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Les « propositions » de Mélenchon

lundi 19 décembre 2016, par Robert Paris

Mélenchon et Tsipras

Les « propositions » de Mélenchon, candidat du PCF, du Parti de Gauche et de la Gauche Insoumise

Elles s’intitulent :

 l’argent

 l’urgence démocratique

 la paix

 l’urgence sociale

 l’urgence climatique

Et la lutte des classes dans tout cela ?

Qui ne conviendrait qu’il y a là un ensemble de priorités pour la société et particulièrement pour les milieux populaires, en premier pour la classe ouvrière. Cependant on remarquera que jamais les programmes de Mélenchon ne parlent de la classe des exploités, sous aucune forme, ni en les appelant prolétaires, ni travailleurs, ni classe ouvrière, ni encore comme opprimés ou comme exploités. Ces termes, Mélenchon ne les emploie pas car il en appelle à la démocratie, c’est-à-dire à une idéologie dans laquelle tous les citoyens et électeurs sont égaux devant la loi et devant le vote ou devraient l’être. Dans ces conditions, le moyen numéro un du changement est… le vote et la classe ouvrière n’a pas davantage de rôle à jouer que d’autres couches sociales et finalement que tous les électeurs…

L’illusion que la démocratie bourgeoise permet réellement de changer les choses, Mélenchon la cultive à fond, aussi bien que l’ont fait le parti communiste français, le parti socialiste ou les syndicats.

Or, ce qu’affirme Mélenchon au travers de son programme, c’est que l’on peut changer l’ordre social et politique, ce qui signifie que c’est possible simplement en votant !!! Mensonge pur et simple. Si un vote permettait une telle chose, la bourgeoisie ferait sauter ce vote par une intervention policière et militaire, ce qui signifie que ce serait encore le rapport de forces des travailleurs face aux capitalistes et à leur appareil d’Etat, cette bande d’hommes en armes pour la sauvegarde de la classe dirigeante, qui serait déterminant, contrairement à ce que laisse croire Mélenchon…

Jamais Mélenchon ne laisse entendre, bien sûr, que l’on peut se passer des luttes sociales ou politiques mais jamais non plus il n’y fait allusion dans ses candidatures électorales. Et même en dehors des élections, jamais Mélenchon ne permet à qui que ce soit de savoir ce qu’il pense des stratégies syndicales, elles qui ont permis à toutes les luttes de ces dernières années d’atterrir direct dans le mur… Mais lui ne l’a jamais dit. Bien au contraire, il a seulement appelé à suivre les appels syndicaux, sans dire de s’en méfier, sans appeler les travailleurs à s’organiser de manière indépendante.

On peut se dire que, quand même, Mélenchon élu président, il ferait plein de bonnes choses comme supprimer la loi El Khomri. Mais, s’il l’affirme, cela signifie surtout qu’il ne toucherait pas à toutes les autres lois antisociales et elles sont des centaines !!!

Candidat contre quel système ? Le système capitaliste ?

Dans ces conditions, on pourra penser que Mélenchon s’il ne parle pas d’exploités dénonce les exploiteurs et les combat directement. Il affirme dans son programme : « Notre projet propose d’en finir avec ce système. »

Mais de quel système s’agit-il quand les hommes politiques se présentent comme anti-système, il suffit de voir que Trump s’est dit anti-système, Le Pen aussi, Macron encore ou Poisson, etc.

Cependant, « contre le système » ne dit pas en clair « pour la suppression du système capitaliste » et encore « pour la suppression de la propriété privée des moyens de production et des capitaux », bien évidemment. Cela signifie plutôt contre le fait que « l’oligarchie impose ses règles ».

D’ailleurs les « propositions » de Mélenchon montrent bien qu’il ne s’agit nullement d’en finir avec le pouvoir du grand capital, « capital » dont le terme n’est pas non plus employé et pas par hasard.

Les propositions contre le prétendu « pouvoir de l’argent » est de « limiter son pouvoir par des règles politiques et financières » sans dire lesquelles, « redistribuer des richesses pour réduire les inégalités » mais pas pour les supprimer et sans indiquer l’ampleur de cette « redistribution » et enfin « protéger l’écosystème ».

