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Qui a assassiné le militant et dirigeant révolutionnaire trotskiste Ta Thu Tâu ? C’est le Vietminh du contre-révolutionnaire stalinien Ho Chi Minh !

mardi 15 juin 2021, par Robert Paris

Qui a assassiné le militant et dirigeant révolutionnaire trotskiste Ta Thu Tâu ? C’est le Vietminh du contre-révolutionnaire stalinien Ho Chi Minh !

Ai đã ám sát thủ lĩnh quân Trotskyist Tạ Thu Tâu ? Đây là Việt gian của bọn phản cách mạng Hồ Chí Minh !

Ho Chi Minh interrogé sur l’assassinat de Ta Thu Tâu par le Vietminh :

"Ceux qui ne suivront pas mon chemin seront écrasés."

Source : https://mousekeymakehistory.wordpress.com/2020/12/08/ai-giet-ta-thu-thau/

« Les trotskystes ne sont pas seulement des ennemis du communisme, mais aussi des ennemis de la démocratie et du progrès. »

Source : https://espressostalinist.com/2011/07/30/ho-chi-minh-on-trotskyites/

« En octobre 1945, l’organe du Comité Central du PCI, Co Giai Phong, appelait à « abattre immédiatement les bandes de trotskystes », ce qu’il justifiait ainsi : « Au Nam Bô, ils [les trotskystes] réclament l’armement du peuple, ce qui épouvante la mission anglaise, et l’accomplissement intégral des tâches de la révolution bourgeoise démocratique dans le but de diviser le Front National et de provoquer l’opposition des propriétaires fonciers à la révolution ». Alors que certains trotskystes tombent lors des combats contre les troupes françaises de Leclerc, d’autres, dont Ta Thu Thâu, au même moment sont assassinés par les staliniens. La tragédie du POUM espagnol se répète dans les rizières de Cochinchine. »

Source : https://wikirouge.net/Groupe_trotskyste_vietnamien_en_France

En mars 1945, les forces japonaises ont liquidé le régime colonial français et ont assumé la domination directe sur l’Indochine. Ta Thu Thau avait été libéré de Poulo-Condore à la fin de 1944, après de cinq ans de prison. Il reprit l’activité politique et, pendant l’été, se rendit dans le nord, rencontrant des partisans trotskystes parmi les mineurs de charbon en grève. C’était lors de son retour de ce voyage, à mi-chemin de Saïgon, que Thau fut capturé par les staliniens à Quang Tri.

« À Saïgon, le rétablissement de la domination coloniale française et l’entrée des troupes britanniques ont déclenché un soulèvement populaire général dans lequel les trotskystes ont joué un rôle majeur, formant une milice ouvrière qui a été brutalement réprimée par les forces britanniques et françaises, y compris lors d’un massacre de plus de 200 ouvriers au pont de Thi Nghe le 3 octobre 1945. Des militants trotskystes contraints de fuir la répression de masse dans la ville ont été pris en étau à la campagne entre le Viet Minh et les forces militaires coloniales rétablies. Seule une poignée put survivre en quittant complètement le pays.

Alors que les tensions s’intensifiaient en septembre 1945, les staliniens désarmèrent les comités populaires, supprimèrent le comité central provisoire et assassinèrent des dizaines de trotskystes, dont le chef de La Lutte, Ta Thu Thau. Loin de garantir l’indépendance, la collaboration du PCI avec les Français n’a contribué qu’à restaurer la domination coloniale dans le sud. Le peuple vietnamien devait payer un prix lourd pour la trahison de la montée révolutionnaire d’après-guerre et les manœuvres ultérieures des staliniens avec l’impérialisme français puis américain. Trente ans de guerre ont dévasté le pays et entraîné des millions de morts.

Pendant de nombreuses décennies, le sort tragique des trotskystes vietnamiens ainsi que leur rôle politique de premier plan dans les années 1930 étaient peu connus ou compris parmi les partisans de la Quatrième Internationale. Les révisionnistes dirigés par Michel Pablo et Ernest Mandel, qui tenaient des postes de direction jusqu’en 1953, avaient rejeté le rôle des trotskystes chinois et vietnamiens, qualifiant ceux-ci de « réfugiés d’une révolution ». Plus tard, dans les années 1960, les pablistes ont salué la direction stalinienne vietnamienne sous Ho Chi Minh pour sa résistance à l’impérialisme américain lors de l’intervention américaine au Vietnam, et se sont opposés à soulever la question du sort des trotskystes vietnamiens.

Mais dans le conflit de 1945, Ho Chi Minh a révélé l’orientation nationaliste qui caractérise le stalinisme. Comme il l’a dit à ses associés, il a préféré permettre l’entrée des forces françaises et britanniques parce que les anciennes puissances coloniales étaient faibles et discréditées, tandis que les forces chinoises, beaucoup plus grandes et plus proches, constituaient la plus grande menace.

Il a ainsi révélé un profond scepticisme quant aux perspectives d’une révolution réussie en Chine : les armées prétendument puissantes du Kuomintang se désagrégèrent en à peine trois ans et le Parti communiste chinois arriva au pouvoir. Dans le même temps, reflétant les préjugés anti-chinois d’un nationaliste vietnamien, il considérait la Chine, qu’elle soit dirigée par Mao Zedong ou Chiang Kai-shek, comme plus à craindre par le Vietnam que des impérialistes européens, en raison de sa proximité et de sa longue histoire de conflit avec son petit voisin du sud.

Ho, suivant la logique du stalinisme, avait longtemps rejeté la lutte pour une révolution socialiste mondiale et avait procédé dans une perspective nationaliste, dans le but d’établir un Vietnam indépendant. Sur la base de sa raison d’État nationaliste, il a approuvé le meurtre des internationalistes révolutionnaires, y compris celui de Ta Thu Thau. »

