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La réalité de la dette de la SNCF

mercredi 28 février 2018, par Robert Paris

Cherchez l’erreur : le nombre de cheminots diminue, les salaires réels diminuent, les retraites diminuent, les travaux de maintenance sont bloqués et la dette… augmente !!!

La réalité de la dette de la SNCF

Macron déclarait :

« … le réseau ferroviaire dont l’entretien est financé par une dette dont l’accroissement ne pourra pas se poursuivre éternellement… »

« … et nous avons vécu dans le secteur sur beaucoup de mensonges parce que ces dettes accumulées, un jour, quelqu’un les paiera ; parce que les ouvertures se poursuivront… »

« Le modèle du ferroviaire doit être repensé dans une démarche globale d’amélioration de la performance du secteur qui permettra notamment de traiter le sujet de la dette qu’il supporte et là-dessus, je vous le dis très clairement, il n’y a pas de tabou ! C’est l’absence de décisions qui nous paralysera progressivement ; c’est le mensonge répété ; c’est au fond le plaisir coupable des inaugurations qui est le pire des pièges ! Et donc je vous je vous remercie instamment de m’offrir cette occasion de le faire avec vous, mais pour vous dire que nous devons ensemble prendre nos responsabilités. »

Source : l’Elysée

« Mensonges », dit Macron et il sait de quoi il parle !

Sa dette originelle, la SNCF en a hérité lors de sa création en 1938, au moment du rachat des compagnies privées. C’était donc un cadeau au secteur privé du capitalisme !

Depuis, la dette de la SNCF, passée de moins de 30 milliards d’euros en 1990 à désormais plus de 50 milliards et elle augmente sans cesse des intérêts de la dette qui profite aux intérêts privés, les prêteurs…

Comme chacun le sait, le gouvernement instrumentalise la dette de la SNCF pour en faire une arme de guerre contre les cheminots et le service public. Il prétend que les trous dans les comptes proviendraient des privilèges des cheminots, notamment du statut de cheminot, des retraites des cheminots, du trop grand nombre de cheminots et on en passe… Et la solution, bien entendu, serait la privatisation de la SNCF… L’exemple anglais montre exactement l’inverse : les chemins de fer n’ont jamais autant coûté à l’Etat anglais que depuis la privatisation !

En fait, l’essentiel de la dette de la SNCF-RFF a été contractée dans le cadre d’un mauvais montage financier pour la construction du TGV, et d’autre part de préparer l’ouverture du réseau à des opérateurs privés.

L’énorme coût du TGV voulu par les pouvoirs publics depuis Mitterrand a été supporté entièrement par l’entreprise, contrairement aux autres entreprises publiques.

Et l’augmentation de la dette va dans la poche des banques !!

Environ 3000 euros par minute sont versés aux banques !!!

Le coût de la dette de la SNCF est de 1,5 milliard d’euros d’intérêts/an aujourd’hui.

Le 8 janvier dernier, Olivier Truchot, animateur de l’émission les Grandes Gueules sur RMC, a affirmé que « la SNCF coûte 1 000 € à chaque français, même ceux qui ne prennent pas le train ».

C’est complètement faux : chiffres faux (Truchot le reconnaitra lui-même), raisonnement faux !

Quant à la part de la dette liée aux « avantages » du régime de retraite des cheminots elle est essentiellement due au refus d’embaucher pour compenser les départs en retraite.

Une partie de ce coût est en effet due à la structure d’âge de la population de travailleurs du rail. Selon la Commission des finances du Sénat, en 2015, il n’y avait que 0,67 cotisants pour chaque retraité du régime de la SNCF (contre 1,3 dans le régime général) et ce chiffre continue de diminuer. C’est un des pires ratio des régimes spéciaux. Mais les cheminots n’y sont pour rien : c’est seulement les suppressions de postes qui en sont la cause !!! Et ce n’est pas prêt de s’arranger avec les suppressions actuellement programmées !!!

Le rapport Spinetta prétend même des choses pires que le présentateur télé : qui veut noyer son chien l’accuse de la rage ! Spinetta n’a-t-il pas déjà œuvré pour casser Air France ! Un spécialiste ! Le choix du rapporteur est déjà un choix !!!

En somme, la direction de la SNCF et les gouvernants ont augmenté les dettes de la SNCF de 3 milliards par an, notamment en faisant en sorte que le Rail aide les trusts privés et les banques dans la crise, mais c’est aux personnels du Rail et à ses usagers que le gouvernement veut faire payer la situation !!!