Quand on propose une nouvelle distribution des richesses, il faut bien comprendre que cela signifie ne pas toucher aux bases mêmes du système capitaliste qui n’est pas la distribution des richesses mais leur production, c’est-à-dire la production de la plus-value par l’exploitation du travail. En somme, il est clair que Mélenchon ne propose nullement d’en finir avec l’exploitation de l’homme par l’homme ni même de faire un seul pas dans ce sens. Au contraire, un tout petit peu de redistribution a pour but de pérenniser le système en le rendant moins injuste et moins révoltant…

En général, ceux qui parlent de « redistribuer les richesses » par le vote sous-entendent qu’on peut réaliser « plus de justice sociale » par un meilleur système d’impôts. Hollande avait promis la même chose et toute la gauche avec lui mais la réalité est là : jamais les riches n’ont été réellement appauvris en faveur des pauvres, et surtout pas les exploités en la défaveur des exploiteurs. Parce que les gouvernants n’avaient pas le programme de Mélenchon ou parce que le rôle des dirigeants de l’Etat bourgeois consiste à défendre la bourgeoisie ? Poser la question, c’est y répondre !!!

« Place au peuple » ? Auquel ?!!!

Mélenchon ne parle pas de donner le pouvoir aux travailleurs mais de « redonner sa souveraineté au peuple français », à chacun de se demander ce qu’il entend par cette « souveraineté » et qui il accuse de la lui avoir ôtée, est-ce les capitalistes, est-ce « l’étranger » comme tous les souverainistes ? L’utilisation du terme de « souveraineté » d’ailleurs en donne la réponse. Le fait de donner cette souveraineté non aux travailleurs ni même aux milieux populaires mais au « peuple français », voilà aussi qui en dit long !!! Qui est-ce donc que le « peuple français » quand on n’ignore pas que la société est divisée en gros en trois classes sociales : prolétaires, capitalistes et classe moyenne ? Rien ! C’est seulement un terme mensonger !

Le terme « peuple français » sous-entend que la nationalité est l’élément déterminant et pas le rôle économique et social au sein de la société, et encore moins la position par rapport à la question de la propriété privée des moyens de production, ceux qui la détiennent et ceux qui ne la détiennent pas, ceux qui exploitent le travail d’autrui et ceux qui ne le font pas.

Et que se passerait-il donc si « le peuple français retrouve sa souveraineté » ? Eh bien, Mélenchon affirme que « nous serons capables de créer 3,5 millions d’emplois par la relance de l’activité et l’emploi public ».

L’activité, c’est quoi ? C’est le fonctionnement des entreprises capitalistes ? Et il a besoin d’ « être relancé » ? Pourquoi donc ? Qu’est-ce qui l’empêche de fonctionner ? Le manque de souveraineté ? Quel rôle aurait donc la souveraineté nationale en termes économiques ?

Cela signifie que, si les emplois chutent en France, c’est parce que les autres pays, eux, grâce aux accords internationaux, récupèrent tous les emplois qui bénéficieraient sinon au « peuple français ».

Au lieu de la lutte des classes, on arrive, au nom de la souveraineté, à la lutte des Français contre les autres nationalités, à l’inverse même de la lutte des classes puisqu’il s’agit d’unir le peuple français, travailleurs et patrons français, contre « les étrangers », en réalité les travailleurs des autres pays !!! Voilà le souverainisme de Mélenchon à l’œuvre !

Défendre ce qui n’est pas à nous ou nous emparer de ce qu’ils nous ont volé ?

Le programme de Mélenchon « protège notre économie » écrit-il. Mais c’est quoi « notre économie » ? Est-ce que dans le monde actuel on peut parler de « notre économie » ? Est-ce que l’économie est à nous ? Est-ce que les capitaux nous appartiennent, est-ce que les entreprises nous appartiennent, est-ce que les banques nous appartiennent, est-ce que les trusts et les bourses nous appartiennent ? Bien sûr que non ! Alors « défendre notre économie », c’est encore une belle arnaque tout comme défendre « notre souveraineté » puisque les opprimés et les exploités ne sont souverains sur rien du tout !!!!

Et dans la suite de ses propositions, Mélenchon va encore défendre « notre Etat » et « notre démocratie », et même « notre république », ainsi que « notre pays, la France ».

La France est à nous opprimés et exploités ? Non !

L’Etat et la démocratie sont entre nos mains ? Non !