« En 1945, le Vietminh dirigé par le parti communiste vietnamien d’Ho Chi Minh n’était fort que dans le nord du pays, au Tonkin. Dans le sud, en Cochinchine, Ho Chi Minh est beaucoup plus faible et les travailleurs ont un rapport de force beaucoup plus favorable et l’escamotage de la révolution va s’avérer beaucoup plus difficile. Il a en face de lui un courant trotskyste implanté avec lequel il a dû plusieurs fois s’entendre. En 1939, seul face à toutes les forces nationalistes et staliniennes les trotskystes ont eu 80% des voix aux élections de Saigon. A l’annonce de la capitulation japonaise s’est en fait un véritable soulèvement révolutionnaire qui a lieu car la population est révoltée contre toutes les autorités. Il faut dire qu’il y a eu au Vietnam un million de morts et par la seule famine il y a encore en 1945 des centaines de milliers de morts chaque mois. Au Tonkin et au Nord Annam, c’est la révolution. Des pauvres s’attaquent aux autorités locales, aux profiteurs et oppresseurs de toutes sortes, les arrêtent les tuent. Ils forment des comités du peuple. Ils mettent en avant le partage des terres, la confiscation des biens des riches. A Saigon, l’opération des nationalistes et des bourgeois qui a eu lieu au nord n’a pu se faire car ce sont les comités du peuple qui se sont fédérés et qui ont pris le pouvoir à l’issu d’une manifestation dirigée par les trotskystes sur les slogans armement du peuple, la terre aux paysans, nationalisation des usines sous contrôle ouvrier. Des tribunaux du peuple jugent les anciens grands propriétaires et fonctionnaires. Les comités du peuple élisent alors une direction provisoire auquel ils affectent un local et qui est gardé par un détachement d’ouvriers en armes. C’est pour se débarrasser de cette révolution que le vietminh qui s’est associé d’anciennes forces vietnamiennes liées à l’ancien régime vichyste va pratiquer une politique se répression et d’assassinat systématique contre les membres des comités du peuple et particulièrement contre les dirigeants trotskystes comme Ta Thu Tau et Tran Van Tach qui sont assassinés systématiquement. C’est en brisant le soulèvement ouvrier que le vietminh va se hisser au pouvoir et non en s’appuyant dessus. Nous le verrons dans un texte que nous lirons sur ce sujet. Et dès qu’il parvient au pouvoir son langage est clair : « seront sévèrement et impitoyablement punis ceux qui auront poussé les paysans à s’emparer des propriétés foncières. Notre gouvernement n’est qu’un gouvernement démocratique bourgeois et il ne lui appartient pas de réaliser la révolution communiste. » Le 2 septembre 1945 ils manifestent même en l’honneur de la commission des alliés. Des colons français tirent dans la foule qui arrête un certain nombre de ces assassins. Cependant le chef de la police stalinien les fait rapidement relâcher. L’exaspération des masses grandit et les staliniens décident d’en finir avec la révolution. Ils annoncent « seront considérés comme provocateurs et saboteurs ceux qui appellent le peuple à l’armement et surtout à la lutte contre les alliés occidentaux ». En septembre 1945 les staliniens vont désarmer les comités du peuple puis pourront en finir définitivement et physiquement avec les membres des comités du peuple de Saigon. Ils avaient fini d’assassiner la révolution indochinoise. En octobre 1945, Ho Chi Minh déclare à la presse : « la France et le Vietnam ont depuis longtemps conclu un mariage. Le mariage n’a pas toujours été heureux mais nous n’avons pas intérêt à le briser. » En novembre 1945, le parti communiste indochinois s’autodissous déclarant : « il faut placer les intérêts de la patrie au dessus de ceux des classes ».

« Dans le nord, Ho suivait la même politique de capitulation face aux forces alliées, dans ce cas aux Chinois et aux Français. Cependant, cela prit beaucoup plus de temps qu’au sud, car les troupes chinoises arrivèrent seulement fin septembre, laissant au Viet Minh le temps de consolider son pouvoir. Aussi, le Vietminh avait sa propre zone de guérilla armée au nord, et les Chinois n’étaient pas activement opposés à un Vietnam indépendant. Dans la ligne de sa politique d’ »ouverture » de la coalition pour y inclure les nationalistes bourgeois et les leaders catholiques, Ho décréta en novembre la liquidation complète du parti communiste indochinois. La déclaration du Comité central affirmait que « afin d’accomplir la tâche du Parti … en vue d’une union nationale sans distinction de classes, de partis est un facteur indispensable » et que ce geste a été fait pour montrer que les Communistes « sont toujours disposés de placer les intérêts de leur pays au dessus de ceux de classe, et de renoncer aux intérêts du Parti pour servir ceux du peuple vietnamien. »

A cette époque, cependant, l’opposition était toujours forte au Nord. Le groupe La Lutte publiait à ce moment un quotidien à Hanoï, Tran Dao (La Lutte), qui avait une diffusion de 30.000 exemplaires à la fin 1945. Un courrier du secrétariat de la Quatrième Internationale à ce moment parlait d’un groupe La Lutte bien organisé mais persécuté dans le nord. Conduit par Ta Thu Thau, ancien dirigeant des éditeurs du Tonkin dans les années 1937-38, il tenait de grands meetings et publiait de nombreux ouvrages en plus de son quotidien. (…)

Ta Thu Thau fut arrêté par le Viet Minh au cours d’un voyage vers le sud. Jugé trois fois par des comités du peuple locaux, il fut acquitté trois fois, un tribut à la réputation des trotskystes à cette époque. Finalement, il fut simplement fusillé à Quang Ngai, en février 1946, sur ordre du dirigeant stalinien du sud Tran Van Giau. (…)

Ayant liquidé physiquement tous les dirigeants trotskystes au Vietnam, Ho pouvait maintenant conclure un « marché » avec le gouvernement français (qui comportait François Billoux comme ministre de la Défense !) L’accord préliminaire entre la France et la. « République Démocratique du Vietnam » signé à Hanoï le 6 mars prévoyait notamment que « le gouvernement du Vietnam se déclarait prêt à recevoir amicalement les forces armées françaises. » et à accepter le stationnement de 15.000 hommes des troupes françaises au nord du 16e parallèle. Le sens de l’accord était une indépendance limitée sous l’égide de l’Union française. »

(extraits de « Workers vanguard » - Ligue spartakiste)

« Le révolutionnaire Ta Thu Thu est né le 5 mai 1906 à Tan Binh (Long Xuyen), le quatrième enfant d’une famille nombreuse et pauvre. Dès l’âge de 11 ans, après le décès de sa mère, il étudie tout en aidant son père à nourrir six bouches. Après avoir été diplômé du lycée, il a enseigné à Saïgon et a rejoint des groupes de jeunes patriotiques, dont le Young Annam Party (Jeune Annam) en 1925, qui a ensuite été dissous par le gouvernement colonial. Tạ Thu Thau considère cette étape de sa vie comme un "rêve de jeunesse". En 1926, Ta Thu Thu a participé à de nombreuses manifestations contre le gouvernement français, réclamant la liberté et la démocratie pour le peuple vietnamien. Arrivé en France en juillet 1927, alors qu’il n’avait que 21 ans, il fréquenta le département des sciences (Université de Paris), il rejoignit le Parti de l’indépendance vietnamienne (PAI) du patriotique Nguyen The Truyen et en prit le contrôle en 1928. quand Nguyen The Truyen est rentré chez lui. En 1929, après une période d’action anticoloniale active sur la position d’un nationaliste, il a contacté la gauche d’opposition française et a été introduit par Alfred Rosmer - un ami, camarade et disciple de Trotsky.dans cette organisation. Dès lors, il est devenu le premier chef trotérite vietnamien, avec ses camarades Huynh Van Phuong et Phan Van Chanh. Le 20 mai 1930, Ta Thu Thu et un certain nombre de ressortissants vietnamiens en France ont participé à une manifestation devant l’Elysée (palais présidentiel français), contre l’exécution coloniale française du parti de soldats patriotiques à Yen Bai. Plus tard, il a été arrêté avec 18 autres Vietnamiens d’outre-mer et déporté au Vietnam à la fin du mois de mai.

