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Les meilleurs écrits athées - Seizième partie - Poésies athées

mercredi 27 septembre 2017, par Robert Paris

Les meilleurs écrits athées - Seizième partie - Poésies athées

Prévert, Tentative de description d’un dîner de têtes à Paris-France :

Ceux qui pieusement

Ceux qui copieusement

Ceux qui tricolorent

Ceux qui inaugurent

Ceux qui croient

Ceux qui croient croire

Ceux qui croa-croa…

Arthur Rimbaud, Le mal :

Tandis que les crachats rouges de la mitraille

Sifflent tout le jour par l’infini du ciel bleu ;

Qu’écarlates ou verts, près du Roi qui les raille,

Croulent les bataillons en masse dans le feu ;

Tandis qu’une folie épouvantable, broie

Et fait de cent milliers d’hommes un tas fumant ;

 Pauvres morts dans l’été, dans l’herbe, dans ta joie,

Nature, ô toi qui fis ces hommes saintement !... –

 Il est un Dieu qui rit aux nappes damassées

Des autels, à l’encens, aux grands calices d’or ;

Qui dans le bercement des hosanna s’endort,

Et se réveille quand des mères, ramassées

Dans l’angoisse et pleurant sous leur vieux bonnet noir,

Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !

Arthur Rimbaud, Les pauvres à l’église :

Parqués entre des bancs de chêne, aux coins d’église

Qu’attiédit puamment leur souffle, tous leurs yeux

Vers le chœur ruisselant d’orrie et la maîtrise

Aux vingt gueules gueulant les cantiques pieux ;

Comme un parfum de pain humant l’odeur de cire,

Heureux, humiliés comme des chiens battus,

Les Pauvres au bon Dieu, le patron et le sire,

Tendent leurs oremus risibles et têtus.

Aux femmes, c’est bien bon de faire des bancs lisses,

Après les six jours noirs ou Dieu les fait souffrir !

Elles bercent, tordus dans d’étranges pelisses,

Des espèces d’enfants qui pleurent à mourir.

Leurs seins crasseux dehors, ces mangeuses de soupe,

Une prière aux yeux et ne priant jamais,

Regardent parader mauvaisement un groupe

De gamines avec leurs chapeaux déformés.

Dehors, le froid, la faim, l’homme en ribote :

C’est bon. Encore une heure ; après, les maux sans noms !

 Cependant, alentour, geint, nasille, chuchote

Une collection de vieilles à fanons :

Ces effarés y sont et ces. épileptiques

Dont on se détournait hier aux carrefours ;

Et, fringalant du nez dans des missels antiques,

Ces aveugles qu’un chien introduit dans les cours.

Et tous, bavant la foi mendiante et stupide,

Récitent la complainte infinie à Jésus,

Qui rêve en haut, jauni par le vitrail livide,

Loin des maigres mauvais et des méchants pansus,

Loin des senteurs de viande et d’étoffes moisies,

Farce prostrée et sombre aux gestes repoussants ;

 Et l’oraison fleurit d’expressions choisies,

Et les mysticités prennent des tons pressants,

Quand, des nefs où périt le soleil, plis de soie

Banals, sourires verts, les Dames des quartiers

Distingués, - ô Jésus ! - les malades du foie

Font baiser leurs longs doigts jaunes aux bénitiers.

Jacques Prévert, Ecritures saintes :

A

Paul et

Virginie

au tenon et à la mortaise

à la chèvre et au chou

à la paille et à la poutre

au-dessus et au-dessous du panier

à

Saint-Pierre et à

Miquelon

à la une et à la deux

à la mygale et à la fourmi

au zist et au zest

à votre santé et à la mienne

au bien et au mal

à

Dieu et au

Diable

à

Laurel et à

Hardy.

Dieu est un grand lapin

Il habite plus haut que la terre

tout en haut là-haut dans les cieux

dans son grand terrier nuageux.

Le diable est un grand lièvre rouge

avec un fusil tout gris

Pour tirer dans l’ombre de la nuit

mais

Dieu est un gros lapin

il a l’oreille du monde

il connaît la musique

une fois il a eu un grand fils

un joyeux lapin

et il l’a envoyé sur la terre

pour sauver les lapins d’en bas

et son fils a été rapidement liquidé

et on l’a appelé civet.

Évidemment il a passé de bien mauvais moments

et puis il a repris du poil de la bête

il s’est remis les os en place

les reins le râble la tête et tout

et il a fait un bond prodigieux

et le voilà maintenant rude lapin

bondissant dans les cieux

à la droite et è la gauche

du grand lapin tout-puissant.

Et le diable tire dans l’ombre

et revient bredouille chaque nuit

rien dans son charnier

rien à se mettre sous la charnière

et il pique de grandes colères

il arrache sa casquette de sur sa tête

et il piétine dans la poussière

et après il est bien avancé

et il est obligé de mettre

tous les jours que le lapin fait

son chapeau des dimanches.