Cette république qui en est arrivée à sa cinquième étape a jamais été à nous ? Comme première jusqu’à cinquième, a-t-elle jamais été à nous, à ceux qui ne vivent que de leur travail, qui n’exploitent personne, qui ne possèdent pas leurs moyens de production, aux travailleurs et aux milieux populaires ? Non, mille fois non !!!

Alors, si la première, la deuxième, et jusqu’à la cinquième république ont été des républiques bourgeoises, au service des possesseurs de capitaux, en quoi « la république » serait la nôtre, en rien !!!

Pourquoi devrions nous souhaiter mettre en place une « sixième république » qui serait une sixième manière de nous piéger dans la république bourgeoise ? Et si Mélenchon voulait, au contraire, que les opprimés et les exploités dictent cette fois leur loi, pourquoi ne choisit-il pas de dire que sa démarche est la suite de la première république des travailleurs, de la commune de Paris de 1871. Car, alors, il dirait : mettons en place la deuxième « Commune des travailleurs » ! Et il ne compterait pas, pour cela, sur les élections organisées par la classe bourgeoise et à son propre service !!!

La France appartient aux capitalistes au même titre que l’Europe appartient aux capitalistes et le monde appartient aux capitalistes. Dans ces conditions, pourquoi suffirait-il que la France retrouve soi-disant « sa souveraineté » pour que l’on s’émancipe du grand capital qui n’est pas moins exploiteur et oppresseur quand il se prétend français ?!!!

A quoi servira cette « sixième république » et cette « souveraineté retrouvée » ? Il répond à « être libérés de l’austérité budgétaire et de la destruction des services publics ». Mais l’Angleterre qui a retrouvé sa souveraineté en sortant de l’Europe est-elle sortie de l’austérité ou, au contraire, entrée dans une austérité encore plus grande ? Détruit-elle moins ses services publics ou les détruit-elle plus encore ? Là encore, poser la question, c’est y répondre. Mélenchon ne s’attaque jamais aux racines des malheurs que subit la population car il ne discute jamais des vraies causes de crise et sacrifices, de la racine même de la crise du capitalisme, celle de 2007-2008 qui n’a rien à voir avec la souveraineté de la France ou avec la cinquième ou sixième république. Mélenchon est comme le malade d’une maladie qui se propose de faire des prières pour se soigner, et qui affirme qu’il faut cesser de prier le dieu du Mal pour prier le dieu du Bien !!! C’est tout aussi efficace !

Cependant, on pourrait se dire qu’il y a un slogan qu’on ne peut que soutenir : « Nous voulons que la France soit le fer de lance d’une politique internationale de paix ».

En effet, comment ne pas souhaiter que nos hommes politiques favorisent la paix du monde plutôt que la guerre ?!!!

Les questions auxquelles Mélenchon se garde de répondre

Peut-on nous expliquer seulement quelles sont les raisons qui poussent actuellement tous les hommes politiques du monde à développer partout les guerres et les discours guerriers ? Quelle logique les amène à penser qu’aujourd’hui il faut aller vers la guerre alors que les mêmes hommes politiques et les mêmes classes sociales, avant 2007, affirmaient qu’il fallait aller vers le désarmement, le rapprochement Est/Ouest ou Nord/Sud, et rapprocher USA/Europe/Japon et Russie/Chine alors qu’aujourd’hui ils font tout pour les opposer violemment ? S’il y a une explication à chercher à cette montée des violences guerrières, il ne faut pas compter sur les programmes ou propositions de Mélenchon pour nous en donner la réponse… La question n’y est même pas posée !

Certes, l’expression favorite de Mélenchon est « la France insoumise » mais il n’a pas précisé : soumise à quoi ? Avec lui au pouvoir, c’est la France qui ne sera plus soumise, pas les travailleurs, pas les exploités, pas les opprimés, pas les peuples !

Mais aujourd’hui, ce n’est pas « la France » (c’est qui la France ? ceux qui ne possèdent rien, ceux qui n’ont rien ou ceux qui ont tout ?) qui est opprimée, ce sont les travailleurs, les chômeurs et les milieux populaires, ce n’est pas pareil !!!

Mélenchon explique qu’il faut « récupérer notre indépendance militaire » en sortant de l’OTAN, comme s’il suffisait de cesser de faire partie de l’OTAN pour être indépendant des plus grandes puissances armées de la planète !!! C’est encore un mensonge !