Moins de 15 ans après son retour dans son pays jusqu’à son assassinat en 1945, Ta Thu Thau était un célèbre chef patriotique au Vietnam. En tant qu’organisateur et chef du mouvement d’opposition de la gauche tribite, devenu plus tard le Parti communiste indochinois, il a travaillé la révolution par tous les moyens tels que la publication du prolétariat (mai 1932), travaillant dans le journal français. 1933), candidat au conseil municipal de Saigon (mai 1933, candidat au conseil du district de Nam Ky, avril 1938) ... De 1932 à 1940, Ta Thu Thu a été arrêté 6 fois et condamné à 5 fois, soit un total de 13 ans de prison et 10 ans d’exil. Fin 1944, après avoir été libéré de Con Dao, il envisage de créer le Parti social des bateliers. Cette intention échoua car début septembre 1945, en route vers le sud, après avoir contacté un certain nombre de camarades du nord pour publier Fighting, porte-parole du parti socialiste des bateliers du nord, il fut emmené par le Viet. Minh et assassiné dans un champ de saules sur la côte de My Khe (province de Quang Ngai) alors qu’il avait 39 ans. Non seulement un révolutionnaire résilient, Ta Thu Thu était aussi un écrivain pointu (il était doué pour écrire la littérature vietnamienne ainsi que la littérature française), un excellent orateur, un intellectuel prestigieux et un tempérament paisible., Amabilité. Ceux qui l’ont connu l’ont mentionné plus tard avec des mots respectueux. Son nom a été donné à une rue près du marché Ben Thanh, à Saigon : 10 ans après le jour de la « libération du Sud », cette route a été rebaptisée.

Nous ne pourrons jamais avoir la bonne réponse à cette question. Une telle instruction, même si elle existait par écrit, était sûre d’avoir été brûlée. À cet égard, le « grand frère » de l’Union soviétique a créé un précédent « à suivre » pour tous les autres « vassaux » du bloc « socialiste » : dès 1920 (c’est-à-dire lorsque Lénine était vivant et éveillé), il y avait une directive approuvée qui interdisait strictement "l’inclusion de résolutions sur les questions les plus importantes du Politburo dans les procès-verbaux officiels [des sessions du Politburo].]". Dans les années suivantes, le Parti communiste de l’Union soviétique a publié une série de directives et de résolutions pour « crypter » ou dissimuler les preuves de leurs mauvais péchés devant les historiens et avant la génération suivante [3]. Rappelons que le Parti communiste de l’Union soviétique a pris la décision ci-dessus en 1920, alors que la Russie soviétique était sortie d’une situation dangereuse en raison de l’intervention des pays « capitalistes » et de l’opposition des forces de la diphtérie dans l’eau. Au Vietnam, dans la seconde moitié de 1945, alors que le gouvernement du Viet Minh était encore "en bas âge" et que les trotistes patriotiques étaient considérés comme des "hommes de main impériaux", "des hommes de main pour les fascistes" ..., doivent "détruire immédiatement" et "proprement. punir ", alors la décision d’assassiner Ta Thu Thu et d’autres dirigeants piétinés doit être considérée comme une" résolution importante "et digne de" confidentialité " avant la postérité". Mais le "cryptage" le plus efficace, est non funéraire, consiste à supprimer tous les documents et papiers, est de tuer tous les témoins, même les auteurs, dans la mesure du possible. Restaurer l’histoire après toutes ces années, en particulier l’histoire d’une période extrêmement déroutante et compliquée comme 1945-1946, n’est pas une tâche facile. Plusieurs fois, nous ne pouvons nous fier qu’aux sources « orales » rapportées par les gens. Les « témoins » de cette époque, le cas échéant, sont maintenant également au seuil de « la perte ». Peuvent-ils se rappeler et raconter exactement ce qui s’est passé ? Sous l’impact de la situation politique au Vietnam, dans quelle mesure les informations fournies par eux peuvent-elles être considérées comme convaincantes ? Telles sont les questions et les doutes habituels que nous devons nous poser avant la mort de Ta Thu Thau, ainsi que d’éventuels « soupçons » historiques, qui sont considérés comme des « points blancs » dans l’histoire Vietnam moderne et contemporain. Le Parti communiste du Vietnam, dans ses documents officiels, est d’avis que l’extermination des militants trio-patriotiques est une "grande victoire" pour le parti. Mais, tout en déformant et diffamant avec parcimonie les activités patriotiques des cerfs-volants de trot, ils ne semblent jamais mentionner comment une telle « grande victoire » était dans la pratique. Un article résumant les « glorieuses victoires » du Parti communiste en 1945 dans la suppression et la destruction des organisations de gangsters, n’est que très général : « Ma presse a condamné strictement les tritks Notre peuple a dévoilé ses visages réactionnaires, le gouvernement populaire a correctement puni les troteurs ... La Révolution d’août 1945 a balayé un grand nombre de l’élément gangster pourri »[4]. Il n’y avait pas un mot sur les propriétaires de cette "glorieuse victoire" !

Retracer la vérité, l’historien Daniel Hémery, ancien membre du parti communiste français, qui a fait de gros efforts pour reproduire la vérité sur la mort de Ta Thu Thu et de ses camarades. En tant qu’historien spécialisé dans le sujet du Vietnam, il a écrit de nombreux livres sur l’histoire du Vietnam ; Sa thèse de doctorat a également abordé le sujet de Ta Thu Thau et du groupe de treillis au Vietnam. Cependant, en raison de nombreux obstacles matériels et de preuves (en particulier la dissimulation du Parti communiste du Vietnam), dans les années 1970, il a pu émettre des « hypothèses » en déduire quelle « hypothèse » est la plus raisonnable. Parmi les documents en vietnamien, un accent particulier doit être mis sur les découvertes du groupe de gangsters vietnamiens en France, basées sur de nouveaux événements, les textes nouvellement révélés, « transparents », basés sur le récit de certains des anciens Trellites survivants. Ces conclusions ont été résumées par M. Hoang Khoa Khoi, le chef du groupe, dans l’article Qui a assassiné Ta Thu Thu et les politiciens vietnamiens ? posté sur Profil du mouvement quaternaire du Vietnam [5]. Dans cet article, M. Hoang Khoa Khoi revient sur trois « hypothèses » de l’historien Daniel Hémery sur le cerveau de l’assassinat de Ta Thu Thu : 1. Le général Nguyen Binh, commandant de l’armée sud-vietnamienne. 2. Tran Van Giau et Duong Bach Mai, deux dirigeants publics du Parti communiste du Vietnam à Saigon, sont également notoires Zarinsi [6]. 3. Il s’agit de M. Ho Chi Minh, le chef suprême du parti [7].