En janvier 2015, on pouvait lire dans la presse française :

« Pour le président du groupe SNCF, l’urgence consiste à réduire les charges et les coûts salariaux. Le groupe s’est engagé à se désendetter alors que 40 milliards sont accumulés dans un stock de dette. Guillaume Pepy est conscient que la masse salariale doit être réduite. »

Mais il mentent ! Ce qui coûte cher à la SNCF, c’est le coût de la dette et pas la masse salariale ! Cette dette s’est encore accrue des intérêts de plus en plus chers de la dette… En effet, la baisse de la note de la France se répercute sur les taux de remboursements des prêts. Mais Pépy n’en dit rien…. Les prêteurs, privés, banques ou institutions diverses, françaises et étrangères, s’enrichissent de plus en plus sur le dos de la SNCF. C’est pour cela que la dette continue d’augmenter même si les mesures ont toutes officiellement pour but de la réduire….

La dette de la SNCF proviendrait-elle du fait que les cheminots seraient trop payés ? Qui le dit ? Les hauts responsables de la SNCF !! Eux dont le salaire mensuel moyen (celui des dix plus hautes rémunérations de l’entreprise) a augmenté de 125% ces dix dernières années ?

L’Etat a sans cesse versé de l’argent à la SNCF ? Faux ! La SNCF a très souvent versé des milliards à l’Etat mais ils ne sont pas comptabilisés, en positif, dans la dette. Par exemple, l’Etat a prélevé des sommes colossales dans les coffres SNCF pendant la crise de 2007-2008 pour aider le grand capital (trusts, banques, bourses) !!!

A diverses époques, plus de 791 millions d’euros ont versés des caisses de la SNCF dans les caisses de l’Etat au titre de dividendes…

Comment peut-on même parler des « trous », des « dettes » de la SNCF – service public – dettes que devraient payer les usagers, les personnels, les régions et nos impôts, à partir du moment où il n’y a aucune transparence sur les sommes investies dans le monde entier non pas comme service public ferroviaire national mais comme trust recherchant l’accumulation de bénéfices ?

Pourquoi relancer maintenant le débat sur la dette ? Pas pour la régler mais pour la faire payer aux salariés et aux usagers ! Pour ne pas la faire payer aux trusts du ferroviaire qui vont profiter de la privatisation !!!

Et ce sera, au final, l’augmentation massive du prix des billets qui le paiera !

Ils préfèrent faire porter le chapeau de ces hausses à venir sur les cheminots que sur les capitalistes et l’Etat à leur service !!!

Ces gouvernants qui prétendent que le principal problème de la SNCF serait sa dette ne cessent de s’endetter et d’endetter volontairement les services publics pour aider les capitalistes !!! Notamment en poussant tous les ministères à construire partout des nouveaux bâtiments pour aider le secteur privé de la construction !!! voir ici

Officiellement, la France a des dettes de 2000 milliards mais en réalité…

...s’y rajoutent :

Sécu : déficit 16 milliards d’euros

Sécu plus fonds de solidarité vieillesse : trou de 20 milliards

Prestations familiales de la Sécu : trou de 3 milliards

Allocations chômage : trou de 18 milliards de l’Unedic

Retraites : déficit de 3 milliards de la CNAV

Hôpitaux : dans le rouge de 26 milliards

Dette publique de l’Etat français : 1833,8 millions d’euros

Universités : Angers – 3,3 millions, Nantes – 2,23 millions, etc…

SNCF : dette de 10 milliards plus les 34 milliards de dettes du RFF

EDF : dette de 42,5 milliards plus l’endettement d’Areva qui est de 3,5 milliards d’euros

Déficit budgétaire de l’Etat français : 31 milliards

Villes et communauté urbaines : trou de 6 milliards pour Nice-ville mais 1,3 milliards d’€ pour Nice-Côte d’Azur, Cannes 315 millions d’€, Paris 3 milliards, Marseille 1,8 milliards, Levallois-Perret 500 millions, Lyon 500 millions, Reims 333 millions et Saint-Étienne 380 millions.

Etc, etc…

Et l’une des pires dettes est sans doute celle de la Caisse des Dépôts et Consignation dont on ne connaît pas la somme exacte mais qui a amené sa note à être dégradée par les agences de notation…

Si quelqu’un veut additionner et comparer aux dettes attribuées à la SNCF, on verra que… la dette SNCF n’est rien d’autre qu’un petit bout des dettes de l’Etat bourgeois qui s’est endetté non pas pour faire fonctionner le service puvblic mais pour aider les capitalistes !!!

L’objectif de faire payer les dettes de la SNCF aux cheminots et aux usagers est indispensable à l’Etat bourgeois, car il est nécessaire pour ensuite livrer comme une entreprise rentable la SNCF en petits bouts aux intérêts privés.