Mais son chapeau des dimanches

c’est un fantôme de lapin

un feu follet des fabriques

et il fait des facéties

c’est pour cela que le diable

n’a jamais son chapeau sur la tête

pas même les jours de fête

mais à côté de sa tête

au-dessus de sa tête

ou même comme ça derrière la tête

oui

exactement à dix ou quinze centimètres

derrière sa tête

et il attrape tout le temps des migraines

de la grêle du vent

et des otites dans les oreilles.

Quand il rencontre

Dieu

il est très embêté

parce qu’il doit le saluer

c’est réglementaire

puisque c’est

Dieu le fondateur

du ciel et de la terre

lui il est seulement l’inventeur

de la pierre à feu

et

Dieu lui dit

Je vous en prie mon ami restez couvert

mais le diable ne peut pas

mettez-vous à sa place

puisque son chapeau ne tient pas en place

alors il se rend compte

qu’il est légèrement ridicule

et il s’en retourne chez lui en courant

il allume un grand feu en pleurant

et il se regarde dans son armoire à glace

en faisant des grimaces

et puis il jette l’armoire dans le feu

et quand l’armoire se met à pétiller

à craquer à crier

Il devient tout à coup très joyeux

et il se couche sur le brasier

avec une grande flamme blanche

comme oreiller

et il ronronne tout doucement

comme le feu

comme les chats quand ils sont heureux

et il rêve aux bons-tours qu’il va jouer au bon Dieu.

Dieu est aussi un prêteur sur gage

un vieil usurier

il se cache dans une bicoque

tout en haut de son mont-de-piété

et il prête à la petite semaine

au mois au siècle et à l’éternité

et ceux qui redescendent avec un peu d’argent

en bas dans la vallée le diable les attend

il leur fauche leur fric

il leur fout une volée

et s’en va en chantant la pluie et le beau temps.

Dieu est aussi un grand voyageur

et quand il voyage

pas moyen de le faire tenir en place

il s’installe dans tous les wagons

et il descend dans tous les hôtels à la fois

à ces moments-là

tous les voyageurs marchent à pied

et couchent dehors

et le diable passe

et crie

Oreillers couvertures

et tous appellent

Pst...

Pst...

Pst...

mais lui dit ça simplement comme ça

pour les emmerder un peu plus

il a autre chose à faire

que de s’occuper vraiment de ces gens-là

il est seulement un peu content

parce qu’ils prennent froid.

Dieu est aussi une grosse dinde de Noël qui se fait manger par les riches

pour souhaiter la fête à son fils.

Alors les coudes sur la sainte table

le Diable regarde

Dieu en face

avec un sourire de côté

et il fait du pied aux anges et Dieu est bien embêté.

Prévert :

A comme absolument athée

T comme totalement athée

H comme hermétiquement athée

é accent aigu comme étonnement athée

E comme entièrement athée

pas libre penseur

athée

il y a une nuance

Germain Nouveau, Athée :

Je m’adresse à tout l’Univers,

Après David, le roi psalmiste.

Oui, Madame, en ces quelques vers,

Je m’adresse à tout l’Univers.

Sur les continents et les mers,

Si tant est qu’un athée existe,

C’est moi, dis-je, à tout l’Univers,

Après David, le roi psalmiste.

Je me fous bien de tous vos dieux,

Ils sont jolis, s’ils vous ressemblent,

Et bons à foutre dans les lieux.

Je me fous bien de tous vos dieux,

Je me fous même du bon vieux,

L’unique, devant qui tous tremblent ;

Je me fous bien de tous vos dieux,

Ils sont jolis, s’ils vous ressemblent.

Je ris du Dieu des bonnes gens,

S’il en est encor par le monde ;

Avec les gens intelligents.

Je ris du Dieu des bonnes gens.

Sacré Dieu ! quels airs indulgents !

Quel gros cul, quelle panse ronde !

Mais... pour les seules bonnes gens,

S’il en est encor par le monde.

Je me fous aussi de celui

Des grands philosophes, très drôles,

Qui parfois se prennent pour lui.

Je me fous aussi de celui

Dont l’incommensurable ennui

Voudrait peser sur nos épaules.

Je me fous aussi de celui

Des grands philosophes, très drôles.

Je plains fort, vous entendez bien,

Tout homme qui dit : Dieu, sur terre,

Indou, musulman ou chrétien,

Je le plains, vous entendez bien ;

Le déiste aussi, qui n’est rien

Dans l’église ou le phalanstère.

Je plains fort, vous entendez bien,

Tout homme qui dit : Dieu sur terre.

Je suis comme le vieux Blanqui

Je dis aussi : « Ni Dieu ni maître. »

Ni maîtresse... c’est riquiqui.