Avec des arguments et des preuves pointus et convaincants, l’auteur a exclu les deux premiers et a favorisé le troisième parce que, selon lui, Hô Chi Minh lui-même est le "père spirituel" de tous. Même les purges et le terrorisme des organisations de gangsters vietnamiens, car il était vivant toujours à l’étranger et opéré sous le contrôle de la Troisième Internationale. Nous avons également appris que six ans avant que le Viet Minh n’organise le massacre de tous les soldats patriotiques, six ans avant que l’article doit avoir été éliminé ! [8] ne soit officiellement introduit. Sur le drapeau de libération du Parti communiste vietnamien comme un cri pour tuer les assoiffés de sang, M. Ho Chi Minh, outre-mer, a utilisé des mots très provocants pour appeler à "anéantir" les braves gens. -Kit, "hommes de main fascistes", "malhonnêteté", "chiens de chasse", "vente bon marché du pays" ... Ainsi, M. Ho Chi Minh et ses successeurs devront répondre lorsque lors d’une rencontre qui aura lieu en 1946 [9] avec l’écrivain français Daniel Guérin, ami et ancien camarade de Ta Thu Thu dans la gauche d’opposition française, il déclara : « Ta Thu Thu est un grand patriote. J’ai pleuré sa mort. »(Tạ Thu Thau était un grand patriote, nous le pleurons) ? Mais bientôt, M. Ho Chi Minh a ajouté : "Mais quiconque ne suivra pas le chemin que j’ai tracé sera brisé" [10]. Il est compréhensible que cette seconde déclaration - que Tran Van Giau, dans une conférence à Paris à l’été 1989, jugeait fausse - soit une confession sincère de la responsabilité de Ho Chi Minh sur la mort de Ta Thu Thu [11] ?

M. Hoang Khoa Khoi, dans l’article susmentionné, a fait une déclaration définitive : « … la personne tenant un couteau ou tirant n’est qu’un agent, pas le principal coupable. Le principal coupable doit être trouvé parmi les dirigeants du Parti communiste du Vietnam, dont Ho Chi Minh. [...] Le coupable est celui qui a aiguisé le couteau et monté la balle pour la tête de la tête. Cependant, pour que l’histoire soit claire, il est également souhaitable de comprendre les circonstances du meurtre de Ta Thu Thu et de "révéler le nom" de ces bourreaux directs. À cet égard, les ressources dont nous disposons actuellement sont également très limitées. Après avoir interrogé "au Vietnam, qui a tué Ta Thu Thu et [vos] camarades ?", M. Hoang Khoa Khoi a déclaré : "Après enquête, nous avons appris l’existence des trois coupables. Ce sont tous des communistes. La première personne est Kieu Dac Thang, responsable de l’Union. La deuxième personne est Nguyen Van Tran, qui a étudié à Moscou. La troisième personne est Nguyen Van Tay, ancien ministre du gouvernement Tran Van Giau ». Il faut ajouter que le personnage de Nguyen Van Tran dont il est question ici est M. Nguyen Van Tran, décédé depuis un certain temps, un communiste « traître », l’auteur du livre Écrire à la mère et à l’Assemblée nationale est populaire en À cette époque, il utilisait encore beaucoup de mots et de rhétoriques grossiers, voire grossiers, en se référant à Ta Thu Thau et aux patriotes trotistes au Vietnam. Dans le livre Vietnam 1920 - 1945 (Révolution et contre-révolution sous la période coloniale [12]) de Ngo Van, un ancien trotiste, qui était un camarade de Ta Thu Thu au Vietnam, je viens d’écrire très brièvement : ". .. Je suis retourné vers le sud. […] Les gens racontent différemment ce qui s’est passé par la suite. Nous ne savons pas exactement où Thu a été arrêté, mais tout le monde a dit que c’était à Quang Ngai et a tenu le Viet Minh pour responsable. Ils ont également évoqué les soupçons des gardes chargés de tirer [Ta Thu Thu], quand il a appris qu’il s’était défendu dans un soi-disant procès : il avait justifié sa vie révolutionnaire. L’ordre appelé à tirer trois fois, les trois fois où les hommes armés ont été abaissés, à ce moment-là, le « juge » s’est terminé par un coup de pistolet dans le dos (le tueur nommé Tu Ty). C’était le premier jour de septembre 1945 »[13]. L’auteur Tran Ngon Phieu dans l’article The Final Witnesses a ajouté : « … M. [Ta Thu Thau] a été arrêté en passant par Quang Ngai le 18 août 1945, a été détenu au domicile de Xuan Pho puis tué dans le champ de Duong, plage de My Khe » .

Parmi les documents entre nos mains, seul l’article intitulé J’ai vu Ta Thu Thau est mort d’un homme du nom de Nguyen Van Thiet, publié dans le journal The Soul Weekly de "Vietnam Engineering Corporation" (Rassemblement des travailleurs vietnamiens) de Paris en 7 (30-7) et 8 (7-8) en 1949, est un récit détaillé et complet de la mort de Ta Thu Thu. Cet article a été republié dans l’ouvrage historique des Vietnamiens en France 1940 - 1954 [14] par Dang Van Long, un ancien savant résidant en France. Lors de certaines conversations avec l’auteur du livre, il nous a dit : selon lui, la plupart des informations contenues dans l’article pouvaient être considérées comme véridiques. Toujours selon lui, il y a quelques années, il semblerait que quelqu’un ait même rencontré le coupable qui a tué Ta Thu Thu au Vietnam. »

Un demi-siècle après la naissance de l’article ci-dessus, il semble que "la nation vietnamienne" n’ait pas encore rencontré le désir sincère de l’auteur de l’article ci-dessus, de "rembourser l’ennemi de Ta Thu Thu" : amener les auteurs directement et indirectement devant la juridiction nationale. À une époque où la << réconciliation conciliante >> était un slogan largement acclamé, la réitération de la vérité de certains événements historiques qui se sont déroulés depuis longtemps visait également à effacer les ordures du passé, à rendre l’honneur aux patriotes injustement massacrés. . "La vérité, juste la vérité !", Un très bon slogan évoqué lors de la réforme en Union soviétique il y a cinquante ans, pourrait être un "miracle" pour un Vietnam libre et démocratique de ce troisième siècle. L’auteur tient à remercier les membres du groupe quaternaire du Vietnam en France pour leur permission d’utiliser certains des travaux et travaux de recherche du groupe. (Les premiers jours du printemps 1999)

