983 : Les déléguées et délégués au congrès national du SPC décident que la meilleure façon de protéger le salaire des membres et leurs conditions de travail consiste à améliorer le salaire et les conditions de travail d’autres travailleurs et travailleuses au moyen de la syndicalisation.

1986 : Postes Canada annonce qu’elle prévoit fermer ou privatiser des milliers de bureaux de poste. Le Congrès du travail du Canada et les syndicats des travailleurs et travailleuses des postes organisent une campagne d’envergure pour freiner la fermeture et la privatisation des bureaux de poste. Cette campagne donne lieu, en 1994, à l’instauration d’un moratoire sur la fermeture des bureaux de poste.

1989 : Le SPC remporte le scrutin relatif à l’accréditation syndicale pour représenter les travailleurs et travailleuses internes et externes. Jusqu’alors, les travailleurs et travailleuses externes étaient représentés par l’Union des facteurs du Canada (UFC).

1992 : Le SPC négocie la création d’un fonds d’éducation dans le but d’informer ses membres sur une grande variété de sujets relatifs au travail, au monde syndical et à la justice sociale.

1995 : Le SPC négocie avec Postes Canada dans le but d’obtenir le contrôle d’un fonds de deux millions de dollars pour la garde d’enfants. Le Syndicat utilise le fonds pour aider les membres qui ont le plus de difficulté à trouver ou à payer des services de garde d’enfants de qualité. Il s’agit notamment des travailleuses et travailleurs affectés au quart de nuit et des parents d’enfants ayant des besoins spéciaux.

1995 : Le SPC négocie l’adoption d’une disposition obligeant Postes Canada à s’appuyer sur l’ancienneté, et non plus sur des critères arbitraires et discriminatoires, lorsqu’elle embauche des travailleurs et travailleuses temporaires pour pouvoir des postes permanents.

1996 : Les déléguées et délégués réunis en congrès adoptent une résolution qui modifie le nom du Syndicat en français. Le Syndicat des postiers du Canada devient le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP), Cette modification est devenue nécessaire en raison de la fusion en 1989 du Syndicat des postiers du Canada et de l’Union des facteurs du Canada. Le nouveau nom englobe autant les postiers que les facteurs, et traduit la présence des femmes aux postes. Le nom anglais, Canadian Union of Postal Workers, adopté en 1965, demeure inchangé.

1997 : L’Organisation des courriers des routes rurales (OCRR) voit le jour. L’OCRR désire obtenir des droits de base en matière de négociation collective et non pas seulement de meilleurs contrats pouvant être changés au gré du gouvernement ou de Postes Canada. Le STTP accepte d’aider l’OCRR.

2002-2003 : Le STTP gagne l’adhésion des factrices et facteurs ruraux et suburbains à titre de membres du Syndicat et négocie leur récupération à l’interne. En tant que travailleuses et travailleurs syndiqués, ils bénéficient de droits fondamentaux et possèdent une convention collective qui comprend des règles claires et prévoit l’amélioration de leur salaire.

2011 : «Après plus de sept mois de négociations difficiles et frustrantes, le STTP a déclenché la grève. Ce (jeudi) soir, les membres de la section locale de Winnipeg seront les premiers travailleurs et travailleuses des postes à débrayer légalement depuis plus de treize ans», a déclaré par voie de communiqué le président national du STTP et négociateur en chef, Denis Lemelin. En 1997, Ottawa avait également utilisé une ordonnance de retour au travail lors de la dernière grève des employés de Postes Canada. Ce scénario est-il surprenant quand on se rappelle que les gouvernements libéraux et conservateurs ont déjà forcé le retour au travail des travailleurs des postes à six reprises depuis les années 1975.

En juin 2011, le gouvernement Harper affirmait devoir adopter une loi spéciale obligeant les membres du STTP à retourner au travail afin de protéger l’économie, a déclaré Denis Lemelin, président national du STTP. Mais notre document de recherche expose, à l’aide de données sur les faillites et le chômage, que les conséquences économiques de l’arrêt de travail ont été négligeables.

ALGÉRIE

1988

La dernière semaine de septembre 1988 vit les 9 000 ouvriers de la Société nationale de véhicules industriels, SNVI, de la zone industrielle de Rouiba, située à 30 kilomètres d’Alger, démarrer une grève totale. Elle gagna toute cette immense zone industrielle, avant de s’étendre à d’autres usines du pays. La police intervint et les lycéens de la ville voisine d’El Harrach se mirent en grève. La grève gagna ensuite les postes d’Alger. La grève à Rouiba a un écho important. Des grèves éclatèrent de nouveaux dans d’autres villes du pays et à Alger (EL Harrach, Oued Smar etc), avec en particulier celle des PTT le premier et le deux octobre débutant au centre de tri d’Alger-gare pour s’étendre aux principaux centres et bureaux de poste. Le gouvernement tente de désamorcer ce début de grève générale en annonçant des négociations avec le syndicat UGTA.
Le 4 octobre, l’UGTA sans jamais parler de grève, dit "soutenir les revendications des travailleurs tout en les mettant en garde contre les dépassements qui nuisent en dernier ressort aux travailleurs". Mais en même temps, le syndicat affirme son soutien aux réformes économiques du pouvoir. Toujours le même jeu.
Une rumeur circulait alors sur le déclenchement possible d’une grève générale le 5 octobre. Mais, dès le 3 octobre, de jeunes lycéens appelèrent à une grève de soutien et descendirent dans les rues d’Alger. Ce fut le début d’une émeute qui dura cinq jours.

2011

Les travailleurs des postes ne semblent pas lâcher prise. « Nous irons jusqu’au bout de notre action, jusqu’à ce que la direction satisfasse nos revendications officiellement et par écrit », ont souligné les grévistes. A rappeler que cet arrêt de travail est motivé par une batterie de revendications, adressées au ministère de tutelle, dont on citera entre autres, une revalorisation de salaires à hauteur de 80%, avec effet rétroactif à compter de l’année 2008. Autre point à l’origine de cette grève, et, revendiqué depuis 2003, le paiement de la PRI, PRC, sans omettre de revendiquer une amélioration des conditions de travail. Sur ce point, certains grévistes soulèvent le cas de la pression dans laquelle ils exercent, notamment le personnel des guichets. « Nous subissons toutes sortes d’agressions verbales, parfois même des agressions physique de la part des clients », ont souligné les grévistes. Pour l’heure, ils campent sur leurs positions. Les employés d’Algérie Poste ne décolèrent pas et la tutelle tarde à sortir de son mutisme. Entre les uns et les autres, les usagers de cette structure de prestation de services, sont pénalisés par le retard dans l’encaissement de leurs salaires et retraites, notamment en l’absence d’un service minimum, pouvant apaiser la demande des clients qui menacent de sortir dans la rue. Ddes responsables, notamment des directeurs d’agence et des receveurs, ont remplacé les agents préposés aux guichets qui sont en grève.

2013

Des travailleurs d’Algérie poste de la wilaya d’Alger se sont de nouveau remis en grève jeudi au niveau de la Grande Poste après un débrayage sans préavis la veille.

Le mouvement de protestation a gagné d’autres bureaux de poste dans la capitale et risque de se généraliser à d’autres wilayas à partir de la semaine prochaine, selon des employés et syndicalistes. Une fois de plus, les citoyens sont laissés dans le désarroi. Sur le perron de la grande poste, les usagers fulminent : « La moindre des choses aurait été qu’on nous informe à l’avance », proteste une dame rencontrée sur place et qui n’a pu retirer de l’argent pour faire face à des dépenses urgentes.

A l’entrée de l’imposante bâtisse, quelques dizaines d’employés ont improvisé un rassemblement. Et pour ajouter au désarroi des clients, les distributeurs automatiques, qui auraient pu alléger la détresse des usagers devant l’absence d’un service minimum, ne fonctionnent plus. Pure coïncidence ou acte volontaire ? Ce mouvement aura surpris plus d’un car aucun préavis n’avait été déposé auparavant, comme le stipule la loi.

Même les employés d’autres bureaux de poste de la capitale n’avaient pas été informés du mouvement lancé par leurs collègues de la Grande Poste. Mais dès que l’information leur est parvenue, des employés des bureaux de Rouiba et de Bordj El Kiffan (ex-Fort de l’eau), à l’Est de la capitale, se sont joints au débrayage, ce qui augure d’une généralisation du mouvement dans le reste du pays à partir de samedi.

Selon des employés rencontrés à la Grande Poste, la grève a été déclenchée pour dénoncer le non-respect par le ministère de tutelle, des engagements pris précédemment et à leur tête l’augmentation des salaires avec effet rétroactif depuis janvier 2008 et la révision de la grille des salaires dans le cadre d’une nouvelle convention collective.

Un accord avait pourtant été scellé il y a quelques mois entre le syndicat de l’entreprise et la direction générale pour une augmentation des salaires effective à partir de juillet 2013. Mais les discussions semblent buter sur l’effet rétroactif à 2008, que les dirigeants d’Algérie Poste jugent coûteux pour l’équilibre financier de l’entreprise.

Nos tentatives de joindre, jeudi, les représentants des travailleurs ont buté sur le refus catégorique du porte-parole du syndicat des postiers de répondre à nos questions. Le Directeur général d’Algérie Poste, Mohand Laid Mahloul était lui aussi injoignable par téléphone. Le syndicat d’entreprise s’est contenté d’un communiqué diffusé mercredi, au premier jour de la grève, pour appeler les employés à adhérer au mouvement « jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications».

En janvier dernier, les postiers avaient mis fin à un débrayage de plusieurs jours après avoir reçu des garanties de la part du ministre de tutelle, Moussa Benhamadi, concernant la prise en charge des revendications socioprofessionnelles des travailleurs. M. Benhamadi s’était aussi engagé à rouvrir le dossier relatif à la révision de l’actuelle convention collective annonçant son accord de principe pour l’application de la grille des salaires avec effet rétroactif à partir de janvier 2008.

AFRIQUE DU SUD

2014

La poste sud-africaine est en grève !

Environ un salarié de la poste sud-africaine sur trois —le groupe emploie 24.000 personnes au total— est en statut précaire, selon le rapport annuel 2013.

Ce énième mouvement social a démarré par une grève sauvage des salariés temporaires à Pretoria, excédés d’enchaîner les CDD.

Si la direction refuse de dire quels salaires elle verse à ces différents employés, elle admet qu’"il y des différences en terme d’avantages comme la couverture santé", inexistante pour les non permanents.

Au conflit sur les précaires, se sont greffés des négociations salariales...

La poste sud-africaine, en grève quatre mois fin 2012, est régulièrement perturbée par des conflits sporadiques.

Après un conflit salarial d’une durée et d’une radicalité sans précédent dans le secteur clef des mines de platine au début de l’année, la grève de la poste sud-africaine (Sapo) pourrait paraître un épiphénomène.

Mais dans le pays le plus industrialisé du continent, l’établissement public est un maillon essentiel de l’activité économique, parfois lent à acheminer le courrier mais généralement fiable. Peu de paquets volés, peu paquets ouverts.

Depuis trois mois, des montagnes de courrier en souffrance se sont accumulées. Les factures d’eau, d’électricité ou de péages n’arrivent plus aux clients. La grande université par correspondance Unisa ne parvient plus à envoyer ses corrigés, ni à recevoir les devoirs de ses étudiants.

La situation, que la direction de la poste disait en passe se débloquer, dure depuis le 19 août. "Deux des syndicats, Depacu et Sapwu, se sont mis d’accord avec la poste pour finir la grève", a annoncé la direction dans un communiqué, mais un troisième syndicat, CWU, n’avait toujours pas dit son dernier mot. Et les salariés de la poste non plus !

"C’est la grève la plus longue depuis fin 2012", reconnaît-on à la direction.

