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L’extrême droite ! Quelles forces ? Quelles perspectives ?

mardi 14 mars 2017, par Robert Paris

L’extrême droite ! Quelles forces ? Quelles perspectives ?

L’extrême droite fasciste monte partout dans le monde, des USA à Israël, de l’Angleterre post-Brexit aux Pays-Bas et à la Hongrie, de la Lituanie à l’Ukraine, de la Turquie à la Syrie et à l’Irak, du Japon à l’Inde, et de l’Allemagne à la France. Il est impossible de l’ignorer. Il est nécessaire de comprendre quelle est la signification de ce phénomène et où il peut nous mener. Ni rire ni pleurer mais comprendre…

Certains se contentent d’y voir une réaction épidermique des peuples contre la crise et contre les politiques des institutions internationales. Les extrêmes droites elles-mêmes l’appellent « réaction identitaire des nations contre la mondialisation », « révolte des peuples contre les élites » ou « colère anti-système » et il est de fait que cette réaction s’appuie sur des réflexes identitaires, nationalistes, protectionnistes, hostiles aux étrangers, hostiles aux migrants, prétendant tout expliquer de la crise mondiale par des attaques étrangères, économiques comme terroristes ou visant à imposer d’autres modèles culturels ou de mœurs que ceux admis traditionnellement dans chaque région du monde. En ce sens, les extrêmes droites anti-musulmanes convergent clairement avec les extrêmes droites qui se servent de l’intégrisme se prétendant fondé sur l’islam, car elles sont portées par les mêmes types de rejets identitaires, nationalistes, violents et xénophobes, la même haine des cultures étrangères, la même haine des autres peuples, la même violence contre les nouvelles mœurs dites libérales (envers la liberté des femmes, envers les homosexuels, envers les autres cultures, envers les jeunes, etc.) et bizarrement parfois les mêmes références aux mêmes types de critères moraux issus des religions et des traditionalismes.

La racine de cette vague brune mondiale est elle aussi mondiale. C’était aussi la racine des autres mouvements à l’extrême droite de l’histoire, de Hitler à Mussolini, de Franco à Pétain : c’est la crise du système économique capitaliste. Car ce système a franchi les frontières, sans respecter les particularismes, les traditions, les mœurs, les cultures, les histoires locales ou régionales et que sa crise, qu’elle démarre ici ou là, gagne irrémédiablement le monde entier.

L’histoire du capitalisme nous a donné trois vagues mondiales de fascisme : celle liée à la crise économique de la fin des années 1900 et à la première guerre mondiale ainsi qu’à la vague révolutionnaire qui l’a suivie (qui ont produit la terreur blanche en Russie, en Finlande, en Ukraine, en Pologne, dans les territoires baltes, en Hongrie, en Bulgarie, en Italie, etc.), celle liée à la crise économique de 1929 (qui a produit le fascisme allemand, espagnol, français…) et maintenant celle que nous sommes en train de vivre et qui a débuté dans les pays du monde arabe, la crise mondiale y ayant fait sauter le maillon le plus faible du capitalisme : la bourgeoisie arabe et ses Etats et les bourgeoisies, et ces dernières faisant appel une fois de plus au fascisme contre les risques révolutionnaires. Les bandes armées qui se sont mises à pulluler dans le monde arabe ont cette origine contre-révolutionnaire qui est commune à tous les mouvements fascistes du monde, quelle que soit le pays où ils se développent.

Eh oui, c’est face aux risques révolutionnaires,causés par la crise économique du système capitaliste, que les fascismes (russe, italien, allemand, espagnol, portugais, grec, chilien et autres) se sont développés et ont pris le pouvoir, menant à des changements radicaux : dictature sociale et politique, arrestations et assassinats, suppression de la démocratie bourgeoise, écrasement du mouvement ouvrier, violences de masse…

L’effondrement économique de 2007-2008 va-t-il produire les mêmes effets qu’en 1914, qu’en 1929 ? Les classes dirigeantes du monde capitaliste vont-elles à nouveau ressentir le besoin de gouverner avec des « gouvernements forts », des dictatures, des fascismes, c’est-à-dire en lançant les forces de l’Etat et les forces paramilitaires (milices, bandes armées, groupes fascistes, gardes nationales, mobilisations de troupes petites bourgeoises, chômeuses, lumpen ou « populaires » ? Veulent-elles lancer les troupes de la contre-révolution pour éradiquer, par avance, tout caractère prolétarien d’une réaction populaire qui viendrait à l’annonce d’un nouvel effondrement économique, chute qui n’a en effet été que bloquée artificiellement en 2008, par l’injection de milliers de milliards de fonds publics ?