Notes :

1. Actualités L’histoire du Parti communiste du Vietnam, publié pour la première fois en 1946, le livre "oreiller de chevet", "manuel" de tous les membres du Parti communiste vietnamien. 2. Toujours en 1989, plus de 100 personnalités en France et dans le monde ont co-signé un appel pour restaurer l’honneur et la dignité de Ta Thu Thu et de ses camarades tels que Tran Van Thach, Phan, Van Lob, Huynh Van Phuong. .. 3. À cet égard, on peut citer deux livres de l’écrivain et historien russe Edvard Radzinsky : Le dernier tsar (La vie et la mort de Nicolas II) et Staline. 4. Rétrospective de la lutte du parti contre les gangsters réactionnaires - The Tap (Communist Magazine No. 2-1983). 5. Bibliothèque de recherche (Paris) publiée en 1993. 6. M. Tran Van An, un nationaliste, a également déclaré que "Tran Van Giau est le principal coupable" de l’assassinat de Ta Thu Thau. Veuillez voir l’entretien avec M. Tran Van An au printemps 1993, enregistré par le docteur Nguyen Hoai Van. 7. Dans le mémoire politique sanglant vietnamien de ma ville natale (Van Nghe Publishing House, publié en 1993), le général Hoang Linh Do Mau a également déclaré que « le chef de la Quatrième Internationale, M. Ta Thu Thu, souffrait de Hô Chi Minh-Ville. Minh a comploté pour que la milice Quang Ngai tue en route vers le sud ». 8. Tan Trao’s, daté du 23 octobre 1945, actuellement archivé au Département des archives du Bureau central du Parti communiste du Vietnam. 9. À l’époque, M. Ho Chi Minh était le chef de la délégation du gouvernement vietnamien en France. 10. Ce détail est publié dans Au Service Des Colonisés 1930 - 1953, Editions de Minuit Publishing, Paris 1954. 11. Plus récemment, dans un article intitulé Les derniers témoins, l’auteur Tran Ngon Phieu a déclaré : « ... lorsque M. Thau est mort, un journaliste a interrogé M. Ho Chi Minh à Hanoï à ce sujet. Il a répondu que la localité avait tué un patriote. par erreur ". 12. Langue originale française : Vietnam 1920 - 1945 (Révolution et contre-révolution sous la domination coloniale. 13. Extrait de l’annexe du livre (Paragraphes - Biographies de certains révolutionnaires vietnamiens), version vietnamienne (non publiée). 14. Bookcase Research publié en 1997.

Source : https://nghiencuulichsu.com/2015/09/07/tim-hieu-vu-am-sat-ta-thu-thau/

Ai Giết Tạ Thu Thâu ?

Ta Thu Thau est né le 6 mai 1906 à Tan Binh (Longxuyên, sud Vietnam), quatrième enfant d’une famille nombreuse et très pauvre : son père était menuisier. En 1925, il commença à travailler comme enseignant à Saigon. [1] À l’âge de 20 ans, avec la plupart des jeunes « éduqués », Ta Thu Thau - dans une expérience qu’il appela plus tard la « folie de sa jeunesse » - rejoignit le groupe nationaliste Young Annam, qui fut bientôt dissous par le Gouvernement colonial français. [2] Le 24 mars 1926, Ta Thu Thau a pris part à une manifestation de masse pour marquer le retour de France du chef constitutionnel-nationaliste Bui Quang Chiêu et le 4 avril 1926 à la manifestation marquant les funérailles du nationaliste vétéran Phan Chau Trinh . [3] Le 21 mars de cette année-là, il avait pris part à une réunion dans la rue Lanzarotte, Saigon, organisée par Nguyen An Ninh, pour les libertés démocratiques et contre l’exploitation des Annamites, tous deux originaires d’Annam et ceux du Tonkin. Il a écrit pour le journal Annam de l’avocat nationaliste Phan Van Truong. [4]

Ta Thu Thau arrive en France en septembre 1927 et s’inscrit à la faculté des sciences de l’Université de Paris. Il a rejoint le Dang Viet Nam Dôc Lap (Parti de l’indépendance annamite - PAI), et après son fondateur Nguyen The Truyen est revenu au Vietnam en 1928, a pris la responsabilité de son travail. [5] La Résurrection mensuelle anticolonialiste, qui a commencé en décembre de la même année, mais a été de courte durée, a été publiée par Ta Thu Thau en collaboration avec Huynh Van Phuong. [6]

En janvier 1929, les Jeunesse Patriotes de Pierre Taittinger [7] se heurtèrent aux Annamites sous l’influence du PAI. Ta Thu Thau a attaqué L’Humanité, le journal du Parti communiste français, pour la « mauvaise foi » de son récit, et le Parti communiste français (PCF) pour son incapacité à intervenir au nom des Annamites arrêtés lors de cette réunion, et a écrit sur le « châtiment à exiger de la Commission coloniale du PCF » pour son « travail de factions contre-révolutionnaire » au sein du PAI. Le groupe annamite de la section coloniale du PCF, dirigé par Nguyen Van Tao [8], espérait à travers ce travail transformer les membres du PAI en « automates pour exécuter leurs édits », comme il l’a écrit. Un dépliant rédigé par Ta Thu Thau conclut : « De notre indescriptible esclavage, nous crions à tous les opprimés des colonies : unissez-vous contre l’impérialisme européen, blanc ou rouge, si vous voulez une partie de ce monde pour vous-mêmes. En mars 1929, Ta Thu Thau tenta en vain de défendre le PAI contre sa dissolution légale par le tribunal de première instance de la Seine.

Du 20 au 30 juillet 1929, Ta Thu Thau participa au deuxième congrès de la Ligue anti-impérialiste à Francfort. [9] Dans les cercles parisiens de gauche, il rencontre Félicien Challaye, Francis Jourdain et Daniel Guérin. [10] Il a abandonné les croyances nationalistes de ses premières années et est entré dans l’Opposition de gauche trotskyste. Il avait 23 ans.

Suite à l’insurrection de Yên Bay, dans la nuit du 9 au 10 février 1930, inspiré par le Viet Nam Quôc Dân Dang (le Kuomintang annamite) [11], Ta Thu Thau expose sa perspective politique par rapport à la révolution indochinoise à La Vérité, organe de l’opposition de gauche à Paris (avril / mai / juin 1930).