L’entreprise est dans une mauvaise passe financière, privée de sa subvention d’Etat depuis cette année, en plus d’avoir à desservir les zones rurales reculées et d’enregistrer un recul des volumes de courrier face à la concurrence des opérateurs privés et d’internet.

A l’instar des métallos ou des mineurs, les syndicats ont commencé par demander une forte revalorisation des salaires, plaçant la barre à 15% de hausse en début de négociation.

L’accord finalement en train de se dessiner serait de l’ordre de 6,5%, selon Sapwu, soit peu ou prou le niveau d’inflation.

Mais dans l’intervalle, le gouvernement a dû nommer un administrateur pour épauler la direction et préparer rapidement un plan de sauvetage. Tous les membres non exécutifs du conseil d’administration ont démissionné à la demande du ministre de tutelle.

Dans un scénario qui rappelle furieusement les déboires de la compagnie publique aérienne SAA, les comptes 2013-14 sont en retard de publication et la South African Post Office a tenté de réclamer une aide gouvernementale, très improbable dans le contexte tendu des finances publiques sud-africaines.

L’entreprise, qui fut jusqu’à la fin de l’apartheid une administration où le gouvernement donnait des emplois aux Blancs défavorisés, avant sa réorganisation depuis 1994, a plongé dans le rouge avec 178 millions de rands (13 millions d’euros) de pertes en 2013.

Elle brasse environ 5,7 milliards de rands (412 millions d’euros) de chiffre d’affaires.

ANGLETERRE - UNITED KINGDOM

1971

The 1971 United Kingdom postal workers strike was a strike in the United Kingdom staged by postal workers between January and March 1971. The strike was Britain’s first national postal strike and began after postal workers demanded a pay rise of 15-20% then walked out after Post Office managers made a lower offer. The strike began on 20 January and lasted for seven weeks, finally ending with an agreement on Thursday 4 March. After voting over the weekend, the strikers returned to work on Monday 8 March 1971.[1] The strike overlapped with the introduction of decimal currency in the U.K.

1988

The 1988 United Kingdom postal workers strike was a strike in the United Kingdom in August and September 1988. It was the country’s first national postal strike for 17 years,[1] and began after postal workers at Royal Mail walked out in protest over bonuses being paid to recruit new workers in London and the South East. As a result postal deliveries throughout the United Kingdom were disrupted for several weeks.[2]

The strike action started on 31 August when members of the Union of Communication Workers walked out to protest against 2.75% bonuses, and it was intended as a 24-hour stoppage. However, the strike continued after temporary workers were hired to clear the backlog of undelivered mail.[3] By 5 September the industrial action had spread with a quarter of the country’s postal workers on strike, and by the time an agreement was reached the following week, the strike had spread throughout the British mainland (workers in Northern Ireland did not strike). No mail was being delivered by this point and, in order to ease the backlog of post, bosses at Royal Mail placed an embargo on the delivery of overseas mail. By the time the strike ended there was a backlog of 150 million undelivered letters and parcels.

The issue of temporary workers also led to some violence. In an incident at a sorting office in Liverpool, three men were arrested and charged with disorderly behaviour after pickets threw bottles at workers arriving at the facility.

The strike came to an end on 13 September after union representatives and Royal Mail managers held talks over the preceding weekend. However, because of the backlog of mail, deliveries remained unreliable for several weeks afterwards.

The strike led to a delay in the receipt of information concerning the September 1988 unemployment statistics which were briefly over-recorded as a result.[

2007

The 2007 Royal Mail industrial disputes were a series of industrial disputes between Royal Mail and the Communication Workers Union in the United Kingdom.

Royal Mail claimed that flexibility is vital to the business, and that it was entirely reasonable for employees normally employed in one capacity to cover other roles as required to cope with variations in the work levels in each area. The company was also adamant that increased automation (and fewer employees) were necessary to bring costs under control. The unions were accused of retaining numerous Spanish practices which prevent flexible working.

The CWU accused Royal Mail of treating its employees as slaves, and regarded a level of flexibility which would have seen employees doing different jobs on a daily basis as unacceptable.

Strike dates

29 June 2007 - First strike

12–13 July 2007 - Second set of strikes

4–5 October 2007 - Business-wide CWU strike

8–9 October 2007 - Business-wide CWU strike

10–11 October 2007 - All CWU union members return to work, however wildcat strikes continue in Liverpool and London.

Key events

On 7 June 2007 the union’s postal members voted by 77.5% in favour of industrial action after a 2.5% pay rise coupled with £350million every year for five years (totaling £1.5 billion) of cuts was offered.

They took their first one day strike on Friday 29 June 2007, and the second on 12th/13 July.

The action then progressed to a series of rolling strikes designed to cause as much disruption as possible.

On the 9th of August strikes were called off when Royal Mail chairman Allan Leighton and CWU General Secretary Billy Hayes began secret talks.

These negotiations failed and industrial action began again at 12PM on 5 October.

This time two national strikes of 48 hours were called.

These took place on Friday 5th and Saturday 6 October, and then Monday 8th and Tuesday 9 October.

In between these dates was a Sunday so no deliveries took place between the Friday and Tuesday, but resumed on Wednesday with a large backlog of undelivered mail.

On the 6th of October 2007 a march of over 100 postal workers supported by local groups of TUC members, a pensioners group against Post Office closures and the local branch of the Socialist Party took place in Stoke on Trent, stretching 2 miles from Burslem to Hanley. A rally at the end featured many speakers including local CWU vice branch secretary, Mick Pender, and Socialist Party member Andy Bentley.

On 12 October, Royal Mail challenged the legality of the next phase of the planned action, claiming that the notice of the strike had been improperly issued.

24 hour strikes were planned for;

Monday 15 October from 6pm at Mail sorting offices and airports

Tuesday 16 October from 3am at Deliveries and collection hubs

Wednesday 17 October from midday for Royal Mail drivers

Thursday 18 October from midday for Manual data entry centres

Thursday 18 October from 2pm at Heathrow world distribution centre.

In late afternoon 12 October, Royal Mail succeeded in obtaining an injunction at London’s High Court banning the scheduled strikes starting on 15th and 16 October. The union responded by issuing a suspension of the strikes. In addition, the planned actions in Airports and Separate Collection Hubs were withdrawn because of the small numbers involved.

On the evening of 12 October, Royal Mail and the CWU reached an agreement which was discussed by the union executive on 15–16 October and narrowly endorsed by them.

Royal Mail drafted in managers from non-operational roles to attempt to keep some mail moving through the system, and offered opportunities for those CWU members who wish to work to do so at other offices to avoid conflict with striking colleagues, but the strike still had a major impact on the operation.

2009

The 2009 Royal Mail industrial disputes is an industrial dispute in the United Kingdom involving Royal Mail and members of the Communication Workers Union (CWU), which began in the summer of 2009. It was the country’s first industrial action involving postal workers since 2007 and came about after the Communication Workers Union accused Royal Mail of refusing to enter into dialogue regarding how the implementation of modernisation plans would affect the job security of postal workers.

The strike action began on a local level after postal workers at Royal Mail offices in London and Edinburgh accused their bosses of cutting jobs and services, which they claimed broke the 2007 Pay and Modernisation Agreement, the agreement that was struck to end the 2007 strikes, and accused Royal Mail of threatening modernisation of the service. After a series of localised walkouts over the summer months, and after failing to reach an agreement, the CWU opened a national ballot for industrial action in September 2009.

On 8 October, it was announced that postal workers had voted three to one in favour of taking strike action over job security and working conditions. It was later announced that a national strike would be held on Thursday 22 October and Friday 23 October. After further talks failed, more strikes were announced to take place on Thursday 29 October, Friday 30 October and Saturday 31 October. Discussions continued throughout the second wave of strikes with proposals being put to both sides, but these were overshadowed by the announcement of a third walkout on Friday 6 November and Monday 9 November. However, on 5 November it was announced that strikes had been called off until the New Year to allow time for fresh talks to take place. A resolution to the dispute was finally reached following lengthy discussions on 8 March 2010, and on 27 April it was reported that postal workers voted to accept the deal.

Tens of millions of items were not delivered from the Summer of 2009 to the Spring of 2010, due to picketing postal workers. The strike was agreed upon after Royal Mail failed to disclose how modernization plans would affect workers’ job security. A letter-route sequencing machine, for instance, would, effectively, render human workers obsolete. A deal was eventually struck, in the form of higher pay and an agreement to maintain 75% of workers in full-time positions.

USA

1970

The strike began in New York City, and by the end of the week grew to involve postal workers from more than 30 major cities. Uniformly low wages were cited as the crucial issue. The workers argued for increased salary and retirement benefits, among other things.

The effects of the strike were far reaching. At the time of the strike the postal service handled approximately 270 million pieces of mail daily. Everything from personal letters to draft notices were sent through the mail. One side effect of the strike and the inability of the New York draft board to mail out notices was that approximately 9,000 New York men had a temporary reprieve from the draft. Another government branch was about to run into problems as well. The nation’s 1970 census questionnaires were scheduled to be mailed out. In an effort to get the mail moving again, President Nixon called in the National Guard to help process mail in many major city post offices.

President Richard Nixon’s Postmaster General, Winton M. Blount, was committed to reforming the Postal Service by adopting the recommendations made by members of the 1968 Kappel Commission. The Commission had called for the creation of a government-owned corporation which would have the power to set postage rates. Fearful of losing the security of their federal jobs, which they foresaw as a result of the Commission, postal unions used their collective bargaining power to persuade Postmaster General Winton M. Blount to reconsider his position.

Although an agreement was not reached between the Nixon Administration and postal unions, the government called for postal workers to return to work before salary negotiations would take place. This expectation, however, was met with resistance by postal employees. Union members refused to return to work without any guarantee of congressional action. While President Nixon acknowledged that the postal workers had legitimate grievances, he declared that the government would not negotiate with the postal workers so long as they continued to strike.

The strike ended when union officials, including NALC President James Rademacher, convinced the strikers that union officials would secure their best interests through negotiations and that strikers should return to work. In response to this show of good faith, the Nixon Administration and the postal unions agreed on an immediate and retroactive pay hike, with another increase to follow after the completion of postal reorganization. The Postal Reorganization Act of 1970, included Postmaster General Blount’s provisions. These provisions included an independent financing authority, removal of the postal system from the political realm in an effort to ensure management continuity, and the guarantee of collective bargaining for postal unions. The Act created a corporate structured agency, the United States Postal Service (USPS) and gave postal unions the right to negotiate on wages, benefits, and working conditions. The Act was signed into law by President Nixon on August 12, 1970.

The U.S. postal strike of 1970 was a groundbreaking two-week strike by federal postal workers in March 1970. The strike was unique both because it was against the government and because it was the largest wildcat strike in U.S. history.

President Richard Nixon called out the United States armed forces and the National Guard in an attempt to distribute the mail and break the strike.

The strike influenced the contents of the Postal Reorganization Act of 1970, which transformed the Post Office into the more corporate United States Postal Service and guaranteed collective bargaining rights (though not the right to strike.)

On March 17, 1970, in New York City, members of National Association of Letter Carriers (NALC) Branch 36 met in Manhattan and voted to strike. Picketing began just after midnight, on March 18. This was a mass action where rank and file leaders emerged like Manhattan letter carrier Vincent Sombrotto, who would go on to be elected first branch and then national president of the NALC.

More than 210,000 United States Post Office Department workers were eventually involved across the nation, although initially the strike affected only workers in New York City. These workers decided to strike against the wishes of their leadership. The spontaneous unity produced by this decision empowered the workers.

President Nixon appeared on national television and ordered the employees back to work, but his address only stiffened the resolve of the existing strikers and angered workers in another 671 locations in other cities into walking out as well. Workers in other government agencies also announced they would strike if Nixon pursued legal action against the postal employees.

