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Le monde capitaliste occidental sauvé du prolétariat révolutionnaire par Staline

jeudi 25 janvier 2024, par Robert Paris

Le monde occidental (des dirigeants politiques aux media et aux intellectuels) a accueilli Staline comme un sauveur, non pas pour le protéger du nazisme mais pour le débarrasser des véritables communistes révolutionnaires

Le monde occidental (traduisez l’impérialisme anglo-américain et ses alliés) a été le premier à essayer de faire croire que le stalinisme a fait la guerre mondiale pour sauver le monde du fascisme et qu’il s’est allié aux USA, à l’empire britannique et au Canada dans ce but. C’est le gros mensonge sur lequel s’est fondée l’après-deuxième guerre mondiale et il n’en est pas sorti même après avoir lancé la guerre froide. Le mensonge de Yalta couvrait le fait que la Russie s’était alliée d’abord à Hitler, qu’elle avait pactisé complètement avec lui en Pologne, et surtout qu’en politique intérieure le stalinisme ne valait pas plus cher que le fascisme… Mais, surtout, il se fondait sur l’idée la plus mensongère : que le stalinisme tâchait de construire le socialisme dans le monde ! Les partis staliniens sont sortis de la guerre mondiale plus forts que jamais et cela aussi intéressait les dirigeants capitalistes, même s’ils ne pouvaient pas avouer pourquoi : le stalinisme les sauvait du… communisme réel, du prolétariat révolutionnaire plus dangereux que jamais à l’après-guerre, quand tous les crimes capitalistes de la guerre risquaient de se payer ! En fait, le monde capitaliste n’a jamais cru que le stalinisme voulait construire le socialisme et, au contraire, c’est parce que les dirigeants capitalistes ont compris sa nature aussi violemment contre-révolutionnaire que l’impérialisme qu’ils ont pactisé sans réserve avec lui.

Il est remarquable que les bourgeoisies occidentales n’ont utilisé d’aucune manière les accusations documentées de Trotsky contre la Russie de Staline et pas même relevé l’accusation de Trotsky selon laquelle Staline a assassiné Lénine !

https://www.lemonde.fr/archives/article/1948/05/24/staline-a-t-il-precipite-la-mort-de-lenine_1901780_1819218.html

Comme on va le constater : la thèse de la bourgeoisie occidentale sur Staline colle tout à fait à celle de Staline lui-même puisqu’elle soutient les grossières contre-vérités suivantes :

1°) Staline serait le digne successeur de Lénine dont il reprendrait fidèlement la politique et les méthodes, au plan national comme international

2°) En particulier, la dictature du parti unique, l’écrasement des minorités au sein du parti, la dictature personnelle du chef suprême, l’écrasement des nationalités, le bureaucratisme, le « socialisme dans un seul pays », les ententes dans la guerre avec les puissances impérialistes et notamment avec l’Allemagne nazie, la situation des travailleurs de Russie, le goulag seraient le produit des décisions, des perspectives défendues par Lénine

3°) Les procès de Moscou démontreraient que les anciens dirigeants de la révolution d’Octobre seraient presque tous des suppôts du fascisme, de l’impérialisme, des traitres, des assassassins et des espions employant des méthodes terroristes et l’auraient eux-mêmes reconnu lors des procès de Moscou.

4°) Le combat de Trotsky n’aurait visé qu’à remplacer la personne de Staline, par pure ambition personnelle et pour mener exactement la même politique, sinon pire vis-à-vis de la démocratie et… des démocraties.

5°) Les assassinats de masse de Staline ont été sciemment occultés dans les pays occidentaux. Les révoltes en Russie, notamment celles du goulag ont été cachées en occident. L’existence même du goulag était cachée ou jamais citée.

6°) Les dénonciations portées par les révolutionnaires comme Trotsky et Victor Serge ont été sciemment étouffées.

7°) Les assassinats de militants trotskystes par les staliniens dans les pays occidentaux et dans le reste du monde ont été occultés, couverts, niés.