La bourgeoisie indigène créée artificiellement n’est capable de faire aucune révolution ... le bloc bourgeois indigène, incapable d’existence indépendante, s’est solidement soudé à la bourgeoisie française - qui la tient fermement et l’utilise pour briser la lutte révolutionnaire au nom du nationalisme annamite.

Le soulèvement mal organisé de Yên Bay ... sans liaison entre son organisation et la population civile ... a été lancé sur une base idéologique confuse ... une synthèse sun-yat-seniste de démocratie, nationalisme et socialisme [12 ] ... une sorte de mysticisme nationaliste.

Cette politique obscurcit les relations de classe concrètes et la liaison réelle et organique entre la bourgeoisie indigène et l’impérialisme français ... Ceux qui parlent d’indépendance immédiate et intégrale n’ont rien de plus qu’une conception mécanique et formaliste de la lutte. Aucun d’eux ne peut douter que, derrière ces mots impressionnants, il y a un peuple au sein duquel opèrent des changements moléculaires perpétuels des classes sociales, d’autant plus imperceptibles qu’ils sont voilés par l’apparition du conflit entre les races, qui dans beaucoup de les yeux des gens sont réels et éternels ... Ni le terrorisme ni le gandhisme ne résoudront le problème colonial ... Une révolution basée sur l’organisation des masses prolétariennes et paysannes est la seule capable de libérer les colonies ... La question de l’indépendance doit être lié à celui de la révolution socialiste prolétarienne.

Ta Thu Thau a critiqué ici la Troisième Internationale et le PCF pour leur négligence dans la formation des cadres marxistes, et pour leur approche empirique de la soi-disant « situation révolutionnaire continue » en Indochine ; il dénonça la « fausse politique de l’Internationale », la politique aventuriste de la troisième période, à la suite de laquelle « les révolutionnaires prolétariens avaient capitulé devant les partis nationalistes ... » et « la révolution chinoise avait été conduite au cimetière ».

Phrases

Le 22 mai 1930, les étudiants annamites de Paris manifestèrent sur les Champs d’Elysées contre plus de 50 condamnations à mort prononcées contre des participants au soulèvement de Yên Bay ; Ta Thu Thau a été arrêté et, le 30 mai, expulsé de France vers le Vietnam avec 18 de ses compatriotes.

Lorsque le trotskyste clandestin Ta doi lâp (opposition de gauche) a été formé à Saïgon vers la fin de 1931, Ta Thu Thau était l’un de ses fondateurs. Mais le groupe se divisa bientôt en trois factions : Ta Thu Thau organisa le groupe Dông duong công san (communisme indochinois), qui, à partir du 1er mai 1932, publia un double journal, Vô San (prolétarien). Huynh Van Phuong et Phan Van Chanh, qui faisaient également partie des déportés de France, ont publié des journaux de propagande communiste sous le titre Ta doi lâp tung tho (Publications de l’opposition de gauche). Un autre déporté de France, Ho Huu Tuong, avec d’autres opposants au Parti communiste indochinois, a formé le groupe Thang muoi (octobre). [13]

Ces groupes clandestins ont rapidement été frappés par une répression sévère. Quarante et une personnes ont été arrêtées à Saïgon et dans les provinces de Baclieu, Baria, Giadinh et Soctrang. Arrêté le 8 août 1932, Ta Thu Thau fut libéré avec un avertissement le 21 janvier 1933 ; mais 15 militants ont été condamnés à entre quatre mois et cinq ans d’emprisonnement lors d’un procès de 21 trotskystes le 1er mai 1933.

Aux élections municipales de Saïgon les 30 avril et 7 mai 1933, Ta Thu Thau a mené une agitation légale avec le communiste stalinien Nguyen Van Tao, les nationalistes Nguyen An Ninh, Tran Van Thach, Le Van Thu, Trinh Hung Ngau et d’autres. [14] Ce groupe a constitué une liste « ouvrière » (so lao dong) pour les élections, événement inhabituel pour l’Indochine. Un journal de langue française, La Lutte (La lutte), a été publié pour soutenir la campagne (les journaux de langue annamite étaient soumis à la censure) ; le premier numéro était daté du 24 avril 1933 et le journal a disparu le lendemain de l’élection. Face à une réaction stupéfaite de la société colonialiste, deux candidats de la « liste ouvrière » ont été élus au conseil municipal.

Le 15 novembre de la même année, à l’initiative d’un cercle d’étude d’anciens étudiants en France, Ta Thu Thau a donné une conférence sur la dialectique, devant un large public d’étudiants et d’ouvriers réunis dans une coopérative collégiale.

En 1934, du « Front uni » des trotskystes, des staliniens et des nationalistes « pour la défense de la classe ouvrière », le groupe La Lutte a été formellement constitué ; les trotskystes retiennent leur critique de l’URSS et du stalinisme, les staliniens leur critique du trotskysme et le journal La Lutte réapparaît le 4 octobre 1934.

Leur élection annulée [15], les membres du groupe se présentent à nouveau pour l’élection municipale de mai 1935. Ta Thu Thau fait partie des élus. Recherché par les autorités pour « activité de presse subversive », il fut condamné le 27 juin 1935 à deux ans de prison avec sursis, sanction confirmée par la cour d’appel le 10 septembre 1935. Le 26 décembre 1935, Ta Thu Thau - avec trois autres élus représentants de La Lutte - a été arrêté pour avoir prononcé un discours en faveur des chauffeurs de tilbury en grève ; ils ont été libérés le lendemain. Au procès du journal La Lutte le 18 mars 1936, Ta Thu Thau fut condamné à une amende de 500 francs devant le tribunal de Saïgon.

L’arrivée au pouvoir du gouvernement du Front populaire en France en juin 1936 [16] déclencha un vaste mouvement populaire qui balaya l’Indochine : grèves dans les plantations de caoutchouc, dans l’Arsenal, sur les chemins de fer ... et manifestations paysannes. Lors d’une réunion le 13 août 1936, principalement de militants du groupe La Lutte et de dirigeants du parti constitutionnel-nationaliste, des plans ont été esquissés pour le mouvement du Congrès indochinois. Un comité a été formé pour préparer une charte des revendications démocratiques à présenter au gouvernement du Front populaire. Le mouvement du Congrès fut interdit le 19 septembre 1936 et Ta Thu Thau, qui avait participé à sa commission de législation pour les travailleurs, fut emprisonnée avec Nguyen Van Tao et Nguyen An Ninh. Ils ont tous été libérés après 11 jours de grève de la faim, le 5 novembre.