Sur la question de la « dette de la SNCF », il y a autant de mensonges que sur la dette de la Sécu, la dette des caisses de retraites, la dette des hôpitaux et autres… Pourquoi ne nous parle-t-on par contre jamais de la dette de la police, de la dette de l’armée, de la dette de la banque de France, de la dette de la Caisse des dépôts et consignation, de la dette de la diplomatie ? La dette du RFF, ou de la SNCF, n’est nullement indépendante des autres dettes de l’Etat et il n’y a pas de raison de la faire payer, ni aux agents du rail ni aux usagers. La SNCF a été un service public dirigé par l’Etat et toutes ses politiques ont été menées au nom de l’Etat, en particulier quand il a dépensé des sommes colossales pour acheter des trains à grande vitesse, afin de sauver des trusts comme Alstom. A ce moment, on ne nous parlait pas des dettes que cela allait entraîner. Quand la crise de 2007-2008 a frappé, les caisses de la SNCF et du RFF ont été ouvertes à l’Etat et au gouvernement qui voulait des liquidités pour en faire cadeau aux banques, à Renault, à PSA, aux trusts du Bâtiment ou aux trusts pharmaceutiques, pour ne citer que ceux-là. Dans ce cas, les caisses du Rail faisaient partie des caisses de l’Etat et maintenant qu’il faut rembourser, on nous dit que les dettes auraient été réalisée uniquement pour payer les frais des transports quand on ne nous dit pas que c’est pour favoriser les privilèges prétendus des cheminots. On se garde bien de nous rappeler que le salaire de base du cheminot n’a cessé de baisser, que les emplois de cheminots sont en chute libre depuis des années, dégradant considérablement les conditions de travail et les conditions de transport des usagers et tout cela est très loin de compenser les minuscules « avantages » du métier de cheminot ! Quant au trou des caisses, ces « avantages » n’en représentent même pas 0,1% !!!On vient de voir récemment, avec l’affaire des trains achetés trop large et la dépense folle due à cette décision irrationnelle, combien les dirigeants de la SNCF comme du RFF ont déclaré dédaigneusement que ces sommes supplémentaires étaient pour eux des pécadilles, des miettes, des dépenses inutiles mais qui ne leur posaient aucun problème…

Ce n’est pas à faire rouler les trains, à rénover les gares, ni à favoriser les cheminots que SNCF et RFF ont creusé leur trou mais à enrichir des trusts comme Alstom et les derniers avatars des destinées du trust Alstom, que Siemens et General Electric convoitent, rappellent que ce trust privé s’est fait une fortune sur le dos du Rail… Et il est loin d’être le seul. L’ancien service public SNCF est un fromage dans lequel le public côtoie maintenant le semi public et le privé et qui fait des affaires dans le monde entier et ne se contente pas de rouler les passagers français… La SNCF est devenue un trust semi privé et il ne manque plus qu’une signature gouvernementale pour avoir complètement démantelé l’ancien service public du Rail. Les cheminots seraient loin d’être les seuls à en pâtir. Demandez aux usagers anglais par exemple s’ils ont profité de la privatisation du Rail !!!

La suite

Quand ces responsables font des économies

Quand ils financiarisent les dettes

Pour conclure, la quasi-totalité des organisations syndicales ou de gauche, sans parler de l’extrême gauche présentent comme une « solution » : la reprise de la dette SNCF par l’Etat !! Les gros malins !! Comme si cela solutionnait quoique ce soit !! Oui, là où Macron a raison, c’est qu’il faudra bien, de toutes les manières, que quelqu’un la paie cette dette. Et ce sera ou les cheminots et usagers ou les capitalistes ! C’est là que se place le choix et pas dans l’Etat !!

Messages

  • Entre 1997 et 2001, la dette de RFF a connu une croissance relativement modérée, de l’ordre de +1,9% par an. Elle a ensuite cru fortement en 2002 et 2003, du fait notamment du financement de la première phase des travaux de laLGV Est européenne. Entre 2004 et 2010, la dette de RFF est restée globalement stable, et a même diminué au cours de l’exercice 2005. C’est à partir de 2010 que l’endettement de RFF a connu une croissance à nouveau très soutenue, de l’ordre de 7% par an, représentant au total une augmentation de plus de 12Md€ en l’espace de cinq exercices. Celle-ci s’explique principalement par le lancement simultané dela construction de quatre lignes à grande vitesse (LGV)lancées à la suite du Grenelle de l’environnement (LGV Sud Europe Atlantique entre Tours et Bordeaux, Bretagne-Pays de la Loire, contournement de Nîmes-Montpellier et LGV Est 2ème phase Paris-Strasbourg), qui ont nécessité l’engagement des financements correspondants, mais également par la hausse continue du montant des investissements de renouvellement.

  • Le rachat de la dette par l’Etat ne sauvera pas la SNCF en tant que Service Public ! Au contraire, il sert à casser le service public du rail !

    Le rachat de la dette de la DB par l’Etat allemand est souvent pris en exemple. Comme si cela résoudrait le problème de la privatisation. N’en déplaise le rachat n’a pas empêché la DB de devenir une Société Anonyme (SA).