Et tout cela était faux :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3446

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2018

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve114

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article93

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7137

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3415

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4567

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve890

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3480

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6768

Voici comment les bourgeoisies occidentales ont fait l’éloge de Staline qui était parvenu à tuer les bolcheviks et le bolchevisme alors que, par ses propres moyens, l’impérialisme n’y était pas parvenu…

Tout d’abord, le jugement de la grande bourgeoisie est exprimé ici par le Morning Post de Londres, du 20 janvier 1925 :

« Dans l’intérêt de la civilisation Européenne, c’est une satisfaction d’apprendre qu’enfin la victoire revient au triumvirat (Zinoviev, Kamenev, Staline), car Trotsky, avec ses qualités diaboliques entraînant les hommes à la destruction, est infiniment supérieur à la clique qui l’a remplacé. »

Source :

https://www.google.fr/books/edition/Le_monde_d%C3%A9fait_la_r%C3%A9volution_XXe_si%C3%A8/c1-BDAAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=arslane+klioua+le+monde+d%C3%A9fait&pg=PA3&printsec=frontcover

Le numéro de février de la revue américaine de gauche « The Nation » de gauche, dit ceci :

« Tout cela met au premier plan la question suivante : qui est-ce qui représente la continuation du programme bolchevique en Russie, et qui amène l’inévitable réaction contre ce programme ? Le lecteur américain a toujours estimé que Lénine et Trotsky représentaient la même cause ; la presse conservatrice et les hommes d’Etat de chez nous sont arrivés à la même conclusion. C’est ainsi que le « Time » de New York a trouvé que, pour le nouvel an, le principal motif de réjouissance était dans l’exclusion de Trotsky, prononcée par le parti communiste, affirmant tout net que « l’opposition expulsée était d’avis d’éterniser les idées et le régime qui ont séparé la Russie de la civilisation occidentale ».

A la première Conférence Internationale de Genève où assistait une délégation de Moscou, alors que le Thermidor stalinien se profilait déjà, le représentant anglais, Chamberlain, le futur homme de Munich, s’écriait en effet :

« La Grande-Bretagne ne traitera pas avec l’Union Soviétique aussi longtemps que Trotski ne sera pas fusillé. »

source :

https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/mavie/mv45.htm

L’expulsion de Trotski du C.C. et du Parti russe, ainsi que plus tard sa déportation à Alma Ata furent applaudies par la presse bourgeoise et les chancelleries occidentales comme un signe certain de la victoire de la fraction réactionnaire sur la fraction révolutionnaire.
Chamberlain complimenta même les procès de Moscou !

Winston Churchill, lui aussi, applaudissait :

« Il s’ensuivit en Russie soviétique une purge impitoyable – mais peut-être pas inutile – des milieux politiques et militaires, ainsi qu’une série de procès à partir de janvier 1937, dans lesquels le procureur Vychinsky joua un rôle si magistral. »

Churchill, s’alliant avec Staline à Yalta en 1945 et se partageant le monde avec lui et Roosevelt, affirmait : « je ne crois pas me tromper en pensant du bien de Staline » ou encore « le diable a de bonnes références ».

Pensez ! Avoir assassine le plus grand nombre de révolutionnaires et emprisonné les autres, pour Churchill, c’était une sacrée référence !

N’oublions pas que Churchil se déclarait ennemi mortel de la révolution russe quand c’était la Russie des soviets dirigée par Lénine et Trotsky. Il déclarait alors que « les bolcheviks sont les ennemis avoués de la civilisation mondiale existante ». (discours du 3 janvier 1920)

En 1931 encore, il décrivait l’URSS comme une « menace gigantesque pour la paix de l’Europe ». « Winston Churchill voit la Russie soviétique comme une menace gigantesque pour la paix de l’Europe », écrivait le « New York American », 23 août 1931.

Il s’en est suivi presque trois années au cours desquelles il n’a pas réussi à offrir de commentaires substantiels sur l’Union soviétique, une période pendant laquelle, cependant, il semble avoir considérablement ajusté ses points de vue. La montée d’Hitler a bien sûr été ici cruciale. En août 1934, le Sunday Express rapportait que Churchill avait changé d’avis à l’égard de la Russie. Un article du journaliste Peter Howard avait pour titre : « M. Churchill change d’avis : les croque-mitaines de Moscou sont désormais plutôt gentils.