Et la situation est bien pire pour la bourgeoisie capitaliste mondiale malgré l’absence remarquée du prolétariat sur le terrain politique et révolutionnaire car jamais auparavant le capitalisme n’avait heurté le mur de ses propres limites, de sa capacité à accumuler du capital. Car le mécanisme fondamental du grand capital ne consiste pas seulement à s’enrichir mais à réinvestir dans la production les capitaux nouveaux, afin de créer de nouvelles riches par l’exploitation du travail humain. Et c’est ce mécanisme qui est incapable de se développer depuis les années 2000. Les capitaux privés ne construisent plus de nouveaux investissements productifs et, même si le capitalisme semble continuer de fonctionner, il ne le fait plus qu’en roue libre, et encore c’est grâce aux fonds publics des Etats et des banques centrales.

Quant aux organisations prolétariennes ou se disant telles, elles ne valaient pas beaucoup plus cher en 1914 ou en 1929 qu’aujourd’hui. La plupart ne représentaient pas davantage qu’aujourd’hui la perspective de la révolution prolétarienne. Syndicalistes réformistes, sociaux-démocrates et staliniens n’ont fait que lier les mains aux travailleurs lors des révolutions sociales et ils continuent de le faire. En défendant des perspectives réformistes, ces organisations ont conduit, pieds et poings liés, le prolétariat à ses bourreaux fascistes et ils continuent de le faire. Ils l’ont fait dans tous les moments-clefs de l’Histoire où la seule alternative était révolution sociale ou contre-révolution sociale et il n’y avait aucune place pour une quelconque véritable réforme. Et, aujourd’hui encore, il n’y a aucune place pour une réforme. A preuve, les réformistes arrivés au pouvoir, comme en France, n’ont absolument pas tenté de réformer le capitalisme et on ne peut même pas le leur reprocher : il n’est pas réformable ! Il ne l’a été dans aucun pays et ne peut pas l’être !

La « solution » réformiste consiste à prétendre pacifier les relations du Capital et du Travail au moment-même où ces rapports sociaux ne peuvent plus être équilibrés mais seulement basculer dans un sens ou dans l’autre : ou le pouvoir exclusif et radical du Capital ou celui du Travail !

Les organisations « de gauche », syndicales et politique, sont une gauche pro-bourgeoise même s’ils se disent soucieux des intérêts des travailleurs. Ils le sont du fait de leurs liens avec l’appareil d’Etat bourgeois au sein duquel ils se réunissent, qui les finance, qui leur donne du pouvoir et du crédit, du fait de leurs liens avec les patrons des grandes entreprises qui les financent et avec lesquels ils se réunissent sans cesse et mille fois plus qu’avec la base des travailleurs, du fait de la mentalité petite-bourgeoise des dirigeants syndicaux et politiques, de leurs attaches à la démocratie bourgeoise, à ses lois, à leur respect de la propriété privée des capitaux et des entreprises, à leur respect de l’ordre bourgeois, de sa police, de son armée, de ses prisons, de son appareil d’Etat, de ses guerres, de son nationalisme, même s’ils se parent toujours des noms de « socialiste », de « communiste » ou de « syndicaliste ».