En 1937, les grèves industrielles et les manifestations paysannes ont de nouveau explosé. Ta Thu Thau s’est retrouvé en prison du 18 mai au 7 juin, puis a été condamné par le tribunal de Saïgon le 9 juillet à deux ans de prison, condamnation contre laquelle il a fait appel. C’est à ce moment que le PCF a ordonné aux staliniens de rompre avec les trotskystes (cf. la lettre de Gitton, 19 mai 1937). [17] Une grève générale des cheminots ramena Ta Thu Thau en prison le 23 juillet 1937. Après une grève de la faim de 12 jours, il fut ramené devant le tribunal de Saïgon le 17 septembre sur une civière. Il était semi-paralysé. Condamné le 11 novembre à une nouvelle peine de deux ans à courir simultanément, il a été libéré sous condition trois mois avant la fin de sa peine, le 14 février 1939, à la veille du nouvel an annamite.

Travaillant avec ses camarades trotskystes Ta Thu Thau continua la publication du journal Tranh dau (anciennement La Lutte qui parut en langue annamite à partir d’octobre 1938), soutenant la Quatrième Internationale. Dans les pages du journal, il mène une campagne pour les élections au Conseil colonial des 16 et 30 avril 1939 [18] ,. où il a été élu avec ses deux camarades Tran Van Thach et Phan Var Hum [19] Leur programme comprenait l’opposition à un prêt national de 33 millions de piastres levé auprès du peuple « pour la défense de l’Indochine » - et cela entrait en conflit avec la position de le Parti communiste indochinois, qui était aligné sur celui du PCF, que la France devait mettre ses forces de sécurité en état de préparation au combat, à la suite du pacte Laval-Staline de mai 1935. Le 1er octobre 1939 Phan Van Hum a été condamné à cinq ans de prison pour cette propagande antimilitariste.

Ta Thu Thau fut autorisé à quitter Saïgon le 21 août 1939 pour se rendre au Siam. Il avait l’intention d’y chercher un traitement médical. Mais la guerre a éclaté et il a été arrêté et ramené à Saïgon le 11 octobre 1939. Le journal Tranh dau faisait partie des personnes touchées par une ordonnance d’interdiction le 26 septembre 1939, et le groupe de Ta Thu Thau faisait partie de ces « groupes et associations communistes »Concerné par un ordre de dissolution (décrété en octobre 1939). Condamné par le tribunal de Saïgon le 16 avril 1940 à cinq ans de prison, 10 ans d’interdiction et 10 ans de perte de ses droits civils, Ta Thu Thau fut déporté vers le camp de concentration de l’île de Poulo Condore en octobre 1940.

Coup

Après son retour du camp à la fin de 1944, Ta Thu Thau a travaillé à la construction du Socialist Workers Party (Dan xa hoi tho thuyen). Le coup d’État japonais a mis fin au pouvoir colonial français en mars 1945 et l’a remplacé par le gouvernement de Bao Dai et Tran Tron Kim. [20] Au milieu de 1945, Ta Thi Thau s’était rendu au Tonkin et avait pris contact avec des militants trotskystes dans la région de Dan phuong, y compris Luon Due Thiep, Khuong Huu An et d’autres qui publiaient le journal Chieu dau (Combat) en tant qu’organe du Parti des travailleurs socialistes du nord du Vietnam.

Ta Thu Thau a participé à des réunions de travailleurs clandestins et de paysans dans les zones minières de Nam dinh, Haiphong et Hai duong. Après la chute du Japon et l’arrivée au pouvoir de Ho Chi Minh en août 1945 [21], Ta Thu Thau espérait revenir au sud du Vietnam, mais fut arrêté par les Vietminh à Quang ngai et assassiné en septembre 1945. [22]

Faire le deuil

Au sujet de la mort de Ta Thu Thau, voici les paroles d’Ho Chi Minh en 1946, racontées par Daniel Guerin : « C’était un grand patriote et nous le pleurons ... mais tous ceux qui ne suivent pas la ligne que nous avons couché sera brisé.

Dans le mois qui a suivi l’insurrection de Saïgon du 23 septembre 1945, les camarades les plus proches de Ta Thu Thau ont mené le groupe Tranh dau au combat contre la force franco-britannique qui visait à reconquérir le Vietnam, engagement dans lequel quelque 200 hommes Tranh dau ont perdu la vie ; comme Ta Thu Thau, les dirigeants de Tranh dau ont été assassinés par les partisans de Ho Chi Minh.

Il faut rappeler qu’en 1939, faisant écho aux Procès de Moscou, Ho Chi Minh écrivit trois lettres à ses « camarades bien-aimés » décrivant les trotskystes comme « des espions et des traîtres notoires », au service du « fascisme international, chinois, espagnol, italien et allemand ». ». Les exterminer en était la conclusion implicite, mais très claire.

En tant que personne, Ta Thu Thau était sympathique et avait une grande maîtrise de soi. Répondant à une convocation du gouverneur Pages [23] en avril 1937, il déclara : « Je suis révolutionnaire et je resterai révolutionnaire tant qu’il y aura du sang dans mes veines. »

Ngo Van Xuyet

Notes

1. Saïgon a été rebaptisé Hô Chi Minh-Ville après la victoire du Front de libération nationale en 1975.

2. La France a envoyé des missions militaires au Vietnam à partir de 1848 (le centre et le sud du Vietnam constituant alors la nation d’Annam, le nord du Vietnam étant connu sous le nom de Tonkin). Le Vietnam et le Cambodge étaient sous contrôle français complet dans les années 1860, et cela a été étendu à toute l’Indochine avec la conquête du Laos en 1893. Le mouvement d’indépendance nationale a pris la forme de conspirations bourgeoises dans les premières années du XXe siècle ; au début des années 1920, il est apparu comme un mouvement de masse. Un parti constitutionnaliste a été formé en 1923 ; Des organisations nationalistes révolutionnaires ont également proliféré, dont Young Annam (Viet Nam Thanh Nien Dang) faisait partie.

3. Bui Quang Chieu a fondé le Parti constitutionnaliste bourgeois qui a suscité un sentiment de masse contre la classe féodale et les colonialistes dans les années 1920, en utilisant des occasions telles que les funérailles de Phan Chau Trinh à cette fin. Avec l’émergence des mouvements ouvriers, à commencer par les soulèvements avortés de 1930, les constitutionnalistes sont devenus extrêmement hostiles à leur égard et se sont rapprochés du gouvernement colonialiste et de la police.

Phan Chau Trinh était un mandarin au tribunal de Hue, qui a quitté son poste par dégoût de la corruption du tribunal en 1905 et a rejoint le vétéran nationaliste Phan Boi Chau en exil à Hong Kong. De retour au Vietnam en 1906, il a été accusé d’avoir inspiré un soulèvement paysan en 1908 et a été emprisonné pendant trois ans. Après avoir été libéré, il a poursuivi ses activités politiques.