Source :

https://www.google.fr/books/edition/M%C3%A9moires_de_guerre_Tome_1_1919_1941/ZsFSCwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=churchill+m%C3%A9moires+de+guerre&printsec=frontcover

Au milieu des années 1930, Churchill était parvenu à la conclusion que l’URSS avait abandonné la révolution mondiale et que, agissant à nouveau comme une grande puissance traditionnelle, elle partageait l’intérêt de la Grande-Bretagne dans la préservation de la paix en Europe. Cela détermina son attitude lors de la crise de Munich en 1938 et perdura jusqu’à Yalta.

https://imperialglobalexeter-com.translate.goog/2020/09/02/i-dont-think-im-wrong-about-stalin-churchills-strategic-and-diplomatic-assumptions-at-yalta/?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=sc

Les socialistes français (dont Blum) refusaient de dénoncer clairement les procès de Moscou :

Source :

https://www.persee.fr/doc/rhmc_0048-8003_1998_num_45_2_1919

Pas étonnant, Léon Blum devait le pouvoir à l’alliance de 1936 entre socialistes et staliniens (soi-disant communistes) et le calme social (après la tempête des grèves) à la CGT-PCF (« Il faut savoir terminer une grève »).

« Le Populaire », journal du parti socialiste de Léon Blum, cite ici « Le Messagero » italien :

« L’opinion italienne a suivi avec intérêt le procès du groupe Zinoviev-Kamenev, qui s’est déroulé à Moscou, et auquel Le Messagero consacre aujourd’hui un long article sous le titre : « La mort des obsédés ».

Tout en se faisant l’interprète de la profonde pitié qu’inspire l’exécution des seize accusés condamnés à la peine de mort, le journal écrit que c’est le dernier acte d’une tragédie entre l’utopie en conflit avec la vie.

« M. Staline, écrit-il, était dans la réalité. Ce que ses adversaires jugeaient des trahisons à l’idéal n’étaient que des concessions, aussi inévitables que nécessaires, à la logique.

« Au programme abstrait de la révolution permanente du communisme, M. Staline a opposé le plan quinquennal, la création d’une armée, une économie n’ignorant pas l’individu, une échelle de valeurs et la petite propriété ainsi qu’une politique étrangère en Europe et en Asie qui reprenait la tradition nationale, et, enfin, une politique démocratique qui interdisait les pratiques conduisant au suicide, restaurait la famille, limitait les cas de divorce et condamnait l’abandon des enfants. »

Pour le Messagero, tout comme Lénine, son successeur Staline, dont le journal fait l’éloge, connait le peuple et le comprend. Il sait lui parler et se faire entendre.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k8224018/f3.item.r=staline.zoom

La réalité anticommuniste et contre-révolutionnaire des procès de Moscou, aucun organe de presse et aucune organisation officielle occidentale ne l’a véritablement relatée :

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6243

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4693

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3160

https://www.marxists.org/francais/broue/works/1963/00/broue_pbolch_15.htm
La presse s’indigne de la présence même de Trotsky réfugié en France :

Le 7 mars 1929, « Le Populaire » (journal du parti socialiste) ayant écrit :

« M. Bliira a plaidé pour Trotsky : il a demandé qu’on l’accueillit en France, au nom des vieilles traditions. », M. E. Gascoin (Ami du Peuple du soir) répond dans Le Figaro : « La France, jusqu’ici, accueillait les victimes, mais non pas les bourreaux. » Ce qui rendait, en l’espèce, cette prétention particulièrement révoltante, c’est qu’en signant le traité de Brest-Litovsk, Trotsky, non seulement a trahi notre pays, allié de la Russie et qui s’est en partie ruiné pour elle, mais qu’en outre il a prolongé la guerre et demeure ainsi directement responsable de la mort de milliers de nos soldats. Sur les boulevards de nos villes, sur les routes de nos campagnes, « l’assassin eût rencontré des orphelins et des veuves qui eussent été, qui sont toujours ses victimes. Tout cela le sang sur les mains, la trahison abjecte, nos compatriotes et les meilleurs, sacrifiés à l’aberration la plus folle, les injures mêmes dont chaque jour le couvrent personnellement les communistes, rien n’a arrêté M. Blum. Il s’agissait d’empoisonner un peu plus la France en y introduisant un ferment de corruption plus que tout autre actif, automatiquement M. Blum, l’arrière-train chaud encore du dernier coup de pied de Cachin, s’est levé et a répondu. « Présent ». Et derrière lui c’est ici que le fait devient grave, car les réactions personnelles de « l’antipatriote ne nous intéressent pas en elles-mêmes derrière lui il y avait, se taisant mais complice, tout le Cartel, depuis Herriot, qui a rétabli ce foyer de pestilence qu’est l’ambassade des Soviets, jusqu’à Daladier autre ventre qui, hier, déplorait ouvertement la défaite des communistes, c’est-à-dire des ennemis avoués de son, pays. « Soyons des défaitistes », écrivait ce matin même Maurice Thorez, dans l’Humanité. « Qu’on expulse les missionnaires qui vont faisant briller partout la claire lumière de France, qu’on accueille Trotsky, propagandiste révolutionnaire et agent de trahison, voilà l’essentiel de leurs vœux, voilà ce qu’ils nous imposeront demain s’ils sont nos maîtres. »