Authorities were unsure of how to proceed. Union leaders pleaded with the workers to return to their jobs. The government was hesitant to arrest strike leaders for fear of arousing sympathy among other workers, and because of popular support for the strikers.

Nixon spoke to the nation again on March 23, asking the workers to go back to their jobs and announcing that he would deploy the National Guard to deliver mail in New York. This announcement was accompanied by Proclamation 3972, which declared a national emergency.

Nixon then ordered 24,000 military personnel forces to begin distributing the mail. Operation Graphic Hand had at its peak more than 18 500 military personnel assigned to 17 New York post offices, from regular Army, National Guard, Army Reserve, Air National Guard and Navy, Air Force, and Marine Corps Reserve.

The national emergency was never revoked. The resulting expansion of presidential power was investigated in 1973 by a Congressional body called the Special Committee on the Termination of the National Emergency, which cautioned that the national emergency status gave the president the right to seize property, organize the means of production, and institute martial law.

The strike ended after eight days with not a single worker being fired, as the Nixon administration continued to negotiate with postal union leaders.

Read upon postal strikes in USA

IRELAND

The Postal Strike of 1922 was the first major industrial dispute the new government of the Irish Free State faced and it occurred right in the middle of the Civil War.

When the dispute began, the government refused to concede the right of public servants to withdraw their labour and go on strike. The postal workers were condemned for taking industrial action in a difficult economic time when unemployment was high because, as members of the public service, they enjoyed permanent, pensionable positions.

Steps were also taken to restrict the rights of the postal workers to picket peacefully and they were subject to regular harassment from the military. Due to ongoing Civil War, some members of the new government described it as a ‘stab in the back.’

The behaviour of the Government towards the postal strikers challenges the narrative that 1922 was ‘the birth of Irish Democracy,’ and that the Free State side represented legality, tolerance and compromise. In fact, their handling of the postal strike shows them as intolerant of dissent and willing to use harsh measures to suppress it.

The dispute was prompted by the threat of the Provisional Government to cut the cost-of-living bonus of civil servants. The bonus was paid in twice yearly instalments and was introduced by the British Government during the First World War because of the dramatic rise in the cost of living. When the war ended, prices continued to rise and the bonuses, calculated as a percentage of the workers’ basic wages, were kept in place. The Board of Trade figures gave the increased cost of living as 130% above the normal. The bonus provided an increase of 130% on the first 35s of Civil Servants’ wages and 60% only upon the remainder.

For the postal workers these bonuses were essential, as in 1891 the maximum amount earned by a postal clerk in Dublin, after seventeen years service, was £2 16s per week. In 1922 it had risen (apart from bonus) to £3 1s – a gain of 5s in over 30 years.

The postal workers felt particularly hard-done-by as other civil servants had seen their basic wages rise considerably during the war.

The new Provisional Government’s Postmaster General was James Joseph Walsh, the TD for Cork Borough. Walsh was a former postal worker himself, where he had had a reputation as an active trade unionist and ‘advanced nationalist’. Having become a post office sorting clerk and telegraphist by competitive examination at the age of fifteen, he was dismissed from the service in 1914 after writing a public letter to Cork Corporation protesting at the awarding of the freedom of the city to the Lord Lieutenant. A Defence of the Realm order was issued forcing him to reside within the county of Dublin. Early in 1919 he had urged Sinn Féin to, ‘disseminate Bolsheviki [sic] literature to the military in this country,’ so as to provoke unrest throughout the British Army.

During the struggle against the British, the republican movement had indeed benefited greatly from political strikes such as the General Strike against conscription in 1918, stoppages to support hunger strikers in March 1920, and the decisions of railway workers not to transport British soldiers and munitions.

In 1922, however, when Joseph Walsh and his secretary of the department, P.S. O’Hegarty – who was, like Walsh, a Corkman, veteran Sinn Féiner, IRB man and former Post Office worker in London with Michael Collins – found themselves in a position of power in the new, embattled, Irish government and their priorities were very different from when they were revolutionaries.

Walsh later claimed that the Postal Service within the twenty-six counties had been run at a loss of a million and a half pounds in 1921. He acknowledged that many classes in the service were poorly paid, but to effect an improvement, ‘in any considerable number of the thirteen thousand (employees) we inherited would have placed a burden on the back of the new State which it would never have been able to bear.’

Walsh and O’Hegarty’s first major act was to cut the pay of postal workers.

The postal employees’ response was swift and defiant. On 19th February a ballot of the GPO staff, clerks, postmen and other employees in Cork resulted in an almost unanimous vote for strike action if the recommended wage cut came into effect on the 1st of March.

Right from the start, Walsh and his colleagues saw the threatened strike as an attempt to sabotage the new state. A copy of a telegram sent by Walsh to his opposite number in London was leaked to the Postal Unions and a handbill entitled ‘Heads Up!’ was distributed. It stated;

Anticipate sectional strike of employees disloyal to Free State on 1st prox. Provisional government determined to dispense with their services and substitute those of hundreds of loyal Irishmen in Great Britain seeking transfer. Would you please take immediate steps to ascertain the number of all ranks prepared to transfer under these conditions? Please acknowledge. Walsh, Postmaster – General.

The suggestion that striking workers be replaced with ‘scabs’ from England caused a great deal of upset. The leader of the Labour Party, Thomas Johnson, wrote to D.R. Hogan of the Irish Postal Union stating that if, ‘any attempt is made to bring men and women from England for the purpose of breaking a strike, should one occur, it will meet with the fiercest hostility from all ranks of Irish Labour. It is undoubtedly a most serious matter for Irish Labour in general that one of the first acts of an Irish Minister should be to ask a British Minister to send scabs to break a strike.’

Walsh called the allegation that he had called for the introduction of English strike breakers into Ireland, ‘an absolutely false and a deliberate perversion.’ He said that he telegram concerned the 400 and 500 applications from Irish men and women in the British Post Office to transfer their jobs to Ireland rather than the importation of English workers.

The idea that if a strike went ahead they would be replaced by Irish, rather than English, strike breakers was however hardly an issue likely to placate Irish postal workers.

The Minister for Labour, Joseph McGrath, threatened to resign over the telegram and it was decided that a repudiation of Walsh’s wire to the English PMG would be made by Michael Collins. McGrath would later repudiate Walsh’s suggestion in the Dail, when questioned by Republican TD Constance Markievicz.

The Government does not recognise the right of Civil Servants to strike. In the event of a cessation of work by any section of the staff of the Postal Service, picketing such as is permitted with industrial strikes, will not be allowed. … The Post Office service is a vital State service. The Government is prepared to use, if necessary, all the forces at its disposal to ensure that no official who continues his service to the State will be subjected to interference or intimidation.

Preparations were made to employ ex-postal workers for the duration of the strike and for the Dublin Metropolitan Police to guard postal vans. The Secretary of the Department of Posts and Telegraphs, P.S. O’Hegarty, warned postal workers that they would be sacked if they went on strike and if reinstated afterwards, would lose their pension entitlements.

The postal strike led to bad feelings particularly between J.J. Walsh and the postal workers. Walsh, despite being a former postal worker and union member himself, was to prove one of the most intransigent members of the government when it came to dealing with their demands.

The dispute began violently, with shots fired at strikers in Dublin. The Provisional government had forbidden picketing and used the Army to stop it.

The strike began at 6 pm on 10th September. At the Telephone Exchange at Crown Alley, Temple Bar, all members stopped work. Only two supervisors were left in the building. According to the report sent to the Strike Committee, when pickets arrived from headquarters, a Captain McAllister approached Mr. Glanville, who was in charge of the picket. He was armed with a revolver and, ‘adopting a menacing tone stated he would allow no pickets to stand about the streets.’

When Glanville and another striker, Kevlihan, were walking down Crown Alley, McAllister covered them with a rifle and said ‘Get out of this.’ He then turned around and fired at two postmen (Wyatt and Brennan), ‘the bullet entering the wall a few feet over their heads.’ A number of the female operators were assembled on Anglesea Street. While walking towards them, McAllister fired two or three shots in their direction before retreating into Crown Alley Buildings.

In the Dail, TD, Thomas Nagle of Labour castigated the actions of the Government troops, ‘In Crown Alley about 6 o’clock yesterday evening, before the civil police forces—the Civic Guard or the D.M.P.—had notified the pickets they were doing wrong, and even before the pickets knew themselves they were doing wrong, they were fired, upon—although the shots were fired over their heads— by members of the Free State Army.’ Government minister Kevin O’Higgins responded by alleging that the wires and machinery at the telegraph office on Amiens Street had been smashed and the press wires to the Freeman’s Journal and the Irish Independent had been cut.

The next day, 150 union members picketed the postal offices at College Green to fifty and at the Central Telegram Office (C.T.O.) on Amiens Street. At around 11.30 am, ninety pickets were arrested at the C.T.O. by police and brought to Store Street police station. All but four were allowed out, and these men were subsequently released later in the day.

The Dublin Metropolitan Police were told by the Gvoernment that the strike: ‘is not a case in which picketing, peaceful or otherwise, can be permitted’. Picketers were to be, ‘warned of the illegality of their action, and arrests, if necessary, are to be made. Police should use sufficient force to have their directions complied with—if necessary drawn batons. If arms are produced or used by any member of the crowd or any members thereof, then military will take action on being so informed, or on request of the police on duty’.

A DMP Constable, Hogan, was ordered by Inspector Winters to disperse picketers by force if necessary. Hogan refused on the grounds that the order was illegal. Hogan was suspended and then subsequently dismissed by the Commissioner of the DMP.
In his memoir Walsh wrote that,

‘the Post Office staff, which had never dared to say “boo” while the British were here, took strike action before we had time to get into our stride. We could scarcely help feeling aggrieved at what we considered a stab in the back, and in particular, observing that the Postal Workers’ Organisation covered the thirty – two counties, the strike was confined to the twenty – six.’

At 5pm that evening, the military raided the headquarters of the Telephone Strike Committee in the Moyalta Hotel on Amiens Street. Two Lancia armoured cars, ‘fully loaded with soldiers carrying rifles, revolvers and machine gun equipment,’ pulled up outside and searched the Committee members and their room The officer in charge was described as ‘courteous’ but the committee were informed that they would have to clear out of premises immediately.[35] The Committee later re-established their headquarters at the Carpenters’ Hall on Gloucester Street.

It was clear from the start that military force was to be used against the strikers. To try to avoid more clashes, on 12th September, the Secretary of the General Strike Committee issued a circular to all Sectional Officers in charge of pickets, warning them to, ‘conduct themselves with dignity and restraint while on public processions or on picket duty’ and not to address any remarks to members of the military, the police or members of the public except to tell them that a post office strike was going on. The Central Strike Committee appealed to every member to obey the order, ‘so that we may retain the respect and support of the public in our just fight for a living wage.’

Voir Jacques Tati en postier

Et aussi quelques films sur la grève des postiers

Comment l’anarcho-syndicaliste Emile Pouget imaginait Les Postes après la révolution sociale

Comment Emile Pouget voit la révolution sociale

Portfolio

Forum posts

  • La répression syndicale bat son plein à la Poste. Mises à pied, tentatives de licenciements et… révocation de fonctionnaire. Cette sanction gravissime n’y avait pas été prononcée depuis un demi-siècle. Un délégué syndical de Sud vient d’en faire les frais. Son crime : ne pas avoir demandé l’autorisation de la direction avant de s’exprimer devant des salariés. Pour entraver l’exercice du droit syndical, la direction de La Poste profite du flou juridique qui entoure l’entreprise publique devenue société anonyme. Dans un contexte de restructuration permanente : en moyenne, 6 000 emplois sont supprimés chaque année depuis dix ans.