Aujourd’hui, les armes françaises sont aux mains non des « puissances étrangères » mais des généraux français. Demain, avec Mélenchon, elles seraient également aux mains des généraux français car Mélenchon se garde de vouloir enlever les armes à la hiérarchie militaire, de casser l’appareil de répression et de tuerie de la bourgeoisie française ! Il ne conteste nullement l’utilisation de ces armées par exemple en Afrique ou dans les anciennes colonies françaises comme les Antilles.

Que signifie agir pour la paix si l’ensemble du capital mondial décide de faire basculer la terre dans une nouvelle conflagration mondiale ? Rien ! Comme le reste de propositions creuses de Mélenchon !

Le blabla de Mélenchon va jusqu’à atteindre… les hauteurs de la philosophie d’où son choix de lettre clef le « phi » grec !!! Et d’affirmer que lui serait adepte de l’ « amour de la sagesse », du « nombre d’or » symbole de l’harmonie. Que de paroles creuses et de déclarations démagogiques !

Même les affirmations sociales et économiques positives comme sur les salaires, les emplois, les retraites, la santé ou les services publics, ce ne sont encore que des promesses creuses car si on prenait à la lettre ces promesses, cela nécessiterait une lutte de classes des travailleurs, ce que le candidat président se garde de dire et de préparer !

Mais comment Mélenchon trouve-t-il les fonds pour « créer 3,5 millions d’emplois » ? Il les emprunte à la Banque centrale européenne ! Eh bien, elle est belle son indépendance !!! On ne dépend pas des organismes auxquels on emprunte, demandez-le au copain grec de Mélenchon, le chef de l’Etat grec Tsipras !!!!

Il propose donc d’augmenter l’endettement auprès des organismes financiers comme si on se soulevait en se tirant pas les cheveux !!!

Et cela signifie que les propositions économiques de Mélenchon ne s’attaquent nullement aux patrons français mais proposent au contraire d’emprunter pour les aider financièrement encore et toujours !!!

Pas un mot pour dire que l’endettement actuel de l’Etat français continuera à être payé par les impôts ou si on le fera payer aux responsables de cet endettement : les grands capitalistes !

Pas un mot pour dire que les entreprises aidées sur fonds publics depuis 2007 devraient appartenir au « public » et non au privé !

Pas un mot pour dire que nous, le peuple !, n’avons pas à payer ni les dettes des capitalistes, des banquiers, des bourses et des financiers et même que nous devons exiger le remboursement immédiat de toutes les sommes qui leur ont été donnés !

Pas un mot de Mélenchon pour nous dire qu’il est contre les aides de la BCE aux financiers par des rachats massifs de « titres pourris » !

Pas un mot de Mélenchon pour nous affirmer qu’il ne soutiendrait jamais les banques, les trusts, toutes les grandes entreprises qui se diraient menacées car, lui au contraire, est pour soutenir les entreprises française !!!

Mélenchon est beaucoup plus dissert sur ce qu’il ferait avec l’argent public, embauches massives, aides aux entreprises massives, hausses des salaires et des retraites, développement des services publics, que pour nous dire comment il récoltera cet argent public et qui paiera !

Il ne reprend pas tout à fait le slogan ancien de « faire payer les riches » mais son slogan de « redistribution des richesses » et de « un pays riche mais dont l’argent est monopolisé par une minorité » laisse entendre qu’il serait pour s’en prendre au grand capital.

C’est cela la démagogie : faire croire qu’on défend les travailleurs sans jamais le dire clairement et ne faisant pas le moindre geste qui irait véritablement dans le sens d’une mobilisation, même politique, en faveur d’un regroupement politique ou d’un programme politique de classe des travailleurs !

Mélenchon, s’il était élu, serait un autre Tsipras, ce dirigeant qui a fait voter tout le peuple grec pour dire « non à l’austérité imposée par l’Europe » avant de se donner à lui-même le rôle de mettre en place cette austérité aggravée, de casser les emplois, les retraites, les salaires, les fonctionnaires, les services publics, les travailleurs, les chômeurs ! Mélenchon soutenait Tsipras et demain il ferait de même !

Pourquoi le capitalisme s’effondre ? Pourquoi le capitalisme a atteint ses limites ? Pourquoi le capitalisme ne peut plus mener qu’à la guerre et à la barbarie mondiale ? Pourquoi les massacres d’Irak, de Syrie ou d’Ukraine nous montrent notre avenir si on reste dominés par le grand capital ?