Je suis comme le vieux Blanqui.

Je me fous de n’importe qui.

Je jette tout par la fenêtre,

Et je me fous bien de Blanqui,

Comme de son « Ni Dieu ni maître. »

Je n’en ai qu’un, mais assez bon

Nom de Dieu ! pour que je l’écule,

Votre vrai Dieu, Dieu sans... rayon.

Je n’en ai qu’un, mais assez bon :

Le monde entier, ce grand capon,

Vit dans la peur de sa férule.

Je n’en ai qu’un mais assez bon

Nom de Dieu ! pour que je l’écule.

L’un ou l’autre mot m’est égal,

Si mon langage est clair, Madame.

Être clair c’est le principal.

L’un ou l’autre mot m’est égal.

Mais l’autre était grossier pas mal,

Et... j’ai le respect de la femme.

L’un ou l’autre mot m’est égal.

Si mon langage est clair, Madame.

Jacques Brel, La statue :

J’aimerais tenir l’enfant d’Marie

Qui a fait graver sous ma statue

"Il a vécu toute sa vie

Entre l’honneur et la vertu"

Moi qui ai trompé mes amis

D’faux serment en faux serment

Moi qui ai trompé mes amis

Du jour de l’An au jour de l’An

Moi qui ai trompé mes maîtresses

De sentiment en sentiment

Moi qui ai trompé mes maîtresses

Du printemps jusques au printemps

C’t enfant d’Marie je l’aimerais là

Et j’aimerais qu’les enfants ne me regardent pas

J’aimerais tenir l’enfant d’carême

Qui a fait graver sous ma statue

"Les Dieux rappellent ceux qu’ils aiment,

Et c’était lui qu’ils aimaient le plus"

Moi qui n’ai jamais prié Dieu.

Que lorsque j’avais mal aux dents

Moi qui n’ai jamais prié Dieu

Que quand j’ai eu peur de Satan

Moi qui n’ai prié Satan

Que lorsque j’étais amoureux

Moi qui n’ai prié Satan

Que quand j’ai eu peur du Bon Dieu

C’t enfant de carême je l’aimerais là

Et j’aimerais qu’les enfants ne me regardent pas

J’aimerais tenir l’enfant d’salaud

Qui a fait graver sous ma statue

"Il est mort comme un héros

Il est mort comme on ne meurt plus"

Moi qui suis parti faire la guerre

Parce que je m’ennuyais tellement

Moi qui suis parti faire la guerre

Pour voir si les femmes des Allemands

Moi qui suis mort à la guerre

Parce que les femmes des Allemands

Moi qui suis mort à la guerre

De n’avoir pu faire autrement

C’t enfant d’salaud je l’aimerais là

Et j’aimerais que mes enfants ne me regardent pas.

Georges Brassens, Le sceptique :

Imitant Courteline, un sceptique notoire,

Manifestant ainsi que l’on me désabuse,

J’ai des velléités d’arpenter les trottoir(e)s

Avec cette devise écrite à mon gibus :

"Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires."

Dieu, diable, paradis, enfer et purgatoire,

Les bons récompensés et les méchants punis,

Et le corps du Seigneur dans le fond du ciboire,

Et l’huile consacrée comme le pain bénit,

"Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires."

Et la bonne aventure et l’art divinatoire,

Les cartes, les tarots, les lignes de la main,

La clé des songes, le pendule oscillatoire,

Les astres indiquant ce que sera demain,

"Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires."

Les preuves à l’appui, les preuves péremptoires,

Témoins dignes de foi, metteurs de mains au feu,

Et le respect de l’homme à l’interrogatoire,

Et les vérités vraies, les spontanés aveux,

"Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires."

Le bagne, l’échafaud entre autres exutoires,

Et l’efficacité de la peine de mort,

Le criminel saisi d’un zèle expiatoire,

Qui bat sa coulpe bourrelé par le remords,

"Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires."

Sur les tombeaux les oraisons déclamatoires,

Les "C’était un bon fils, bon père, bon mari",

"Le meilleur d’entre nous et le plus méritoire",

"Un saint homme, un coeur d’or, un bel et noble esprit",

"Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires."

Les "saint-Jean Bouche d’or", les charmeurs d’auditoire,

Les placements de sentiments de tout repos,

Et les billevesées de tous les répertoires,

Et les morts pour que naisse un avenir plus beau,

"Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires."

Mais j’envie les pauvres d’esprit pouvant y croire.

Baudelaire, Le reniement de Saint Pierre :

Qu’est-ce que Dieu fait donc de ce flot d’anathèmes

Qui monte tous les jours vers ses chers Séraphins ?

Comme un tyran gorgé de viande et de vins,

Il s’endort au doux bruit de nos affreux blasphèmes.