    Le 13 janvier, un postier, Yann Le Merrer, s’est vu notifier sa révocation par la Poste. C’est la plus lourde sanction qui puisse frapper un fonctionnaire. Du jamais vu depuis 1951, quand deux syndicalistes de la CGT avaient été révoqués [1]. Son délit ? Des faits liés à son activité syndicale dans le conflit qui a agité les Hauts-de-Seine au premier semestre 2014. Au terme de 173 jours de mobilisation, les grévistes ont notamment obtenu la titularisation de trois salariés, qui enchainaient les contrats précaires.

    A l’issue de cette grève, la direction de l’entreprise publique a lancé de multiples procédures disciplinaires. Gardes à vue, mutations d’office, mises à pieds, licenciements... Face à l’arsenal des mesures disciplinaires déployées par la Poste, le cas de Yann Le Merrer, secrétaire département adjoint chez Sud PTT, est emblématique. « Il y a un principe en cas de grève, c’est celui d’aller avec les grévistes faire la publicité de la grève dans d’autres centres, souligne le postier, c’est à dire de travailler à la convergence des luttes. Et ça c’est le truc qu’ils ne supportent pas, c’est cela qu’ils attaquent aujourd’hui et c’est pour cela que je suis révoqué. »

    La notification mentionne notamment le « non respect répété des dispositions de l’article 8 du règlement intérieur de la Poste ». Cet article soumet l’intervention syndicale à une autorisation d’accès au site. Or, cet article est contraire au Code du Travail qui attribue aux délégués syndicaux la liberté d’accès et de circulation dans les établissements de l’entreprise [3]. Comment expliquer cet état d’exception ? « La Poste navigue dans une zone de non droit social, déplore Nicolas Galépides, secrétaire général de la fédération Sud-PTT. Depuis 2010, c’est une société anonyme qui n’a ni comité d’entreprise ni délégués du personnel, alors qu’elle compte 110 000 salariés de droit privé et 110 000 fonctionnaires. La direction applique unilatéralement des mesures inspirées du droit administratif ou du code du travail en fonction de ce qui l’arrange. »

    Ainsi, l’article 8 du règlement intérieur date de l’accord cadre de 2006 quand la Poste a défini ses propres modalités d’exercice du droit syndical. Cet accord a été refusé par la CGT et Sud, respectivement première et troisième organisation syndicale. Il a ensuite été cassé par le Conseil d’État en 2009 [4]. Qu’importe ! « En appliquant unilatéralement l’accord sur le droit syndical, la Poste s’assoit explicitement sur la décision du Conseil d’État », dénonce Nicolas Galépides. Contactée par Basta !, la direction de La Poste n’a pas donné suite à notre demande.

    Pour Sud PTT comme pour la CGT, les faits reprochés à Yann Le Merrer relèvent simplement de l’exercice de son mandat de représentant du personnel. « Le dossier initial comprend 550 pages, souligne Nicolas Galepides. Yann a été suivi pendant un an dans les établissements en grève et aucun fait de violence ou de voie de fait n’a été relevé. » Or, la révocation constitue la plus lourde des sanctions pour un fonctionnaire. Ce dernier ne sera plus autorisé à occuper un poste dans la fonction publique. Une décision qui relève d’une procédure juridictionnelle interne à la Poste. « Ce qui autrefois se traitait localement par un rappel au règlement, un blâme ou un avertissement se règle désormais en discipline », observe la CGT.

    Depuis la fin de la grève des postiers des Hauts de Seine, les sanctions tombent. Quatre licenciements ont été prononcés... Puis totalement invalidés : trois ont été refusés par l’inspection du travail, le quatrième employé a été réintégré suite à une décision prud’homale. D’autres attendent encore leur passage en conseil de discipline. Olivier Rosay, représentant de Sud à Paris, a par exemple été condamné à une mise à pieds de deux ans suite à « deux prises de parole non autorisées » et « une occupation du siège »... Depuis quand les prises de parole syndicales doivent-elle recevoir l’agrément d’une direction d’entreprise ? Un autre délégué syndical parisien, Emmanuel Birba, a été condamné à six mois de suspension pour ne pas avoir « prévenu de sa visite »... Brahim Ibrahimi, représentant Sud dans les Hauts-de-Seine, a activement participé à une série de débrayages contre le non-renouvellement du CDD d’un agent dans le centre de courrier de La Défense. Il a été mis à pied pour trois mois.

  • Depuis quelque temps déjà, on signalait une vive effervescence parmi les postiers ambulants qui, à plusieurs reprises, avaient manifesté leur mécontentement. (...) Hier soir, à six heures, à la sortie d’une réunion tenue salle Vanney, quai de la Râpée, un millier d’entre eux résolurent d’envoyer une délégation à M. Simyan. Puis ils se ravisèrent et décidèrent de se rendre en groupe au ministère des travaux publics.

    La, ils se heurtèrent à de forts groupes d’agents qui les dispersèrent ; mais ils se reformèrent plus loin ; en passant devant le Palais Bourbon ils firent entendre des protestations, puis arrivèrent rue de Grenelle, où ils renouvelèrent leur tapage.Les agents chargèrent et sept arrestations furent opérées. Le préfet de police était intervenu en personne et avait, moitié par persuasion moitié par la force, dispersé les manifestants.

    On croyait que tout était fini quand, a sept heures, l’équipe chargée de prendre le service rencontra les manifestants, qui étaient rentrés dans la cour du ministère, et tous se mirent de nouveau à réclamer la démission de M. Simyan. Ils ne tardèrent pas à élever des barricades, dans la cour et dans la grande salle du ministère, barricades faites avec des chaises et des tables. M. Simyan essaya d’intervenir. Il fut grossièrement insulté et dut se retirer.

    M. Lépine, prévenu, était revenu précipitamment au ministère. Il chercha tout d’abord à apaiser les mutins, mais ceux-ci ne lui permirent pas de parler et le repoussèrent dans un corridor. S’armant de tous les objets qui leur tombaient sous la main ils le criblèrent de projectiles. M. Lépine fut atteint à la poitrine par un bloc de fonte et en voulant se retirer, il eut le bras serré dans le chambranle d’une porte. II donna alors l’ordre aux agents de "déblayer" et d’enlever la barricade à laquelle les manifestants essayèrent de mettre le feu.

    Quarante arrestations furent opérées. Pendant ce temps-là, les autres manifestants avaient fui. Les postiers-ambulants arrêtés ont été immédiatement interrogés par M. Yves Durand, substitut du procureur de la République, qui s’était rendu à 1a mairie du septième arrondissement.Trente d’entre eux ont été envoyés au dépôt. Ils seront poursuivis pour outrages à des magistrats administratifs et comparaîtront aujourd’hui devant le tribunal correctionnel. Ils sont passibles de deux ans de prison. M. Rouanet, député de Montmartre, s’est rendu hier soir près du préfet de police pour demander l’élargissement des mutins arrêtés. M. Lépine a répondu que la justice suivrait son cours.A la relevée de neuf heures, aucun incident ne s’est produit. Tout était rentré dans l’ordre.

    Le Figaro – 13 mars 1909

  • Les postiers en grève font chuter le gouvernement

    Les principales manifestations de 1909 furent organisées par les fonctionnaires (principalement postiers et enseignants.), qui réclamaient le droit de grève. Clémenceau, vivement opposé au droit de grève dans la fonction publique, décida de révoquer 600 postiers grévistes. En juillet 1909, alors que la cession parlementaire touchait à sa fin et que de nombreux élus étaient rentrés dans leurs circonscriptions, Clémenceau fut interpellé. Le président, refusant de répondre, fit alors voter un ordre du jour, qui fut rejeté à une courte majorité. Clémenceau, désavoué, fut alors contraint de démissionner.

    Le gouvernement Paul-Boncour constitué à la fin de l’année 1932 qui bénéficiait d’un préjugé favorable du mouvement des fonctionnaires mais dont la politique en matière de rémunérations a provoqué la seule grève générale des fonctionnaires dans l’entre –deux- guerres (d’une durée d’une heure) le 20 février 1933 et sa propre chute.

  • Résultats du plan de la direction « La Poste 2020 : Conquérir l’avenir » :

    Chiffre d’affaires consolidé de 22 163 millions d’euros, en progression de 2,1%

    Résultat d’exploitation de 719 millions d’euros

    Résultat net part du Groupe de 513 millions d’euros

    Tout cela sur le dos (fatigué) du personnel !!!

    Pour le "personnel", c’est-à-dire les prolétaires de La Poste, conquérir l’avenir signifie unifier nos luttes et les diriger nous-mêmes !!!

  • Postiers: la grève est proclamée

    La grève générale des postiers est proclamée. Tel est le résultat du meeting tenu hier au Tivoli-Vauxhall, où les fonctionnaires des postes et télégraphes ont fraternisé avec des révolutionnaires professionnels. On notera même ce curieux détail : c’est que l’ordre du jour insurrectionnel adopté assigne comme "cause principale" à ce mouvement "les calomnies lancées par le sous-secrétaire d’État contre l’Association générale des P. T. T. et les injures imméritées adressées au personnel".

    Les calomnies, quelles sont-elles? M. Simyan, à la suite des troubles de vendredi, a répondu — ou à peu près — a ceux qui l’interrogeaient sur leur origine : "Ce sont là des actes purement révolutionnaires, inspirés par l’esprit anarchiste qui s’est infiltré parmi les postiers." C’est pour cela que les postiers font grève ! C’est pour montrer leur indignation d’être traités de révolutionnaires qu’ils recourent à l’acte révolutionnaire par excellence: la grève générale ! II faudrait rire d’une telle logique, si l’événement, n’avait en soi une gravité qui prête peu a la plaisanterie.

    Donc, la grève est votée. Mais il ne suffit pas en pareil cas de voter, il faut agir. Et sur ce point, il est encore impossible de savoir si les belles résolutions du meeting seront accompagnées d’actes collectifs caractéristiques. ; A l’heure qu’il est, il semble qu’il y ait plutôt des hésitations. Nous souhaitons vivement que les fortes têtes ne soient pas suivies et que la voix de la raison finisse par être entendue.

    Nous le souhaitons pour le public qui pâtirait nécessairement de la désorganisation des services télégraphiques et postaux. Mais nous le souhaitons plus encore, s’il est possible, pour les agents eux-mêmes qui iraient au-devant de cruelles déceptions, car ils ne peuvent pas ne pas être les premières victimes de leur folie. Où sont, même parmi les soutiens de leurs revendications, ceux qui, dans la presse ou au Parlement, approuvent leur révolte ? Tous — à l’exception des socialistes unifiés qui ne rêvent que plaies et bosses—déplorent l’égarement auquel ils ont succombé. Tous sont d’accord pour proclamer, comme nous-mêmes, la nécessité qui s’impose au gouvernement de ne point capituler devant ces sommations anarchiques. Il n’en est pas un qui ne sente que céder en cette occurrence, ce serait exposer les services publics - tous les services publics — à de périodiques perturbations, prélude du désagrégement final.

    On peut dire que le gouvernement, dans l’œuvre de répression à laquelle il ne peut se soustraire, aura derrière lui l’unanimité des citoyens capables de réflexion. Et, Dieu merci ! ils sont encore en France l’immense majorité. (...) Le public souffrira patiemment la gêné momentanée résultant soit de l’interruption, soit du flottement des services. Il attendra avec une clairvoyante résignation que la répression ait. tout fait rentrer dans l’ordre, si les conseils de sagesse continuent à rester impuissants. Il fera le plus large crédit au gouvernement, parce qu’il sait bien qu’en se montrant inflexible, ce. n’est pas cette fois "l’intérêt ministériel" que le gouvernement défendra, mais l’intérêt national.

    Comment, en effet, l’intérêt national pourrait-il s’accommoder de l’anarchie administrative? Et donner aux fonctionnaires de tout ordre cette impression dissolvante que l’Etat est à la merci de leurs revendications, de leurs exigences légitimes ou non, ne serait-ce pas ouvrir toute grande la porte à cette anarchie? Dans le duel engagé entre les postiers et les pouvoirs publics, ce sont les principes mêmes de tout gouvernement qui sont en jeu. N’est-ce pas dire que c’est le gouvernement qui doit avoir — et qui aura — la victoire? Il lui suffit de vouloir.