Mélenchon n’en dit absolument rien ! C’est le médecin qui prétend connaitre les bons médicaments mais refuse de vous dire de quoi vous êtes malades !!!

Les banques et les trusts n’ont pas fini de nettoyer leurs bilans, grevés par les investissements spéculatifs pourris. Que ferait Mélenchon pour résoudre ce problème ? Les capitaux privés ont fait chuter leurs investissements productifs. Que ferait Melenchon pour leur imposer de les reprendre ? Motus et bouche cousue. Chacun attend la prochaine chute financière massive qui devra faire face à des dettes mondiales trois fois supérieures à celles de 2007. Que proposera Mélenchon dans ce cas. Silence total !

Loin de dénoncer les « plans de relance économique » massifs sur le dos des fonds publics, qu’ont réalisé tous les Etats de la planète soi-disant pour sauver les entreprises et les emplois depuis 2007, Mélenchon en propose une nouvelle mouture, encore plus couteuse et qui ne s’attaquera pas davantage aux vraies causes de l’effondrement de l’économie, puisqu’il se garde même de se poser la question de ce qu’est cette cause de la chute des investissements productifs privés !

Il ne vaut pas plus cher que les autres politiciens bourgeois. Il ne met pas davantage en cause le système qui nous jette aujourd’hui dans l’abime. Il n’offre pas du tout d’en sortir. Il ne dénonce aucun de nos véritables ennemis et tout particulièrement l’ennemi le plus pernicieux : le nationalisme !!!

Pas un mot de Mélenchon pour nous dire pourquoi les stratégies des centrales syndicales amènent systématiquement dans le mur toutes les luttes sociales ! Pas un mot pour nous dire quelles leçons tirer de ces luttes et comment nous organiser à l’avenir !

En somme, nous n’avons rien de plus et rien de moins à attendre de Mélenchon que des autres…

Avec lui comme avec les autres politiciens bourgeois, les illusions n’engagent que ceux qui y croient !

Le programme de Mélenchon

Qui est Mélenchon ?

Mélenchon, amoureux de l’impérialisme français

Le programme de Mélenchon en 2012

Mélenchon cautionne l’intervention impérialiste au Mali

Mélenchon appuie l’impérialisme français au Gabon

Le parcours de Jean-Luc Mélenchon

La politique de Mélenchon en 2012

Mélenchon et Tsipras

Mélenchon, le caméléon politique

Messages

  • Ses accès d’anti-américanisme et son appel à l’indépendance « mondiale » par rapport à Washington ne l’ont pas empêché de soutenir la participation de la France aux récentes guerres conduites par les Etats-Unis, tant le bombardement par l’OTAN de la Libye que les opérations pour soutenir les forces pro-impérialistes en Syrie. Mélenchon n’a pas non plus exprimé de réelles critiques des interventions impérialistes récentes de la France avec le soutien des Etats-Unis dans ses anciennes colonies comme la Côte d’Ivoire. Mélenchon est en fait tout à fait d’accord avec le récent alignement de l’impérialisme français sur la politique étrangère de Washington.

    Mélenchon parle longuement de confrontation avec l’Allemagne. Il écrit : « Je ne crois pas hélas que l’Europe soit vouée à la paix ... Nous-mêmes, Français, ferions bien d’admettre que la génération dirigeante de l’Allemagne réunifiée n’est plus celle que le remords raisonnait et que la division en deux Etats contenait. Aux dirigeants allemands décomplexés devraient correspondre des dirigeants français dessillés. »

    Malgré ses prétentions chauvines que la France est une nation « universaliste », il n’appelle pas les travailleurs allemands à la solidarité de classe internationale contre le risque de guerre au sein de l’Europe. Au contraire, il envisage la possibilité d’annexer la Belgique orientale pour renforcer la France contre l’Allemagne.

    Rejetant la Belgique comme étant un « Etat totalement artificiel », il écrit : « On peut imaginer sans peine, dans le cas où les Flamands se sépareraient, que les Wallons veuillent leur rattachement à la République française. Nombre de Français—comme moi—s’en enthousiasment. ... Ça ferait une très grande France. »

    La politique étrangère, avait fait remarquer Trotsky dans une interview à un journal américain quelques mois avant son assassinat par un agent de Staline, est une « extension et un développement de la politique intérieure. » Les projets de Mélenchon de redessiner la carte de l’Europe sont en soi le commentaire le plus révélateur du caractère de classe de la « révolution citoyenne » de Mélenchon.