    C’est une fausse solution que de faire peser sur l’Etat la dette de la SNCF comme de l’ensemble des SP. Celle-ci ne fera qu’accentuer la dette de l’Etat français et donnera du grain à moudre à tous ceux qui veulent diminuer les dépenses publics. Qu’on le prenne dans un sens ou dans un autre, rembourser la dette c’est la faire peser soit sur les cheminots soit sur l’ensemble de la population.

    L’Etat est responsable de la dette de la SNCF

    Dans le 4 pages de Solidaires (page 4), il est écrit : « cela doit être fait pour que ce ne soit pas la productivité (déjà très élevée) des cheminots, les suppressions de poste qui paie la « dette » au mépris de la sécurité ferroviaire ».

    Mettre en avant que l’Etat doive reprendre la dette SNCF c’est oublier qui est à la tête de la SNCF. Pepy prend ses ordres (sa feuille de route) de l’Etat. Aussi l’Etat est responsable de la dette de la SNCF comme celle de RFF d’ailleurs.

    C’est donner l’illusion que l’Etat qui est à la manœuvre pour casser les SP pourrait être une solution. Ce qui n’est pas le cas. Nous n’avons rien à attendre de l’Etat. Il est au service privé des capitalistes. D’un certain point de vue l’Etat est privatisé dans le sens où il sert des intérêts privés et non ceux de la population. Ce n’est pas la mainmise de l’Etat que nous défendons dans le service public à 100%, c’est le fonctionnement au service de la collectivité qui ne doit pas être au service du capital privé, même au travers de l’Etat. Et au final que la dette pèse sur l’Etat ou la SNCF, il faut toujours rembourser.
    Rembourser la dette c’est rembourser le capital financier ! Annulation de la dette !
    Or rembourser la dette, c’est rembourser les intérêts de celle-ci au capital financier. Le seul mot d’ordre viable face au capital financier qui ruine les entreprises publiques, les peuples comme en Grèce, c’est l’annulation pure et simple de la dette et à service public, investissement public à taux zéro.

    Non à la titrisation des subventions du STIF !

    Non à l’investissement de capitaux privés

    A Service Public, Investissement Public à taux zéro

    Crédit Agricole et Natixis titrisent les subventions du STIF, les capitalistes applaudissent !
    Dans un communiqué de presse du Crédit Agricole et de Natixis en date du 5 février 2013, nous apprenons que les deux banques sont intervenues « en qualité de teneurs de livre associés dans le cadre d’une émission obligataire structurée au profit du groupe SNCF. (…)D’un montant de 952 millions d’euros et à échéance 2019, ces obligations sont adossées à des créances irrévocables payables mensuellement que SNCF détient sur une autorité organisatrice de transports. Ces créances, d’un montant d’un peu plus d’un milliard d’euros, concernent des contributions d’investissements fixes sur du matériel roulant. (…) Une structure ad hoc a été créée afin de permettre la monétisation des créances par un placement obligataire sur les marchés de capitaux. (elle est) cotée sur Euronext Paris. » « Cette émission obligataire (…) a reçu un bon accueil de la part des investisseurs français, y compris de banques, de gestionnaires d’actifs et de compagnies d’assurance. » Autrement dit les capitalistes applaudissent.

    En décrypté, la SNCF a reçu du STIF une subvention d’investissement de 1.026 milliard d’euro sur 8 ans. La SNCF a émis des titres sur ces créances détenues par l’EPIC et les a placés sur le marché. Ces titres ayant trouvé preneur auprès des investisseurs, la SNCF encaisse en une seule fois des rentrées d’argent qui auraient dû s’étaler sur les huit prochaines années. Cela permet à la SNCF de faire baisser l’endettement du groupe. Mais la contrepartie sera une dégradation de la marge opérationnelle. Et pour maintenir cette marge, la direction de la SNCF a lancé un plan de réductions des coûts qui vise à économiser 150 millions d’euros dès 2013 (Les Echos, 31/12/2012).

    Par contre ce que nous ne savons pas c’est le montant remboursé mensuellement par la SNCF, le taux d’intérêt et notamment s’il est fixe ou variable. Nous avons posé ces questions au Crédit Agricole et à Natixis qui n’ont pas souhaité répondre ainsi qu’à la direction régionale qui a fait mine qu’on racontait n’importe quoi.

    Désinvestissement Public : La SNCF sous la coupe des marchés financiers
    C’est le manque organisé d’investissement public depuis des décennies qui pousse et présente les marchés comme une solution de financement incontournable pour les Services Publics. Alors que cette politique n’a d’autres buts que de rendre rentables des SP qui par essence ne le sont pas du point de vue capitaliste en rentabilisant leur dette. Et ce n’est pas les 2 milliards d’investissement de l’Etat qui va réduire le manque d’investissement criant dans le transport ferroviaire et empêcher la SNCF de tomber sous les fourches caudines du capital financier.