Ce sont les réformistes qui représentent les véritables poids morts du prolétariat, de vrais centres de démobilisation, de démoralisation, de dépolitisation, de désorganisation de la classe ouvrière. C’est grâce à eux que l’auto-organisation des travailleurs est sans cesse combattue dans les entreprises, que toutes les tentatives de travailleurs de se réunir de manière autonome, de décider eux-mêmes de leurs revendications, de leurs modes d’action, de se coordonner, sont combattues par toutes les bureaucraties syndicales. Au cours des grèves, ces bureaucraties craignent davantage d’être débordées par la base que de faire perdre les luttes, de faire gagner patronat et gouvernement. Quant à contester politiquement les classes dirigeantes, en dénonçant les guerres impérialistes, en démasquant leurs vrais buts derrière le paravent anti-terroriste ou anti-dictatures, en montrant toute l’hypocrisie de la démocratie bourgeoise, on ne peut nullement compter sur les dirigeants réformistes pour cela. Du coup, leur mainmise sur le mouvement ouvrier revient à faire disparaître complètement celui-ci de toute intervention politique et à discréditer la classe ouvrière aux yeux de toutes les autres couches sociales en la faisant passer pour une corporation qui ne vise que ses intérêts étroits et n’aurait aucune perspective sociale et politique pour l’ensemble de la société.

C’est comme cela que l’extrême droite se retrouve apparaître comme une force d’opposition et que certains, y compris des travailleurs, croient qu’elle représente une vraie force, et même une véritable perspective pour la société.

Dans le passé, existe-t-il un pays, une époque où l’extrême droite au pouvoir ait défendu les travailleurs ou les peuples ? Existe-t-il un pays ou le national –« socialisme » ait été autre chose que le national-capitalisme violent contre les travailleurs, détruisant ceux-ci ainsi que leurs organisations ? Jamais ! Le nazisme a été le pire ennemi des travailleurs allemands de leur histoire, de même que le fascisme italien, espagnol, grec, chilien ou français ! Ceux qui prennent les discours de Trump ou de Le Pen, les propos démagogiques soi-disant en faveur des travailleurs nationaux, pour argent comptant feraient bien de s’en souvenir.

Ceux qui votent Le Pen parce qu’elle n’a pas été au pouvoir et affirment qu’on verra bien devraient se rappeler que d’autres travailleurs ont pu se dire « on verra bien », avec Hitler, Mussolini ou Pétain et effectivement on a vu ! Et la préférence nationale, on l’a vu aussi : préférence pour être enfermés dans les camps de travail, pour être enrégimentés dans le front du travail, pour être interdits de syndicalisme libre, de droit de faire grève, de droit de parler, de droit de manifester, de tous les droits sauf de celui d’aller mourir sur les fronts de guerre ! Merci de la préférence nationale !!!

Trump et Le Pen se disent pour les travailleurs nationaux mais on a bien vu que Trump a fait venir les milliardaires dans son gouvernement, pas les travailleurs !!!! Hitler se disait lui aussi le parti des travailleurs et il les aimait tellement qu’il leur a interdit le droit de choisir leur propre syndicat ou leur propre parti et le seul emploi réel qu’il leur a trouvé, c’est dans les champs de bataille et les cimetières ! Le seule socialisme du national-socialisme, cela a été le racisme, c’est-à-dire la croyance qu’en tapant sur le pauvre d’à côté, on se rehausse ! Belle perspective en effet que ce « socialisme des imbéciles » ! La « race des seigneurs » est morte dans les champs de bataille, satisfaite seulement de ses massacres dans les chambres à gaz…

La crise de 2007-2008 n’est nullement une crise nationale mais mondiale. Aucun remède national ne peut y remédier ! La baisse des emplois est mondiale et le protectionnisme qui monte partout ne fera que faire baisser encore l’emploi partout ! Quant à s’attaquer aux puissances de l’argent, l’extrême droite n’ose même pas le faire en paroles ! D’ailleurs croire en Le Pen ou en Trump, c’est croire que les milliardaires vont venir sauver les travailleurs. Un conte d’enfants pour gogos !