Les sanglots des martyrs et des suppliciés

Sont une symphonie enivrante sans doute,

Puisque, malgré le sang que leur volupté coûte,

Les cieux ne s’en sont point encore rassasiés !

— Ah ! Jésus, souviens-toi du Jardin des Olives !

Dans ta simplicité tu priais à genoux

Celui qui dans son ciel riait au bruit des clous

Que d’ignobles bourreaux plantaient dans tes chairs vives,

Lorsque tu vis cracher sur ta divinité

La crapule du corps de garde et des cuisines,

Et lorsque tu sentis s’enfoncer les épines

Dans ton crâne où vivait l’immense Humanité ;

Quand de ton corps brisé la pesanteur horrible

Allongeait tes deux bras distendus, que ton sang

Et ta sueur coulaient de ton front pâlissant,

Quand tu fus devant tous posé comme une cible,

Rêvais-tu de ces jours si brillants et si beaux

Où tu vins pour remplir l’éternelle promesse,

Où tu foulais, monté sur une douce ânesse,

Des chemins tout jonchés de fleurs et de rameaux,

Où, le cœur tout gonflé d’espoir et de vaillance,

Tu fouettais tous ces vils marchands à tour de bras,

Où tu fus maître enfin ? Le remords n’a-t-il pas

Pénétré dans ton flanc plus avant que la lance ?

— Certes, je sortirai, quant à moi, satisfait

D’un monde où l’action n’est pas la sœur du rêve ;

Puissé-je user du glaive et périr par le glaive !

Saint Pierre a renié Jésus… il a bien fait !

Paul Broca, poème :

Ah ! Pourquoi n’ai-je plus, comme dans mon enfance,

la croyance au réveil qui succède au trépas,

cette foi qui console en donnant l’espérance

de retrouver là-haut ceux qu’on pleure ici bas !

Mais à scruter les lois de la nature humaine,

à chercher la lumière et la réalité,

ma foi s’est dissipée, ainsi que l’ombre vaine

des fantômes des nuits, fils de l’obscurité.

Eugène Chatelain, Non ! Dieu n’est pas ! :

Non, le soleil illuminant le monde.

Les astres d’or planant dans le ciel bleu,

Les océans où la tempête gronde

N’affirme point l’existence de Dieu !"

Jacques Prévert, Pater Noster :

Notre Père qui êtes au cieux

Restez-y

Et nous nous resterons sur la terre

Qui est quelquefois si jolie

Avec ses mystères de New York

Et puis ses mystères de Paris

Qui valent bien celui de la Trinité

Avec son petit canal de l’Ourcq

Sa grande muraille de Chine

Sa rivière de Morlaix

Ses bêtises de Cambrai

Avec son océan Pacifique

Et ses deux bassins aux Tuileries

Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets

Avec toutes les merveilles du monde

Qui sont là

Simplement sur la terre

Offertes à tout le monde

Éparpillées

Émerveillées elles-mêmes d’être de telles merveilles

Et qui n’osent se l’avouer

Comme une jolie fille nue qui n’ose se montrer

Avec les épouvantables malheurs du monde

Qui sont légion

Avec leurs légionnaires

Avec leurs tortionnaires

Avec les maîtres de ce monde

Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs reîtres

Avec les saisons

Avec les années

Avec les jolies filles et avec les vieux cons

Avec la paille de la misère pourrissant dans l’acier des canons.

Léo Taxil, La Marseillaise anticléricale :

 1 –

Allons ! Fils de la République,

Le jour du vote est arrivé !

Contre nous de la noire clique

L’oriflamme ignoble est levé. (bis)

Entendez-vous tous ces infâmes

Croasser leurs stupides chants ?

Ils voudraient encore, les brigands,

Salir nos enfants et nos femmes !

Refrain

Aux urnes, citoyens, contre les cléricaux !

Votons, votons et que nos voix

Dispersent les corbeaux !

 2 -
Que veut cette maudite engeance,

Cette canaille à jupon noir ?

Elle veut étouffer la France

Sous la calotte et l’éteignoir ! (bis)

Mais de nos bulletins de vote

Nous accablerons ces gredins,

Et les voix de tous les scrutins

Leur crieront : A bas la calotte !

 3 –

Quoi ! Ces curés et leurs vicaires

Feraient la loi dans nos foyers !

Quoi ! Ces assassins de nos pères

Seraient un jour nos meurtriers ! (bis)

Car ces cafards, de vile race,

Sont nés pour être inquisiteurs...

À la porte, les imposteurs !

Place à la République ! Place !

 4 –

Tremblez, coquins ! Cachez-vous, traîtres !

Disparaissez loin de nos yeux !

Le Peuple ne veut plus des prêtres,

Patrie et Loi, voilà ses dieux (bis)

Assez de vos pratiques niaises !