    Avec cette titrisation, la SNCF est plus que jamais sous la coupe des marchés financiers de capitaux. Bref sous l’apparence de faire diminuer sa dette, la SNCF ne fait que l’augmenter. Tout le monde sait qu’emprunter aux marchés coûte de l’argent. A n’en pas douter, la SNCF n’hésitera pas à se servir de cette situation pour présenter de nouvelles réformes inévitables dans le futur sous prétexte que les marchés nous étranglent alors que c’est elle-même qui nous aura passer la corde autour du cou.

  • Que l’objectif soit de chantager les cheminots et le public ne les gène pas ! Les syndicats acceptent de participer à la comédie de « concertation sociale » sur la réforme SNCF ou destruction SNCF !!!

  • vous avez raison : le régime de retraite des cheminots est déficitaire du fait des suppressions d’emplois et pas du fait des grosses retraites des cheminots !!!

  • Oui, il y a un déficit du régime de retraite des cheminots. Mais d’où vient il ? Des réductions d’effectifs. De 450 000 cheminots à la fin de la deuxième guerre, on est tombé à 155 0000 fin 2013. Sans même aller chercher si loin, l’effectif était encore de 210 000 actifs en 2000. Forcément, à force de faire des économies sur les salaires, ont génère du déficit sur les retraites en supprimant des cotisants. Comme les salariés du régime général qui subissent la perte de cotisations générée par le chômage, il n’y a pas de raison que les cheminots payent la facture et c’est pourtant bien ce qui se passe. Nous en sommes au même point que les salariés du privé : nous payons l’addition des restrictions budgétaires.

  • Pour quelle raison Macron et les gouvernants parlent de reprendre au compte de l’Etat la dette de la SNCF alors que la SNCF est actuellement, me semble-t-il, un service d’Etat ?

  • Parce qu’ils peuvent ainsi faire croire à la petite bourgeoisie et à l’opinion qu’on l’a fait payer aux fonds publics pour sauver les cheminots et le service public. Comme si c’était la dette qui les menaçait ! Comme si c’étaient eux qui l’auraient payée sinon, et pas les capitalistes privés désireux de le racheter au moment de la privatisation, comme si c’était pour eux qu’on avait accumulé ces dettes et pas pour payer des trusts et des banques !!!

  • Une importante partie de la dette a récemment résulté de la construction de nouvelles lignes grande vitesse commandées par l’Etat. La mise en place de tronçons de ligne grande vitesse sur plusieurs nouveaux axes vers Bordeaux, Rennes, Strasbourg a coûté très cher. A titre d’exemple, la facture pour la ligne grande vitesse reliant Paris à Bordeaux a atteint 7,8 milliards d’euros (dont 3 milliards d’euros financés par les collectivités locales). La dette de SNCF Réseau a donc augmenté suite à ces chantiers commandés et voulus par l’Etat français.

  • Comment peut-on annoncer un bénéfice record de la SNCF et, en même temps, une dette en hausse ?!!!

    Séparer les débits et les crédits est quand même curieux !

    Si on met de côté les bénéfices, comment s’étonner que le négatif soit en hausse !

  • La SNCF devant devenir une société européenne capitaliste à la recherche de profit comme toutes ses conjointes, se lance dans la diversification et la conquête de nouveaux marchés : Keolis, Geodis, Ouigo, Ouibus, Voyages-sncf, Effia, Altameris, Arep, Systra... « De 187 en 2010, elles sont aujourd’hui plus d’un milliers. À travers elles, la SNCF est présente dans 120 pays. » .

    « En 2016, l’opérateur historique du train français réalisait un tiers de son chiffre d’affaires à l’international, contre 12 % il y a dix ans ».

    En 2015 le groupe a été divisé en trois établissements publics à caractère commercial (EPIC) gérant et créant ses propres filiales au gré d’une stratégie de développement impliquant le transfert d’activités vers des sociétés privées. SNCF réseau gère ainsi les infrastructures, les voies ferrées, la circulation des rames. SNCF mobilités se consacre au transport des voyageurs et des marchandises sur ses trains. Ces établissements sont incorporés dans la troisième entité, SNCF tout court, qui est donc un holding.

    L’objectif est ici atteint. Non pas la résolution de la question de la dette mais le basculement des actifs, comme les wagons, les machines ou l’immobilier vers les sociétés privées en parallèle avec une dette et le coût du personnel restant dans l’entreprise public. La conquête des marchés et les bénéfices promis aux uns, la dette et la rémunération (dans l’austérité) pour le personnel et les sacrifices pour les usagers auxquels on affirme maintenant qu’ils ne paient que 30% du coût du transport parce que c’est un service public.