Mais si ces extrêmes droites disent qu’on ne doit pas les accuser de fascisme ? Comme si les hommes politiques allaient dévoiler ce qu’ils sont et ce qu’ils comptent vraiment faire ! Pourquoi ne pas demander aussi aux hommes politiques qu’ils dévoilent aussi l’argent détourné et les magouilles et qu’ils nous expliquent eux-mêmes leurs mensonges ! Comme si Hollande allait nous dire par avance qu’il comptait mener une politique de droite ou Sarkozy qu’il allait baisser les salaires sous couleur de les augmenter et incendier la banlieue en prétendant la calmer ! L’extrême droite ne risque pas davantage de se montrer sous son vrai visage et ses promesses sociales ne font que nous rappeler les discours contre les banquiers, contre les financiers et pour les travailleurs allemands qui étaient ceux des nazis avant d’accéder au pouvoir.

En quoi l’extrême droite peut-elle se prétendre une alternative ? A-t-elle une analyse de la crise mondiale du capitalisme ? A-t-elle une perspective de société alternative à la domination des possesseurs de capitaux ? Représente-t-elle une force sociale capable même de se confronter à la bourgeoisie capitaliste ? Quelle solution a-t-elle seulement pour faire face à la prochaine crise financière ? Non, le néant sur toute la ligne, une idéologie démagogique qui propose des boucs émissaires à haïr et à dénoncer mais pas une seule vraie perspective sociale ou politique, différente de celles des autres forces politiques de la bourgeoisie !

Pour nous défendre de nos ennemis d’extrême droite, nous ne devons compter sur aucune force de la bourgeoisie, ni son Etat, ni ses forces politiques, ni ses lois, ni ses média, ni sa justice, ni sur aucune force réformiste, ni ses dirigeants syndicaux, ni ceux de la gauche. Combattre l’extrême droite ne peut se faire sans combattre la bourgeoisie capitaliste elle-même car c’est elle qui fait le choix de livrer un pays ou le monde aux fascistes. Combattre le fascisme ne peut pas être autre chose que combattre le capitalisme et organiser les travailleurs en vue de remplacer le pouvoir politique des classes exploiteuses par le pouvoir des comités de travailleurs. Il n’y a pas d’autre alternative quand la société bourgeoise bascule dans la violence que de la remettre en cause radicalement.

Le pire crime des réformistes de tous poils, y compris les gauches de la gauche et l’extrême gauche opportuniste, est le fait qu’il n’y ait pas en face de la montée fasciste un camp des travailleurs révolutionnaires qui s’organise, qu’il n’y ait, face au programme de plus en plus guerrier, raciste, sécuritaire, violent, xénophobe, antisocial des classes dirigeantes, toutes couleurs politiques confondues, que les lamentations réformistes, hypocrites des hommes de gauche ou pleurnichardes des syndicalistes.

Tant qu’il n’y aura pas, dans la classe ouvrière, un courant révolutionnaire clair, qui développe la perspective de sortie du capitalisme, face à tous les courants ultranationalistes qui montent, la seule radicalisation qui s’exprimera sera à l’extrême droite et la barbarie ne fera que grandir.

Messages

  • Rejet des « élites », des partis politiques traditionnels, des médias, de la démocratie représentative. Déclassement, replis identitaires, inégalités. Protectionnisme, nationalisme, autoritarisme, racisme, guerre. Terrorisme et anti-terrorisme. Développement général de la peur. Casse de tout repère collectif et social. Et à la base de tout cela, une crise déterminante du système économique capitaliste.

    Bienvenu dans les années 30 !!!

  • L’extrême droite pointe son nez aux Pays-Bas...

    Le gouvernement néerlandais a provoqué un important incident diplomatique avec la Turquie ce week-end, en interdisant de manière provocatrice à deux ministres turcs de parler lors de meetings aux Pays-Bas.

    Cette attaque contre les droits démocratiques fait partie d’une campagne anti-musulmans réactionnaire menée par le gouvernement du Premier ministre Mark Rutte à la veille des élections du 15 mars, tentant d’endiguer la montée électorale du candidat d’extrême droite Geert Wilders en faisant appel aux sentiments anti-immigrés et d’extrême-droite. Son appel est intervenu seulement après que Wilders a accusé Rutte d’être « trop faible » contre les rassemblements des Turcs aux Pays-Bas.