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k295801s/texteBrut

« Le Matin » du 16 avril 1934 titre contre Trotsky :

« Que fait, aux portes de Paris, l’homme qui a signé la trahison russe pendant la guerre et dresse, en France, la révolution contre la paix ? »

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k578319k/f1.image.r=trotsky?rk=42918;4

Le journal Le Devoir du 17 avril 1934 rapporte l’expulsion de France de Trotsky : on verra que le journal bourgeois reprend les protestations de « citoyens », qui ne sont autres que les staliniens, sur la présence de Trotsky en France !

http://collections.banq.qc.ca/jrn03/devoir/src/1934/04/17/5226335_1934-04-17.pdf

En 1927, « La Presse », journal réactionnaire, bourgeois et antisémite, prend parti pour Staline contre Trotsky, propageant les mensonges staliniens selon lesquels « malgré la facilité accordée aux chefs de l’opposition (Trotsky et Zinoviev) de prednre part à la discussion devant le congrès et de défendre leur point de vue, ni Zinoviev, ni Trotsky ne daignèrent le faire ».

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6027409/f3.item.r=trotsky.zoom

Le 2 octobre 1927, ce journal violemment anticommuniste affirme que « Mr Trotski, à la séance du présidium du Comité exécutif de l’Internationale communiste, a déclaré que la discipline du parti communiste n’est pas obligatoire pour lui. » !!!!

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k602698r/f3.item.r=trotsky.zoom

En novembre 1927, « Le Figaro » affirme qu’« il y a une parfaite impossibilité d’appliquer le socialisme intégral auquel voudrait revenir Trotsky. »

On constatera que Le Figaro comprend que Staline ne veut pas appliquer « le socialisme intégral » et que ce journal bourgeois le soutient…

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2953229/f3.item.r=trotsky.zoom

« La Presse », torchon de la bourgeoisie déjà cité, reconnaît le 27 décembre 1927 que « Trotsky jouit dans les masses d’une très grande popularité. Dans tous les cinémas de Russie passent en ce moment des épisodes des journées d’octobre (1917), et à chaque fois que Trotsky apparaît sur l’écran la salle éclate en applaudissements. »

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k602776m/f3.item.r=trotsky.zoom

Bien entendu, Le Figaro diffusera sans gène et sans l’ombre d’une critique les mensonges énormes des procès de Moscou en 1936 :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k409219n/f3.item.r=trotsky.zoom

L’homme d’extrême droite Churchill et Staline s’entendaient comme larrons en foire :

https://www.francetvinfo.fr/monde/royaume-uni/12-aout-1942-staline-et-churchill-faisaient-la-fete-au-kremlin_3071897.html

Quand Hollywood vantait le modèle stalinien…

https://www.slate.fr/story/251494/mission-a-moscou-film-hollywood-propagande-vante-merites-urss-communisme-staline

Le monde occidental a soutenu la thèse des procès de moscou

https://www.persee.fr/doc/rfsp_0035-2950_1972_num_22_4_418968

https://www.persee.fr/doc/russe_1161-0557_2011_num_37_1_2463

La presse française a soutenu les mensonges des procès de Moscou

https://gallica.bnf.fr/conseils/content/les-proces-de-moscou-1936-1938

La grande terreur, très peu couverte par la presse occidentale

https://www.retronews.fr/conflits-et-relations-internationales/long-format/2023/06/06/les-proces-de-moscou

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