    Traduisez que vous paierez 70% en plus avec des opérateurs privés !!!

  • Nationalisez les pertes, privatisez les gains, telle est la politique de Macron comme de ses prédécesseurs. On ne peut pas se dire surpris, on le sentait venir depuis un moment, avec les intenses campagnes de dénigrement de la SNCF et de ses travailleuses et travailleurs depuis plusieurs mois. Désormais, le gouvernement joue la fermeté thatchérienne et agite la haine et la division parmi la population, en ciblant le cheminot : “Voilà le privilégié !”. Pour contrer cette rhétorique écœurante, plusieurs mensonges sont à dénoncer, plusieurs vérités sont à rétablir : ce ne sont ni les "privilèges" des cheminots ni les "bas prix du rail" qui creusent la dette mais la gourmandise des prêteurs et les bénéfices des trusts !

  • Curieux souci affiché par le gouvernement : la dette de la SNCF !!!

    Un gouvernement qui couvre de dettes l’Etat et les services publics en faisant marcher sans cesse la construction de bâtiments nouveaux !!!

    Un gouvernement qui dépense sans compter pour l’armement et pour relancer l’armement nucléaire !!!

  • Alors, qui s’amuse à creuser la dette ? Les investissements colossaux des dernières décennies pour la construction de lignes grandes vitesses (LGV), obsession contemporaine pour relier des métropoles entre elles, sont bien plus responsables. Prenons l’exemple de la LGV Bordeaux-Tours : Lisea, société créée par Vinci qui reste son principal actionnaire, devait financer entièrement le chantier de la LGV Tours-Bordeaux au sein d’un “partenariat public-privé”. Or, elle n’a finalement consenti qu’à 2,4 milliards d’euros sur les 7,6 de coût total, le reste au frais de subvention publique et de la SNCF. En outre, elle a aussi fait pression pour augmenter le nombre de rames, bien au dessus des besoins du marché et donc plaçant l’opérateur, la SNCF, dans une situation de client captif et à perte. Pourtant, Lisea percevra durant 44 ans la totalité des péages. Addition annuelle pour la SNCF : 250 millions d’euros de déficit annuel.

    De 1990 à 2015, le transport routier de marchandises a crû de 40 % tandis que le transport ferroviaire baissait de 34 %. La part modale du transport routier atteignait 85 % en 2014, contre 82,6% en 2008. La France est le seul pays d’Europe occidentale où le fret s’est effondré à ce point en quinze ans. Pour la SNCF, la concurrence a causé plus du doublement de la dette imputable au fret entre 2008 et 2014, selon la Cour des comptes. Pas les cheminots, l’ouverture à la concurrence du fret !

  • Quelques idées sont diffusées ces derniers temps comme des évidences. Citons :

     C’est dans l’intérêt des travailleurs du Rail qu’on casse le statut du cheminot, la retraite du cheminot, les conditions de travail du cheminot et les effectifs de cheminots

     C’est dans l’intérêt de l’embauche de nouveaux salariés qu’on facilite leur licenciement et qu’on casse le CDI

     C’est dans l’intérêt des retraités qu’on impose des départs en retraite de plus en plus tardifs

     C’est dans l’intérêt des chômeurs qu’on fait la casse leurs allocations et qu’on les radie le plus vite possible

     C’est dans l’intérêt des usagers de la SNCF qu’on casse l’entreprise en trois sociétés anonymes

     C’est dans l’intérêt des usagers qu’on augmente les tarifs, qu’on diminue les lignes et la qualité de la prestation

     C’est dans l’intérêt des usagers du service public que l’argent public est distribué à des intérêts privés

     C’est dans l’intérêt de l’emploi qu’on distribue des milliards d’argent public aux trusts et c’est aussi pour diminuer l’endettement de l’Etat

     C’est dans l’intérêt de toute la population que le gouvernement s’attaque aux fonctionnaires, au service public, aux aides publiques, aux fonds des communes, des départements, à tout ce qui était autrefois public et devient occasion de profiter du public pour le grand capital

     C’est dans l’intérêt de l’économie, donc de l’emploi, que le gouvernement fait crédit de leurs impôts aux grands capitalistes

     C’est dans l’intérêt de l’économie, donc de toute la population, que les banques centrales prêtent des milliards sans intérêt aux banques qui, elles-mêmes, prêtent à intérêt à l’Etat, creusant le trou des finances publiques et étant même le principal trou de celles-ci, y compris la SNCF

    C’est impressionnant comment, au travers des discours des gouvernants, des politiciens et des média, de telles absurdités passent pour des vérités incontournables !!!