    Wilders a proclamé que l’humiliation des ministres turcs était une victoire pour son Parti pour la liberté (PVV) néo-fasciste. « Génial ! Grâce à la lourde pression du PVV quelques jours avant les élections néerlandaises, notre gouvernement n’a pas permis au ministre turc d’atterrir ici !! », a-t-il écrit sur Twitter. « Je dis à tous les Turcs des Pays-Bas qui sont d’accord avec Erdo& ;an : allez en Turquie et ne revenez jamais. »

    Wilders a également publié une vidéo dénonçant la Turquie et les musulmans et insistant sur le fait que la Turquie ne serait jamais autorisée à rejoindre l’Union européenne (UE). « Vous n’êtes pas Européens et vous ne serez jamais. Un État islamique comme la Turquie n’appartient pas à l’Europe », a déclaré Wilders. « Nous ne voulons pas plus mais moins d’Islam. Alors, la Turquie, restez loin de nous. Vous n’êtes pas les bienvenus ici. »

    Dimanche matin, Rutte a déclaré qu’il voulait « calmer » les tensions avec la Turquie, admettant ainsi tacitement le caractère provocateur des actions de son gouvernement. Cependant, il a rejeté avec colère comme « bizarre » toute suggestion qu’il présente ses excuses à Erdo& ;an, déclarant : « C’est un homme qui nous a qualifiés hier de fascistes et d’un pays de nazis. Je vais calmer les choses, mais pas en présentant des excuses. Êtes-vous fou ? »

    Le sens politique de l’intervention de Rutte ne fait aucun doute. Il a fait campagne sur la base de la rhétorique anti-musulmans, incitant les mêmes préjugés réactionnaires que Wilders pour diviser la classe ouvrière et déplacer l’atmosphère politique vers la droite, au milieu d’élections marquées par une désaffection populaire profonde envers sa politique d’austérité et de guerre.

    En janvier, quand le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD) de Rutte se trouvait à la traîne du PVV de Wilder dans les sondages, Rutte a publié une lettre publique extraordinaire demandant aux immigrés de s’intégrer totalement dans la société néerlandaise ou de quitter les Pays-Bas. Ceux qui « refusent de s’adapter et critiquent nos valeurs [devraient] se comporter normalement, ou s’en aller », a déclaré Rutte. « Si vous rejetez si fondamentalement ce pays, alors je préférerais que vous partiez. »

    De telles remarques reflètent la dérive générale vers la droite de toutes les nuances de la politique bourgeoise européenne, les Pays-Bas et la France ont des élections importantes en vue, dominées par le poids électoral croissant des néofascistes comme Wilders aux Pays-Bas et Marine Le Pen en France.

  • Pas de quoi être rassurés de l’échec de l’extrême droite aux Pays-Bas. La droite dure qui gagne a droitisé son discours et ses actes, au point de ressembler comme deux gouttes d’eau à l’extrême droite !!!

  • La Hongrie crée des camps d’internement pour les réfugiés...

    La Hongrie projette d’interner dans des camps situés le long de ses frontières tous les réfugiés qui séjournent dans le pays. Les camps comporteront de grands conteneurs maritimes prévus pour 200 à 300 réfugiés et rappelant les baraques mises en place par les nazis dans leurs propres camps de concentration. Les camps seront sécurisés par de hautes clôtures de fil de fer barbelé et des tours de guet. Des policiers armés, accompagnés de chiens et soutenus par des bandes de nervis d’extrême-droite patrouilleront le périmètre du camp.

    Dorénavant, il sera impossible pour les réfugiés et les demandeurs d’asile de se déplacer librement en Hongrie ou de quitter le pays tant que les procédures sont en cours. Le parlement de Budapest a voté mardi un projet de loi avec l’aide des votes du parti conservateur de droite au pouvoir Fidesz et du parti d’opposition d’extrême-droite Jobbik. Le vote parlementaire remet à l’ordre du jour une pratique que la Hongrie avait suspendue en 2013 suite aux pressions de l’UE, de l’ONU et de la Cour européenne des Droits de l’Homme.

    Le gouvernement hongrois d’ultra-droite du premier ministre Viktor Orbán intensifie ainsi sa politique de verrouiller le pays aux réfugiés. Dès janvier, il avait introduit des mesures de fermeture du pays à tous les demandeurs d’asile au motif que la mesure était justifiée par les risques liés à la sécurité.