    Le Temps – 17 mars 1909

  • C’est la grève: Poussés à bout, les postiers l’ont déclarée au meeting de Tivoli

    J’écris ces lignes après minuit sous l’impression toute chaude que mes camarades de l’Humanité rapportent du meeting postier du Tivoli-Vaux-Hall, auquel leurs obligations professionnelles leur faisaient un devoir d’assister. Tous sont unanimes à constater l’esprit de sacrifice et d’indomptable résolution qui animait les six mille employés présents à cette réunion. Ils se rendaient compte de la gravité de la décision qu’ils allaient prendre, et ils n’ont pas cédé à un entraînement passager de réunion tumultueuse en décidant la cessation du travail.

    Mais, après, les actes de répression odieux de ces jours derniers, après le déni de justice des juges du tribunal de la Seine; attendant pour condamner leurs collègues que les ministres eussent trouvé un motif d’inculpation qui n’existait pas encore quand les prévenus, comparaissaient devant eux ; après les scènes de brutalité dont le hall du service central avait été le théâtre ; tout cela s’ajoutant aux mensonges provocateurs proférés à la tribune lors de la discussion du budget, après tous ces attentats perpétrés contre leur qualité de fonctionnaires, contre leurs droits de citoyen, contre leur dignité d’hommes, ils ont estimé qu’ils n’avaient pas d’autre recours que le cessation du travail.

    Que là responsabilité du trouble passager que la décision des employés des Postes jettera dans un grand service public retombe tout entière sur ceux qui ont, amené, qui ont rendu inévitable cette grève : D’abord, sur le sous-secrétaire d’État qui par ses accès de phobie intermittente contre tous à tous les degrés de la hiérarchie et dans tous les services, a exaspéré un personnel d’élite, prêt à tous les dévouements ; Ensuite, le gouvernement tout entier, que sa politique de défiance, de haine, de défis incessants à ses fonctionnaires, a poussé aux pires mesures de rigueurs, aux violences, matérielles et morales telles qu’on n’en vit jamais sous aucun gouvernement de réaction le plus éhonté. Enfin, les responsables les plus coupables ne sont peut-être pas M. Simyan ni le cabinet, mais la majorité qui a tout puni, tout sanctionné, qui a encouragé de ses votes constants de son approbation servile, la politique, néfaste de ces trois années.

    Oui ! Les députés de la majorité sont Au premier chef les plus coupables. Ils ont assisté, impassibles, à l’amoncellement des. injustices commises, à la perpétration de tous les attentats. Et ils n’ont même pas l’excuse de n’avoir pas su, d’avoir ignoré les flots, d’amertume qui s’amassaient dans l’âme, confiante des fidèles et loyaux serviteurs de l’État et du public que sont les employés des Postes et. des Télégraphes. Ils savaient quelle crise se nouait, quelles, conséquences allaient avoir l’entêtement puéril autant que misérable du directeur de l’administration des Postes.

    Hier encore, dans les couloirs, tout le monde déplorait les condamnations abominables prononcées dans l’après-midi. Pas un député radical qui ne fût convaincu qu’on pouvait prévenir la résolution de ce soir, en tendant une main. conciliante et amie à ces employés que le chef de la police injurie jusqu’à leur table de travail. Ils étaient unanimes à regretter les provocations et les excès d’une autorité arbitraire, à reconnaître que les coups de force d’une dictature incohérente auxquels nous assistons depuis quelque temps devaient aboutir à la cessation du travail. Pas un n’a osé, n’a tenté de proclamer la vérité.

    Acculés à la résistance héroïque, les employés des postes ont dû prendre une décision qu’il était facile de prévenir, avec seulement le retour à un peu de justice. Quelles que soient les suites que comporte la résolution votée au Tivoli-Vaux-Hall tout à l’heure, nous adjurons le prolétariat et l’opinion publique de ne pas faillir au devoir de solidarité et de justice. Le droit est avec les victimes. La cessation du travail est imputable à ceux-là seulement qui l’ont provoquée. Les sympathies de l’opinion et du prolétariat iront aux "grévistes malgré eux" que sont les les employés des Postes.

    Gustave Rouanet – L’Humanité – 16 mars 1909

  • Les facteurs de Valdahon, Morteau, Maîche et Pierrefontaine-les-Varans sont toujours en grève. Un mouvement qui dure depuis maintenant 11 jours et qui s’est durcit aujourd’hui, faute d’ouverture de négociations sérieuses, selon les grévistes.

  • Depuis le 24 février, les facteurs de la Basse-Normandie sont en grève reconductible. Une grève massive puisqu’il y a plus de 60% de grévistes dans toute la région (1236 facteurs en grève ), avec des pointes à plus de 85 % voire 100 % sur certaines plaques de distribution. Une manifestation mardi 24 février a rassemblé près de 600 postiers en tenue venus des trois départements dans les rues de Caen vers la direction régionale… dont le directeur était justement absent !

  • Plus d’un tiers des facteurs ornais a poursuivi la grève aujourd’hui. Les négociations avec les directeurs locaux n’ont pas permis de débloquer la situation.

    Entamée mardi, la grève des postiers s’est poursuivie aujourd’hui...

  • Les boîtes aux lettres de Balma devraient rester vides encore ce mardi. A l’appel des syndicats CGT, FO et Sud, les facteurs de la commune ont entamé un mouvement de grève illimitée et selon FO, elle a été suivie à 90%.

    L’objet de leur courroux : la fermeture annoncée du centre de distribution au mois de novembre 2015 et la répartition du personnel sur les établissements de Toulouse Côte-Pavée et Labège.

  • Une soixantaine de facteurs d’Argentan, Sainte-Gauburge et Vimoutiers étaient devant le centre de tri ce mercredi matin.

    Après avoir défilé à Caen, mardi, une soixantaine de facteurs d’Argentan, Vimoutiers et Sainte-Gauburge-Sainte-Colombe se sont réunis devant le centre de tri d’Argentan, ce matin.

    Les grévistes sont en désaccord avec la direction régionale sur les modalités de la pause du midi. Ils ne veulent pas d’une pause méridienne imposée de 45 minutes. "Nous préférons faire un bon petit-déjeuner ou grignoter pendant la tournée et finir tôt, martèle une gréviste. D’autant plus que dans les milieux ruraux, faire une pause de 45 minutes en pleine tournée, c’est inconcevable !"

  • En grève depuis trois jours, les postiers de Dreux dénoncent le "travail dissimulé".

    Les postiers réclament le paiement de plus de 1.700 heures supplémentaires qu’ils ont comptées comme non payées.

    Depuis le mois d’octobre dernier, les tournées ont été restructurées. Selon les syndicats, la charge de travail aurait augmenté d’où l’exigence du paiement des tournées à rallonge.

    En réponse : la direction menace les emplois !!!

    Dans un communiqué, la direction de La Poste précise être "confrontée à une baisse rapide et sans précédent des volumes de courrier", de 18% à Dreux depuis 2010. Selon la direction, "il est donc impératif et vital d’adapter nos organisations (...) afin de maintenir un équilibre économique, sans lequel il ne peut exister de pérennité pour le service public ni pour l’emploi des postiers".

  • Les facteurs de Gourdon dans le Lot sont toujours en grève ce lundi et les négociations sont toujours au point mort avec la direction de la Poste. Ils dénoncent depuis 35 jours maintenant le manque de personnel et les dégradations de leurs conditions de travail. Après plus d’un mois de grève, le conflit social n’a toujours pas trouvé d’issue à la Poste de Gourdon dans le Lot. Un facteur est toujours en grève de la faim. Un deuxième a dû être hospitalisé ce week-end.

  • La réunion tant attendue entre André Costes, directeur de la branche Services-courrier-colis de La Poste Midi-Pyrénées et les syndicats SUD PTT, FO et CGT représentant les facteurs de Balma, lundi matin, a une nouvelle fois débouché sur un échec. Cette réunion de «médiation», demandée par le personnel après quinze jours de grève, avait pour but d’inciter la direction de La Poste au renoncement du projet de transfert de la plate-forme de préparation et distribution de courrier de Balma vers deux autres sites : Toulouse Côte Pavée et Labège.

  • Une grande partie des facteurs du secteur de Sarrebourg est en grève depuis hier. Ils manifestent contre le surplus de travail qu’entraîne la distribution des plis électoraux, qu’ils doivent désormais faire gratuitement.

  • Les postiers d’Hellemmes étaient en grève ce vendredi. La raison de leur colère : La Poste a décidé de ne plus leur payer la compensation financière pour la distribution des plis électoraux.

    Après avoir manifesté avec leurs camarades jeudi après-midi devant la plateforme de tri du Centre régional des transports de Lesquin, les postiers d’Hellemmes, ceux de l’unité de distribution 3 (UD 3), étaient encore sur le front ce vendredi et près de 75 % (21 sur 33) d’entre-eux étaient en grève.

    La raison de leur colère : La Poste a décidé de ne plus leur payer la compensation financière qu’ils recevaient jusqu’alors pour la distribution des plis électoraux et a choisi d’inclure cette tâche supplémentaire dans la distribution traditionnelle. Et les grévistes de dénoncer les pressions et le chantage exercés. « Notamment de rétention de courrier si on ne distribue pas les plis... »

  • Les facteurs grévistes de Sarrebourg ont perdu le premier round. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les plis électoraux, qui sont au cœur de la mobilisation des postiers du secteur de Sarrebourg depuis lundi, ont été subrepticement évacués de la plate-forme courrier. La direction régionale a donc choisi l’affrontement plutôt que le dialogue social : elle a fait venir d’autres secteurs de Lorraine, principalement de Meurthe-et-Moselle, des postiers et des cadres pour distribuer ces plis électoraux avant samedi.

    Depuis lundi, une majorité des facteurs de Sarrebourg et sa région sont en grève au sujet de ces courriers électoraux. Lors des précédentes élections, le surplus de travail indu par la gestion de ces 48 000 plis leur était payé. Ce qui leur a été refusé cette année, alors que dans d’autres régions, la mesure est toujours respectée.

    Hier matin, devant le site sarrebourgeois, la quarantaine de grévistes a été rejointe par une vingtaine de leurs collègues de Lunéville. Et, plutôt que de céder à la déception devant l’attitude de leur direction qui a préféré le passage en force, les grévistes en ressortent encore plus soudés.

    Face à leurs collègues, les représentants syndicaux ont pris la parole. « On a demandé des clopinettes et nous les refuse (environ 120 € par postier, NDLR) , déplore Jean-Claude Pratelli, délégué de la CGT. Pourtant, la direction régionale a choisi de payer des heures supplémentaires à des cadres venus de Nancy en leur réglant le déplacement. Le prix n’est absolument pas le même ! »

    « Notre demande était légitime , poursuit Jean-Luc Hinerschied, de la CFDT. Mais depuis lundi, il n’y a eu aucune négociation. On méprise la base. Pourtant, la force de travail pour le futur c’est nous. Ils laissent tomber le courrier pour favoriser les plis électoraux : c’est du mépris à l’égard des clients et du personnel. »

    « Vous êtes un exemple à suivre pour la Lorraine , assure Stéphane Brion, pour la CFTC. Aujourd’hui, vous êtes dénigrés. Vous n’êtes plus des personnes, mais des postes de travail. Mais il ne faut pas lâcher ! » Ce que ne sont pas prêts à faire les grévistes sarrebourgeois, écœurés par le traitement que leur direction leur réserve, et que déplore William Grandjean, délégué du syndicat Sud. « Il n’y a eu aucun dialogue. C’est du jamais vu. La Poste a choisi de laisser pourrir le mouvement au détriment du courrier. »

    Preuve que quelque chose a été brisé entre la base et ses responsables, les grévistes de Meurthe-et-Moselle ont même été mis en garde contre des sanctions disciplinaires ou des reprises sur salaire s’ils n’étaient pas au travail ce vendredi.