Les vices sont vos qualités.

Vous réclamez des libertés ?

Il n’en est pas pour les punaises !

 5 –

Citoyens, punissons les crimes

De ces immondes calotins,

N’ayons pitié que des victimes

Que la foi transforme en crétins (bis)

Mais les voleurs, les hypocrites,

Mais les gros moines fainéants,

Mais les escrocs, les charlatans...

Pas de pitié pour les jésuites !

 6 –

Que la haine de l’imposture

Inspire nos votes vengeurs !

Expulsons l’horrible tonsure,

Hors de France, les malfaiteurs ! (bis)

Formons l’union radicale,

Allons au scrutin le front haut :

Pour sauver le pays il faut

Une chambre anticléricale.

Jacques Prévert, Je vous salit ma rue :

Je vous salis ma rue

et je m’en excuse

un homme-sandwich m’a donné un prospectus

de l’Armée du Salut

je l’ai jeté

et il est là tout froissé

dans votre ruisseau

et l’eau tarde à couler

Pardonnez-moi cette offense

les éboueurs vont passer

avec leur valet mécanique

et tout sera effacé

Alors je dirai

je vous salue ma rue pleine d’ogresses

charmantes comme dans les contes chinois

et qui vous plantent au cœur

l’épée de cristal du plaisir

dans la plaie heureuse du désir

Je vous salue ma rue pleine de grâce

l’éboueur est avec nous.

Eugène Bizeau, Les églises :

D’énormes monuments où des gredins sinistres,

D’un dieu mort sur la croix se disent les ministres,

Dans l’imbécillité des foules à genoux

Trouveront trop longtemps de quoi beurrer leurs choux.

D’énormes monuments que l’astuce des cuistres

Déchirant en secret d’accusateurs registres,

Ne lavera jamais du sang versé partout

Quand "l’infâme" était reine et le prêtre tabou.

D’énormes monuments éclos dans le domaine,

Hélas ! illimité, de la bêtise humaine...

D’énormes monuments, dont l’horreur des bûchers

Où flambaient des penseurs les dernières paroles,

Fait l’éclair de nos yeux menacer les coupoles

Et nos désirs vengeurs monter vers les clochers !...

Georges Brassens, La messe au pendu :

Anticlérical fanatique

Gros mangeur d’ecclésiastiques,

Cet aveu me coûte beaucoup,

Mais ces hommes d’Eglise, hélas !

Ne sont pas tous des dégueulasses,

Témoin le curé de chez nous.

Quand la foule qui se déchaîne

Pendit un homme au bout d’un chêne

Sans forme aucune de remords,

Ce ratichon fit un scandale

Et rugit à travers les stalles :

"Mort à toute peine de mort !"

Puis, on le vit, étrange rite,

Qui baptisait les marguerites

Avec l’eau de son bénitier

Et qui prodiguait les hosties,

Le pain bénit, l’Eucharistie,

Aux petits oiseaux du moutier.

Ensuite, il retroussa ses manches,

Prit son goupillon des dimanches

Et, plein d’une sainte colère,

Il partit comme à l’offensive

Dire une grand’ messe exclusive

A celui qui dansait en l’air.

C’est à du gibier de potence

Qu’en cette triste circonstance

L’Hommage sacré fut rendu.

Ce jour-là, le rôle du Christ(e),

Bonne aubaine pour le touriste,

Etait joué par un pendu.

Et maintenant quand on croasse,

Nous, les païens de sa paroisse,

C’est pas lui qu’on veut dépriser.

Quand on crie "A bas la calotte !"

A s’en faire péter la glotte,

La sienne n’est jamais visée.

Anticléricaux fanatiques

Gros mangeurs d’ecclésiastiques,

Quand vous vous goinfrerez un plat

De cureton, je vous exhorte,

Camarades, à faire en sorte

Que ce ne soit pas celui-là.

Montéhus, La marche anticléricale :

I

Contre les vendeurs de bêtises,

Contre ceux qui faussent le cerveau,

Contre les tenanciers de l’Eglise,

De la raison levons le drapeau.

Au lieu d’ bâtir des cathédrales.

Et d’ faire des chapelles pour Jésus,

Nous voulons, chose plus idéale,

Faire des gîtes pour les pieds nus.

Refrain :

C’est la chute finale

De tous les calotins,

L’anticléricale

Voilà notre refrain.

C’est la chute finale,

De tous les f... tiens,

L’anticléricale

Fera le mond’ païen (bis)

II

Assez de messes et de prières,

Nous ne somm’s plus des résignés

Vous n’apaiserez pas nos colères,

Vous avez fini de régner.

Nous ne serons plus vos victimes,

La lumière a frappé nos yeux,

Et nous avons vu tous vos crimes,

Band’ de jésuites, marchands d’ bons dieux.