    Bien que les frontières de la Hongrie soient d’ores et déjà hermétiquement scellées, Orbán a mis en garde contre une « vague de réfugiés » qui menacerait de submerger le pays. La Hongrie est « assiégée », a-t-il déclaré, avec des centaines de milliers de migrants menaçant de prendre le chemin de l’Europe. On ne peut ignorer ce danger, a poursuivi Orbán, et l’on est obligé de protéger les frontières de la manière la plus stricte et la plus efficace.

    « La migration est le cheval de Troie du terrorisme », s’est-il exclamé mardi matin lors de son discours de haine xénophobe prononcé dans une salle d’exposition de Budapest devant plusieurs centaines de gardes-frontières nouvellement assermentés. Selon Orbán, les migrants arrivent en Europe pour vivre conformément à leur propre culture et habitudes, mais ce à un « niveau européen » et aux frais de l’Europe.

  • Aux élections législatives néerlandaises du 15 mars, le Parti pour la liberté (PVV) d’extrême-droite de Geert Wilders n’a pas réalisé la percée escomptée depuis longtemps. Avec 13,1 pour cent des voix, il est arrivé en deuxième place derrière les libéraux de droite (VVD) du premier ministre Mark Rutte qui a remporté l’élection avec 21,3 pour cent des voix.

    Toutefois, les résultats plus médiocres que prévu de Wilders ne signent pas la fin du virage prononcé vers la droite de la politique européenne. Le VVD de Rutte et les chrétiens-démocrates (CDA), qui sont arrivés en troisième position avec 12,4 pour cent, ont en grande partie adopté le discours xénophobe et anti-islamique de Wilders qui a donné le ton à l’ensemble des élections. Leur seule différence avec Wilders concerne l’Union européenne. Alors que Wilders appelle à un référendum sur la sortie de l’UE, le VVD de Rutte et la plupart des autres partis bourgeois la défendent farouchement.

    Wilders continuera à jouer un rôle politique majeur. Tout en ne répondant pas aux attentes suscitées par les sondages, il a amélioré son vote de 3 pour cent depuis les élections de 2012. « Électeurs PVV, je vous remercie ! Nous avons gagné des sièges ! Le premier succès est acquis. Et Rutte n’est pas encore débarrassé de moi !! » fut sa première réaction sur Twitter aux résultats électoraux.

    Malgré la victoire de Rutte, le vote de la coalition au pouvoir s’est effondré en réduisant quasi de moitié le nombre de ses sièges au parlement qui passent de 79 à 42. Cela est loin des 76 sièges requis pour former une majorité au parlement qui en compte 150.

    Wilders est un symptôme et non la cause du virage à droite opéré par la politique européenne. Ce tournant est la réponse des partis bourgeois à une profonde crise de la société capitaliste aux Pays-Bas et à travers le continent.

    Ni l’UE ni aucun des gouvernements européens ne s’opposent à la ligne xénophobe et anti-islam de Wilders. Le mauvais traitement et le refus infligés aux refuges sont devenus depuis longtemps la politique officielle de l’UE.

    Au début du mois, Rutte avait publié une lettre ouverte aux immigrants, leur disant : « Si vous ne vous plaisez pas ici, partez. » Et, il y a trois jours, il avait organisé une provocation calculée contre le gouvernement turc en interdisant à ses ministres d’entrer aux Pays-Bas dans une tentative de déchaîner l’hystérie nationaliste et récupérer une partie du soutien potentiel de Wilders.

    Le seul souci de Merkel, de Hollande, de Gentiloni et des autres est la défense de l’UE comme base pour l’intensification du militarisme, y compris des interventions de style colonial et d’une action hostile contre la Russie, ainsi que pour le développement à l’intérieur du pays de mesures répressives dignes d’un État policier et des mesures d’austérité encore plus brutales contre la classe ouvrière.

    L’idée, qu’après que Wilders ait eu le vent en poupe grâce au Brexit et à l’élection de Donald Trump, son revers électoral va compromettre les perspectives de Marine le Pen du Front national à l’élection présidentielle française semble naïve.