4. Nguyen An Ninh a étudié le droit à Paris, où il a rejoint le mouvement nationaliste. De retour au Vietnam en 1923, il fonde pour la première fois le journal nationaliste La Cloche Felée, qui publie pour la première fois le Manifeste communiste au Vietnam ; dans les années 1930, il a joué un rôle de premier plan dans le mouvement du Congrès indochinois et dans La Lutte. La réunion de la rue Lanzarotte, qui a réuni 3 000 personnes, a été le tout premier rassemblement politique public à Saïgon. La Cloche Felée fut suivie par l’Annam en mai 1926. Son rédacteur en chef, Phan Van Truong, avait rejoint le mouvement nationaliste en tant qu’étudiant en France en 1912.

5. Nguyen Les Truyen rejoignirent également le mouvement nationaliste pendant leurs études en France et, en 1922-23, formèrent l’Union Intercoloniale pour unir les anti-impérialistes de tout l’empire français. Il retourna au Vietnam en 1928. De retour en France en 1936-37, il tenta d’établir une union de nationalités opprimées avec l’Algérien Messali Hadj.

6. Huynh Van Phuong venait d’une riche famille Mytho ; en 1927, il part étudier le droit à Paris, où il rejoint l’opposition de gauche trotskyste. Déporté au Vietnam avec Ta Thu Thau en 1930, il a édité le journal de l’opposition de gauche à Saïgon et a été actif dans le groupe La Lutte. Il a été assassiné par les staliniens en 1945.

7. Les Jeunesses Patriotes de Pierre Taittinger étaient des fascistes français, inspirés par Mussolini, qui a émergé en tant que force après l’élection en 1924 d’une coalition radicale-socialiste. C’étaient des voyous lumpen, vêtus d’imperméables bleus et de bérets pour leurs provocations publiques, bas de gamme par rapport aux Croix de Feu (principalement d’anciens militaires) et à Action Directe de Charles Maurras qui ont dirigé la tentative de coup d’État fasciste de février 1934.

8. Nguyen Van Tao a rejoint le Parti communiste français pendant ses études à Paris et est devenu un employé à plein temps en 1927 ; il a été déporté au Vietnam en 1931, où il a joué un rôle de premier plan dans l’organisation stalinienne.

9. La Ligue anti-impérialiste, fondée sous l’influence des dirigeants staliniens du Komintern en 1927 à Bruxelles, réunissait des pacifistes et d’autres gauchistes petits-bourgeois. Le congrès de Francfort, auquel Ta Thu Thau a participé, a mis fin à sa courte vie.

10. Félicien Challaye, Francis Jourdain et l’historien et écrivain Daniel Guérin étaient des anticolonialistes français, inspirateurs de nombreuses actions de soutien à la libération coloniale et fondateurs en 1933 d’un comité d’amnistie pour les prisonniers politiques vietnamiens.

11. L’insurrection de Yen Bay a commencé comme une mutinerie des troupes annamites stationnées à la frontière chinoise ; ils massacrèrent leurs officiers et contrôlèrent la garnison pendant une nuit, mais d’autres garnisons échouèrent ou furent vaincues. Le village de Co Am se leva quelques jours plus tard et fut réprimé par des bombardements aériens impitoyables. La sévérité de la répression française à la suite du soulèvement a fait du Viet Nam Quoc Dan Dong une force politique.

12. Sun Yat Sen était le fondateur du nationaliste bourgeois chinois Guomindang ; sa philosophie combinait le nationalisme anti-impérialiste, la démocratie et les idées socialistes utopiques.

13. Phanh Van Chanh a rejoint l’opposition de gauche à Paris en 1929 et a été déporté avec Ta Thu Thau en 1930. Il a travaillé comme enseignant et était rédacteur en chef du journal Saigon de l’opposition de gauche. Déporté à Poulo Condore 1940-43 ; il a été assassiné par les staliniens en octobre 1945 à Ben Sue, Thu Dau Mot. Pour Huynh Van Phuong, voir la note 6.

Ho Huu Tuong a commencé sa vie politique en tant que nationaliste, et a rejoint le mouvement trotskyste en tant que haras

Ta Thu Thau a été tué par le Vietminh dans des circonstances qui n’ont toujours pas été précisément élucidées. Tran Van Thach, Nguyen Van So, Nguyen Van Tien et d’autres travailleurs ont été assassinés par le Vietminh à Kien-an le 23 octobre 1945. Phan Van Hum et Phan Van Chanh ont « disparu » quelque part dans les zones contrôlées par les guérilleros Vietminh en Cochinchine et à Nguyen Thi Loi a été assassiné à Binh Dang (Cholon) en octobre 1945. Le Ngoc et Nguyen Van Ky, membres du LCI trotskiste, ont été torturés à mort par le Ty Cong-Au au début de 1946. D’autres membres du LCI tels que Hinh thai Thong ont été éventrés et enterrés dans une fosse commune avec des centaines d’autres révolutionnaires.

Ce sont des milliers de trotskistes et de travailleurs ou de jeunes qui les suivaient qui ont été assassinés par les staliniens vietnamiens.

En 1939, Ho Chi Minh écrivit trois lettres préparant le terrain pour les meurtres. Il a décrit les trotskystes comme « une bande de criminels », « des chiens de fuite du fascisme » et « les traîtres et les espions les plus infâmes » (10 mai 1939). Il a poursuivi en disant aux membres du PCI que les trotskystes avaient « collaboré avec les envahisseurs » et « sabotaient le mouvement » (7 juillet 1939). Il recevait 100 000 dollars par mois des Japonais. Dans un rapport rédigé en même temps, il a déclaré que les trotskystes « doivent être politiquement exterminés ».

En octobre 1945, le journal du PCI publié à Hanoï disait : "Les bandes trotskystes doivent être abattues immédiatement" et en février 1946, le ministre de l’Intérieur a déclaré : "Ceux qui ont poussé les paysans à prendre le contrôle des domaines seront punis sans pitié."
Lorsque Ho Chi Minh était à Paris à la fin de 1945, le trotskyste français Rodolphe Prager lui demanda comment et pourquoi les trotskystes vietnamiens avaient été tués. Il a dit que cela avait été fait par des responsables vietminh locaux dans des conditions dans lesquelles il était impossible pour les habitants de Hanoï de contrôler ce que faisaient tous les dirigeants locaux.

Et au cours de ce même voyage, Ho Chi Minh a déclaré au socialiste français Daniel Guerin, qui s’est également renseigné sur Ta Thu Thau : « Tous ceux qui ne suivent pas la ligne que j’ai tracée seront brisés.
Dans l’histoire officielle de la période, La Révolution d’Août (1960), Ho Chi Minh a admis avoir dû « dénoncer les saboteurs » et « arrêter les dirigeants de la bande trotskyste ».

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