    Au final, les grévistes sarrebourgeois ont décidé la poursuite de leur mouvement. Même si ces jours chômés pèsent lourds sur les finances familiales. « Durant cette grève, nous ne touchons rien. Nous avons des petits salaires : ce n’est évident pour personne de continuer », notent les représentants syndicaux.

    Et pourtant, les grévistes ont décidé, plus soudés que jamais, de poursuivre leur grève. « On attend du dialogue social », assurent-ils. Et leur motivation fait des émules. « Pour le deuxième tour, d’autres plates-formes lorraines vont suivre dès lundi. »

  • Des draps blancs sont collés sur le mur d’enceinte du centre de tri postal lunévillois sur lesquels on peut lire : « Élections, payez-nous ! » et « postiers en colère ». Depuis leur prise de service à 6 h 30, ce mardi matin, une trentaine de facteurs en tenue étaient en grève sur le parking où étaient stationnées les voitures jaunes, immobiles. Soit 90 % de l’effectif, d’après les syndicats. Selon eux, le chiffre de 100 % était avancé pour les facteurs en CDI sur Lunéville et Einville-au-Jard. La plaque de Sarrebourg (PPDC) dont dépend Lunéville était déjà en grève depuis deux jours pour les mêmes raisons.

  • Ce vendredi 20 mars, un préavis de grève limité de 24 heures a été déposé sur les établissements courrier des départements de l’Isère, de la Savoie et de la Haute-Savoie.

    Les postiers s’opposent toujours "à la mise en place d’une coupure méridienne non payée et à la suppression de la pause de 20 minutes dont ils bénéficient actuellement et qui est payée". Selon les syndicats, "cette mesure n’a pour unique but que de supprimer des emplois, plus de 120 emplois sur la direction du courrier 38/73/74."

  • Pas-de-Calais : les facteurs en grève à partir de ce jeudi matin.

    Les facteurs veulent être indemnisés pour la distribution des plis électoraux liés aux départementales.

    Ils se positionnent également contre la pause déjeuner obligatoire qui rallongerait leur temps de travail, mais aussi contre la réorganisation attendue au niveau départemental, qui « entraînera entre dix et quinze suppressions d’emplois. »

    La distribution du courrier et, en conséquence, « des plis électoraux » devrait être perturbée dans plusieurs villes du département. Un piquet de grève devrait être mis en place ce jeudi matin, devant la direction départementale de La Poste, boulevard de Strasbourg, à Arras.

    Pourquoi les syndicats organisent-ils la grève région par région, ville par ville et site par site ? Certainement pas pour une plus grande efficacité !

  • Jeudi, environ 24 000 postiers allemands grevaient dans le cadre d’un mouvement entamé en début de semaine suite à un conflit sur le temps de travail. Cette grève pourrait prendre plus d’ampleur dans les jours à venir.

    Cette grève a commencé dans les rangs des postiers de Deutsche Post depuis la semaine dernière et suite à un appel de l’organisation syndicale Verdi. Un mouvement illimité initié après l’échec de plusieurs semaines de négociations sur le temps de travail et les rémunérations. A ce propos, Verdi plaide en faveur d’une diminution du temps de travail hebdomadaire des 38,5 heures actuelles à 36 heures pour les 140 000 employés des centres de tri et facteurs tout en conservant un salaire identique. Selon ce syndicat, 23 000 salariés observaient jeudi la grève. Un chiffre inférieur à celui rapporté dans un communiqué de Deutsche Post, en l’occurrence 24 000 grévistes.

    Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette grève perturbe énormément la distribution du courrier. D’après un pointage effectué hier par Deutsche Post, 80 %grève des lettres et des paquets arrivaient à destination à l’heure malgré tout. Une proportion en nette amélioration par rapport à celle enregistrée la veille, soit respectivement 76 % et 62 %. Il sied de signaler que cela est dû à des mesures de compensation prises par Deutsche Post. En effet, cet opérateur a indiqué mercredi s’être attaché les services d’employés de six entreprises prestant dans la livraison des lettres et paquets. C’est le cas, à titre d’illustration, des entreprises de vente par correspondance. Une pratique immédiatement décriée par Verdi, qui a exprimé son inquiétude par rapport au respect de la confidentialité de la correspondance.

  • Dans un contexte de baisse continue de la distribution du courrier et de gel des recrutements, La Poste va proposer à ses postiers de suivre une formation pour s’initier aux métiers bancaires.
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    D’abord moniteur d’auto-écoles et désormais banquier. Dans un contexte de baisse de la distribution du courrier et de gel des recrutements, La Poste, qui emploie 243.000 personnes, envisage de proposer des reconversions à leur postiers. Ce lundi, le groupe lance une vaste opération de formation des 70.000 salariés de la Banque Postale, des services financiers et du réseau aux métiers bancaires, en créant une «école de la banque et du réseau», rapporte Les Echos. Tous sont concernés - des guichetiers aux responsables territoriaux en passant par les conseillers bancaires - et seront formés d’ici fin 2016. Une évolution logique depuis la création, en 2006, de La Banque Postale, héritière des services financiers de La Poste. Et surtout depuis la fusion de ses équipes commerciales des bureaux de poste et de ses activités bancaires, lancée en septembre dernier.

    Jusqu’ici, seuls les centres financiers de La Poste avaient la main sur le risque crédit. Désormais, les postiers, en manque de débouchés, disposeront également de cette prérogative. Car il s’agit bien d’une nouvelle compétence et non d’un changement de fonction. «Aujourd’hui, les directeurs de bureau de poste ont surtout un rôle dans la vente de produits d’épargne, explique Philippe Bajou, directeur général du Réseau La Poste, cité par le quotidien économique. Ils ont besoin de développer des compétences dans la maîtrise des risques crédit pour être capables de dire oui ou non à un client». Autrement dit, jusque-là un directeur de La Poste avait besoin d’en référer au groupe pour accorder un crédit ou pas. Désormais, il pourra répondre directement au client.

    Si les résultats financiers de La Poste sont en avance sur le plan stratégique, c’est parce que les postières et les postiers en paient le prix fort avec une nouvelle saignée de 6864 emplois en équivalent année agent, passant à une répartition des effectifs à 212.077 contre 218.941 en 2013...

  • Alors que la grève de Neuilly entre dans sa deuxième semaine, le taux de grève ne faiblit pas : les facteurs restent mobilisés à 80% contre les suppressions de tournées, contre la délocalisation d’une partie des activités hors de leur ville, et pour le maintien du principe « un facteur-une tournée ». L’acharnement de La Poste à mettre en place dans la précipitation un projet brutal a déjà causé un accident de travail sérieux : pour tenter de remplacer à la hâte l’un des grévistes, la direction a forcé une jeune apprentie à emporter une quantité ahurissante de courrier sur son vélo. Résultat : chute et une épaule déboitée. La colère des usagers monte : un certain nombre de gardiens et d’habitants expriment leur soutien aux facteurs.

    Les grévistes ont visité aujourd’hui le bureau de Clichy. La prise de parole a été effectuée par un représentant SUD mais aussi par une gréviste. Dans ce bureau qui n’est pas habitué à cet exercice, les facteurs sont néanmoins tous sortis de leurs casiers pendant le tri général et on écouté la prise de parole avec une attention croissante au fil du temps. Au final, plusieurs facteurs ont parlé de faire grève.

    En fin de matinée, les grévistes de Neuilly ont sillonné la ville pour discuter avec les usagers et en particulier avec les gardiennes et gardien d’immeubles, dont certain ont commencé à faire circuler des pétitions pour garder leur facteur…

    Les facteurs de Neuilly ont fait grève hier aux côtés de ceux de Nanterre. La Cour d’Appel de Paris vient de décider d’imposer à La Poste de recréer une tournée de facteur, d’augmenter les effectifs du bureau de Nanterre et de supprimer le remplacement gratuit des absents le mercredi (suppression de la sécabilité du mercredi). Ce revers juridique pour La Poste du 92 est loin d’être le premier : il y a quelques jours, le 20 octobre, c’est un autre plan de suppression d’emplois qui était annulé à Gennevilliers suite à la décision du TGI de Paris.

    Ce que révèlent de multiples condamnations de La Poste comme celles concernant Nanterre, Gennevilliers mais aussi Paris Invalides, c’est que le mode de calcul du temps de travail et l’évaluation de la charge de travail des facteurs est complètement faussé. La Poste sous-estime sciemment le temps de travail réel des facteurs pour être en mesure de justifier la suppression de centaines d’emplois.

    Une prise de parole a également eu lieu à Nanterre pour rendre compte du jugement : le directeur de l’établissement a déclaré que La Poste respecterait le jugement. Mais quand il lui a été demandé si le prochain mercredi serait sécable ou non, quand on lui a demandé quand la tournée serait ré-injectée, quand les collègues ont demandés s’il y aurait une compensation pour la tournée supprimée en trop et pour les mercredi sécables effectués indument pendant les 3 ans et demie où La Poste n’a pas respecté le protocole de fin de conflit de 2012, il n’a pas donné de réponse. Les collègues se sont réunis immédiatement après la prise de parole en salle de pause et ont voté la grève jeudi 12 si la direction ne donnait pas de réponse satisfaisante sur l’application de la décision de justice.

  • Voilà plusieurs jours que les postiers de Neuilly sont en grève. Ce jeudi, ils seront rejoints par ceux de Nanterre, Clichy, Châtenay et Asnières. « La Poste aggrave encore le climat social dans le 92 en cherchant à imposer des heures supplémentaires à tous les postiers », indique le syndicat SUD-Activités dans un communiqué.

    Le syndicat met en cause le processus de restructuration de l’entreprise. Les militants accusent aussi la Poste de supprimer des effectifs, ce que réfute la direction. Ils avaient déjà manifesté leur colère le 20 septembre et le 8 octobre. Ce vendredi, le TGI de Paris doit rendre une décision dans le cadre de la restructuration du centre de Neuilly.

  • Ceux qui divisent les postiers, ce sont les dirigeants syndicaux !!!

    Grèves à La Poste : quand est-ce qu’on cessera de se mettre en grève séparément, les uns après les autres ?!!!

    Dordogne : grève le 17 décembre

    Le Havre (séparément) grève les 16 et 17 décembre

    Saint Jean de Luz et Hendaye le 16 décembre

    Tri d’Armentières le 11 décembre

    Saint Jean de Luz le 11 décembre

    Saint Germain en Laye le 11 décembre

    Tri d’Armentières le 10 décembre

    La Rochelle (séparément) le 10 décembre

    Creil quinzième jour de grève le 10 décembre

    Rivesaltes neuvième jour de grève le 9 décembre

    Tri d’Armenières la grève commence le 9 décembre

    Paris 15e le 8 décembre

    Fin de grève à Rézé et au Péllerin le 7 décembre

    Des préavis sont lancés dans le Calvados, en Dordogne, dans les Yvelines, dans le Roannais, dans le Creillois, à Royan, La Rochelle et dans bien d’autres villes et régions, de manière séparée bien évidemment…

  • La CGT défie l’état d’urgence et appelle tout le personnel de La Poste à la grève...

    ... à la poste de Plozévet dans le pays Bigouden !!

    Pour le syndicat CGT, la baisse des effectifs et la dégradation des conditions de travail du personnel ne sont plus tolérables.

    Malheureusement cette réalité est nationale et pas bigoudène !!