III

Nous ne voulons ni Dieu, ni prêtres,

Plus d’ prejugés, plus d’religion,

La raison doit guider les êtres,

Hors de tout’s les superstitions.

Des cerveaux, c’est la délivrance,

Des esprits, la tranquillité,

Et c’est la fin de l’ignorance,

Dans les ténèbres,c’est la clarté.

IV

Vous êt’s les enn’mis de la science,

Vous êt’s les enn’mis du genre humain,

Vous n’avez ni coeur ni conscience,

Vous n’aimez qu’une chose : le butin.

Nous démolirons vos bastilles,

Ces geôl’s que l’on appelle couvents,

Hors du monde, les noires guenilles,

Vous avez vécu trop longtemps.

V

Eh ! oui, nous ferons taire vos cloches,

Nous ferons sauter vos verrous,

Afin de faire vider vos poches,

A vous, syndicat de filous.

Pendant qu’le peuple das la misère,

Reste sans pain, sans gîte, sans feu,

Vous entassez, band’ de vipères,

L’argent volé aux malheureux.

VI

Vous pouvez sortir vos bannières,

Crier à la profanation,

C’est pour l’humanité entière,

Qu’nous vouons votre abolition.

Pour fêter la chute finale,

Nous prendrons à vos cardinaux

Leur robe rouge et la Sociale

S’en fera de jolis drapeaux.

Baudelaire, Les litanies de Satan :

Ô toi, le plus savant et le plus beau des Anges,

Dieu trahi par le sort et privé de louanges,

Ô Satan, prends pitié de ma longue misère !

Ô Prince de l’exil, à qui l’on a fait tort,

Et qui, vaincu, toujours te redresses plus fort,

Ô Satan, prends pitié de ma longue misère !

Toi qui sais tout, grand roi des choses souterraines,

Guérisseur familier des angoisses humaines,

Ô Satan, prends pitié de ma longue misère !

Toi qui, même aux lépreux, aux parias maudits,

Enseignes par l’amour le goût du Paradis,

Ô Satan, prends pitié de ma longue misère !

Ô toi qui de la Mort, ta vieille et forte amante,

Engendras l’Espérance, — une folle charmante !

Ô Satan, prends pitié de ma longue misère !

Toi qui fais au proscrit ce regard calme et haut

Qui damne tout un peuple autour d’un échafaud,

Ô Satan, prends pitié de ma longue misère !

Toi qui sais en quels coins des terres envieuses

Le Dieu jaloux cacha les pierres précieuses,

Ô Satan, prends pitié de ma longue misère !

Toi dont l’œil clair connaît les profonds arsenaux

Où dort enseveli le peuple des métaux,

Ô Satan, prends pitié de ma longue misère !

Toi dont la large main cache les précipices

Au somnambule errant au bord des édifices,

Ô Satan, prends pitié de ma longue misère !

Toi qui, magiquement, assouplis les vieux os

De l’ivrogne attardé foulé par les chevaux,

Ô Satan, prends pitié de ma longue misère !

Toi qui, pour consoler l’homme frêle qui souffre,

Nous appris à mêler le salpêtre et le soufre,

Ô Satan, prends pitié de ma longue misère !

Toi qui poses ta marque, ô complice subtil,

Sur le front du Crésus impitoyable et vil,

Ô Satan, prends pitié de ma longue misère !

Toi qui mets dans les yeux et dans le cœur des filles

Le culte de la plaie et l’amour des guenilles,

Ô Satan, prends pitié de ma longue misère !

Bâton des exilés, lampe des inventeurs,

Confesseur des pendus et des conspirateurs,

Ô Satan, prends pitié de ma longue misère !

Père adoptif de ceux qu’en sa noire colère

Du paradis terrestre a chassés Dieu le Père,

Ô Satan, prends pitié de ma longue misère !

PRIÈRE

Gloire et louage à toi, Satan, dans les hauteurs

Du Ciel, où tu régnas, et dans les profondeurs

De l’Enfer, où, vaincu, tu rêves en silence !

Fais que mon âme un jour, sous l’Arbre de Science,

Près de toi se repose, à l’heure où sur ton front

Comme un Temple nouveau ses rameaux s’épandront !

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Messages

  • Arthur Rimbaud

    Les premières communions

    Vraiment, c’est bête, ces églises de villages

    Où quinze laids marmots, encrassant les piliers,

    Écoutent, grasseyant les divins babillages,

    Un noir grotesque dont fermentent les souliers.

    Mais le soleil éveille, à travers les feuillages,

    Les vieilles couleurs des vitraux ensoleillés,

    La pierre sent toujours la terre maternelle,

    Vous verrez des monceaux de ces cailloux terreux

    Dans la campagne en rut qui frémit, solennelle,

    Portant, près des blés lourds, dans les sentiers séreux,

    Ces arbrisseaux brûlés où bleuit la prunelle,

    Des nœuds de mûriers noirs et de rosiers furieux.