    Le but de Mélenchon n’est pas la révolution, mais c’est d’exploiter la confusion crée par la longue domination de la politique de « gauche » par des partis bourgeois et petits-bourgeois afin de contrôler la classe ouvrière dans le pays et de promouvoir les intérêts de l’impérialisme français de par le monde. C’est pour cela que Mélenchon se range derrière un politicien impérialiste plus influent, Hollande, et que sa campagne électorale a attiré, à l’échelle internationale, le soutien des forces de l’ex-gauche issues de la classe moyenne.

  • « La parole au peuple », qu’il disait mais, dès que celui-ci se met à parler, il s’énerve et coupe le débat !!

    La discussion est démarrée par un cheminot, devant la préfecture de Périgueux, en Dordogne, lieu d’une manifestation contre la suppression d’emplois dans un technicentre, qui lance à l’adresse du candidat Mélenchon : “On vous attend au tournant, qui que vous soyez, droite, gauche, extrême droite, extrême gauche. Quand on va péter les plombs, il y aura une révolution dans le pays”.

    Jean-Luc Mélenchon, conserve tout d’abord son calme, lance un “D’accord” et lui tourne le dos pour s’en aller au lieu de discuter de la nécessité que les travailleurs surveillent les politiques et les classes dirigeantes.

    Mais le cheminot le retient, et lui répond “Droite, gauche mélangée, vous ne nous respectez pas. On arrive à un point de rupture”. Une phrase qui agace le candidat de La France insoumise, qui lance “Ca va !”.

    Mélenchon se sent visé quand la classe ouvrière se méfie des politiciens, et quand elle affirme qu’elle va tous les contrôler, c’est bien significatif !!!

  • Mélenchon reprend les vieux discours du colonialisme français en s’ébahissant par exemple qu’avec « 11 millions de km2 de surface maritime, la France est le deuxième géant maritime mondial, presque à égalité avec les États-Unis ».

    La France est une « nation universaliste » qui a vocation à « s’étendre sans fin (…) du point de vue des principes qui l’organisent et la régissent ».

    Mélenchon s’attache à transposer la question sociale en question purement nationale et nationaliste, en opposant « la souveraineté du peuple français » à « l’Europe allemande ». 

  • Et si on remplaçait la dictature du capital financier par le droit du capital… humain ?!!!

    C’est ce que nous disent le PCF, le Parti de Gauche, la France insoumise et Mélenchon.

    Le seul problème, c’est qu’ils imaginent la fin de la dictature du capital financier et l’humain sans la fin du capitalisme lui-même : une grave illusion purement réformiste, d’autant qu’elle se couple d’un refus de la suppression de l’Etat capitaliste et d’illusions sur le rôle populaire attribué à cet Etat !!! Pourtant un Etat impérialiste !

  • Mélenchon a continué à déclarer que François Mitterrand l’avait « marqué à vie » et dans le sens positif bien entendu : il ne voulait pas dire que toutes les fois où Mitterrand s’était comporté en adepte du fascisme l’avaient marqué !!! Il ne voulait pas dire non plus que le caractère présidentiel monarchique du personnage lui faisait horreur ! Curieux alors de dire qu’il est contre la monarchie présidentielle !

  • Mélenchon a courtisé les forces de répression dans sa campagne...

    Jean-Luc Mélenchon a abordé, jeudi, ses projets en matière de sécurité, un passage obligé pour celui qui s’est lancé depuis février dans la course à la présidentielle. Dans un discours sur l’antiterrorisme, le chef de file du mouvement de la France insoumise a saisi l’occasion du premier anniversaire des attentats du 13 novembre.

    « Nombre d’entre vous ont compris que les pareil au même, les pire en pire que sont les siamois du Parti socialiste et des Républicains qui ont amené l’État à ce point de décomposition, qui ont gesticulé et utilisé si irresponsablement votre autorité, au point que la majorité d’entre vous n’a plus confiance en eux », a-t-il déclaré, en s’adressant directement aux policiers et militaires.

    Reconnaissant que « c’est nouveau » dans sa « famille politique », que « des généraux, des amiraux, des colonels (...) demandent à nous rencontrer », il a affirmé : « solennellement : je suis votre point d’appui ».