  • Lundi 26 février, Édouard Philippe a présenté la réforme de la SNCF :

    « La situation est alarmante pour ne pas dire intenable. Les Français, qu’ils prennent ou non le train, payent de plus en plus cher pour un service public qui marche de moins en moins bien… »

    Ils mettent en avant les dettes mais oublient de dire, par exemple, combien ont coûté les travaux de construction et de rénovation des gares et combien cela a rapporté aux trusts du Bâtiment !!!

  • Les privatisations en France, c’est parti !

    Aéroports, ADP, Française des Jeux, SNCF, Engie, ou Renault ? Tout doit disparaître, tout est vendu par l’Etat ?

  • Le capitalisme, qui vient dans une seule petite crise financière mondiale en bourse, de détruire les bénéfices financiers de toute une année affirme que ce sont les cheminots qui sont cause de la dette de la SNCF, que ce serait le « statut cheminot » qui s’applique d’ailleurs à une minorité de travailleurs du Rail qui causerait l’essentiel des trous des comptes, il y a de quoi mourir de rire ! Comme si les dettes, ce système ne s’entendait pas à en faire encore un moyen pour les financiers prêteurs pour faire du profit !

  • Macron annonce aux syndicats que l’Etat ne pourra pas reprendre intégralement la dette de la SNCF et les syndicats déclarent qu’ils ont été trompés, que la négociation elle-même n’est qu’une vaste tromperie. Oui, sauf qu’ils le savaient d’avance et qu’ils ont contribué à cette tromperie !!!

  • Entre 2010 et 2016, la dette de SNCF Réseau a augmenté de 15 milliards d’euros. Cette augmentation est principalement liée au vieillissement du réseau ferré qui nécessite des dépenses d’exploitation, d’entretien et de réparation, note le rapport Spinetta.

    Un quart de cette augmentation est lié aux quatre projets de lignes à grande vitesse (le prolongement vers Strasbourg de la LGV Est, celui vers Bretagne-Pays de la Loire, le contournement Nîmes-Montpellier et la LGV Sud-Est Atlantique vers Bordeaux). Selon un rapport d’information parlementaire sur la réforme ferroviaire de 2016, la construction de ces LGV est devenue de plus en plus chère. Par exemple, un kilomètre de la voie Tours-Bordeaux coûtait 23 millions d’euros en 2015, alors qu’un kilomètre du Paris-Lyon coûtait 4,9 millions d’euros en 1981. Une autre part de cette dette est engloutie par le maintien des petites lignes insuffisamment fréquentées, détaille Le Monde.

    Et plus la dette grossit, plus les frais financiers gonflent : car l’entreprise doit rembourser une dette toujours plus grande et, donc, de nouveaux intérêts liés à l’augmentation des emprunts. Chaque année, SNCF réseau paie entre 1,1 milliard d’euro et 1,3 milliard de frais financiers, ce qui alourdit la dette à long terme.

  • Je rajoute :

    En 2006, le gouvernement de Dominique de Villepin privatise les autoroutes, ce qui provoque un gros manque à gagner pour le système ferroviaire. Une partie des subventions versées par l’État à la SNCF provient de l’agence de financement des investissements de transports de France, qui était alimentée par les redevances des concessions d’autoroutes... Pour se faire une idée des sommes dont est aujourd’hui privé le système ferroviaire, il suffit de regarder le montant des dividendes que se sont partagés les actionnaires des sociétés concessionnaires d’autoroute (SCA) en 2016 : 4,7 milliards d’euros.

    À la fin des années 2000, le gouvernement de Nicolas Sarkozy décide de lancer un vaste programme de travaux, mais sans y allouer les finances nécessaires. En 2010, SNCF réseau investit 3,2 milliards d’euros tout en percevant 2,2 milliards de subventions. Il faut donc emprunter sur les marchés pour trouver le milliard manquant. En 2012, les investissements s’élèvent à 4,3 milliards d’euros quand les subventions de l’État plafonnent à 1,2 milliard. Nouvel emprunt. En 2015, rebelote : alors que SNCF réseau doit débourser 5,3 milliards, il ne reçoit que 1,1 milliard de l’État. Cette année là, les subventions ne couvrent que 23 % des besoins d’investissement. Le recours à l’emprunt augmente encore. Depuis, les subventions consenties par l’État restent bien inférieures aux montants de travaux... pourtant engagés à sa demande ! En 2017, 5,4 milliards d’euros ont été investis pour la régénération du réseau. 2,2 milliards ont été versés par des subventions. Le reste a été emprunté.

  • Édouard Philippe a annoncé que la reprise progressive de la dette par l’État « demandera un effort supplémentaire des contribuables ».

    Il va donc y avoir un impôt "dette SNCF" !!!

    Et pourquoi pas un impôt "dette des hôpitaux" puis "dette d’Areva-EDF-CEA et du nucléaire", puis "fermeture des centrales nucléaires", puis "dette de la RATP", etc...