    Tous les cent ans on rend ces granges respectables

    Par un badigeon d’eau bleue et de lait caillé.

    Si des mysticités grotesques sont notables

    Près de la Notre-Dame ou du saint empaillé,

    Des mouches sentant bon l’auberge et les étables

    Se gorgent de cire au plancher ensoleillé.

    L’enfant se doit surtout à la maison, famille

    Des soins naïfs, des bons travaux abrutissants.

    Ils sortent, oubliant que la peau leur fourmille

    Où le Prêtre du Christ plaqua ses doigts puissants.

    On paie au Prêtre un toit ombré d’une charmille

    Pour qu’il laisse au soleil tous ces fronts bruissants.

    Le premier habit noir, le plus beau jour de tartes

    Sous le Napoléon ou le Petit Tambour,

    Quelque enluminure où les Josephs et les Marthes

    Tirent la langue avec un excessif amour

    Et qui joindront aux jours de science deux cartes,

    Ces deux seuls souvenirs lui restent du grand jour.

    Les filles vont toujours à l’église, contentes

    De s’entendre appeler garces par les garçons

    Qui font du genre, après messe et vêpres chantantes,

    Eux, qui sont destinés au chic des garnisons,

    Ils narguent au café les maisons importantes,

    Blousés neuf et gueulant d’effroyables chansons.

    Cependant le curé choisit, pour les enfances,

    Des dessins ; dans son clos, les vêpres dites, quand

    L’air s’emplit du lointain nasillement des danses,

    Il se sent, en dépit des célestes défenses.

    Les doigts de pied ravis et le mollet marquant…

    — La nuit vient, noir pirate aux ciel noir débarquant.

    II

    Le prêtre a distingué, parmi les catéchistes

    Congrégés des faubourgs ou des riches quartiers,

    Cette petite fille inconnue, aux yeux tristes,

    Front jaune. Ses parents semblent de doux portiers.

    Au grand jour, la marquant parmi les catéchistes,

    Dieu fera, sur son front, neiger ses bénitiers.

    La veille du grand jour, l’enfant se fait malade

    Mieux qu’à l’église haute aux funèbres rumeurs.

    D’abord le frisson vient, le lit n’étant pas fade,

    Un frisson surhumain qui retourne : Je meurs…

    Et, comme un vol d’amour fait à ses sœurs stupides,

    Elle compte, abattue et les mains sur son cœur,

    Ses Anges, ses Jésus et ses Vierges nitides,

    Et, calmement, son âme a bu tout son vainqueur.

    Adonaï !… — Dans les terminaisons latines

    Des cieux moirés de vert baignent les Fronts vermeils

    Et tachés du sang pur des célestes poitrines,

    De grands linges neigeux tombent sur les soleils.

    Pour ses virginités présentes et futures

    Elle mord aux fraîcheurs de ta Rémission ;

    Mais plus que les lys d’eau, plus que les confitures

    Tes pardons sont glacés, ô Reine de Sion.

    III

    Puis la Vierge n’est plus que la Vierge du livre ;

    Les mystiques élans se cassent quelquefois,

    Et vient la pauvreté des images que cuivre

    L’ennui, l’enluminure atroce et les vieux bois.

    Des curiosités vaguement impudiques

    Épouvantent le rêve aux chastes bleuités

    Qui sont surpris autour des célestes tuniques

    Du linge dont Jésus voile ses nudités.

    Elle veut, elle veut pourtant, l’âme en détresse,

    Le front dans l’oreiller creusé par les cris sourds,

    Prolonger les éclairs suprêmes de tendresse

    Et bave… — L’ombre emplit les maisons et les cours,

    Et l’enfant ne peut plus. Elle s’agite et cambre

    Les reins, et d’une main ouvre le rideau bleu

    Pour amener un peu la fraîcheur de la chambre

    Sous le drap, vers son ventre et sa poitrine en feu.

    IV

    À son réveil, — minuit, — la fenêtre était blanche

    Devant le soleil bleu des rideaux illunés ;

    La vision la prit des langueurs du Dimanche,

    Elle avait rêvé rouge. Elle saigna du nez,

    Et se sentant bien chaste et pleine de faiblesse,

    Pour savourer en Dieu son amour revenant,

    Elle eut soif de la nuit forte où s’exalte et s’abaisse

    Le cœur, sous l’œil des cieux doux, en les devinant ;

    De la nuit, Vierge-Mère impalpable, qui baigne

    Tous les jeunes émois de ses silences gris ;

    Elle eut soif de la nuit forte où le cœur qui saigne

    Écoute sans témoin sa révolte sans cris.