    « Parce que les autres, rien de ce qu’ils ont entrepris n’a marché. Tout échoue continuellement », a-t-il constaté. « Peut-être que le président de la République a fait assassiner personnellement quatre personnes, ça ne s’est pas traduit par des résultats extraordinaires sur le terrain ici », a-t-il ajouté, en référence aux confessions de François Hollande dans « Un président ne devrait pas dire ça... ».

    Au cours de cette matinée, Jean-Luc Mélenchon a présenté son programme de réforme de la police, de la gendarmerie et des services de renseignement intitulé « Sécurité : retour à la raison ».

  • Le premier point de votre article est fondamental. Et je crois que si Mélenchon n’utilise presque jamais le vocabulaire du marxisme ou l’expression "lutte de classe", cela n’en fait pas un ennemi de la classe ouvrière : bien au contraire. Mélenchon est un réformiste. Tout le monde en conviendra. Il se plie aux règles de la démocratie, qui commande que la majorité gouverne. Pour le moment, c’est le seul outil permettant de changer la vie des gens, et des travailleurs, avec les luttes sociales (par définition ponctuelles et qui ne peuvent en aucun cas faire office de stratégie politique, à mon sens).

    Je pense que l’erreur serait de faire passer les luttes sociales pour l’outil privilégié de la politique chez les socialistes. C’est le point de divergence de deux stratégies différentes : LO, qui utilise les élections comme un porte-voix (et on voit avec quel succès : les interventions télévisées de Arthaud étaient creuses, dogmatiques et sans une seule proposition concrète - à part les expropriations - ) et LFI qui s’adresse aux "gens" ou au "peuple", construit un discours qui parle à l’ensemble de la population afin de gagner les élections. C’est la victoire qui donne les moyens de changer les choses. Si vous regardez le programme, vous verrez que la classe ouvrière est omniprésente : la hausse du SMIC, la baisse du temps de travail, la retraite à 60 ans... L’enjeu des campagnes électorales est de gagner une élection. La meilleure façon de le faire est de parler au "peuple" dans son ensemble. Jugeons plutôt le programme.

    Qui est le peuple dans "place au peuple" ? Les ouvriers, les salariés et les professions intermédiaires, qui composent la majorité de la population française et qui ont des intérêts communs. L’Avenir en commun a été imaginé en ce sens et chaque proposition va dans le sens d’une amélioration de leur condition de vie. Par exemple, la révolution fiscale qui se propose de faire payer davantage ceux qui ont plus, au profit de ceux qui ont moins. Là encore, il me semble que les lignes sont claires entre le peuple et l’oligarchie et les "puissances de l’argent". La classe politique visée par le "dégagisme" ou le "coup de balais", le capital visé par la "révolution fiscale" font partie des catégories contre laquelle LFI est en lutte... C’est ainsi que Mélenchon recrée se réapproprie la tradition marxiste et voilà pourquoi de nombreux marxistes peuvent se retrouver dans son combat.

  • La démocratie bourgeoise, loi de la majorité, que non ! Les prolétaires n’y sont nullement représentés. Le monde politique, le monde des affaires et le monde de l’Etat sont des mondes que les travailleurs et les petites gens ne pénètrent même pas, avec ou sans élection. Quant au vote, s’il permettait de changer les choses, le coup d’Etat serait là pour l’empêcher. Du coup, cela devient un "piège à cons" ! Il n’y a pas d’autre démocratie ? Si ! Celle des soviets ! C’est celle-là que les marxistes soutiennent : celle de la Commune de Paris de 1871 !

    Quant à Mélenchon, il a des discours pour tous les publics et chacun est censé ‘y retrouver. C’est donc un caméléon. Pas étonnant que Mitterrand soit son modèle…

  • Le pire, c’est encore de recrédibiliser la démocratie bourgeoise toute pourrie auprès de certains travailleurs et jeunes. C’est aller en sens contraire du mouvement indispensable de la conscience révolutionnaire face au capitalisme effondré.

  • Jean-Luc Mélenchon a tendu la main aux syndicats, lesquels avaient pu penser que la marche de ce samedi allait concurrencer leur propre calendrier de manifestations. « Nous sommes prêts à nous ranger derrière eux », a assuré le leader d’une France (pas d’une classe prolétarienne) insoumise qui se reconnaît déjà soumise aux bureaucraties syndicales...

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