  • Ce jeudi, les salariés du centre de tri postal de Mouzillon ont reconduit à une quasi-unanimité le mouvement de grève initié hier. Une seule tournée sur les 30 sera réalisée sur les secteurs de Mouzillon, Clisson, Saint-Hilaire-de-Clisson, Saint-Lumine-de-Clisson Boussay, Gétigné, Gorges, Vallet, Le Pallet, La Chapelle-Heulin et la Regrippière. 99% des postiers seront en grève ce vendredi 19 janvier. “La direction n’a fait aucune proposition correcte”, justifie Sylvain Lamblot, délégué CGT FAPT. Les employés demandent à ce qu’une salariée en CDD depuis octobre 2011 signe un CDI immédiatement. “Depuis 5 ans, elle exerce le métier et la direction opte pour un contrat de professionnalisation. C’est-à dore une formation sanctionnée par une épreuve. C’est surréaliste”, peste le représentant syndical. “Peut-être parce que ce type de salariat est subventionné aux deux tiers par le conseil départemental”.

    Les salariés du centre s’opposent également à l’augmentation du nombre de semaines dans l’année d’autoremplacement. “Le groupe veut les faire passer de 10 à 14. Pendant les arrêts-maladie, la charge de travail d’une tournée est reportée sur le reste des collègues“, exprime Sylvain Lamblot. Les grévistes exigent aussi la diminution du poids de la publicité avec des liasses de 500 grammes au lieu de celles d’un kilo réalisée par Médiapost, une filiale. “Sachant qu’elles sont distribuées dans 500 boites aux lettres, cela représente 500kg de produits à distribuer, en plus des colis et du courrier”. Les salariés estime que cette charge excessive engendre des douleurs et des troubles de santé.

  • Lundi 7 mars, les représentants de trois syndicats de La Poste étaient réunis devant le bureau de Poste principal de Meaux. Ils manifestaient contre l’annonce de la suppression de postes de guichetiers. Face à la baisse du trafic de plis postaux, la direction départementale de La Poste a décidé de supprimer quatre emplois de guichetiers dans les bureaux de Meaux, Varreddes, Trilport et Crégy.

    La réorganisation de la distribution du courrier suscite une grève à l’appel de la CGT/Fapt et de Sud/PTT qui a débuté ce mardi 1er mars. Les grévistes qui dénoncent la suppression de 14 tournées sur le secteur sud de Montpellier, contestent également la méthode informatique du comptage des temps de travail. Un rassemblement a eu lieu dès 8 h devant la Poste Rondelet. Une séance de négociation qui devait avoir lieu dans la matinée a été annulée car la direction a refusé de recevoir outre les délégués syndicaux des salariés non syndiqués. Le mouvement a été reconduit le mercredi 3 mars.

    « 80 % des facteurs », selon le syndicat Sud, ont fait grève à la plate-forme de distribution du courrier à Bruz. Un centre qui dessert Bruz, Bourg-des-Comptes, Chartres-de-Bretagne, Laillé, Pont-Péan et Vern-sur-Seiche. Soit trente et une tournées dans les six communes. La direction a compté, hier, « vingt-trois grévistes, soit dix-huit facteurs et cinq agents courrier ». Le matin, « une trentaine de facteurs ont participé au rassemblement, entre 7 h et 10 h, devant le centre courrier », explique Nathalie Josso, syndicaliste Sud-PTT. Une action menée par Sud, FO et la CGT. Nathalie Josso note qu’« une dizaine de CDD déjà au planning, des facteurs qualifiés et des facteurs d’équipes sont sortis en tournée ».

    Les syndicats CGT FATP (Fédération des activités postales et de télécommunication) et Sud, de Seine-Maritime, ont appelé l’ensemble du personnel de Fécamp et de tout le département à une grève reconductible, depuis le lundi 15 février 2016, pour dénoncer le licenciement de leur collègue, à La Poste. Un rassemblement s’est tenu dès 7h30, au centre de distribution de Saint-Valéry-en-Caux.

    etc, etc, etc...

    Mais toujours en ordre dispersé...

  • L’intervention de la police à une prise de parole syndicale à la Poste d’Asnières sur seine est à marquer dans les annales de l’état d’urgence et de l’Etat policier : voir ici

  • La répression syndicale ne faiblit pas à la Poste comme dans beaucoup d’autres entreprises. Les cadeaux que le gouvernement Hollande/Valls fait au MEDEF, encourage et conforte les patrons à taper plus fort contre les salariés. Ainsi, un représentant des salariés a été trainé devant un Conseil de discipline parce qu’ils avait osé faire une prise de parole de 3 mn devant ses collègues pour appeler à la grève.

    Cette tradition qui existe depuis des décennies à la Poste et tout simplement battue en brèche par les responsables de cette entreprise, qui tente par tous les moyens de museler les syndicalistes, et empêcher ainsi tout acte de rébellion vis-à-vis de sa politique de casse du service public.

  • Mouvements de grève des postiers, toujours actifs mais toujours séparément : Bayonne, La Rochelle, Toulouse, Lesquin, Asnières, Malakoff, Colombes, Issy les Moulineaux, Vanves… Un peu de convergence dans les Hauts de seine pour beaucoup de divergence dans le reste du pays, comme d’hab !!!

  • Au Canada, plusieurs centaines de travailleurs et travailleuses des postes ont manifesté samedi après-midi devant le bureau de circonscription du premier ministre Justin Trudeau parce que leurs revendications ne sont pas satisfaites depuis des années...

  • Ce que fait Postes Canada? C’est plus d’emplois à temps partiel, plus d’emplois temporaires. Fermer nos 493 bureaux, 1200 jobs à plein temps; des jobs, pas de riches, là, mais qui font vivre les familles

  • Les travailleurs de Postes Canada menacent d’entrer massivement en grève pour les emplois, pour les salaires et les retraites.

  • Malgré les provocations de Postes Canada, le syndicat des postes refuse de se mettre en grève...

    Le STTP a reculé après qu’il a été, avec réticence, forcé d’émettre un préavis de grève de 72 heures jeudi dernier. S’il n’avait pas émis le préavis, les 50.000 membres du STTP auraient perdu leur droit légal de grève. Le Code du travail réactionnaire du Canada stipule qu’un mandat de grève voté par les membres expire s’il n’a pas été utilisé dans les 60 jours.

    Sans un mandat de grève légal, la direction de Postes Canada aurait le champ libre pour dicter de façon unilatérale le cadre de travail jusqu’à ce qu’une nouvelle convention collective soit négociée.

    Même dans ces conditions, le STTP s’est assuré que ses «moyens de pression» aient le moins d’impact possible sur les opérations de Postes Canada. Il a annoncé qu’il ne prévoyait pas organiser une grève ou même une grève rotative et qu’il demanderait simplement aux postiers de refuser de faire des heures supplémentaires sur une base régionale et rotative.

    Le président du STTP, Mike Palecek, un ancien membre important du groupe de la pseudo-gauche La Riposte, qui se présente comme un militant et un gauchiste, a même offert de renoncer à ces moyens de pression futiles si Postes Canada accepte un prolongement de son mandat de grève. De façon prévisible, la direction a balayé la proposition syndicale du revers de la main.

    Palecek a admis, et il s’en est même vanté, que l’interdiction par le syndicat des heures supplémentaires va avoir un impact négligeable sur les opérations de Postes Canada. «Notre moyen de pression, a-t-il déclaré, ne causera que peu voire aucun dérangement pour le public. Nous continuerons de distribuer le courrier chaque jour.»

    Cette stratégie en faillite correspond à la position que le STTP a prise depuis le début du conflit de travail il y a 9 mois. Même si la direction a adopté une approche agressive depuis le début et a montré clairement qu’elle ne reculerait pas sur ses demandes clés, le STTP s’est opposé avec véhémence à déclencher une grève, sans parler de faire de la lutte des postiers le fer de lance d’une contre-offensive de toute la classe ouvrière en défense des services publics et des droits des travailleurs. Plutôt, le syndicat a fait l’éloge de l’examen indépendant des opérations de Postes Canada lancé par le gouvernement Trudeau – qui se base sur la prémisse que les postes doivent fonctionner comme une entreprise rentable – et a régulièrement promis qu’il ne va pas «déranger» l’examen indépendant des libéraux par une grève.

  • En février dernier, une postière de Villeneuve d’Asq faisait un AVC. Malgré son état, ses supérieurs lui avaient intimé l’ordre de poursuivre sa tournée. Des secours avaient été dépêchés sur place grâce à l’appel d’un autre postier qui, pour ce geste, a été mis à pied par l’entreprise. Il faut que ça se sache !!!

  • Baisse d’effectifs, charge de travail trop lourde, pression, neuf facteurs se sont suicidés ces trois dernières années, révèle RTL. Les experts des comités d’hygiène et de sécurité jugent la situation «préoccupante» dans l’entreprise et veulent alerter le gouvernement.

  • Pour dénoncer le mal-être et l’insécurité dont ils s’estiment victimes au quotidien, les facteurs sont en grève ce jeudi.

    Les postiers en ont ras le bol !!!!

  • Mais, bien entendu, les postiers luttent seuls comme les cheminots ont lutté seuls et les hospitaliers seuls...

  • Au micro de RTL, un facteur en CDD depuis mai dernier raconte ses difficultés liées à sa tournée, qu’il ne pouvait boucler sans réaliser au moins quatre heures supplémentaires non rémunérées. « Je n’ai jamais fini à l’heure. Sur cette tournée, il y a souvent des colis pour les entreprises. Donc on vous envoyait dans des hôpitaux, des centres médicaux et j’avais des dédales de couloirs à parcourir. J’avais 40, 50 voire 80 noms de médecins. C’est titanesque. Je sortais de cet enfer, il était midi et je savais que je n’avais pas encore fait le quart de ma tournée. Et donc vous pleurez », raconte ce postier qui vient d’être mis en arrêt maladie pour burn-out.

  • Adrien et Fernande Dallard, respectivement âgés de 95 et 91 ans, ne recevaient plus aucun courrier ni colis depuis novembre. Leur maison, accessible via un chemin carrossable, a été rayée de la tournée du facteur en raison de l’emplacement de la boîte à lettres, trop éloignée de la route principale. Pas rentable estimait La Poste qui a reculé devant la mauvaise publicité !

  • Il risque le licenciement !

    Gaël QUIRANTE, secrétaire départemental de SUD Poste 92, passe en Cour Administrative d’Appel à Versailles mardi 24 janvier. La Poste fait appel du refus de licenciement prononcé successivement par l’Inspection du travail, le Ministère du travail et le Tribunal administratif de Pontoise. Les faits remontent à 2010 où des postiers en grève avaient occupé la direction départementale de La Poste du 92, 16 d’entre eux s’étaient vus accusés de séquestration, le TGI Nanterre en avait condamné 3, dont Gaël. La « séquestration » se résumait à un goulot provoqué par les grévistes qui empruntaient un escalier en y rencontrant un groupe de cadres.

    Soyons nombreuses et nombreux à prouver que la solidarité sera plus forte que la répression ! TOUTES et TOUS à Versailles mardi 24 janvier à 9h00, 2 esplanade du grand siècle, gare SNCF : Gare de Montreuil

  • En 2015, notre camarade Yann Le Merrer était révoqué de son poste de fonctionnaire à La Poste, une première depuis 1951. Mais en ce mois de mai 2017, la décision du tribunal administratif (TA) est tombée  : la décision en date du 9 janvier 2015 portant sanction disciplinaire à son encontre est annulée, et La Poste doit donc le réintégrer dans ses fonctions, dans un délai d’un mois à compter de la notification de la décision.

    Bien fait !!!!

  • Vingt-sept des trente-cinq facteurs de Nort-sur-Erdre sont toujours en grève. Reçus par leur direction ce mercredi 27 septembre, ils ont rejeté ses propositions. En cause, une nouvelle mesure les contraignant à prendre une pause méridienne de trois quarts d’heure pendant leur tournée.