    Tout cela pour cacher que c’est impôt du capitalisme en déroute, pour couvrir les destructions de la finance contre la société...

    Pas étonnant qu’il y ait alors le prélèvement à la source car une grande partie des salaires sera alors prélevée...

  • La réponse des syndicats au premier ministre dénote le plaventrisme !!

    « Le Premier ministre prend le dossier en main, c’est un élément positif pour nous à mettre au crédit du rapport de force », a déclaré mardi Laurent Brun, secrétaire général de la CGT cheminots, s’exprimant au nom de l’intersyndicale, Nous participerons donc avec de fortes exigences le 7 mai aux réunions » prévues à Matignon. L’intersyndicale avait annoncé qu’elle ne voulait plus participer aux fausses négociations avec la ministre Borne mais elle veut bien de fausses négociations avec Philippe !!! Le réformisme exacerbé nous tuera !!!

  • Le mécanisme de la dette SNCF n’est pas propre à ce service public.

    Aujourd’hui l’Unédic, la caisse de l’assurance chômage, accuse un déficit de plus de 3 milliards d’euros.
    L’équilibre financier actuel de l’Unédic, comme c’est le cas pour la SNCF, « repose sur un endettement croissant sur les marchés financiers ». La dette accumulée par l’assurance chômage s’élevait en 2017 à plus de 33 milliards d’euros, et devrait dépasser les 36 milliards en 2018.
    Aujourd’hui, seules 43 % des personnes inscrites à Pôle emploi touchent des allocations. Un chômeur indemnisé touche en moyenne 900 euros par mois.

    « Chaque année, rappelle l’audit citoyen, l’Unédic a recours à l’emprunt pour trois raisons : combler son déficit, rembourser le capital des titres de sa dette qui arrivent à échéance, payer les intérêts courus des emprunts. » « Le financement de l’assurance chômage repose sur trois types de supports : billets de trésorerie, obligations à moyen terme et, depuis 2014, bons à moyen terme négociables », rappelait aussi la Cour des comptes en 2016. Il s’agit de différent type de titres négociés sur les marchés financiers.
    Conséquence directe : une explosion de la dette de l’Unédic, qui devrait passer de 8,9 milliards d’euros en 2009 à plus de 36 milliards fin 2018. Elle aura donc quadruplé en neuf ans. Le montant des intérêts payés aux créditeurs a lui aussi explosé : de 223 millions d’intérêts en 2013 à 400 millions en 2018. Au final, 2 milliards d’euros d’intérêts ont été versés aux créanciers en six ans. Le taux d’endettement de l’Unédic – le montant de sa dette rapporté à ses recettes – est de 93 %. « Ce taux en lui-même n’est pas inquiétant, réagissent les membre du Gacdac. Par contre, les causes de ce recours systématique à l’emprunt – le chômage qui augmente, des dépenses qui ne lui incombent pas, le refus d’augmenter les cotisations malgré un faible pourcentage de chômeurs indemnisés – ainsi que la qualité des prêteurs (des banques privées pratiquant des taux élevés pour servir les intérêts de créanciers dont l’identité est cachée), sont inquiétants. »

    L’argent de l’Unédic va bientôt plus servir à financer les prêteurs que les chômeurs !!!

  • La SNCF a détruit en quelques années les 40% du kilométrage de rails et s’apprête à en détruire encore une bonne partie, sous prétexte de manque de fréquentation et de rentabilité. Elle a transféré nombre de ses lignes de rail aux bus, bien que ceux-ci soient plus couteux, plus fatigants, moins sûrs, plus dangereux même et moins réguliers. En même temps, elle a détruit un grand pourcentage de ses emplois de cheminots tout en accumulant les plus grandes dettes de son histoire. Tout cela sans améliorer les conditions de travail de ses agents ni la desserte des lignes de rail qui restent !!!

    C’est cela « réformer le rail » !!! C’est le détruire puis prendre prétexte de cette destruction pour le privatiser !

  • Pour motiver ses cheminots, la SNCF multiplie les concours de performance, avec des avantages en nature à gagner.

    En récompense pour les cheminots, des pizzas, chèques cadeaux ou invitations au restaurant : à la SNCF, des concours de performance irritent les syndicats qui dénoncent ce type de « challenges », tandis que la direction « encourage l’innovation » de ses managers de terrain.

    Relayée ces derniers jours sur les réseaux sociaux, l’affiche d’un challenge pour contrôleurs promet ainsi « une invitation » pour deux, d’environ 100 euros, « au restaurant pour tout agent » ayant atteint les objectifs fixés.

    Après la soi-disante « initiative isolée" sur le secteur SNCF d’Asnieres... Voila encore du management, qui attaque les usagers !

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