  • Les commentaires de Marine Le Pen sur les sujets de société ont laissé clairement entrevoir qu’un gouvernement FN s’orienterait vers une politique qui viserait en substance à interdire non seulement l’immigration mais aussi la pratique de l’Islam en France. En limitant le nombre d’immigrés à 10.000 par an et en interdisant le port du voile islamique dans tout espace public, le FN suivrait le parcours tracé par Trump, en évoluant vraisemblablement à une vitesse supérieure.

    Les critiques émises par les autres candidats n’ont rien fait pour mettre l’électorat en garde contre l’ampleur du danger ; en fait, ils soutiennent tous les politiques sécuritaires et antimusulmanes que Le Pen veut renforcer. Quand Le Pen a proposé d’interdire le voile islamique, Mélenchon s’est moqué d’elle : « Vous ne pouvez pas aller jusqu’à établir une police du vêtement dans la rue ! Avez-vous l’intention d’empêcher aussi les gens qui portent des cheveux verts ou d’autres qui portent des jupes trop courtes ou trop longues ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire » ?

  • Un rassemblement de suprémacistes blancs, emmenés par la figure de « l’alt-right » Richard Spencer, a eu lieu samedi soir à Charlottesville, en Virginie. Une militante antiraciste y a été tuée, le 12 août, par un militant d’extrême droite.

  • Dix personnes de 17 à 25 ans, gravitant dans la mouvance d’ultra droite, ont été arrêtées mardi dans une enquête portant sur un projet d’attentat notamment contre des hommes politiques ou des mosquées.

  • L’Etat avait prétendu avoir démantelé Génération identitaire !!!

    Le groupe d’extrême droite Génération identitaire envahit les locaux de SOS Méditerranée pour combattre ceux qui aident des migrants en danger de mort !!!

    Tout cela dans une ambiance mondiale où l’extrême droite accède un peu partout au pouvoir, de l’Italie à l’Europe de l’Est, des USA au Japon, de la Turquie à l’Arabie saoudite, du Québec à Israël et peut-être demain le Brésil ou l’Allemagne et même la France !!!

    Ce n’est pas l’opinion publique qui fait l’histoire, ce sont les classes possédantes qui poussent ! Et il faut comprendre pourquoi elles ont intérêt à donner une issue violente à la crise historique de leur système !

  • « A la fois l’analyse théorique et la riche expérience historique du dernier quart de siècle ont également démontré que le fascisme est chaque fois le maillon final d’un cycle politique spécifique ainsi composé : une crise des plus graves de la société capitaliste, une radicalisation croissante de la classe ouvrière, une sympathie croissante vis-à-vis de la classe ouvrière et une aspiration à un changement de la part de la petite bourgeoisie rurale et urbaine, une confusion extrême de la grande bourgeoisie, ses manœuvres lâches et perfides visant à éviter le point culminant de la crise révolutionnaire ; un épuisement du prolétariat et une confusion et une indifférence croissantes, une aggravation de la crise sociale, un désespoir de la petite bourgeoisie, son aspiration à un changement, une névrose collective de la petite bourgeoisie, sa prédisposition à croire aux miracles et aux mesures violentes, une hostilité croissante vis-à-vis du prolétariat qui l’a déçue dans ses espérances. Telles sont les prémisses pour une rapide formation du parti fasciste et pour sa victoire. »

    Léon Trotsky, Bonapartisme, fascisme et guerre

  • En nouvelle zélande l’extrême droite a encore frappé et pourtant, après l’attentat de Christchurch : Donald Trump estime que le suprémacisme blanc n’est "pas vraiment" une menace croissante !!!

  • En Allemagne, aux élections régionales de dimanche 1er septembre en Saxe et dans le Brandebourg, deux Länder d’ex-Allemagne de l’Est, la formation d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) a eu un succès : elle n’avait jamais enregistré des scores aussi élevés...

  • L’extrême gauche et les militants antifascistes ne font pas le poids face aux bandes d’extrême droite mais les soutiens du fascisme ne font pas le poids face au prolétariat révolutionnaire.

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