  • Grèves à La Poste à Carhaix, Ris Orangis, Lourdes, Draveil, La Mure, Lisula Rossa (Corse), Janzé, Larche, Aspet, Ussac et bien d’autres villes ou régions mais pas de lutte d’ensemble prévue par les appareils syndicaux !!! Comme d’habitude !!!

  • eh oui ! les facteurs sont toujours en colère !

    Un conflit oppose les facteurs de La Poste de Réquista (Sud-Aveyron) à leur direction a bénéficié, hier, d’une médiation, sous l’égide du sous-préfet de Millau. Depuis que le bras de fer a été engagé le 29 janvier dernier, les deux parties campaient sur leur position. D’un côté, les facteurs du bureau de Poste de Réquista, qui ont entrepris une grève illimitée, dénonçaient la suppression d’un poste et demi, et plus généralement, la dégradation de leurs conditions de travail. De l’autre, leur direction assurait «avoir formulé, en vain, plusieurs propositions répondant à leurs motifs de revendication». Hier, après une dizaine de jours dans l’impasse, les négociations ont repris, sous forme de médiation, à la table du sous-préfet de Millau. Les pourparlers, entamés dès 9 h 30, ont duré toute la journée. «Mais enfin, nous avons des propositions de la part de La Poste !», se réjouit Laurence Cahors, secrétaire générale CGT-FAPT12, «Même si ce n’est pas entièrement satisfaisant en termes d’emplois, puisque la direction annonce huit postes à Réquista au lieu de neuf actuellement», nuance-t-elle aussitôt. Vive la médiation disent les réformistes !!!

    Depuis plus de trois semaines les facteurs de Rennes contestent une réorganisation de leurs journées de travail.

    Les postiers du Tarn-et-Garonne étaient en grève hier à l’appel de l’intersyndicale CGT, FO et Sud. Ils se sont rassemblés devant l’hôtel Villenouvelle de Montauban où se tenait une réunion de présentation du Plan d’action commerciale et de service (PACS) départemental. D’après les chiffres communiqués par la direction, plus de 80 % des 183 agents que compte le Tarn-et-Garonne n’ont pas suivi le mouvement de grève. Les syndicats tablaient eux aussi sur une participation autour des 20 %.

    A Marseille, les facteurs sont en grève pour dénoncer la suppression de tournées (16 tournées sur les 142 que gère le centre).

    A Coulaines, les facteurs en colère débrayent.

    Etc, etc….

    A quand la grève générale nationale et reconductible des facteurs ?

    Au moment où les facteurs s’organiseront eux-mêmes pour mener leurs luttes !!!

  • Voilà sept semaines que les facteurs du bureau de Rennes Crimée ont entamé un mouvement de grève. Mercredi, le conflit social engagé avec leur direction a pris une nouvelle tournure. La Poste a assigné en justice 35 de ses agents pour entrave au droit du travail et pour des occupations illégales de bureaux de poste

  • Engagés dans un bras de fer avec leur direction, les postiers dénoncent la mise en place d’une nouvelle organisation de travail qui leur imposerait une pause méridienne et supprimerait plusieurs tournées de distribution du courrier. La direction a consenti des aménagements, proposant aux facteurs de terminer leur journée à 14h30, au lieu de 15h30 dans la première mouture de cette réorganisation. Insuffisant pour les grévistes qui ont maintenu leur grève.

  • Les services de Muriel Pénicaud ont autorisé, en son nom, la mise à la porte, pour faute grave, d’un responsable syndical de La Poste, demandé depuis 2010 par le groupe, et jusqu’alors refusé par l’inspection du travail.

    Muriel Pénicaud, la nouvelle locataire de la rue de Grenelle s’est montrée bien plus dure que Sarkozy à l’égard de Gaël Quirante, secrétaire du syndicat Sud Poste (Union syndicale Solidaires) dans les Hauts-de-Seine, en autorisant son licenciement pour faute grave. Appelée à se prononcer sur cette procédure visant un salarié ayant des fonctions représentatives, dit «salarié protégé», l’inspection du travail avait pourtant jusqu’alors toujours refusé de valider sa mise à la porte.

    Gaël Quirante a subi un véritable harcèlement disciplinaire prenant racine dès 2004. Cette année-là, le postier, en CDI depuis un an, reçoit sa première lettre préalable à un licenciement. On lui reproche, dit-il, d’avoir fait sa tournée avec un tee-shirt floqué d’un message à caractère politique. La procédure n’aboutit pas. Mais depuis, selon la tribune, il a fait l’objet, au total, de «dix tentatives de licenciement en quatorze ans, et presque un an cumulé de mises à pied», notamment pour «intrusion» dans des locaux ou «prise de parole non autorisée».

    C’est de la répression antisyndicale évidente et scandaleuse !

  • 160ème jour de grève à La Poste des Hauts-de-Seine (92). Cela n’a pas poussé les bureaucrates syndicaux de La Poste à vouloir étendre quoique ce soit... Ils sont vissés sur leurs postes (pas sur la défense des travailleurs de La Poste) et leur poste dépend de leur entente avec... la direction !!!

  • A nouveau, une grande grève à la poste du Canada est en train d’être trahie par la bureaucratie syndicale... Qu’on se le dise...

    La grève ou le lock-out qui devait, les bureaucrates l’avaient promis, juré, être déclenché à Postes Canada mercredi à 00h01 est reporté.

    En vertu du Code canadien du travail, pour pouvoir exercer une grève ou un lock-out, le syndicat ou l’employeur doit transmettre un préavis de 72 heures — ce que ni l’un ni l’autre n’a fait à ce jour.

    Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des Postes (STTP), qui est affilié à la FTQ au Québec, a fait savoir, lundi, qu’il avait décidé de laisser plus de temps à la direction de Postes Canada pour répondre à ses demandes. Celles-ci ont été déposées le 14 septembre.

    «On est en attente présentement d’un retour de la Société (canadienne des postes) sur l’offre. Donc les discussions devraient se poursuivre. Et, en ce moment, il n’y a pas eu de préavis, pas du tout», a rapporté Lise-Lyne Gélineau, présidente de la section locale de Montréal du STTP, au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne.

    Toujours, les bureaucrates syndicaux vont négocier des reculs et trahir !!!

  • L’histoire des grèves de la poste du Canada s’enrichit d’une nouvelle péripétie. Après bien des atermoiements, le syndicat a fini par menacer de faire grève mais ce n’est pas une grève reconductible : c’est une grève tournante et encore il veut négocier encore et encore !!!

    Vendredi, les deux parties (syndicat et gouvernement sont deux parties dans un drôle de jeu) ont affirmé à La Presse canadienne être toujours disponibles pour négocier, et tout le week-end s’il le faut, en présence du médiateur.

    Mais le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes affirmait que «Postes Canada n’a pas donné signe de vie» depuis qu’il lui a adressé son avis de grève, mardi dernier.

    Après 10 mois de négociation pour renouveler les conventions collectives, le syndicat a annoncé une série de grèves tournantes dans l’ensemble du Canada, à compter de 00h01 lundi. Ces grèves toucheraient tour à tour une province ou région du pays, variant selon les journées. Ben voyons, surtout pas une grève reconductible tous ensemble !

    S’il devait y avoir grève, le syndicat s’est déjà engagé auprès de Postes Canada à livrer tout de même les chèques de pension et d’aide sociale, comme il l’a fait dans le passé.

    «Ces chèques gouvernementaux sont un élément clé du filet de sécurité sociale. Le STTP ne veut pas que les retraités et les personnes à faible revenu subissent les contrecoups d’un conflit de travail, si ses membres sont mis en lock-out ou sont obligés de recourir à la grève», a expliqué le syndicat.

    Et s’il devait y avoir grève, la présidente de la section locale de Montréal du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, Lise-Lyne Gélineau, a indiqué que les précisions ne seraient données que tard, dimanche, quant à savoir quelle province ou région serait touchée en premier.

    Ce syndicat dit tellement "s’il devait y avoir grève" qu’on se demande...

  • Les syndicats canadiens trahissent la grève !!!

    Le STTP a annoncé tard mardi que les 6000 employés membres de la section locale de Montréal retournaient au travail à 23 h 30, après une grève de 25 heures.

    En plus de toucher l’île de Montréal, la grève devait aussi toucher mardi les villes de la Rive-Nord et de la Rive-Sud, dont Terrebonne, Laval, Chambly, La Prairie, Saint-Bruno, Châteauguay et Beauharnois.

    Au moment de lancer ses premiers débrayages, le STTP avait décrété qu’il aurait une durée de 24 heures. Ce principe ne semble plus être systématiquement observé.

    En Colombie-Britannique, la grève touchait encore tard mardi Dawson Creek, Fort Nelson, Fort St. John et Nelson. Des débrayages touchent également les villes de Peterborough, Cobourg, Fort Frances, Kapuskasing, Kenora, Petawawa-Deep River et Tri Town, en Ontario  ; de Moose Jaw, Saskatoon et Weyburn, en Saskatchewan.

    Cela n’a pas empêché les syndicats de dire stop sans avoir rien gagné !!!

  • La grève rotative déclenchée la semaine dernière par le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) a touché Montréal mardi et la grande région de Montréal mercredi. Ce jour-là, d’autres grèves de 24 heures avaient lieu dans certaines villes en Ontario, sur l’Île-du-Prince-Édouard et en Colombie Britannique.

    Les postiers sont en colère à cause du profond déclin qu’ils subissent dans leurs conditions de vie et de travail depuis des décennies, et en particulier depuis le contrat pourri signé par le STTP en 2011.

    La «grève rotative» est conçue pour dissiper l’énergie combative des membres de la base, perturber le moins possible les activités et les profits du secteur privé, et éviter à tout prix une confrontation avec le gouvernement libéral pro-patronal soutenu par les syndicats. Elle épargne également le fonds de grève sur lequel sont assis les bureaucrates syndicaux, étant donné qu’il faut cinq jours de grèves consécutives pour que les travailleurs reçoivent un chèque de piquetage.

  • Le 13 et le 14 novembre dernier, les postiers de Seine Saint Denis étaient en grève, suivant l’exemple de leurs collègues des Hauts-de-Seine (92), en grève depuis le 26 mars. Alors que les grévistes parlaient à leurs collègues, des policiers armés de fusils d’assaut ont pénétré sur leur lieu de travail.

  • Montauban, Miélan, Gard, Finistère, Morbihan, Rhône, etc., les grèves sont nombreuses, se généralisent régionalement mais les appareils syndicaux se refusent à la grève générale illimitée nationale !

    Encore des grèves isolées et divisées à La Poste ! Merci aux appareils syndicaux qui détruisent ainsi les luttes sociales !

    Organisons nous-mêmes la lutte !

  • La Haute Cour du Royaume-Uni interdit la grève de 110.000 postiers !!!

    L’interdiction de la grève à la société Royal Mail par la Haute Cour est une attaque politique contre les droits démocratiques de la classe ouvrière à laquelle on doit s’opposer. Les postiers de toute la Grande-Bretagne, qui ont voté massivement pour la grève, devraient défier les tribunaux.

    Le mois dernier, 110.000 membres du Syndicat des travailleurs de la communication (CWU) ont voté à une majorité de 97 pour cent sur un taux de participation de 76 pour cent pour se mobiliser contre les attaques du Royal Mail Group (RMG) sur leur sécurité d’emploi et leurs conditions de travail.

    L’audience d’injonction a été accordée à la société, qui cherchait à déclarer le vote illégal pour cause «d’irrégularités». Le dossier monté par RMG était fondé sur le prétexte fallacieux que les employés des postes «étaient encouragés [par le CWU] à ouvrir leurs bulletins de vote sur place, y inscrivant un «oui», avec leurs collègues présents, en les filmant ou en les photographiant, avant d’introduire leurs bulletins de vote ensemble dans les urnes de leur lieu de travail».

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