    Et, faisant la victime et la petite épouse,

    Son étoile la vit, une chandelle aux doigts,

    Descendre dans la cour où séchait une blouse,

    Spectre blanc, et lever les spectres noirs des toits.

    V

    Elle passa sa nuit Sainte dans des latrines.

    Vers la chandelle, aux trous du toit, coulait l’air blanc,

    Et quelque vigne folle aux noirceurs purpurines

    En deçà d’une cour voisine s’écroulant.

    La lucarne faisait un cœur de lueur vive

    Dans la cour où les cieux bas plaquaient d’ors vermeils

    Les vitres ; les pavés puant l’eau de lessive

    Souffraient l’ombre des toits bordés de noirs sommeils.

    VI

    Qui dira ces langueurs et ces pitiés immondes

    Et ce qu’il lui viendra de haine, ô sales fous,

    Dont le travail divin déforme encore les mondes

    Quand la lèpre, à la fin, rongera ce corps doux,

    Et quand, ayant rentré tous ces nœuds d’hystéries

    Elle verra, sous les tristesses du bonheur,

    L’amant rêver au blanc million des Maries

    Au matin de la nuit d’amour, avec douleur !

    VII

    Sais-tu que je t’ai fait mourir ? J’ai pris ta bouche,

    Ton cœur, tout ce qu’on a, tout ce que vous avez,

    Et moi je suis malade. Oh ! je veux qu’on me couche

    Parmi les Morts des eaux nocturnes abreuvés !

    J’étais bien jeune, et Christ a souillé mes haleines,

    Il me bonda jusqu’à la gorge de dégoûts ;

    Tu baisais mes cheveux profonds comme les laines,

    Et je me laissais faire !… Oh ! va… c’est bon pour vous,

    Hommes ! qui songez peu que la plus amoureuse

    Est, dans sa conscience, aux ignobles terreurs

    La plus prostituée et la plus douloureuse

    Et que tous nos élans vers vous sont des erreurs.

    Car ma communion première est bien passée !

    Tes baisers, je ne puis jamais les avoir bus.

    Et mon cœur et ma chair par ta chair embrassée

    Fourmillent du baiser putride de Jésus…

    VIII

    Alors l’âme pourrie et l’âme désolée

    Sentiront ruisseler tes malédictions.

    — Ils avaient couché sur ta haine inviolée,

    Échappés, pour la mort, des justes passions.

    Christ, ô Christ, éternel voleur des énergies,

    Dieu qui, pour deux mille ans, vouas, à ta pâleur,

    Cloués au sol, de honte et de céphalalgies,

    Ou renversés, les fronts des Femmes de douleur.

  • Prévert athée :

    « J’ai toujours été intact de Dieu et c’est en pure perte que ses émissaires, ses commissaires, ses prêtres, ses directeurs de conscience, ses ingénieurs des âmes, ses maîtres à penser se sont évertués à me sauver. […] Et je m’en allais, là où ça me plaisait, là où il faisait beau même quand il pleuvait, et quand, de temps à autre ils revenaient avec leurs trousseaux de mots-clés, leurs cadenas d’idées, les explicateurs de l’inexplicable, les réfutateurs de l’irréfutable, les négateurs de l’indéniables, je souriais et répétais : « C’est pas vrai ! » et « C’est vrai que c’est pas vrai ! ». Et comme ils me foutaient zéro pour leurs menteries millénaires, je leur donnais en mille mes vérités premières. »

    « Dieu a besoin des hommes, mais les hommes n’ont pas besoin de lui. »
    « La France est la fille aînée de l’église et Jésus-Christ le cadet de mes soucis. »
    « Un seul Dieu tu abhorreras. Ce lapsus déi est un exemple typique d’automasochisme divin. »

  • Rimbaud dans « Vies » :

    « Je ne regrette pas ma vieille part de gaîté divine : l’air sombre de cette aigre campagne alimente fort activement mon atroce scepticisme. Mais comme ce scepticisme ne peut désormais être mis en œuvre et que d’ailleurs je suis dévoué à un trouble nouveau, - j’attends de devenir un très méchant fou. »

    Rimbaud :

    « Je suis le Saint, en prière sur la terrasse – comme les bêtes pacifiques paissant sur la mer de Palestine. »

    Rimbaud :

    « Après le Déluge

    Aussitôt que l’idée du Déluge se fut rassise. Un lièvre s’arrêta dans les sainfoins et les clochettes mouvantes et dit sa prière à l’arc-en-ciel à travers la toile d’araignée… Sourds étangs – écume, roule sur le pont et par-dessus les bois ; - draps noirs et orgues, - éclairs et tonnerre, - montez et roulez ; - Eaux et tristesses, montez et relevez les Déluges – Car depuis qu’ils sont dissipés,… c’est d’un ennui ! »

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